Chapitre 3 : Doutes et certitudes
A ma grande stupéfaction, donc, Cimares me rappela le soir même, me disant qu’il souhaitait que nous allions à la rencontre des Héninois. Rendez-vous fut pris pour le surlendemain. Je vins le chercher à la gare.
Arrêt pour boire un café dans ce bistrot près de la mairie où l’accueil est agréable et la salle assez grande pour bavarder discrètement quand le besoin s’en fait sentir.
Au bar, la conversation s’engage assez rapidement sur la neige qui est tombée le matin et que personne n’a dégagée sur les espaces publics. « Huit mois qu’ils sont élus et pas foutus de faire travailler les employés » nous dit ce retraité en sirotant sa bière. « Que veux-tu, ils se sont mis tout le personnel à dos », surenchérit mon voisin, « les syndicats ont même boycotté les vœux ! Du jamais vu ! ». En quittant les lieux, le commissaire me demanda si cela était vrai : je ne pus que confirmer, tout en lui signalant combien la gestion du personnel devait être difficile : surnombre, absence de gens formés, désorganisation ubuesque…Cimares hocha la tête, comme s’il avait tout compris !.
Vendredi, jour de marché, le plus important de l’arrondissement, mais déserté à cause du froid, mais aussi du manque d’attractivité d’Hénin depuis quelques mois. J’achetais des bananes chez mon marchand habituel et une dame âgée se plaignit qu’elle ne pouvait se permettre que l’achat de fruits à la pièce, tant sa pension de veuve diminuait. Je me retins de lui donner une banane, tant je risquais de la froisser : ces gens-là ont été habitués à l’assistance, mais pas à l’aumône. L’Arrageois de commissaire connaissait cette caractéristique des habitants de la Région, prêts à suivre toute autorité qui le lui demanderait, mais qui inspiraient le respect par son honnêteté, sa bonne humeur et son ardeur au travail.
Direction le supermarché où j’en profitais pour faire quelques emplettes. Au détour d’un rayon, je fus littéralement agressé par une cliente qui me reprocha un article que je venais d’écrire sur mon blog et fustigeant les idées du Front National : « on s’en fout de ce que vous nous racontez ; ils sont les seuls à ne pas avoir trempé dans les magouilles ». « Bien sûr », s’interposa une dame que je connaissais, « ils sont les seuls à ne pas avoir été élus, et je ne souhaite pas qu’ils le soient : nous avons déjà assez eu assez de malheurs comme cela ! ».
Je fis remarquer au policier qui m’accompagnait, que la population, qui avait voté à 48% pour le FN, ne connaissait pas les idées frontistes et n’y adhérait pas, pour la plupart, Mais son ras-le-bol lui faisait faire ce choix-là !
A la caisse, un vieux monsieur nous montra un calendrier qui venait d’être distribué («un 12 février ! vous vous rendez compte ! ») et s’emporta contre la place accordée par la majorité au FN. « Pourquoi travaillent-ils avec eux, ils vont se faire bouffer ; on ne les a pas élus pour collaborer avec ces fâchistes ! ».
Je confirmais que force était obligée de reconnaître que telle était la réalité : la majorité et l’opposition frontiste travaillaient main dans la main, au grand dam de tous les démocrates. Le commissaire sembla très intéressé et posa un tas de questions sur la situation politique.
Il repartit après de frugales agapes, au cours desquelles il me surprit en me disant qu’il avait presque terminé son enquête et qu’il m’en livrerait les conclusions le surlendemain. Je ne voyais pas ce que les remarques des uns et des autres avaient pu apporter de neuf. J’en vins à douter de mes soupçons. Certes, Cimares avait donné l’impression d’avoir compris quelque chose, puisqu’il me promettait des résultats dans 48 heures. Je me doutais bien que, parallèlement, il poursuivait ses recherches à travers ses réseaux, mais, même si le climat était malsain, je ne voyais pas en quoi des faits dramatiques pouvaient se produire. Certes, la police a des informateurs, elle reçoit beaucoup de confidences et elle perçoit des ramifications dont nous n’avons pas la moindre idée.
Néanmoins, plus l’enquête semblait avancer et moins j’avais de certitudes !
