Le Monde 28/9/2010 Il sera bien temps, d'ici au printemps 2012, de faire le bilan de toutes les réformes annoncées, amorcées, engagées, contrariées, ensablées ou oubliées depuis trois ans. Ne retenons pour l'heure, puisque l'actualité y invite, que le grand chantier institutionnel ouvert dès l'été 2007 par Nicolas Sarkozy. Il comportait deux volets : la réforme de la Constitution, entérinée par le congrès le 23 juillet 2008, puis celle des collectivités territoriales dont l'examen arrive à son terme, cette semaine, à l'Assemblée nationale. Au niveau national, comme au niveau local, les mêmes principes devaient présider à cette ambitieuse " modernisation " : " Ceux d'une démocratie exemplaire, d'une République irréprochable, d'une vie publique placée sous le signe de la clarté et de la responsabilité et gouvernée par l'intérêt général ", selon les termes du chef de l'Etat, le 22 octobre 2008, à l'Elysée.Qu'en est-il deux ans plus tard ? Non pas de la République irréprochable dont on constate tous les jours ou presque qu'elle ne l'est pas ; pas davantage du pouvoir nouveau donné aux citoyens de défendre leurs droits face à la loi, grâce à la question prioritaire de constitutionnalité, dont le Conseil constitutionnel s'est emparé avec efficacité et qui restera, probablement, une réforme en profondeur de notre Etat de droit. Mais qu'en est-il de la " démocratie exemplaire " ? L'affaire des retraites témoigne qu'elle reste un voeu pieux. Voilà pourtant une réforme essentielle qui, au-delà des contraintes financières, touche chacun dans sa vie personnelle et professionnelle, dans son rapport au travail, à la solidarité, à l'âge et à la mort : une réforme de civilisation, si l'on ose employer l'expression, un peu galvaudée. A-t-elle fait l'objet d'un grand débat national, à l'occasion de la campagne présidentielle de 2007 ? L'on sait bien que non puisque Nicolas Sarkozy avait alors assuré, et répété en 2008, qu'elle n'était pas à l'ordre du jour ? A-t-elle fait l'objet, depuis qu'elle est engagée, d'un débat national organisé par le pouvoir, afin de convaincre chacun de sa justesse et de sa justice ? Non, si l'on en juge par les enquêtes d'opinion et par les manifestations dans les rues de l'Hexagone. Pourrait-elle faire l'objet d'un tel débat, à l'occasion d'un référendum que certains réclament ? Encore non, puisque la nouvelle procédure de référendum d'initiative mi-parlementaire mi-populaire, introduite à l'article 11 de la Constitution par la révision de 2008, est restée lettre morte : la loi organique censée en préciser les règles dort prudemment dans un tiroir. A-t-elle au moins fait l'objet d'une négociation approfondie avec les syndicats ? Toujours non. Restait le Parlement. On a vu ce qu'il en était à l'Assemblée : 65 heures de débat verrouillé pour tout potage et l'opposition privée de dessert, le 15 septembre, lorsqu'elle a voulu inaugurer le droit nouveau offert à chaque député d'expliquer son vote durant cinq minutes. Le président de l'Assemblée, Bernard Accoyer, a poliment attendu que le vingt-troisième orateur socialiste, Laurent Fabius, se soit exprimé, avant de mettre fin brutalement à la séance. Inacceptable obstruction, s'est-il défendu. Sans doute. Mais modeste réplique au passage en force voulu par le gouvernement. Le vote eût été retardé de quelques heures, la face de la réforme n'en aurait pas été changée, et l'honneur de l'opposition aurait été sauf ; cette opposition dont le président souhaitait, le 12 juillet 2007, à Epinal, qu'elle " puisse mieux jouer son rôle dans une démocratie apaisée "... On en sourit - jaune. L'ultime recours est le Sénat, dont le président joue les " gentils " après que son homologue de l'Assemblée eut joué les " méchants ". Mais chacun sait bien, là encore, que les amendements qu'il esquisse ont été soigneusement calibrés avec l'Elysée pour pouvoir dire, si la mobilisation dans la rue ne faiblit pas, que l'on a su en tenir compte. Au fond, la règle du jeu est simple : pile je gagne, face tu perds ! Elle va, à nouveau, s'appliquer le 28 septembre, lors du vote en deuxième lecture, à l'Assemblée, de la réforme des collectivités territoriales. Un grand oeuvre était annoncé, destiné à simplifier nos institutions locales, clarifier les responsabilités et les compétences de chacun, réduire dysfonctionnements et redondances. Pour le coup, le Parlement a pris le temps : une année entière d'allers et retours entre sénateurs et députés. Mais, à l'arrivée, un résultat déplorable : faute d'accord avec le Sénat, l'Assemblée aura le dernier mot - c'est la règle - et rétablira le texte voulu par le chef de l'Etat. Tant pis si la création du conseiller territorial (mi-départemental mi-régional) rend le paysage encore plus confus qu'aujourd'hui ; tant pis si son élection future au scrutin uninominal à deux tours écorne sérieusement le principe de la parité entre femmes et hommes, pourtant inscrit dans la Constitution ; tant pis si ce texte, de l'aveu même des présidents des deux Assemblées, est devenu " inapplicable ". Il sera voté, pour permettre au président de la République d'ajouter une ligne - même creuse - à son bilan et d'appliquer fermement sa devise : pile je gagne, face tu perds ! Le comble est que cette singulière conception de la démocratie semble gagner les esprits à gauche. Après des débats internes, les socialistes ont décidé, avant l'été, d'organiser des primaires pour désigner leur candidat en 2012. Ce doit être un grand moment démocratique, exemplaire, transparent et mobilisateur. Et voilà que Claude Bartolone, qui n'est pas le moindre d'entre eux, dit tout haut ce que certains espèrent en leur for intérieur : les primaires ne seraient, au fond, que la " confirmation " de celui (Dominique Strauss-Kahn) ou celle (Martine Aubry) qui, dans les prochains mois, se sera imposé dans le parti et dans l'opinion. Tollé des autres prétendants. Ferme démenti de la première secrétaire du PS. Mais cela n'effacera pas l'impression que, de ce côté-là aussi, certains aimeraient bien jouer à ce jeu national : pile je gagne, face, tu perds ! Gérard Courtois |
jeudi 30 septembre 2010
La règle du jeu : pile, je gagne, face, tu perds !
Conseil municipal du 29/9/2010
mercredi 29 septembre 2010
Des infos utiles sur la consommation.
mardi 28 septembre 2010
Revue de presse européenne
L'anglais ne doit jamais devenir la première langue étrangère
Le ministre flamand de l'Education, Pascal Smet, veut faire de l'anglais la première langue étrangère dans les écoles. Cela entraînerait un appauvrissement linguistique, estime Luc Devoldere, le rédacteur en chef de la revue culturelle Ons Erfdeel (Notre Héritage), dans le quotidien De Standaard : "Nous devrions nous mettre d'accord sur le fait que l'anglais ne devienne jamais la première langue étrangère, mais reste toujours la seconde. La première est choisie en fonction de l'environnement de l'élève : pour les habitants de Flandre, c'est donc le français. La deuxième langue est l'anglais. … Si nous parlons et écrivons uniquement l'anglais, nous oublierons progressivement qu'on pense et compose de la poésie également dans d'autres langues. Avant même que l'on ne s'en rende compte, les autres langues deviendront des vestiges. Nous savons, depuis la tour de Babel, que le fait qu'il y ait de nombreuses langues est une malédiction, ou du moins un problème. Ce sera une bénédiction pour ceux qui se donnent la peine d'apprendre d'autres langues. Mais réduire le multilinguisme à l'anglais est un appauvrissement." (27.09.2010)
Difficile changement de cap
Le nouveau chef du Labour, Ed Miliband, élu à une courte majorité, aura du mal à imposer son changement d'orientation au sein du parti, estime le quotidien de centre-gauche El País: "Ed Miliband vient de l'aile du parti la plus à gauche de la troisième voie représentée par Tony Blair. Un courant qui ne reproche pas seulement à l'ancien Premier ministre son pragmatisme excessif mais aussi, et surtout, son implication dans la guerre en Irak. Même si ce n'est qu'à une très courte majorité, tel est l'héritage dont les partisans du Labour ont souhaité s'éloigner avec l'élection de leur nouveau leader. Mais y arriveront-ils ? En effet, les résultats démontrent que le blairisme continue de bénéficier d'un appui important au sein du parti. … Le faible écart qui a tranché les élections, ainsi que la répartition inégale des suffrages au sein des différents secteurs du parti, laisse présager des débuts difficiles pour Ed Miliband." (27.09.2010)
La reprise de la colonisation israélienne sape le processus de paix
Malgré la pression internationale, Israël a levé dans la nuit de dimanche à lundi le moratoire de dix mois portant sur la colonisation israélienne en Cisjordanie palestinienne. Cela réduit à néant tout espoir de succès du dialogue de paix au Proche-Orient initié par le gouvernement américain, estime le quotidien de centre-gauche La Repubblica : "L'ennemi numéro un, cela va de soi, est le président américain … que l'on surnomme ici avec mépris 'Hussein Obama'. Et s'il doit y avoir un vainqueur dans le bras de fer portant sur l'arrêt de la colonisation, et bien c'est le Premiers ministre israélien, lequel n'a pas cédé à la pression des Américains visant à prolonger le moratoire. … Car personne ne croit ici à une possibilité de succès des négociations de paix. … Les idées d'Obama de 'rêves à réaliser' ont été écartées par Danny Danon, étoile montante du parti conservateur, comme 'des souhaits dont on est contraint d'assumer les conséquences'. Selon lui, Nétanyahou a bien fait de s'y opposer. Et tant qu'il continuera de s'opposer à la pression des Américains, il n'aura rien à craindre de la part de la majorité gouvernementale." (27.09.2010)
AA: Il est étonnant que les Israéliens puissent ainsi s'opposer à l'opinion internationale au risque de saborder les discussions. J'ai de plus en plus l'impression qu'ils jouent la politique du pire en favorisant l'accession au pouvoir du Hamas. Les positions outrancières de ces derniers justifieraient alors la position dure d'Israël. Ou bien, les Israéliens ne croient pas que d'éventuels accords soient avalisés par le Hamas... Et pourtant, cela vaudrait quand même le coup d'essayer de tenter d'aboutir à la paix...
