Hypocrisies

1- Sur l'éco-taxe.

Plus personne ne nie le "réchauffement climatique" en cours. Quelques climato-sceptiques, dont le nombre se réduit au fur et à mesure, mettent encore en doute que ce changement soit dû à l'homme. Les changements climatiques sont dus à l'industrialisation de la planète et à l'utilisation massive d'énergies fossiles, provoquant des émissions de dioxyde de carbone (CO2). Ainsi la circulation automobile est forte contributrice à ces émissions. Les poids lourds sont gros utilisateurs de fuel et comme ils sont considérés comme fortement responsable de la dégradation des routes, l'idée d'une éco-taxe s'était imposée naturellement lors du Grenelle de l'environnement que le gouvernement Sarkozy avait initié. En contre-partie, on devrait investir l'argent récolté dans les transports fluviaux et ferrés, tout en faisant payer ceux qui détériorent les routes. Consensus total exceptionnel. mais tout cela vient de voler en éclats par une triple hypocrisie :

- celle d'une grande majorité d'élus de droite qui tentent par démagogie de rejoindre le camp soi-disant majoritaire des contestataires bretons, car, on ne sait jamais, le mouvement pourrait gagner toute la France et la droite a besoin de redorer son blason !

- celle d'élus bretons de tous bords (sauf les écologistes, quoique...) qui tirent dans le sens du vent. Plus par manque de courage pour ceux de gauche que par démagogie.

- celle du gouvernement qui, de peur de ne pas savoir éteindre l'incendie, a préféré reculer et suspendre la mesure honnie. Il n'avait déjà pas préparé les Français à l'arrivée de cette éco-taxe (qui était applicable au 1/1/2014), mais il a marqué une fois de plus son incapacité à gérer le pays après l'autre reculade (partielle) de la semaine, sur l'épargne. Heureusement, il a su tenir bon face à l'agitation des clubs de foot qui ne veulent pas appliquer une taxe exceptionnelle sur les hauts salaires, comme cela se fera dans toutes les entreprises. Taxe applaudie par 86% des Français... bien que cette contribution soit en retrait par rapport aux promesses du candidat Hollande...

2- Sur les révélations concernant les écoutes de la NSA.

Grâce à un ancien agent de l'agence US de renseignement, on a appris que, non seulement les ennemis des USA étaient écoutés, mais qu'il en était de même des "amis" de l'oncle Sam. François Hollande s'en est étonné quand il a appris que 70 millions de conversations avaient été écoutées, en France, en un mois. Angela Merkel n'a pas apprécié que son téléphone portable soit sur écoute et, elle aussi, comme FH, en a parlé à Obama qui a dit ne pas être au courant ! Tous les chefs d’État de l'Union qui étaient réunis à Bruxelles, en Conseil européen, ont dit qu'ils n'étaient pas contents et ont décidé de proposer aux Etats-Unis... un code de bonne conduite. Même la proposition "a minima" des députés européens de geler les discussions de libre-échange entre les Européens et les Étasuniens a été retoquée !

Personne n'est dupe de ce jeu hypocrite : chacun sait qu'il est espionné par l'autre parce qu'il sait que lui-même espionne aussi ses alliés... On a bien été obligé d'en parler parce que ce Snowden de malheur a fait des révélations sur un sujet bien connu mais qu'il fallait garder secret... Qu'auraient dit les opinions publiques si le président français et la chancelière allemande n'avaient pas fait savoir qu'ils s'étaient plaints auprès de ce cher Barack... Les english, eux, n'ont rien dit... parce qu'il n'y avait rien à dire et puis, parce qu'il y avait quelque chose de plus important à ce moment-là, chez eux : à savoir un baptême royal...

3- La libération des otages

Comme à chaque fois que des Français sont libérés ou gagnent un trophée sportif, nous sommes abreuvés pendant de longues heures par les médias, au sujet de l'attente à l'aéroport, de l'arrivée des autorités au plus haut niveau, par la descente de l'avion et les embrassades (tout le monde embrasse tout le monde), par les interviews plus ou moins mal vécus d'un parent ou d'un proche des personnes honorées. Les journalistes TV et radios nous parlent de ce qui se passe, c'est-à-dire rien, avant l'arrivée de l'avion : le temps qu'il fait, les déclarations des uns et des autres, le protocole prévu, les impressions du personnel de l'aéroport ou des curieux... On meuble, on meuble... Et, à vrai dire je ne sais pas pourquoi... Les otages libérés n'ont qu'une hâte, c'est de retrouver les leurs, et les personnalités politiques, à part de confirmer que l'attitude de la France sera ferme vis-à-vis des preneurs d'otages, ne savent que dire. Mais la récompense viendra quand on verra leurs bobines au "20H". Les auditeurs et téléspectateurs zappent à qui mieux mieux et Canal plus et M6 engrangent les audiences. Seuls, l'un ou l'autre fait part de ses états d'âme sur les barbes ou les vêtements des libérés. Quand il s'agit de sportifs, on a le droit à des : "je suis fier pour la France" et "j'ai pensé aux Français" qui ont remplacé les "j'essayerai de faire mieux la prochaine fois".

Bref, un exercice imposé d'hypocrisie. Mais cela intéresse-t-il vraiment les Français ?
NB : Il est probable que l'arrivée des 2 journalistes de RFI, assassinés, donnera lieu au même type de réception, mais cette fois-ci, drapeaux en berne...