A suivre
A quand le retour de l humanisme a henin beaumont..... que les gens sont desabuses et tristes la haine et le mepris voila les vrais dangers un vrai regal pour le fn
RépondreSupprimerConcernant la décision du Conseil d'Etat…
RépondreSupprimerPuisque vous ne paraissez pas informé du contenu du dossier je vous annonce que GD a fait un recours très argumenté sur l'arrêté de convocation des électeurs. De plus, Monsieur le Préfet parait de moins en moins enclin à s’opposer à de nouvelles élections…
A demain les amis
on va revoter alors ????
RépondreSupprimeril est grand temps qu'Henin retrouve sa sérénité, mais helas , la seule certitude est que ce n 'est pas la municipalité actuelle qui en sera capable! En effet le gourou de cette "secte" n'a aucun projet réel pour notre ville et il est entouré de gens servilles, etrangement aveugles et sourds. Pas un n'ose élever la voix, et tous suivent bien docilement le manipulateur de marionnettes.Quelle déception pour les Héninois qui leur ont fait confiance! tromperies, mensonges et manipulations , qu'est ce qui a réellement changé depuis Dalongeville? "la relation COURTOISE" avec le fn! (collaboration est un terme qui convient mieux; voir calendrier entre autre)
RépondreSupprimerj espère, alain, que votre enquête ouvrira les yeux de ceux qui en ont grand besoin .MARIE ;
Le cadavre qui sera en cas de victoire du fn devant la mairie batie avec le sang des mineurs s appelle DEMOCRATIE
RépondreSupprimerj'ai cru lire que Dadou était sur une liste aux régionales , qui est donc le chef d'escadrille ? , sinon pour revenir à vous même Alain Alpern , vous n'êtes pas sans imagination et ne manquez pas de talent d'écriture.
RépondreSupprimer"on ne les a pas élus pour collaborer avec ces fâchistes !"
RépondreSupprimerCertes, la collusion FN/AR fâche bien du monde à Hénin-Beaumont. De là à inventer le néologisme "fâchiste" ! :-)
Vous allez vous fâcher pour de bon avec les vrais fascistes héninois, M. Alpern !
Très bon récit sinon, agréable à lire ! Un récit qui n'est malheureusement pas une fiction...
Hemingway
L es événements qui y sont relatés , s'ils ressemblent à la realité,ne sont pas que pure coincidence ;
RépondreSupprimerAnonyme de 13H13:
RépondreSupprimerEffectivement, pour que l'annulation de la révocation ait des conséquences sur les élections, il aurait fallu qu'un recours contre l'arrêté de convocation des électeurs ou contre les élections, ait été introduit. Si Dalongeville l'a fait: dont acte, mais cela ne lui permettra pas de redevenir maire, parce qu'un nouveau décret de révocation sera immédiatement publié.
N'empêche que le Conseil d'Etat ne rendra sa décision qu'après les Régionales...
Je ne suis pas sûr que si les élections sont annulées, ce soit une bonne chose pour nous...
Remarquez que dans le cas contraire, cela ne sera pas mieux en 2014...
"Nicolas Sarkozy s'effondre en février, battant un record d'impopularité depuis août 2008 et l'avant-crise avec 56% de Français ayant une mauvaise opinion de lui en tant que Président et seulement 39% une bonne. François Fillon baisse lui aussi de 4 points, mais cela est moins préoccupant car il avait beaucoup progressé le mois dernier dans la foulée du deuil de son mentor, Philippe Séguin, et parce qu'il demeure populaire avec 51% de bonnes opinions contre 41% de mauvaises.
RépondreSupprimerMais l'avis de vague de froid sibérien sur la popularité de l'exécutif est en fait généralisé à l'ensemble des personnalités politiques dont les cotes d'influence accusent pour la plupart des baisses spectaculaires : Royal, Besson et les rivaux maudits MAM et Hortefeux subissent des baisses de 7 à 8 points.
En plus de sa chute le laissant à seulement 20% de cote d'influence, Eric Besson, vit une bien mauvaise semaine : une majorité relative de 49% contre 45% de Français souhaiterait que son ministère cesse d'exister.