Sol - Portugal
L'Europe tourmentée par le problème rom
D'après les médias, la Commission européenne envisage d'ouvrir une procédure en manquement à l'égard de la France, en raison de l'expulsion massive des Roms. L'hebdomadaire Sol demande que l'on reste objectif dans ce débat : "La question rom n'est pas aussi linéaire que les deux camps veulent la présenter. D'un côté, la persécution d'un peuple … est mise au pilori par les droits de l'homme et la législation européenne. D'un autre, une partie terriblement importante de cette population s'en tient à des usages qui menacent la soi-disant civilisation. Et comme la société n'est pas prête à leur imposer avec la fermeté nécessaire une attitude qui n'enfreigne pas les droits des autres, une réaction raciste se produit presque naturellement d'un côté. Et de l'autre, un antiracisme populiste. … Pour accepter les tziganes sans racisme ni populisme, nous devons trouver un moyen de ne pas nous réfugier dans une sorte de syndrome de Stockholm." (24.09.2010)
AA: Le syndrome de Stockholm consiste à ce que des otages, ayant vécu quelque temps avec leurs geôliers, développent une sympathie, ou partagent certaines émotions avec ces derniers. Exemples: Clara Rojas, otage des FARC, qui a eu un enfant avec l'un de ses ravisseurs durant sa captivité dans la jungle colombienne; certaines victimes de violence conjugale.
Les parents qui avortent renoncent à la vie éternelle
Selon un rapport de l'OMS, 40 millions d'avortements ont lieu chaque année de par le monde. Les parents courent le risque de perdre non seulement la vie sur terre, mais aussi la vie éternelle, met en garde le magazine d'information religieux Gość Niedzielny : "Ce nombre est si important qu'il dépasse l'entendement. Les enfants sont privés de quelque chose d'énorme : la vie prévue et voulue par Dieu sur terre. Mais leur vie éternelle n'est en revanche pas menacée. Le pape Jean-Paul II a écrit dans [son encyclique Evangelium vitae], qu'ils vivent 'auprès de Dieu'. La situation des responsables - des parents, des médecins et du personnel [médical] est toute autre. Ils perdent ainsi non seulement leur vie terrestre, mais aussi dans l'au-delà." (27.09.2010)
AA: on ne comprend pas comment autant de personnes responsables peuvent se priver ainsi de la retraite éternelle à taux plein! Et dire que certains vont quand même aller manifester samedi...
lundi 27 septembre 2010
Le lapsus de Rachida Dati, le off d'Elkabbach
Lapsus: Dati confond "inflation" et... "fellation" (cliquez)
envoyé par LePostfr. - L'actualité du moment en vidéo.
Ce dimanche...
Pour la refondation du Parti Socialiste
à Hénin-Beaumont !
Nous pensons que le Parti Socialiste et les autres Partis de la Gauche sont capables, ensemble, de mettre un terme au délire Sarkozien. Ses aspirations pour un vrai débat démocratique, pour une société plus juste et fraternelle ainsi que pour un monde plus durable, sont les gages d’un renouveau de la France. Nous comptons beaucoup sur Martine Aubry, Première Secrétaire du Parti, pour mener les combats de 2012 et nous l’assurons de notre total soutien.
