mercredi 31 octobre 2012

Bloc-notes


Le triple boom

Certes, il y eut des morts (et notamment en passant en Haïti qui n'avait pas besoin de cela!), mais le passage du cyclone Sandy sur la côte est des USA, a laissé des traces matériels épouvantables. Soyons positifs et voyons, dès maintenant le triple boom que pourront en retirer les Etatsuniens.

Le boom économique est inespéré: des dizaines de milliards de dollars de réparations vont procurer du travail à des dizaines de milliers de chômeurs et provoquer un formidable rebondissement de la consommation...Et nul doute que le monde entier bénéficiera de cette croissance retrouvée des USA.

Boom démographique: comme il y a quelques années, lors d'une panne géante d'électricité, déjà à New York, les couples vont retrouver les joies de l'intimité et les courbes de naissance vont grimper en juin-juillet prochain. Or, comme on le sait, la hausse de la démographie a des conséquences vertueuses sur la santé économique d'un pays...

Enfin, le boom politique, et nous en aurons confirmation dès mardi prochain: le Président sortant, B.Obama, devrait profiter de la gestion, sans anicroche, de cet épisode malheureux. Il a démontré qu'il était l'homme de la situation. Les médias nous ont bombardés d'images, photos et commentaires le montrant aux commandes du pays. Pas de chance pour Romney qui n'a pu compter que les fonds qu'il a levés pour les victimes, ce qui est, quand même, beaucoup moins valorisant.

Evolution des esprits...

Contraception, IVG, comme une évidence

Editorial Le Monde 31/10/12

Lors du débat parlementaire sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la taxe sur la bière aura fait beaucoup plus de bruit que le remboursement à 100 % de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) pour toutes les femmes et la gratuité de la contraception pour les mineures de 15 à 18 ans.

Ces deux avancées majeures pour les droits des femmes n'ont pas fait débat et ont été adoptées, sans polémique, vendredi 26 octobre. Seuls six députés UMP (des hommes uniquement) se sont opposés à la prise en charge intégrale de l'IVG et ont voté contre, faisant valoir que cette mesure allait " conduire à une banalisation de l'avortement ". Six députés sur 577... Et ce mot " banalisation " fait désagréablement repenser aux " IVG de confort " que Marine Le Pen entendait dérembourser durant la dernière campagne présidentielle.

Non seulement ces deux mesures concrétisent des engagements pris par le candidat François Hollande (que l'on ne pourra pas, sur ce sujet, accuser de mollesse), mais les conditions sereines dans lesquelles elles ont été votées illustrent aussi le chemin parcouru depuis le combat de Lucien Neuwirth pour l'accès à la contraception et celui de Simone Veil en faveur du droit à l'avortement. Pourtant, il n'y a encore pas si longtemps, l'autorisation de la délivrance de la " pilule du lendemain " par les infirmières des lycées, voulue par Ségolène Royal, alors ministre déléguée à l'enseignement scolaire, avait suscité un tollé dans les rangs de l'Eglise et chez certains responsables de droite. Plus récemment encore, le projet de " pass contraception " de la même Ségolène Royal pour permettre aux jeunes filles d'accéder gratuitement à un contraceptif s'était heurté à un refus catégorique du gouvernement de François Fillon. " Est-ce qu'on peut donner la pilule à une adolescente sans demander l'avis des parents ? C'est un débat ", avait considéré Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle.

En levant toute contrainte financière pour garantir le droit des femmes à l'IVG, le gouvernement socialiste parachève les lois Veil et Roudy. Et en autorisant les jeunes filles à disposer gratuitement d'une contraception, il permet à toutes celles qui n'ont pas accès - notamment pour des raisons géographiques - à un centre de planning familial, où l'anonymat et la gratuité sont déjà la règle, de maîtriser leur vie amoureuse et sexuelle sans barrière budgétaire.

Il y avait un paradoxe, qu'a très bien souligné le professeur de gynécologie Israël Nisand dans un récent rapport, de voir l'IVG et la pilule du lendemain anonymes et gratuites pour les mineures, mais pas l'accès aux contraceptifs. Cette incohérence est en partie levée.

Reste que les mesures adoptées par l'Assemblée nationale, dans un pays qui compte 200 000 avortements par an (dont 12 000 concernent des mineures), ne prendront tout leur sens que si elles s'accompagnent d'un meilleur accès aux centres IVG et d'une réelle politique d'éducation à la sexualité et de prévention auprès des jeunes.

Toujours la clôture...


La Voix du Nord 30/10/2012

La clôture de Birembaut a-t-elle ou non révélé tous ses secrets?

