Sur l'actualité

1) J'ai eu l'occasion de passer quelques heures avec Pierre Mauroy en juin 2004. Nous avions inauguré, ensemble, le jardin "Mosaïc",  à Houplin-Ancoisne.

Il y avait un soleil de plomb, ce jour-là, et nous avons marché pendant 1H30 et il ne manifesta aucun signe de fatigue et s'intéressa à tous les thèmes développés sur cette espace.

Vint l'heure du repas, avec des tables dressées sous une tonnelle. Il m'étonna par sa faculté, pourtant bien connue, de boire tout ce qu'on lui présentait : apéritifs et vins; et dévorant les mets qu'on lui servait, se reservant à chaque fois. Un véritable Gargantua, d'autant plus qu'il en avait également la stature.

Et pendant tout le repas, je n'eus de cesse de l'interroger sur ses relations avec Mitterrand, sur la politique appliquée jusqu'en 1983 et, ensuite le "tournant de la rigueur". Je n'ai qu'un regret, celui de ne pas avoir pris de notes afin de graver à jamais cet inoubliable conversation (à sens unique...). 

A peine 2 ans après, j'eus l'occasion de l'entendre tenir un discours à la Communauté Urbaine de Lille, à l'occasion de la signature d'un contrat en matière d'environnement, je ne sais plus exactement... Il démarra sur ce thème, puis bifurqua sur une série de souvenirs, dont celui d'un récent voyage en Chine qu'il commenta de long en large, au grand dam des organisateurs qui avaient prévu une courte intervention; qui, de fait, se révéla très, très longue, mais, bien sûr, passionnante ! 

Un grand souvenir d'un grand bonhomme !

2) La mort de Clément Méric était, pour ainsi dire, programmée. Un ancien président de la République au discours plus qu'ambigu sur les étrangers, un Front National qui surfe toujours sur le thème de l'islamophobie, substitut d'un racisme bien dans ses gènes, et un discours virant à l'homophobie de la part de ceux qui ont mené le combat contre le mariage pour tous. Cela ne pouvait qu'exacerber des haines latentes sur tout ce qui est différent de la norme. Ce cocktail ne pouvait qu'être explosif et cela a débouché sur un meurtre commis par des extrémistes de droite, se sentant en toute impunité, maintenant que la parole de l'exclusion est libérée.

Il est temps que la droite se ressaisisse et ne se laisse pas guider par ceux qui, par philosophie ou clientélisme, ont choisi d'envoyer balader toute référence à la devise de la république. Il est temps également que ceux qui veulent s'acoquiner avec le FN, le disent clairement : on saura ainsi, sans ambiguïté, qui est tenté par ce parti qui masque ses véritables intentions. Mentant, de ce fait, aux Français.

Puisse la mort de Clément Méric rappeler aux Français que leur pays est celui des droits de l'Homme !