samedi 25 juin 2016

Avançons sans les Anglais : tant pis pour eux, ils ont plus à perdre que nous !

3 remarques préalables à l'éditorial, ci-dessous, du Monde :
- Refondons une Europe qui corresponde aux souhaits des citoyens européens.
- N'hésitons pas à avancer à des vitesses différentes s'il le faut. 5 domaines semblent faire l'unanimité : une défense et une diplomatie commune, une fiscalité convergente, une justice sociale minimum, une politique environnementale (sanitaire et énergétique notamment) consensuelle et une vision commune de l'immigration. Ceux qui voudront aller plus loin pourront avancer plus rapidement et les autres le feront à leur rythme.
- Le Royaume-Uni doit se séparer le plus rapidement possible des 27 autres pays. Il n'est pas question qu'il continue à profiter d'avantages qu'il n'a pas su apprécier. Comme l'écrit le Directeur du Monde : "Out" c'est de suite !


L'Union européenne (UE) vient de subir un désaveu majeur. Elle a été rejetée, jeudi 23 juin, par une majorité de Britanniques. Dans sa sobre et brutale vérité, telle est la leçon du référendum organisé par le premier ministre conservateur, David Cameron. Cela veut dire que la deuxième économie de l'Union – après l'Allemagne – quitte le projet européen. Cela veut dire que l'un des rares pays de l'UE à disposer d'un appareil de défense conséquent et d'une diplomatie de poids délaisse l'Europe.
Par quelque bout qu'on prenne cette triste affaire, elle est une défaite pour l'UE, qui en sort affaiblie à l'intérieur de ses frontières et dont l'image à l'extérieur est celle d'une entité sur le déclin. On peut penser que c'est injuste au regard du bilan considérable qui est celui de l'Europe.

 On peut juger que M. Cameron a été un bien piètre défenseur de l'Union –  le chef conservateur est fondamentalement un eurosceptique qui a rarement eu un mot en faveur de l'UE. On peut penser que les Britanniques prennent un risque énorme. C'est désormais leur affaire, ils ont tranché, démocratiquement. Ils mettent fin à quarante-trois ans de participation à un projet européen qui ne leur a pas mal réussi.
Mais nous pensons d'abord à l'Europe, aux 27 Etats qui la constituent dorénavant. L'UE encaisse un revers de proportion historique. Les 27 ne peuvent pas ne pas en tirer les conséquences. Le pire serait de continuer comme avant, avec une dynamique qui, à tort ou à raison, génère bien plus d'euroscepticisme que d'euro-enthousiasme.
Le plus mauvais réflexe aujourd'hui serait de penser que cette affaire se résume à une décision catastrophique prise par les Britanniques, le repli sur leur insularité, et qu'elle n'empêchera pas le projet européen de continuer comme "  avant  ". La posture la plus irresponsable serait de tout mettre sur le dos de la démagogie, de la xénophobie et des mensonges qui ont marqué la campagne menée par les dirigeants conservateurs partisans du "  Brexit  ". On peut certes dénoncer les facilités du populisme électoral, en l'espèce cyniquement exploitées par un Boris Johnson, l'ancien maire de Londres. Mais cela ne veut pas dire qu'il faille renoncer à comprendre ce réflexe de rejet européen ni à avoir un regard autocritique sur l'UE telle qu'elle va.
Car, si l'on cède à cette facilité, alors, très vite, le détricotage de l'UE se poursuivra, avec, ici et là, des demandes de référendums similaires, et d'autres départs. Si l'on veut, au contraire, que ce 23 juin ne marque pas le début du délitement de l'Union européenne, alors l'UE doit considérer que le référendum d'outre-Manche l'oblige à une réflexion profonde sur ce qu'elle doit être et le tournant qu'elle doit prendre.
On n'en décidera pas en quelques lignes. Risquons une piste, prudemment. Les Européens ne demandent pas un perfectionnement sans fin du marché unique, ils ne sont pas d'humeur fédérale non plus. Dans un environnement stratégique déstabilisé, ils veulent plus de sécurité. Dans une époque de grands flux migratoires, ils veulent un contrôle des frontières extérieures de l'Union. A l'heure de cette "  démocratie de l'immédiat  " qu'instaure la révolution numérique, ils souhaitent plus de démocratie européenne. Cela veut dire une coopération renforcée en matière de défense, une tentative de gestion commune des grandes migrations –  par des négociations régulières notamment avec l'Afrique  – et une association renforcée des Parlements nationaux aux affaires de l'UE. Ce "  plus d'Europe-là  " devrait être de nature à réconcilier les peuples avec l'Union.
M. Cameron a pris un risque énorme. Il a logiquement décidé d'en tirer les conséquences : il quittera le pouvoir dans quelques mois. Reste à organiser un divorce qui s'annonce compliqué. Les traités accordent un délai de deux à quatre ans pour gérer le départ d'un pays de l'UE. Le Parlement de Westminster est contre ce départ. Déjà, les chefs de la campagne "  Leave  " font marche arrière. Ils disent qu'il ne faut pas se presser. Ils veulent faire traîner les choses jusqu'en 2020. Ils ont peur face à l'inconnu. Ils veulent rester dans le marché unique. Ils voient la tornade sur la livre et la City. Ils savent que la récession pointe pour leur pays. Ils n'ignorent pas que ce vote a été anglo-anglais et que l'Ecosse et une grande partie Irlande du Nord le rejettent : l'unité du royaume est menacée. Dans ce contexte troublé, les continentaux doivent rester fair play. Mais, Messieurs les Anglais, vous avez tiré, alors "  out  ", c'est "  out  ".

