L'heure inhabituelle du début du Conseil (14h) a entraîné la présence d'une maigre assistance : même les fans du FN n'étaient pas venus en nombre. C'était probablement ce que recherchait le maire qui, non seulement, ne laisse que difficilement l'opposition s'exprimer, mais se contente d'une majorité aux ordres et silencieuse, et n'a pas très envie de montrer comment il fait fi de toute règle démocratique dans la gestion de la ville. Il faut dire qu'il est secondé par son acolyte, Bruno Bilde, véritable aboyeur public (voir ci-après).
Ce fut un très long conseil municipal (plus de 6 heures !), visiblement prolongé pour contrecarrer le début de la manifestation "Nuit debout" prévue à 19H...
La salle était clairsemée, une cinquantaine de personnes au début, une vingtaine à la fin. Public moins bruyant forcément, mais démarrant, au quart de tour, les claques orchestrées par l'adjoint précité.
La table de presse a été supprimée, mesure de rétorsion contre la Voix du Nord, dont les 2 journalistes siégeaient au premier rang du public, stoïques malgré le torrent d'injures proférées à leur égard, par Briois (SB) et Bilde (BB), pratiquement les seuls membres de la majorité à s'exprimer (mis à part l'intervention obligée de l'adjoint aux finances, sur les budgets). On eu droit à : "Les deux concierges de la Voix du Nord" (BB), "Le petit canard"(SB). Bilde encore, au sujet d'une plainte de la ville, contre le quotidien local, suite à un article sur les caméras de protection : "Il va falloir prouver que cette enquête fut sérieuse. On va se marrer...On va se marrer...". Le même journal qu'il traita de "torchon" ! A se demander pourquoi la presse, en général, ne se solidarise pas avec La Voix du Nord, objet de telles agressions qui en disent long sur le mépris dont le FN fait preuve à l'égard des médias qui ne sont pas aux ordres (on connait la censure du FN à l'égard du "Petit Journal" de Canal plus...). Et dire que ce parti veut gouverner la France ! La liberté d'expression en prendrait un sacré coup... BB présenta (semble-t-il ...) une motion dans laquelle il demandait que "La Voix du Nord informe ses lecteurs" (sic !)
Pour en revenir aux comportements incroyables de ceux qui sont censés incarner le pouvoir légitime et qui s'en révèlent, le temps passant, indignes par leurs excès et leur mépris vis-à-vis de tout contre-pouvoir...
Ainsi le maire, plein de fatuité, satisfait de la moindre de ses plaisanteries, pourtant dénuées de finesse et de subtilité, suffisant au point de gonfler le torse quand il donne une explication pas toujours très claire, dans un français approximatif... Il coupe constamment la parole des membres de l'opposition (voire même, en quelques occasions, à ses adjoints qui veulent intervenir). Son ton agacé, dès que quelqu'un n'est pas d'accord avec lui, traduit son sentiment d'être victime de crimes de lèse-majesté. Sa condescendance vis-à-vis de l'opposition surprendrait plus d'un observateur extérieur. Mis plusieurs fois en difficulté, lors de l'examen du budget, il aurait pu faire preuve de quelque humilité...
Il a ainsi traité une conseillère d'opposition de "complètement starbée", de "gamine", de "summum de la nullité". Il a perdu les pédales en qualifiant ses adversaires de "sectaires et intolérants"... A moins que ce ne soit l'expression de ce qu'il pense être de l' humour...
J'avais pris l'habitude de citer l'humour involontaire du précédent maire, Eugène Binaisse (maintenant conseiller municipal et absent hier soir), par le mot "binaissade" et c'est vrai qu'on en riait beaucoup. Je l'ai dit, le maire en place est dénué de tout humour, même involontaire, mais, hier, il a bien fait rire les "initiés" par une de ses interventions dépourvues de toute connaissance du sujet. Il tentait de parler de politique énergétique et voulut mettre en avant les gaz de schistes et de couche et, à propos de ces derniers, les appela gaz de "souche" (ce n'était pas un lapsus, je vous le confirme) ! Un conseiller (d'opposition, bien sûr), malicieux, lui fit remarquer qu'il confondait avec le site "Français de souche", un des pires sites d'extrême-droite, raciste comme son nom l'indique !
Souvent excédé, il rétorqua, plusieurs fois, à ses opposants, et à court d'argument : "Arrêtez encore de dire n'importe quoi" ! Après les avoir apostrophés de participer à une "séance de grand Guignol", dont il ne comprit pas qu'il en était l'ordonnateur !
"Le maire bis", comme beaucoup d'employés municipaux surnomment B. Bilde, possède le privilège d'être le seul à pouvoir interrompre le maire. Son micro est constamment ouvert, ce qui lui permet de couper (comme le maire, d'ailleurs) le discours de son adversaire, alors qu'il réclame, sans cesse, qu'on l'écoute silencieusement. Le "petit roquet", un autre de ses surnoms (même parmi ses soi-disant amis), déverse à flots ses insultes. Souvent au bord de l'hystérie, moulinant de ses bras l'air ambiant, il ne se contrôle plus quand certains le provoquent (je pense à la conseillère municipale d'opposition, Marine Tondelier, qui a compris comment le déstabiliser et ne s'en prive pas). Ainsi a-t-il répliqué aux interventions de la conseillère EELV par "petite bourgeoise", disant "90% de conneries". Dans une autre de ses inénarrables motions (dont on se demande si, finalement, elles sont votées...), il somme un conseiller municipal de "s'excuser auprès d'associations qu'il aurait traitées de prostituées" (sic), alors que personne n'en a souvenir, mais l'outrance dont fait preuve BB est proverbiale...
Les deux "édiles" se ridiculisèrent un peu plus (mais le public leur était acquis et ne comprit pas) quand ils firent mine de s'offusquer du mot "mirador" prononcé par le conseiller Filipovitch (Briois se pencha vers l'adjoint Sulzer dont une partie de la famille fut victime de l'Holocauste, pour marquer sa solidarité !), avec gestes théâtraux de BB à l'appui... Le conseiller communiste David Noël ne se priva pas de rappeler les mots de "totalitarisme" et de "Stasi" qu'on lui balançait régulièrement...
A suivre (sur l'attitude de l'opposition, le contenu du CM).