Encore un dossier litigieux : une pose de première pierre qui a tout d'une opération de campagne électorale... Permis de construire déposé la veille, aucun financeur présent... On peut se demander qui "conseille" le candidat-maire pour lui faire faire de telles erreurs...

Vous me direz, la communication est tellement mauvaise que cette opération n'a aucun effet sur la campagne...

Polémique de campagne autour du projet d'extension de la crèche

03/03/2014. La Voix du Nord

Une pose de première pierre frappée du sceau de la polémique.

«Tout est politique», disait un slogan de Mai 68. Le maniement de la truelle en période électorale semble se plier à cet adage... La pose de la première pierre de l'extension de la crèche, samedi matin, par le candidat-maire, a déclenché les foudres de ses adversaires. Le permis de construire ayant été déposé en préfecture in extremis la veille, il n'en fallait pas plus pour que les challengers d'Eugène Binaisse crient à la «manip» électorale.

PAR HERVÉ NAUDOT

Comme si de rien n'était, c'est un Eugène Binaisse placide et insoucieux de la polémique née la veille qui s'avance truelle en main et bons mots aux lèvres. Le maire est là pour marquer «symboliquement» la pose de la première pierre de l'extension de la crèche, rue Élie-Gruyelle. Vendredi, pourtant, Gérard Dalongeville puis Georges Bouquillon s'étaient émus de l'opportunité d'une telle manifestation à trois petites semaines du premier tour. «C'est une vaste supercherie,une opération de propagande électorale, tempêtait Georges Bouquillon.Le marché n'a pas été notifié à une entreprise et le permis de construire ayant été signé ce vendredi, il n'a pas été validé par la préfecture. Ils sont donc totalement hors des clous.»

Faux, rétorquaient en chœur Eugène Binaisse, Adjel Arbaoui, le directeur du CCAS, et Lauranne Janki-Merchiers, chargée de développement territorial au CCAS, qui affichaient (feignaient?) leur étonnement devant cette polémique: «C'est un projet que nous portons depuis novembre 2012. On a eu tous les accords préalables de la DRAC, de la CAHC, de l'architecte des Bâtiments de France, de Veolia...Et puis, une pose de première pierre ne signifie pas début des travaux. » Personne, dans l'assemblée, ne semblait disposé à reconnaître là une forme de maladresse. «S'ils veulent faire un recours, qu'ils le fassent, lâchait le maire.Nous sommes sûrs à 99% que cette extension prendra corps.»

Si le permis de construire a effectivement été signé et déposé par les services municipaux à la préfecture du Pas-de-Calais vendredi 28 février, l'administration dispose généralement d'un délai de deux mois pour instruire le dossier et donner ou non son approbation. «On n'est pas dans une fabrication pour la circonstance mais bien dans un projet de longue date, martelait Eugène Binaisse.Nous sommes ici pour nous réjouir de la mise en place d'un service que toute commune doit assurer à sa population.»

Un mot tout de même du projet, qui, on l'aura compris, doit être pris au conditionnel: le multi-accueil héninois, qui s'étend aujourd'hui sur 800 m2, se verrait doté de 650 m2 supplémentaires. Il y a aujourd'hui de la place pour 50 enfants, on pourrait en accueillir 20 de plus. Mais, surtout, «on s'est attelé, en collaboration avec le personnel et les parents qui ont été consultés, à revoir le mode de fonctionnement de la structure pour améliorer la qualité de service, assure Lauranne Janki-Merchiers.On a réfléchi à un accueil par tranche d'âge et non plus selon la distinction entre inscriptions occasionnelles et régulières qui prévaut aujourd'hui.»

En 2013, la crèche héninoise a accueilli 400 enfants pour des besoins ponctuels ou réguliers.