A Hénin-Beaumont, le Parti Socialiste, en appuyant le Maire aujourd’hui déchu, n’a pas su s’inscrire dans le chemin du progrès, de la transparence et de la légitimité. C’est pourquoi, nous travaillons activement pour faire renaître l’espoir dans notre Ville et menons, depuis de nombreux mois, le combat traditionnel du PS pour le progrès social, le respect de la démocratie et un environnement sain.
Notre section regroupe des militants sincères, honnêtes et déterminés à se mobiliser contre le Front National et contre un retour éventuel de l’ancien Maire. Nous nous engageons donc à refuser tout contact avec ceux qui soutiendraient l’un ou l’autre de ces 2 adversaires.
Aussi, nous avons proposé à la Fédération du PS 62 une stratégie de rassemblement avec toutes les organisations afin que la tache brune, qui a pris naissance à Hénin-Beaumont et autour, ne s’étende dans tout le Pas-de-Calais.
Les leçons du vote suédois pour toute l'Europe
Dans l'éditorial du Monde du 22/9, et revu le 24/9, le journaliste analyse les raisons de la défaite de la social-démocratie, le parti de l'Etat-providence. 2 remarques préalables s'imposent:
- la percée de l'extrême-droite, islamophobe, se retrouve dans tous les pays du Nord de l'Europe (sauf en Belgique, et c'est explicable), en France et en Italie. La raison invoquée serait que l'individualisme et la société de consommation éloignent les citoyens de cette société solidaire, à laquelle pourtant nous aspirons: celui que l'on pourrait imaginer venir manger notre pain fait l'objet d'un rejet...Il y a probablement d'autres raisons sur lesquelles nous aurons l'occasion de revenir, mais nous pouvons nous interroger sur le fait que d'autres pays ne vivent pas cette xénophobie: raisons économiques? religieuses? administratives?
- quoi qu'il en soit, nous allons devoir continuer, comme nous l'avons fait depuis plus de 60 ans, à accueillir des gens venus d'ailleurs, ne serait-ce que pour venir travailler, les classes creuses ne suffisant pas à remplir les fonctions nécessaires à la bonne marche de nos pays, mais également pour payer nos retraites (notamment dans les pays où les systèmes de retraite par répartition sont prédominants). Non seulement c'est bon pour l'activité économique, mais cela est nécessaire pour assurer le métissage des idées et des hommes afin de ne pas sombrer dans l'endogamie fossoyeuse de civilisations. Le débat est toujours le même: n'ayons pas peur de celui qui est différent de nous, sachons l'intégrer et profiter de ses richesses...C'est gagnant/gagnant!
dimanche 26 septembre 2010
L'espérance de vie n'augmentera plus
Ce point de vue, paru dans Le Monde, a été écrit par: Claude Aubert, agronome, auteur de "L'Espérance de vie : la fin des illusions" (Terre vivante, 2006) ; André Cicolella, chimiste toxicologue, président du Réseau Environnement Santé; Laurent Chevallier, médecin nutritionniste attaché au CHU de Montpellier.
Le titre primitif était: "Espérance de vie, la ligne Maginot est débordée par l'épidémie de maladies chroniques ".
En synthèse, les auteurs pensent que l'espérance de vie ne va plus augmenter, car, aux maladies infectieuses, dont l'élimination, ces dernières années, a permis des gains d'espérance de vie, vont succéder les maladies chroniques, dont la plus dangereuse est l'obésité.
samedi 25 septembre 2010
Brèves d'humour
vendredi 24 septembre 2010
Bonne année et tutti quanti...
Devant le zinc
Rachid: depuis tellement longtemps, vu qu'ma mère l'était déjà, en Algérie...Et toi, alors?
Roger: mon arrière grand-père a fait la guerre 14...
Silvio: mais ta mère ne parle pas tellement bien le français...
Roger: elle est née en Pologne et est venue en France à l'âge de 20 ans et est devenue française par mariage.
Silvio: t'es donc pas un Français de souche. Remarque, c'est pareil pour moi!
Pierre: et moi, que devrais-je dire! Ma mère portugaise mariée avec un Belge...
Rachid: dans le fond, j'suis le seul vrai Français ici! Une tournée, patron! C'est moi qui régale ces métèques!
Roger: comment, Patron, tu refuses les étrangers et les chiens dans l'établissement!
Rachid: pourquoi les chiens?
Pierre: blague à part, il va nous en falloir des étrangers en France pour payer nos retraites...
Roger: Marine, elle dit qu'on a qu'à faire plus d'enfants...
Rachid: elle n'avait qu'à commencer...c'est facile, elle n'a même pas été capable d'en faire plus de 3, comme son père d'ailleurs!
