Le Monde est très critiqué pour ses positions anti-Poutine, bien résumées dans l'éditorial ci-dessous...
Je pense que la stratégie du dictateur russe est pourtant claire : il veut rétablir l'ordre ancien qui faisait que l'ex-URSS et les USA se partageaient la gestion de la planète. En somme, rétablir la guerre froide dans un consensus artificiellement convenu... Il est vrai que, aujourd'hui, la Russie est entourée de pays ex-communistes qui lui en veulent toujours (et c'est un euphémisme), de pays qui acceptent des bases de l'OTAN, de pays du Golfe dont les revenus sont tirés de leurs ventes de pétrole à l'Occident. Et Poutine a pour objectif de desserrer l'étreinte et profite de la moindre occasion pour déchirer les mailles du filet : annexion de la Crimée, tentatives d'attirer une Ukraine lorgnant trop sur l'Europe, rapprochement et relégitimation d'Assad, nouveau flirt avec la Turquie...
L'Europe est absente de ce débat parce que divisée sur l'attitude à adopter. En France, M. Le Pen est une admiratrice de l'autocrate Poutine et se fait même financer par des banques russes; la gauche semble écartelée entre son souci de se tenir à distance des USA et sa méfiance envers le régime dictatorial du nouveau tsar. Quant à la droite, si, traditionnellement, elle est l'alliée des Etats-uniens (malgré les hoquets des derniers gaullistes), elle voit dans ce type de conflit une opportunité de faire entendre la voix de la France (même si, pour l'instant, cette voix est aphone...). De plus l'ego de Sarkozy est régénéré par l'attention (hypocrite, disons-le) que lui porte Poutine...
Les coups de poker de Vladimir Poutine
Editorial du Monde du 14/8/2016
Le déploiement par Moscou de très sophistiqués missiles antiaériens S-400 dans la Crimée occupée et la remontée des tensions avec l'Ukraine alarment Washington et les capitales européennes, à commencer par Paris et Berlin. Cette inquiétude est justifiée. Car les rodomontades belliqueuses de Vladimir Poutine défient ouvertement Français et Allemands, co-parrains en 2015 des accords de Minsk, censés mettre un terme aux affrontements meurtriers dans l'est de l'Ukraine avec les séparatistes soutenus par le Kremlin.
Les Occidentaux s'interrogent, une nouvelle fois, sur les véritables objectifs du maître du Kremlin. Beaucoup, fascinés, le comparent à un joueur d'échecs déplaçant ses pièces avec quelques coups d'avance. Le président russe serait plutôt un joueur de poker, habile à saisir les occasions offertes pour pousser ses cartes, y compris par le bluff. Redoutable tacticien, il reste un piètre stratège, comme en témoigne justement le bilan de sa politique ukrainienne. Sa crainte était de voir cette ex-République soviétique s'autonomiser réellement de la Russie. Tel Gribouille, il a précipité ce qu'il voulait éviter.
A l'automne 2013, ses efforts pour bloquer l'accord d'association entre Kiev et l'Union européenne ont déclenché la " révolte de Maïdan " qui a balayé le président pro-russe Viktor Ianoukovitch et conduit à l'installation, avec Petro Porochenko, d'un pouvoir pro-européen. Au printemps 2014, l'occupation de la Crimée – première annexion par la force d'un territoire en Europe depuis 1945 – a entraîné la plus grave crise avec les Occidentaux depuis la fin de la guerre froide et précipité l'instauration de sanctions économiques. Elles ont été alourdies l'été suivant pour punir Moscou de son soutien actif aux rebelles séparatistes du Donbass.
Déjà affaiblie par la baisse des cours du pétrole, l'économie russe continue à en subir les conséquences. Elles sont tout aussi sérieuses sur le plan diplomatique. Rêvant jadis d'un resetdes relations américano-russes, l'administration Obama reste très méfiante et l'épisode en cours ne va pas améliorer les choses. Quant aux Européens, ils étaient de plus en plus divisés. Une bonne partie d'entre eux (les capitales traditionnellement pro-russes, mais aussi les sociaux-démocrates allemands et une majorité de la droite française) estimaient qu'il fallait progressivement lever des sanctions aussi pénalisantes pour les Vingt-Huit que pour la Russie, même si les accords de Minsk restaient largement lettre morte. Que feront-ils face à une remontée des tensions en Ukraine ?
La vraie force de Poutine a toujours été la faiblesse de ses adversaires. Il affiche d'autant plus ostensiblement aujourd'hui sa réconciliation avec son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, que ce dernier prend ses distances avec Américains et Européens depuis le putsch raté du 15 juillet. De même, l'impuissance des Occidentaux en Syrie l'a incité à intervenir militairement dans le conflit en septembre 2015 pour sauver le pouvoir d'Assad et se poser en acteur incontournable d'une solution négociée de cette guerre. Convaincu d'avoir désormais en main les cartes maîtresses et pressé d'agir dans l'hypothèse d'une victoire à la présidentielle américaine d'Hillary Clinton – probablement moins accommodante que son prédécesseur –, le président russe semble à nouveau décidé à relancer la mise face à Kiev. Au risque de tout perdre à nouveau.
Il n'est pas le seul homme dangereux sur la planète !
RépondreSupprimerHénin-Beaumont nouvelle association qui vient de se créer:
SupprimerCCC ( le cul cul clan). Protégez vos arrières car vous ne verrez rien venir,hi hi hi han.
Avec le cul cul clan,fan des villageois prompts meneurs du parc au grillades, protégeons nous des seaux d'eau.
SupprimerAux; bien sûr
Supprimer3 posts du même imbécile;on est bien monté pour faire basculer le FN .
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