lundi 25 novembre 2013

Un week-end culturel...


Je viens de passer samedi et dimanche à Paris et je me suis retrouvé plongé dans mes préoccupations quotidiennes.

Samedi, j'ai assisté à une pièce "Terreur-Olympe de Gouges". Il s'agissait du procès, en pleine Terreur (au cours duquel elle fut condamnée à être guillotinée), de cette femme, figure de proue des féministes, qui la proposent, aujourd'hui, pour être panthéonisée ! Olympe de Gouges, quasiment illettrée, femme libre et... libérée, mit sa vie en péril pour avoir défendu ses idées. Songez qu'elle commença par prendre la défense des filles-mères et des bâtards. Elle écrivit la première déclaration des droits de la Femme. Elle lutta pour l'abolition de l'esclavage, pour le droit de vote des femmes, le droit au divorce, l'union libre, la création de maternités, d'orphelinats destinés aux enfants des rues, d'ateliers nationaux employant des chômeurs, de foyers d'accueil pour les mendiants. Elle proposa même un impôt sur le luxe servant à redistribuer son produit en prestations sociales... Elle fit part de sa haine envers Robespierre et refusa la mort du roi ("la révolution n'a pas été faite pour verser le sang"). Une grande partie de la pièce se situe pendant son procès face son accusateur, le fameux Fouquier-Tinville.
Pour quoi se battrait-elle aujourd’hui, puisqu'une grande partie de ses utopies d'hier sont devenues réalités ?
Des États-Unis du Monde ? De la fin de la faim sur terre ? De réduire l'éventail des revenus ? D'un monde décarbonifié? De la déracisation (néologisme pour "fin du racisme")? De la laïcité universelle ? De l'éradication des intégrismes et de l'intolérance ?  Rendez-vous dans 2 siècles pour faire un bilan...

- Dimanche matin, au Grand Palais, 200 photos du grand Depardon. Comment ce photographe a promené son appareil à la recherche des hommes, certes, mais aussi de leur environnement. Que ce soit sous les bombes à Beyrouth ou en Amérique du Sud, l'artiste a su rendre le quotidien des malheurs du monde mieux qu'une caméra... Il a souvent fixé des tables (d'intérieur, de café, de restaurant) sur son objectif pour rendre compte de la guerre et de la misère.
Nombre de chiens photographiés illustrent la solitude de l'Homme...
Ce voyage de Depardon à travers les lieux de désespérance rappellent que nous n'en avons pas terminé avec les guerres et la violence. Songez aux viols comme armes de guerre en Libye, au début de génocide en Centrafrique, aux guerres civiles au Soudan et en Syrie, sans parler des luttes intestines meurtrières en Irak et en Afghanistan. Quand en aurons-nous fini avec ces affrontements dont pâtissent les plus faibles ? Combien de Depardon nous faudrait-il pour nous faire prendre conscience de ces drames quotidiens ?

- Les mêmes interrogations à l'occasion de l'exposition "Regards sur les ghettos" (visible jusqu'au 28/9/2014), au Mémorial de la Shoah, à travers 500 photographies, peu connues, des ghettos. Je rappelle que l'invasion de la Pologne en septembre 1939 marque le début de la Seconde Guerre mondiale. Dans les territoires annexés à l'Est, l'armée allemande rassemble les habitants juifs dans des ghettos très vite surpeuplés et insalubres. Un nombre considérable de photographies de ces ghettos est conservé aujourd'hui dans des centres d'archives ou chez des collectionneurs privés. Que sont ces images ? Propagande ? Témoignage ? Dénonciation pour l'Histoire. Les réponses sont en partie données par le contexte de leur réalisation, la personnalité de leurs auteurs et bien sûr dans la lecture précise des clichés. Ce temps des ghettos est considéré comme la première étape du processus génocidaire  de la population juive d'Europe centrale, puisqu'ils furent majoritairement liquidés en 1942-43 et leur population conduite vers les centres de mise à mort pour y être assassinée.
Génocide qui s'inscrivait dans l'antisémitisme latent des siècles précédents et qui atteint son paroxysme avec les nazis. Prenons garde, aujourd'hui, de ne pas suivre le même chemin quand les Musulmans servent de boucs-émissaires de tous nos malheurs, selon certains racistes qui ne cachent même plus leur haine des différences... Tout un mouvement d'extrême-droite européen (dont le FN en France) fait feu de tout bois pour stigmatiser des êtres humains qui propagent une foi différente du sien. Cela ressemble fort à l'antisémitisme décrit ci-dessus. Cette haine de l'Autre est inscrite dans un autre combat de ces extrémistes, celui contre l'Europe : encore une fois, "restons entre nous et bannissons ces étrangers" crânent-ils... L'Histoire nous a pourtant appris que c'est en s'ouvrant vers les autres (l'Antiquité, les grandes découvertes, les échanges commerciaux et intellectuels...) que l'on progresse...

Quand je vous disais que la culture est une plongée dans la société d'aujourd'hui...
 

6 commentaires:

  1. Art dégénéré (en allemand : Entartete Kunst) était la plateforme officielle adoptée par le régime nazi pour interdire l'art moderne en faveur d'un art officiel appelé l'« art héroïque ».
    La théorie était la suivante : l'art héroïque a symbolisé l'art racial pur, la libération de la déformation et de la corruption, alors que les modèles modernes déviaient de la norme prescrite de la beauté classique. Les artistes de races pures ont produit l'art racial pur, et les artistes modernes d'une contrainte raciale inférieure ont produit les travaux qui étaient dégénérés. Ironiquement, la théorie a commencé avec Max Nordau, un intellectuel juif. Dans l'adaptation nazie, elle a été employée pour défendre les vues d'une théorie culturelle de déclin et de racisme.
    D'abord appliqué aux arts plastiques, le terme d'art dégénéré est ensuite étendu à la musique (Schönberg, Bartok, par exemple, mais aussi la musique swing), à la littérature ou encore au cinéma (Max Ophüls, Fritz Lang, Billy Wilder).
    Cette expression a été reprise en 2007 par le cardinal Joachim Meisner à propos de l'art se coupant de la religion. Cette affirmation a fait objet d'une polémique en Allemagne. Alerte de FULCRUM.

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  2. david noel s'en prend au blog et aux commentaires
    il prefere soutenir un maire incompetent (conseil, cedre bleu....) et rattrape par les affaires (trame verte, kalyps,ramery...)
    c'est son choix: l'humain d'abord, mais l'humain qui promet un poste!

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    1. L'humain d'abord... on aimerait y croire... ; n'oublions pas que ce slogan est d'abord celui de Mélanchon avant d'être repris par les communistes... Mais si les staliniens avaient été humain, on le saurait... d'ailleurs leur système ne se serait pas effondré...

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    2. et l'humain à la cahc, ça existe?

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  3. moi je trouve que david a raison: quand le sage montre la lune, l'idiot regarde le doigt
    quand on lui montre les affaires de la mairie binaisse, lui regarde la grille du parc
    rien ne l'interroge ce david bisounours qui se ressemble s'assemble!

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  4. Les artistes dits engagés tiennent notre sensibilité en éveil en prenant des faits d'actualité pour confronter notre naïve ou fausse perception du quotidien. L'appel à la paix dans le monde, la dénonciation de la guerre, du racisme, la représentation de la liberté... cette confrontation de la vision crue du monde réel au monde perçu a toujours dérangé les dictateurs.La peinture ce n'est pas seulement pour faire joli sur les murs disait Picasso c'est pour dénoncer et lutter avec force et sans armes et sans violence.

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