L'Europe est minée par le chômage. Rien n'indique que ce dernier régresse, bien au contraire. En France, les licenciements économiques, mis sous le coude pour des raisons de calendrier politique, vont s'accumuler...
La raison en est connue: nous n'avons pas su nous préparer, tant qu'il en était encore temps, à la mondialisation de l'économie, qui implique forcément le jeu de la concurrence. Cette dernière, bien connue des économistes depuis le XIX ème siècle, fait que les prix sont tirés vers le bas, le producteur et les autres vendeurs devant diminuer principalement les salaires pour réduire leurs coûts et maintenir leurs marges. Sans me lancer dans un cours d'économie, on voit bien que baisser les salaires signifie diminution de la consommation...donc baisse de la production, donc nouvelle réduction des coûts, chômage...C'est le poisson qui se mord la queue...
Dans les pays dits du Nord, on estime que seule la croissance permettra de créer du travail. OK, mais comment faire de la croissance? Certains disent: il faut stimuler la demande en accroissant les revenus des citoyens qui consommeront plus...Oui, mais qui distribue du pouvoir d'achat? Les états, c'est à dire les contribuables, par une augmentation des prélèvements, ce qui réduit la consommation: une nouvelle fois, le poisson se mord la queue...D'autres disent: il faut stimuler l'offre...Soit! On aide à la création d'entreprises, on soutient la recherche et l'innovation, on élague les branches mortes, mais tout cela a un coût, supporté par les contribuables et l'histoire du poisson recommence...
Deux autres solutions sont esquissées: la première dit qu'il faut fermer nos frontières aux produits extérieurs ou taxer les produits entrants, très fortement. Solution idiote (c'est celle prônée en France par le FN), puiqu'elle suppose que nous puissions fabriquer ces produits importés... ce qui théoriquement est possible mais prendrait beaucoup, beaucoup de temps à mettre en place! De plus, nous subirions des mesures de rétorsion, nos exportations diminueraient et entraîneraient un chômage record...Par contre, l'Europe pourrait se mettre d'accord pour taxer les produits des pays qui ne respectent pas des normes sociales et environnementales minimums: on pourrait alors affecter ces taxes à quel qu’autre projet...Mais là aussi les mesures de rétorsion ne manqueraient pas...
Une seconde solution en vogue aujourd'hui c'est celle du "rééquilibrage". Les salaires augmentent rapidement en Chine et en Inde: l'avantage salarial de ces pays se réduit de plus en plus et si l'on ajoute le prix des transports (le pétrole augmentant régulièrement), on pourra bientôt relocaliser les entreprises industrielles. Certes, mais cette fausse bonne solution se heurte à 2 réalités: celle d'autres pays, aux salaires très faibles (l'Afrique, par exemple) qui pourraient bénéficier de ces relocalisations et celle que de plus en plus de tâches de production sont automatisées et nécessitent beaucoup moins de main-d'oeuvre si elles sont relocalisées chez nous...
Comme on le voit, cela paraît sans issue: il se pourrait même que nous soyons parvenus au terme d'une civilisation basée sur l'hyperconsommation poussée par la recherche du profit à outrance (celui des actionnaires et des financiers qui, d'ailleurs, de plus en plus souvent, sont les mêmes...).
Nous ne verrons pas, pour la plupart d'entre nous, la fin de cette civilisation qui pourrait d'ailleurs mal se terminer. Mais il est temps de mettre en route la suivante...Quel futur pour...demain? Difficile à appréhender, mais nous n'échapperons pas à nous poser les questions suivantes pour trouver une solution:
- Comment ferons-nous pour remplacer les ressources non renouvelables, à la base de l'essor économique depuis plus de 150 ans?
- Un nouvel ordre doit-il être mondial afin d'assurer la paix nécessaire à une nouvelle ère?
- Comment faire pour que les hommes vivent tous bien, sans discrimination religieuse et sociale?
- Comment répartir les revenus de façon juste entre tous?
- Quelle doit être la juste répartition entre le travail et l'épanouissement de chacun?
- L'argent est-il le seul moyen de subvenir aux besoins de chacun?
- L'objectif d'une nouvelle société ne devrait-elle pas être le bonheur?
- Le bonheur individuel est-il la résultante du bonheur collectif?
- De quelle croissance parle-t-on? Certainement pas de celle qui tarit les ressources (il n'y aura plus de pétrole, ni de gaz, avant la fin du siècle), et pollue, tout en détruisant la biodiversité...
- etc.
Comment faire pour passer de notre société actuelle vouée à l'échec, à long terme, à une autre société, juste et solidaire? Ce devrait être un débat universel: quel monde pour demain?
Evitons tout cours d'économie. Peut être simplement quelques faits bruts.
RépondreSupprimer40% du PIB français correspond à des échanges internationaux, 60% pour l'Allemagne, 120% pour la Suisse.
Etonnant que ce soient les pays les plus mondialisés qui aient le moins de chômeurs et les salaires les plus élevés.