Jérôme Fenoglio
© Le Monde



26 commentaires:

  1. Anonyme a dit...
    Oui, out, cela doit être tout de suite! Cela doit leur être imposé dès aujourd'hui. En attendant, ici , comme au Royaume Uni, la même imposture, les mêmes promesses, le même populisme indigne!

    "Moment gênant à la télévision britannique. Nigel Farage, leader du UKIP, parti d'extrême-droite qui a fait campagne en faveur du Brexit, était invité vendredi matin à commenter les résultats du référendum qui pousse le Royaume-Uni vers une sortie de l'Union européenne.

    Pendant sa campagne, le UKIP avait développé un argument massue. Le parti de Farage estimait que le Royaume-Uni "envoyait" chaque semaine 350 millions de livres sterling à l'Union Européenne (environ 434 millions d'euros). Le UKIP proposait donc de rediriger cette somme vers le National Health Servcice (NHS), l'équivalent de notre sécurité sociale.
    "Je ne ferais jamais cette promesse"

    Ce matin, les deux journalistes de la chaîne ITV ont donc demandé à Nigel Farage si cet engagement tenait toujours, et comment il comptait le mettre en place. Réponse pour le moins embarrassée de l'intéressé:

    - Ces 350 millions, pouvez-vous garantir qu'ils iront au NHS?
    - Non, je ne peux pas. Je ne ferais jamais cette promesse. C'était l'une des erreurs qu'a commises le camp du "Out" et...
    - Attendez. C'était l'un de vos arguments.
    - Non ça...
    - C'était l'argument massue pour le "Out"! Que cet argent irait au NHS!
    - C'était une erreur.
    - Vous dites, après que 17 millions de personnes ont voté pour le "Out", que c'était une erreur?"

    Sur le plateau, Nigel Farage se perd en circonvolutions, mais ne peut que reconnaître que son parti a, au minimum, commis une erreur de taille pendant sa campagne."

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    1. Parions qu'il est au parlement européen ce trou du c... de Farage. Pas fou, il ne veut pas perdre la gamelle qu'il a dans cette perfide Europe! Le petit maire d'Hénin aura sans doute plus de courage, out dans une semaine! Qu'il mette ses idéaux en avant! Out! Qu'il montre l'exemple, OUT! Quel guignol!

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    2. Il n'y a pas de sources... Pour avoir vu cette émission, ce qu'il dit c'est que en quittant l'UE, il y aurait de l'argent disponible et que tout ce "free money" peut financer le NHS, les écoles ou tout ce que vous voulez.
      Cela s'appelle la politique : on décidé d'un budget en définissant des priorités, pas en étant contraint à envoyer de l'argent à l'étranger chaque année.

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    3. Dehors les rosbifs !

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    4. 8h55: Farage avoue lui-même avoir commis une erreur!

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    5. Ce n'est pas une erruer Alain. Cela se nomme le populisme d'extrême droite. Le pen raconte tout et son contraire aussi.

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  2. Je me demandais combien de temps il fallait attendre avant qu'on entende : l'UE ne fonctionne pas, il faut plus d'UE ! Pas longtemps.

    Les domaines qui font pour vous l'unanimité sont étranges.
    Une diplomatie commune? Les intérêts de l'Espagne et de la Lettonie. Ceux de la France et de l'Allemagne. De la Pologne et de la Grèce. Tout cela ce n'est pas la même chose.
    Quant à la défense commune , merci bien, la France est le seul pays de l'UE capable de se projeter militairement maintenant de l'Angleterre est parti. Et on a bien vu la solidarité européenne sur ce sujet ces derniers temps ! On ne peut pas leur en vouloir ! Pourquoi l'Estonie, les Pays-Bas, les Finlandais ou les Autrichiens iraient financer une campagne française au Mali?
    Quant à la vision commune de l'immigration... Taux de natalité en France, taux de natalité en Allemagne. Quelle vision commune?

    L'idée c'est donc qu'il n'y a qu'une seule direction, qu'un seul chemin, les différences sont des différences de tempo et de rythme. On peut y aller vite ou doucement, mais quoi qu'il en soit, il faut y aller !? Drôle d'idée de la démocratie...

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    1. Ben oui, il faut plus d'Europe.Mais pas celle que vous décrivez...