Rama Yade aussi, bien que toujours très populaire (44%), celle qui se fait plus discrète et moins rebelle, perd 9 points et abandonne du coup la tête du palmarès à un DSK désormais intouchable. Toute aussi impressionnante est la poursuite de la percée de Martine Aubry désormais 4ème auprès de l'ensemble des Français avec 43% de cote d'influence et surtout incontestable personnalité politique préférée des sympathisants de gauche (61%; +5 points depuis octobre; 3 points d'avance sur Delanoë et 4 sur DSK).
15 mois après Reims, la première secrétaire devance de 16 points Ségolène Royal auprès des Français et de 23 points auprès des sympathisants de gauche (38% et -11 points en quatre mois).
Deux autres personnalités politique, que l'on a beaucoup vu et entendu critiquer le Président ces dernières semaines sont épargnées par la vague de froid : Dominique de Villepin désormais 6ème ex-aequo avec François Bayrou dont il occupe une partie du territoire politique, et François Hollande 11ème, en progrès de 6 points depuis cet été et 4ème socialiste préféré des sympathisants de gauche (44%) certes loin derrière Aubry (17 points), Delanoë et DSK mais désormais devant son ex-compagne Ségolène Royal (6 points).
Georges Frêche, testé pour la première fois dans notre baromètre occupe avec les Le Pen, fille et père les trois dernières places de notre palmarès des personnalités à qui les Français souhaitent voir jouer un plus grand rôle à l'avenir. Avec respectivement 13, 12 et 11% de cote d'influence ils sont les mal-aimés de l'Opinion.
Sévère pour Marine Le Pen, scotchée aux niveaux paternels d'impopularité malgré une Actu plutôt réussie depuis la rentrée de septembre. Pourtant son action semble déjà avoir généré quelques changements sur l'image de son parti : même s'ils sont très largement minoritaires, 29% des Français et 34% des sympathisants de droite parlementaire estiment que l'action de Marine Le Pen a eu un impact positif sur l'image du parti. C'est également l'avis de 84% des sympathisants FN.
Si en plus elle gagne son pari de provoquer sinon une douzaine du moins une petite dizaine de triangulaires dans un mois lors des régionales, elle se positionnera idéalement pour succéder sans trop de douleurs à son père. Ce n'est finalement pas si mal pour un parti qui espère au mieux réunir un tiers d'électeurs de moins que lors des précédentes régionales de 2004 (10% contre près de 15% à l'époque) et qui a perdu la moitié de ses sympathisants (4% contre 8%) depuis la présidentielle de 2007."
GAEL SLIMAN - Directeur Général Adjoint de BVA
J'ai dénoté dans cet article une très bonne nouvelle.....pour les héninois !
Laquelle ?
Wh@t else?
A ceux qui ont eu quelques mots gentils sur le mini-polar: merci.
RépondreSupprimerQuant à Anonyme de 16H27: rendez-vous demain...
A Hémingway: bien sûr que le mot fâchiste est, étymologiquement et historiquement, faux. Mais je pense que tout le monde comprend ce que l'on veut dire quand on l'utilise!
La Voix du Nord 19H27:
RépondreSupprimer"Ce soir, Me cattoir, avocat de l'ancien maire d'Hénin-Beaumont, a appris que la requête de son client, concernant l'annulation de sa révocation, serait probablement rejetée par le Conseil d'Etat, suite aux conclusions du rapporteur public."
Drôle d'équation !!
RépondreSupprimerCe mercredi, le Conseil d'Etat étudiera le dossier héninois (du moins celui de son ancien Maire).
L'équation à résoudre semble complexe :
1- Peut-il "casser" la décision de révocation ? (même si sur la forme, le dossier semble avoir été bâclé)
2- Peut-il rendre à GD son statut de Maire ?
3- Quid des élections de l'été dernier ?
4- La solution la plus simple dans ce cas n'est-elle pas de laisser les choses en l'état et d'attendre 2014 ?
Difficile en tout cas de trouver une bonne réponse et surtout la bonne solution.
Mais alors, qui se soucie vraiment du sort des habitants d'Hénin-Beaumont?
M9L31COLA