Pauvre Hénin-Beaumont

Commentaires AA insérés dans le texte du quotidien régional (édition Lens-Liévin) :

La Voix du Nord 10/11/2013

Naissance d'un comité de soutien... à Eugène Binaisse (AA : les points de suspension sont significatifs de l'incongruité que représente ce comité, aux yeux du journaliste...)

Serait-on déjà aujourd'hui à un tournant des municipales héninoises? À un moment où il se retrouve en interne plus malmené que jamais, Eugène Binaisse abat sans doute une carte cruciale en voyant, la semaine prochaine, s'officialiser la création d'un comité de soutien visant, contre vents et marées actuels, à faire du maire d'Hénin-Beaumont le «champion» à même de contrecarrer les ambitions frontistes... pratiquement déjà au point de l'état des lieux avant emménagement. AA : le pronostic du journaliste sur le résultat de mars prochain semble établi...

Cette histoire de comité de soutien était le minimum à mettre en place pour sauver le soldat Binaisse. Je rappelle qu'un comité de soutien doit être composée de personnalités héninoises et pour qu'il soit crédible, il faudrait qu'il rassemble un minimum de 30 à 40 noms de la société civile...

Une initiative stratégique à un moment où ça grenouille beaucoup à gauche. Ainsi, du côté de la liste «Citoyenneté et environnement», les têtes de liste potentielles d'il y a peu ont, les unes après les autres, jeté l'éponge : Caroline Troy (tout simplement parce qu'elle sera maman en toute fin d'année), Marie-Laurence Daussin et, depuis peu, Éric Daussin. Ne reste plus aujourd'hui en lice que Georges Bouquillon, à moins du ralliement de dernière minute d'un électron libre... ou de l'attelage Front de gauche lui aussi en manque de cadres expérimentés. AA : Ben oui, c'est le problème héninois : peu de gens d'expérience, beaucoup de politiques compromis avec le maire précédent et... peu de renouvellement !

Parmi les électrons libres sur le marché héninois, il y a Pierre Ferrari, qui s'accroche pugnacement à la branche, mais dont on voit mal l'équipe actuelle, novice et bien moins implantée et structurée que la précédente, former une équipe municipale aux reins solides. Un ralliement de l'enfant terrible du PS à une des écuries déjà dans les starting-blocks est probable, mais à quelles conditions? AA : à moins que le PS ne tente un geste désespéré en lui demandant de prendre la tête d'une liste PS. Mais, d'une part, où sont les troupes ? D'autre part, je ne suis pas sûr que la casquette PS soit porteuse, en ce moment et encore moins, à Hénin...

Du côté de la liste amenée à être soutenue par le PS en mars 2014, si Eugène Binaisse espère encore pouvoir prouver qu'il est bien l'homme de la situation, des plans B restent en réserve de la nation : parmi ceux-ci l'hypothèse Brigitte Duquenne, la présidente de la (désormais discrète) Alliance Républicaine, pouvant revendiquer l'image positive de son époux; autre plan tiré sur la comète que celui de faire revenir au premier plan un socialiste héninois dont l'image est restée intacte et dont l'expérience et la probité ne seront pas mises en doute: un portrait-robot qui pourrait correspondre au profil de Jean-Claude Delhaye; troisième éventualité que celle d'un rapprochement avec les Verts (certains ont déjà été tentés) et la carte de la fougue, de la jeunesse... et du prénom que pourrait abattre Marine Tondelier. AA : plans B peu crédibles. Le nom de Duquenne a une image ternie par le fiasco des ex-coéquipiers de Daniel... Jean-Claude Delhaye, avec P. Darchicourt, a tenté un come-back en 2009 et les 5% réalisés prouvent que personne n'y croit, 12 ans après la cuisante défaite de 2001. Quant à l'"autre" Marine, non seulement son absence totale sur place, et donc sa visibilité, lui est préjudiciable, mais l'image des Verts n'est pas spécialement porteuse aujourd'hui...

Ce n'est pas à moins de 20 semaines de l'élection que l'on va sortir la formule miracle... Il n'y a personne a Hénin-Beaumont susceptible d'incarner le consensus et le renouvellement. Personne ne débarquera pour sauver la ville. Il y a 2 responsables connus à cette situation :

- le maire, dont la faiblesse a enfoncé la ville plus bas que terre, après le fiasco Dalongeville (tiens ! l'article ne cite pas la candidature du condamné à 3 ans de prison, à confirmer en appel). Il s'est défaussé de la gestion politique sur l'administration, il a été incapable de donner une vision d'avenir, son bilan est plus que négatif et il n'a jamais essayé de réunir la classe politique héninoise pour contrer le FN : au contraire même, il l'a divisée jusque dans sa propre majorité !

- le PS qui a, en douze ans, réussit le quadruple exploit suivant : faire perdre en 2001, en sous-main, le maire socialiste  sortant, soutenir Dalongeville en 2007, mégoter sur la candidature socialiste de 2008, se révéler incapable de recréer une section socialiste héninoise crédible depuis 2009... Devant le danger, médiatisé depuis 15 ans, de l'extrême droite, c'est de l'irresponsabilité. C'est même de la non-assistance à ville en danger et cela mériterait la sanction suprême !

Alors, bon vent à un comité de soutien qui aura bien du mal à résoudre la quadrature du cercle, à savoir justifier son appui par le bilan du maire sortant. Il n'osera pas mettre en avant la fin du déficit budgétaire, puis que celui-ci avait été initié par l'équipe précédente sous la pression, voire la contrainte, de la Chambre régionale des comptes... Quant à glorifier les réalisations du mandat, cela est impossible puisqu'il n'y en a eu strictement aucune...

Pauvre Hénin-Beaumont !