Silvio: moi je veux bien vos histoires, mais si tous les étrangers en France se mettent à faire plus d'enfants, on aura encore plus d'étrangers de deuxième génération...
Roger: la seule solution c'est d'interdire aux vrais Français la pilule, le stérilet, la pilule du lendemain, l'avortement. Marine, elle dit: on réserve cela aux étrangers et tout est gratuit pour eux uniquement...
Pierre: cela c'est de la discrimination...
Rachid: et puis, comment tu fais quand la beurette demande la pilule du lendemain et que le géniteur est un vrai Français? Ou le contraire? tu demandes à la Française avec qui elle a couché? Et s'il y en a plusieurs, comment tu sais qui est le père? C'est n'importe quoi!
Roger: Marine, elle a dit que la meilleur solution pour une fille c'est de ne pas coucher avec un garçon avant le mariage...Là, on saura qui est le père...
Pierre: moi je pose une question. Si on a moins d'étrangers, est-ce qu'on aura moins de délinquance?
Silvio: ben non...C'est idiot ta question!
Pierre: c'est pourtant ce que disent et Sarko et Le Pen!
Silvio: moi, je ne comprends rien à vos histoires. D'un côté, il faut moins d'étrangers pour avoir moins de délinquants, de l'autre, il en faut pour payer les retraites...Un étranger, ça devient un Français qui pourra payer des retraites, non?
Roger: oui, mais ce qu'on ne veut pas, c'est les étrangers arabes et musulmans...
Rachid: pourquoi tu ne veux pas de ceux-là?
Roger: Marine dit que c'est parce qu'ils vont contaminer tous les Français et qu'on ne sera plus cathos...
Rachid: moi j'vais te contaminer?
Roger: toi c'est pas pareil!
Pierre: Bon, Roger tu vas aller voir ta Marine et tu reviendras nous expliquer ta leçon quand tu l'auras bien apprise.
Rachid: En attendant, patron, à boire pour tous. Moi le seul Français musulman, j'invite les étrangers, catholiques ou pas, à boire un coup!
jeudi 23 septembre 2010
Dans la peau de...Brice Hortefeux
Il sait ce que j'aime: des beaux titres sur ma carte de visite...Oui, comme il ne pouvait pas me nommer 1er Ministre, il m'a nommé: ministre de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité Nationale et du Développement solidaire, puis ministre du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville. Maintenant c'est moins long, ministre de l'Intérieur, de l'Outre-Mer et des Collectivités territoriales, mais attendez la suite, le prochain remaniement...Nico m'a dit: "t'auras le titre le plus long de tous les Ministres de toutes les Républiques!" Nico a du respect pour moi, parce que je viens de Neuilly et que j'suis fils de banquier et ça, il n'a jamais pu l'obtenir, même s'il est devenu Maire de Neuilly. C'est pas pareil: il est né à Paris...c'est trop populaire, Paris...Neuilly, ça fait classe...
Bon, qu'est-ce que vous en dîtes? Le Figaro vient de me désigner comme "l'homme fort de la droite sécuritaire". Bon OK, c'était avant que je me fasse rétamer pour mes 2 idées géniales: la déchéance de nationalité pour polygamie, et la circulaire sur l'évacuation des camps de Roms. Sarko m' a dit: "t'es trop pressé...attends encore un peu, on a 18 mois devant nous..." j'sais ce qu'il veut dire: je ne vous en dis pas plus...N'empêche que je lui ai fait d'autres propositions et là, j'peux vous dire que la Marine, elle va se retrouver à poil...d'électeurs...le jury populaire en correctionnel, l'abaissement de la majorité pénale de 18 à 16 ans, l'élection des juges d'application des peines, tout ça, c'est moi...Bon, Fillon n'en veut pas, mais François, dans quelques semaines, Nico va le virer et comme il est d'accord avec moi, on va avoir du pain sur la planche pour les députés...
Moi, je ne veux pas du poste de 1er Ministre: trop court sur la carte de visite...Qui remplacera Fillon? MAM? Une femme, ce serait bien pour récupérer les voix des femmes...Mais elle, est-elle vraiment femme? Ah si c'était Carla...mais là j'm'égare...Borloo? Il ne fait pas trop sérieux: on a toujours l'impression qu'il sort d'une ligne avec Delarue! Baroin: son côté play-boy, comme moi, plait beaucoup...mais il est chiraquien. J'sais bien que je serais le profil idéal: beau, sympathique, intelligent, désintéressé...Nico sait tout ça...je pense qu'il me réserve une surprise...du style: "1er Ministre chargé de l'Intérieur, de l'Immigration, de l'Identité nationale, des Auvergnats, des Roms et du Co-développement! Bon, je vais faire faire une maquette pour ma carte de visite...En attendant, pas un mot à MAM!
