Cas unique en France : 3 conseillers régionaux FN à Hénin-Beaumont ?

Citation du jour: "Ce que nous appelons angoisse est toujours en relation avec un passé qui n'est plus et un futur qui n'est pas encore".
Karlfried Dürckheim (philosophe allemand; 1896-1988)






C'est en effet, un cas unique, probablement, en France : le conseil municipal d'Hénin-Beaumont, dont l'opposition est constituée de 9 élus FN, aura, selon toute vraisemblance, 3 conseillers municipaux FN, lors des prochaines élections régionales. Pour que ce ne soit pas le cas, il faudrait que la liste conduite par Marine Le Pen obtienne moins de 10% des votants au 1er tour, ce qui est hautement improbable.
Autre situation insolite : en face de cette opposition unicolore frontiste, la majorité municipale; ayant réalisé 20% au 1er tour des municipales de juillet 2009 (suite à la révocation du maire, G.Dalongeville), elle avait refusé toute alliance, et l'avait emporté, au second tour, suite à un vote anti-Le Pen, avec 52% des voix (FN : 48% !).
Cette majorité, composée de beaucoup d'anciens socialistes, rejetés par la Fédération départementale du PS, qui leur avait préféré Dalongeville en 2008, et de divers gauches (et de quelques UMP), inexpérimentés pour la plupart, s'est rapidement trouvée dépassée par la situation catastrophique d'Hénin-Beaumont (malgré un plus que doublement des impôts locaux depuis 2004, le déficit budgétaire était d'I/3 du budget !) : elle se conforme strictement à une orthodoxie financière qui résorbera (sur ordre du Préfet) le déficit en 4 ans, non seulement sans aucun projet à moyen et long terme, mais pire encore, dans l'immobilisme le plus complet ; et cela, dans un repli sectaire inquiétant : aucune information, aucun contact avec la population, mise au ban des opposants, non élus, qui avaient pourtant appelé à voter pour elle...
De plus, sous prétexte de « courtoisie républicaine », mais plus sûrement pour marquer leur impuissance devant la situation, certes difficile, et leur incapacité à réagir face à la verve de Marine Le Pen, les élus majoritaires font assaut de civilités, complicité, voire même collusion (participation paritaire dans une commission extra-municipale, par exemple) auprès de leurs collègues frontistes.
Cette situation n'aurait pas existé sans la stratégie (?) désastreuse du Parti Socialiste du Pas-de-Calais, qui a soutenu outrageusement le Maire Gérard Dalongeville, mis en examen (incarcéré pendant 7 mois), pour délit de favoritisme, détournement de fonds publics, etc. Malgré tous ceux qui criaient casse-cou, le PS l'a étonnamment soutenu jusqu'au bout (laissant supputer toutes sortes de travers du « système » socialiste du Pas-de-Calais...). Résultat : d'une ville votant à plus de 50% socialiste aux premiers tours des élections, il y a une douzaine d'années, on s'attend à ce qu'elle passe aux mains du FN lors des prochaines municipales (à terme ou anticipées). Il n'y a plus de section socialiste dans une ville de 27 000 habitants (il y avait 500 adhérents, il y a une dizaine d'années) !

Un FN qui avance masqué (le profil lisse de la fille Le Pen, sans allusion aux provocations du programme national du FN), un PS honni (score prévisible aux prochaines régionales à HB : moins de 20%?), des militants socialistes bafoués (l'ex-Présidente du MJS, 23 ans, vient de se jeter dans les bras de l'UMP, pour une place éligible, "par vengeance "!), une majorité municipale incompétente et collaborant éhontément avec l'extrême-droite, comment voulez-vous que la ville ne devienne pas la seule ville de France gérée par le Front National !

Beau fiasco annoncé du PS !