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    2. Plus d Europe payer plus non merci

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  3. Encore une fois analyse qui démontre une méconnaissante historique et juridique flagrante... Jamais la défense n'à été et ne sera partie de l'intégration. L'UE n'est qu'une organisation internationale economique comme des dizaines d'autres sur terre. Elle n'à d'intérêt que l'union douaniere et la normalisation. Rien d'autre ! Encore pire pour la fiscalité qui est un outil on ne peut plus régalien et qui est tout à fait impossible à harmoniser tant les disparités socio économiques sont grandes. Une justice sociale minimum ? Quel rapport avec l'UE? Qui paiera le RSA que l'on forcera les autres à mettre en place ? L'environnement n'est plus du tout une priorité car le développement durable est le contraire de la croissante qui est par définition non durable. Les dirigeants europeens ne parlent que de croissance, soit l'inverse de la soutenabilité. Et enfin pour l'immigration je me marre. C'est encore une fois une question qui ne trouvera jamais de consensus mis à part celui qui dirait que le couple franco allemand accueille tout le monde a ses frais.
    Enfin pour la sortie du RU, savez vous comment les traités prévoient une sortie ? Je ne pense pas, je vous invite à aller lire cela.

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    1. Coopérations renforcées ou directives déjà existantes... EADS,harmonisation des taux de TVA, directives Energie, trame verte et bleue, brigades franco-allemandes, etc. La suffisance de 9:54 est à la hauteur de son ignorance. Je l'invite à ne plus commenter ici...

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    2. Aucune directive ou coopération efficace à part déclarative. A chaque crise on voit la limite de l'ue, c'est la cacophonie. EADS est une initié privée, vérifiez sa genèse... directives énergie ? Vous parlez de la deregulation qui tue EDF a petit feu ? Merci l'ue en effet.
      Aucun argument, aucun exemple, car auteur aussi crédible que son combat. Quel drame...

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    3. Tiens la montgolfière de 20H12 survole ce blog et le sujet à nouveau. Il va finir par tomber!

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  4. Nous avons droit au discours habituel après chaque élection qui a vu monter le FN "nous avons reçu le message et nous allons agir en conséquence".

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    1. Jusqu'ici tout va bien!

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    2. Vite un nouveau Traité pour écrire encore une fois la même chose que Rome !

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  5. Après avoir joué à la roulette l'avenir de son pays pour se faire réélire, Cameron n'assure pas les conséquences "Le quotidien le plus vendu au Royaume-Uni, The Sun, prête à David Cameron une confidence trucculente que le premier ministre aurait faite vendredi à son entourage avant d'annoncer sa démission: "Pourquoi ce serait à moi de m'occuper de toute cette merde ?"."

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    1. Il a raison. il a fait campagne pour le OUI, le remain. Ce n'est pas à lui de s'occuper de cette "merde". Parce qu'il est contre, parce qu'il n'y croit pas. Il démissionne, c'est normal et c'est très bien. On voit la différence d'éthique entre les politiques anglo-saxons et français. ( il y avait eu aussi les démissions pour des notes de frais des membres du parlements... en France, c'est un peu différent )

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    2. Des démissions pour des notes de frais. En France, le pen, le borgne qui squatte bruxelles depuis plus de 31 ans, va devoir rembourser 300 000 euros. Deux conseillers communautaires d'extrême droite qui cumulaient avec leur emploi salarié à la ville d' Hénin Beaumont, ont été viré par la Préfète. Réjouissez-vous , 21H28? la France vire les profiteurs et les tricheurs!

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  6. Citoyens contre le FN

    Tite fifille Le Pen ( la maréchale nous voilà , la cagole du sud, l'évaporéeaccro desmédias) divorce. On s'en branle...
    En revanche, qu'elle ne vienne plus nous donner des leçons sur les "valeurs immuables" de la famille et du mariage!

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    1. Incompréhensible.

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    2. Cherche, tu vas comprendre. Tape , imposture, inconstance,indigence et mensonges de la maréchale nous voilà!

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    3. Oui, tape... et tu trouveras PS. Dernier en date, Denain.

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  7. La CECA n'avait qu'un but : une activité Commune pour penser à autre chose qu'à la guerre.
    Les anglais ont toujours su que ça devenait n'importe quoi, et ils sont les seuls à avoir eu le courage de dire stop à cete mascarade. L'UE n'aura fait que coûter des milliards pour de la normalisation imposee et parfois inutile et de la redistribution. 60 ans de perdu.

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    1. Ya qu'un truc qui a marché en Europe, le Conseil de l'Europe. ..

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  8. Le nationalisme, c'est la guerre. Penser à autre chose que faire la guerre, enfin! Demandez à Poutine, qui ruine son pays, combien coûte une guerre par jour, pas seulement l'argent mais les victimes. Vous savez quoi, les personnes sous les bombardements sont des personnes comme vous 20H56; c'est bizarre hein. Mais la mascarade d'une bombe exactement sur votre foyer, rempli par tous vos proches, vous fera peut être réfléchir aux énormités qui sortent malheureusement de ce qui vous sert de bouche 20H56. Pitoyable et désespérant.

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