mercredi 22 septembre 2010
Lu par-ci, par-là
- Dois-je croire Monsieur Hortefeux quand il dit que la France est sous une menace terroriste? Pourquoi n'a-t-il pas fait une déclaration solennelle devant le Parlement? La situation est si grave que cela le méritait! Ne convenait-il pas également de réunir les principaux leaders politiques afin de leur exposer ce qui fait craindre des attentats? Pourquoi se contenter d'une opération de communication? Nous n'avons pas de raison de ne pas croire le Ministre quand il nous met en garde contre les dangers qui nous menacent. Mais, désolé, pendant les 18 mois qui viennent, à chaque fois qu'il s'agira de parler sécurité, automatiquement je penserai à la manipulation avant de prendre au sérieux ce qui me sera annoncé...Je veux croire que B. Hortefeux est sincère, mais il me faudra des éléments tangibles pour me convaincre que ma confiance est bien placée. Je me souviens que l'on a essayé de me faire prendre des Arabes pour des Auvergnats, mais que ni la justice, ni moi-même n'avons été dupes... Alors, soit! la France est en alerte et espérons que rien de grave ne se passera...Mais gare à vous, M.Hortefeux si vous m'avez trompé!
- Le tramway. A Lens, la concertation continue, le Maire vient exposer régulièrement à ses concitoyens l'avancement des réflexions de la ville sur les différents tracés possibles.
" Ces possibilités seront examinées par le Directoire du Syndicat Mixte des Transports le 7 octobre. Avant la fin octobre se réunira le comité syndical du SMT. Les élus lensois espèrent un tracé définitif pour la fin de l'année" (La Voix du Nord du 21/9). Cela est confirmé par le SMT: "Les études préliminaires ont débuté avec les désignations du mandataire et du groupement de maîtrise d'œuvre. Celles-ci vont se poursuivre jusqu'en fin d'année et aboutir en décembre ou au plus tard en janvier 2011 aux tracés définitifs des lignes de tramway.".
Pendant ce temps-là à Hénin-Beaumont...on attend que cela se passe: on fera voter, en catimini, une délibération en conseil municipal sur les propositions de la ville, en se passant d'un débat avec les commerçants, les habitants, etc...
Et dire qu'il s'agissait du projet-phare de la commune: l'on pouvait reconstruire la ville, débattre avec les habitants, dynamiser tout le monde...Et non! Le destin d'HB est scellé pour les 50 prochaines années! Honte à ceux qui auront bradé ainsi notre avenir!
- A Liévin, l'établissement d'une zone bleue a fait l'objet d'une discussion en réunion publique, vendredi dernier, après concertation avec les commerçants. Un disque de stationnement sera délivré aux habitants (Rappelons que Liévin est une des communes les plus pauvres de France)! A comparer avec HB: décision annoncée, en plein mois d'août, via la presse, et les disques seront vendus! Pas de concertation, bien sûr, et pas d'information: rien!
Combien de temps allons-nous encore laisser faire?
- La Voix du Nord a pris l'excellente initiative d'interroger, depuis plusieurs mois, dans sa rubrique "Les questions qui fâchent", les hommes politiques du territoire. Les articles vont du bon au très bon. OK. Mais pourquoi la prochaine fois un non-politique sera-t-il sur la sellette ? Rachid Lasri n'a et n'a jamais eu aucun mandat politique. On peut le regretter, certes, mais pourquoi cette faveur? Anticipe-t-on sa défaite dans la primaire des cantonales? Incompréhensible, d'autant plus qu'il n'habite pas dans le canton (ce n'est pas, certes, une obligation pour être candidat...), mais pourquoi a-t-il déclaré: "Ma candidature est simplement là pour faire valoir qu'Hénin existe..."? On a besoin d'explications...
- concernant la mise en cause de la gestion de la Soginorpa, je tiens à préciser:
D'une part, que c'est la gestion financière spéculative de la Soginorpa qui est mise en cause, et qu'aucune malversation n'est reprochée à JP Kucheida. Certes, cette façon de vouloir tirer un maximum de recettes de la spéculation financière est incompatible avec la gestion normale d'un patrimoine immobilier à but social. Attention donc aux dérives dans les attaques contre le Député-Maire de Liévin...Bien sûr, des affaires comme celle de la SAEMIC remontent à la surface et il faudra bien un jour connaitre le fin fond de l'histoire: pour l'instant ce n'est pas le sujet...
