Procès Dalongeville : jour 8

Vincent  Alaimo,  ancien vendeur de frites et pizzas, reconverti en artisan, sous le nom d'AVDeco, est poursuivi pour recel de détournement de fonds publics et recel de favoritisme. Il  a effectué, soi-disant, des travaux pour 6 garages, rue Blériot  (65100 €), en avril 2008, et des travaux sur les douches de l'Atrium (centre de mise en forme), en mai 2008 pour 21540,90 euros. Pour ces derniers, Fabrice Vanheems, directeur du centre (avec qui Dalongeville dit être "en excellents termes"...), les travaux auraient dû être réalisés en régie; il s'est plaint au DGS qui lui a dit de ne rien dire ! F. Vanheems pensait que la ville était ainsi  "pillée", par de tels procédés.

Alaimo a démarché GD pour avoir du travail (leurs enfants fréquentaient la même école). L'ex-maire a fait le forcing auprès des services pour qu'ils lui en fournissent (SMS à gogo).
La défense de GD est simple : il privilégiait les artisans héninois et pensait que des travaux de sous-traitance leur étaient attribués, puisque, dit-il, "c'est la règle". Problème, aucune trace du marché, ni de contrat entre EBTM (principal attributaire des marchés) et Alaimo. Il apparait évident, à tous, que GD ment sur le sujet...

Encore une fois, les procédures étaient bafouées...

Revoilà Monsieur Feré (dont on avait parlé pour Ste-Henriette et un village de vacances, projet de Guy Mollet...). Il est mis en cause pour 2 factures (33 000 euros en tout) pour des études sur des projets qui n'ont pas abouti : prestations fournies à la Ville dans le cadre du dossier Events, consistant en un projet d'un pool automobile, d’un village de marques autour d’un hôtel et d’une salle de spectacles de type Zénith; et du dossier de la résidence grand standing de la Peupleraie. Comme d'habitude, pas de marché. Des factures signées GD, une convention signée par Chopin, intervenant en lieu et place de l'adjoint à l'urbanisme, Demarquilly, propriétaire d'un grand nombre de parcelles (dans la Peupleraie). On croit comprendre qu'une société luxembourgeoise Interface (dont M. Feré serait un des associés, mais il nie avec force) aurait participé à des mouvements de fonds avec Ramery (les fameux 210 000 euros), selon le commandant Meurant qui a mené une grande partie des enquêtes sur l'affaire Dalongeville. Mais c'est ce dernier qui rapporte ce que le policier lui aurait dit...

GD, en veine de confidences et pour "mouiller" la personne, signale que, s'il est accusé de détournement de fonds dans cette affaire, que dire de celui de l'élu de l'époque, JP Chruszez, dont la société aurait organisé une formation auprès des élus de la mairie, et qui, lui, n'est pas poursuivi ! Un ange passe...La présidente ne fait même pas remarquer que cela n'a rien à voir avec le sujet examiné... GD en veut tellement à son ex-colistier qu'il l'accuse d'avoir menti sur le fait que les études de M. Feré étaient de la compétence de l'Agglo... Règlement de comptes entre ex-amis...

Monsieur Réveillon est cet ami de M. Mollet, qui a fourni pour plus de 400 000 euros de bacs et d'oliviers à la ville d'HB, en 2 ans (2007-2008). Ces bacs étaient achetés auprès d'un fabricant et facturés 2 fois leur prix d'achat par Thomas Réveillon. Guy Mollet, attristé par le suicide de l'épouse de T. Réveillon, son ami de longue date, a voulu faire travailler ce marchand de fleurs traversant une mauvaise passe et l'a introduit auprès de GD. L'ex-maire était intéressé par la personnalité du père du prévenu, Jean Réveillon (qui vient de terminer sa brillante carrière, et qui était, il y a encore quelques semaines, directeur général de France 2). Il apparaîtrait que GD aurait souhaité, par cette relation, faire taire ou se débarrasser du chef d'édition d'HB de La Voix du Nord, particulièrement virulent, à l'époque, contre lui (AA: j'ai déjà raconté comment D. Percheron, vers la même date, et devant moi, avait fait savoir au directeur général du quotidien, combien il n'appréciait pas les diatribes du journaliste...). Ces dépenses de prestige, pour regagner une fleur perdue lors du concours des villes fleuries de 2006, faisait dire à GD qu'il voulait faire de sa ville un "Versailles" ! En tous les cas, il était impressionné par l'exemple de Liévin qui avait disposé des bacs sur quelques artères principales de la ville. Thomas Réveillon et Guy Mollet sont d'accord : il n'y a pas eu de commission versée. Mais il y eut 2 sponsorings (Grands Prix d'Isbergues et de Brossolette à HB) plus une pub dans le Journal du Pays. Enfin, sortant de prison, GM a demandé et obtenu 15 500 euros du fournisseur de bacs ("Il m'a aidé, je devais l'aider", dit-il). 

Jean Réveillon, cité comme témoin par la défense, a connu GM, à Lillers, lorsqu'ils avaient une quinzaine d'années et ils eurent des rencontres "épisodiques mais nombreuses". Ancien directeur de La Voix des Sports, de FR3..., il raconte qu'il n'a jamais eu à se plaindre de GM. Dans un discours plein de dignité, il dit avoir conçu beaucoup d'intérêt pour les projets de G. Dalongeville et il a ainsi suivi l'évolution du Bassin Minier...

N'empêche que ces fournitures étaient une dépense disproportionnée eu égard à la situation financière d'HB : en 2010, sur 112 bacs fournis, 67 se trouvaient dans les locaux des services techniques de la ville. De même, la ville aurait pu se fournir directement auprès du fabricant... "Cette folie des grandeurs", GD ne l'admet pas : c'était une décision politique (la preuve, on a ressorti, aujourd'hui, les bacs tellement critiqués par le maire actuel...).

Toujours les mêmes questions : pourquoi n'y a-t-il pas eu de marché public et pourquoi n'a-t-on pas pratiqué une mise en concurrence ? Chopin, qui a régularisé le tout (bon de commande, convention...) après les factures, dit qu'il n'était pas au courant de l'achat des bacs et que cela n'a pas été évoqué lors d'un bureau municipal. S'il a régularisé, sans piper mot, c'est par solidarité envers l'équipe municipale, répond-il à l'avocat de GD.

"Quelle est votre part de responsabilité pénale dans cette affaire ?", demande le procureur à GD, qui répond : "Aucune ! Je n'ai commis aucun délit de favoritisme, ni détournement de fonds publics " Rideau!