D'autre part, je m'élève en faux contre cette tendance à vouloir absoudre G.Dalongeville, et à considérer qu'il a servi de fusible à d'autres. Nous attendrons le procès pour connaitre l'implication de l'ancien maire. Mais au-delà de tout ce que l'on sait plus ou moins confusément, il y a une évidence: la gestion de la ville s'est faite en dépit du bon sens pendant 8 ans et a ruiné HB; cela est suffisant pour ne pas souhaiter son retour. La justice se prononcera sur sa responsabilité pénale: laissons-la faire...
mardi 21 septembre 2010
Nord, on spécule (mal) avec les maisons des mineurs
Les élus gérant plus de 60 000 logements du bassin minier ont choisi des placements risqués. La note est lourde pour la région.
Gestion opaque, placements à haut risque, problème de gouvernance : à lire les 50 pages du rapport confidentiel de la Chambre régionale des comptes (CRC) du Nord-Pas-de-Calais, la gestion socialiste du patrimoine immobilier hérité des Houillères est, depuis 2002, catastrophique. « C'est simple : ils ont joué au casino avec les logements des mineurs », résume un bon connaisseur du dossier.
En tout, 63 475 logements gérés par la Soginorpa, l'établissement régional chargé de gérer ce patrimoine, ont fait l'objet de placements financiers hasardeux… au risque de déclencher une crise des subprimes, version cht'i.
Le PS local sait tout cela (à commencer par Jean-Pierre Kucheida, député-maire de Liévin, responsable de ces opérations), mais se tait.
L'audit mené par la CRC d'Arras ne laisse aucun doute. Pour financer des opérations de rénovation, la Société de gestion immobilière du Nord-Pas-de-Calais a massivement emprunté aux banques. Puis elle a suivi leurs conseils de « gestion active de la dette », malgré les alertes formulées dès 2005 par des experts indépendants.
Résultat ? Un dérapage des comptes dont l'addition pourrait s'avérer très lourde pour les finances de la Région, note la CRC dans son relevé de conclusions :
« Au 31 décembre 2009, la soulte susceptible d'être réglée par Soginorpa pour la modification ou la résiliation des contrats risqués était évaluée à 70 millions d'euros.
En matière de placements, les bons résultats constatés, plus de 117 millions d'euros de recettes, doivent également être nuancés par les moins-values pour cession de valeurs mobilières de placement, d'un montant de 16 millions d'euros, et par la provision pour dépréciations qui était évaluée à 115 millions d'euros, soit 25% du portefeuille. »
En 2008, le montant des placements en valeurs mobilières de la Soginorpa s'élevait à 409 millions d'euros. Or, dans certaines villes du bassin minier,elle possède plus de 45% du patrimoine total de la commune.
Des pertes estimées à 57 millions d'euros
Cette mode de la « gestion active de la dette »,Rue 89 l'avait longuement décrite en 2008 dans une enquête sur les collectivités locales . Le principe consiste à proposer des taux très attractifs en début de prêt qui, ensuite, vont se transformer en taux variables indexés sur des indices monétaires ou boursiers. Une vraie roulette russe où les collectivités peuvent gagner (un peu) ou perdre (beaucoup).
Selon la CRC, l'estimation des pertes imputables à cette « gestion active » atteint déjà des sommets :
« Avec cette prise de risques, les valeurs de marché des contrats souscrits sont largement déficitaires, et atteignent une valeur négative de près de 57 millions d'euros, au 31 décembre 2009. »
Qu'en sera-t-il dans les années à venir -la plupart des contrats s'échelonnent jusqu'en 2014 ?
Plus grave encore, certaines opérations sont apparues comme étant complètement irrégulières :
« En effet, d'une part, un prêt a été obtenu par Soginorpa en le justifiant par un besoin de financement lié aux opérations de réhabilitation du logement social alors qu'en réalité l'objectif poursuivi consistait à réaliser des placements financiers.
D'autre part, cette stratégie fait appel à la technique financière, appelée “ effet de levier ”, qui consiste à placer en produits financiers une partie de l'endettement avec l'objectif de jouer sur le levier constitué par la différence entre le taux de l'emprunt et le taux de rémunération du placement.
Or, ce type de stratégie, communément admise pour des professionnels de la finance, est contraire à l'objet social de tout autre organisme et, a fortiori, un organisme gérant des logements sociaux et bénéficiant de ressources financées sur des crédits publics. »
Les établissements financiers facturaient un million d'euros par an
Les magistrats émettent de sérieuses réserves sur la qualité de la gestion des placements financiers, la sélection des opérateurs parisiens qui l'ont menée et le coût de cette gestion.
En clair : il n'y a pas eu d'appel d'offres ou une quelconque procédure de sélection ou de mise en concurrence de ces spécialistes.
Pire : en moyenne, ces services ont coûté près d'un million d'euros par an à l'opérateur. Dès novembre 2005, une expertise indépendante alertait des risques encourus :
« Alors même que les experts financiers mandatés par Soginorpa l'incitaient à plus de prudence, celle-ci a préféré poursuivre délibérément et jusqu'au début de l'année 2009, une stratégie financière très risquée en ne tenant compte que partiellement des conclusions des expertises financières. »
Question : qui était au courant de cette « stratégie financière très risquée » ?
Une gouvernance en trompe-l'oeil
Pour comprendre comment l'opérateur en est arrivé là, il faut savoir que :
- La Soginorpa est une filiale à 100% de l'Epinorpa, sorte de holding de contrôle, entièrement aux mains de la région Nord-Pas-de-Calais, dont le conseil d'administration est présidé par Jean-Pierre Kucheida, député-maire de Liévin.
-
La société apparait sous l'enseigne « Maisons&Cités » qui regroupe plusieurs entités, toutes liées à l'habitat social dans le bassin minier
Voici ce que notent les experts de la CRC (page 24) :
« Ces imprécisions sont d'autant plus critiquables que ces éléments avaient été portés à la connaissance de Soginorpa par les experts financiers dès 2005. Mais ces analyses n'ont jamais été communiquées au conseil d'administration d'Epinorpa.
Pourtant, leur diffusion aurait permis de l'éclairer sur les actions réellement mises en oeuvre dans le cadre de ces politiques de placement et les risques pris. La connaissance de ces informations fut réservée à quelques lecteurs. »
Sans nommer ces « lecteurs », la CRC pointe un vrai « problème de gouvernance » : pas d'information au conseil d'administration, pas d'organe de consultation réelle et la concentration des décisions entre quelques mains. Le président, le directeur général -Dominique Desprez- et la direction financière de la Soginorpa sont implicitement visés.
Le rôle des plus grandes banques de la place
Autre sujet d'étonnement : la longue liste qui ouvre les annexes de ce rapport. Les principaux établissements financiers y sont représentés : Caisse des dépôts, Crédit du Nord, Natexis, Crédit Lyonnais, Caisse d'Epargne, Crédit Agricole etc.
Pour l'exercice 2008, les principales banques prêteuses étaient :
- La Société générale (282 millions d'euros)
- Dexia (130 millions d'euros)
- BFT (40,5 millions d'euros)
Or, ces contrats très complexes n'ont pas fait l'objet d'une analyse précise de la part des élus ayant la responsabilité de contrôler l'ensemble Epinorpa-Soginorpa. Dans des cas similaires (office HLM de Lyon, par exemple), les collectivités se sont parfois retournées contre leurs banquiers, accusés de défaut de conseil. Eux aussi vont avoir à répondre à quelques questions…
Kucheida : « Soginorpa n'est pas une entreprise sociale pour l'habitat. »
Les élus responsables de la Soginorpa ont bien sûr eu la possibilité de répondre aux accusations des magistrats financiers. Cité dans le rapport Jean-Pierre Kucheida invoque la nécessité d'entretenir le patrimoine immobilier :
« Pour le président du conseil d'administration, la gestion active de la dette et la politique de placement financiers étaient indispensables compte tenu des priorités de gestion qui avaient initialement été fixées à Epinorpa et à Soginorpa :
- “la réhabilitation lourde de 10 000 logements pour fin 2009 tout en procédant à la réhabilitation complémentaire d'autres logements”
- “l'augmentation des dépenses liées à l'entretien et à l'accélération des travaux en vue de la relocation”
- “le remboursement de l'emprunt ayant financé l'acquisition de Soginorpa”. »
Mais ces explications ne répondent pas aux accusations de mauvaise gestion et elles n'expliquent pas pourquoi les autres membres du conseil d'administration de l'Epinorpa n'ont pas été consultés.
Proche du président (PS) de la région Daniel Percheron, Jean-Pierre Kucheida n'a pas souhaité répondre à nos questions. Pas plus qu'il n'a communiqué aux autres élus les résultats de ce rapport, qui est pourtant en sa possession depuis le début de l'été.
Dans une version provisoire du rapport de la CRC, Jean-Pierre Kucheida avait formulé cette réponse étonnante pour justifier cette « gestion active de la dette » :
« S'il est indubitable que les statuts de la Soginorpa indiquent dans leur article 2-objet social que “l'objectif de la société est commandé par la vocation sociale de son patrimoine”, Soginorpa n'est pas pour autant une entreprise sociale pour l'habitat. »