Ambiance tendue, hier, au stade Birembaut où le directeur général des services héninois avait organisé une opération-vérité visant à couper le cou à la fameuse polémique née autour d'une clôture supposée y avoir été installée en 2006 (notre édition du 15 octobre). Et qui suscite beaucoup de scepticisme parmi les « habitués » du stade mais aussi au sein de l'opposition FN. Pour acter de sa bonne foi, l'entreprise alors chargée du chantier avait, hier, mandé un huissier de justice. De cette initiative ressort une certitude : une clôture existe bien, mais il subsiste encore des questions et un certain flou sur lequel plane l'ombre... d'un certain GD. PAR PASCAL WALLART
 9 h, sur le parking du stade Birembaut. C'est parti pour 45 minutes d'explications de texte renvoyant au flou des années Dalongeville.
9 h, sur le parking du stade Birembaut. C'est parti pour 45 minutes d'explications de texte renvoyant au flou des années Dalongeville.
« En tant que président du Stade héninois, en 2006, j'étais là tous les jours, matin, midi et soir ; je savais donc les gens qui rentraient et éventuellement les ouvriers ! Et je n'ai jamais vu de chantier pour cette clôture en octobre 2006. Le concierge qui habite là pourra vous l'attester de même que celui qui était directeur du site à l'époque ! » AA: concierge que l'on n'a pas voulu entendre, malgré les multiples demandes de M. Policante. Quant au directeur du site, il en sait peut-être trop, lui aussi... Si cette affaire prenait un tour judiciaire, il faudra bien qu'ils témoignent... Péremptoire, Jean-Pierre Policante est venu jouer l'avocat du diable. Il n'avait pas été invité à cette visite de chantier, organisée en direction de l'opposition FN et de la presse, mais s'y est néanmoins invité... avec gourmandise. AA: ne pas avoir invité ceux qui auraient pu apporter leurs souvenirs et connaissances était une grave erreur: JP Policante, en tant que Président, aurait dû avoir été convié comme le concierge et d'autres responsables directs de l'époque, toujours en activité! Ne pas l'avoir fait est un aveu, car ces personnes ne peuvent en parler directement, devoir de réserve oblige...sauf si elles y sont invitées par le maire. Le secrétaire du PCF, David Noël, avide, lui aussi, d'en savoir plus sur cette fameuse clôture fantôme. AA: non seulement DN est un citoyen mais c'est aussi, comme JPP, un contribuable qui veut savoir ce que l'on fait de ses impôts! Même Eugène Binaisse était de la partie. « En simple observateur », nous confiera-t-il.
Finalement, roulements de tambours, on nous présentera bien une clôture, mais pas du tout à l'emplacement spécifié par le bon de commande (entre l'espace vert et le terrain annexe). En effet, seuls 10 % de cette fameuse clôture jouxtent le terrain-annexe, l'immense majorité courant le long de l'ancien terril jusqu'à l'entrée du stade. De quoi sérieusement induire en erreur sachant qu'a priori, c'est l'intitulé du bon de commande qui géo-localise le lieu du chantier ? « Si vous voulez, rétorque Philippe Thibaut. Peut-être que le marché n'a pas été suffisamment précis au départ, mais en tout cas il a été réalisé ! » AA: c'est la première fois que je note qu'une entreprise facture moins que ce qu'elle aurait réalisé, surtout du temps de Dalongeville: 155m sur la facture et 180m réalisé! Et un dirigeant de l'entreprise prestataire de surenchérir  : « Le mec qui vient faire ses relevés ne va pas s'embêter à savoir si ça c'est un terril. Lui voit des arbres, il note espace vert, c'est tout  ! ». AA: c'est-à-dire que l'entreprise travaille au petit bonheur la chance? Surtout que, quand il y a des travaux, il y a toujours des agents de la ville, présents sur place, régulièrement, qui n'auraient pas manqué de réorienter les travaux non souhaités! Cet argument de Vibromat n'est pas crédible. « Cette clôture, c'est une séparation de Birembaut et de la limite de propriété, qui a alors été pourvue de deux portillons (dont un qui a depuis lors été remplacé, précisera-t-on AA: ah, ah! On devrait voir l'emplacement de ce portillon supprimé, ou, à défaut, une présentation par Vibromat de l'ordre de travaux de suppression de ladite porte, délivré par la ville! Pour l'ouverture de la salle Birembaut, en 2007, il avait fallu remplacer toutes ces clôtures-là... », ajoute le DGS. Qui voit rouge lorsqu'on lui objecte que ce chantier semble avoir été placé en marge de la procédure des marchés, et notamment d'une mise en concurrence : « Ça c'est un marché à procédure adaptée, ça se caractérise comme ça. Maintenant on ne passe plus les marchés comme ça depuis qu'on a fixé un règlement intérieur des marchés en 2009 ! ». AA: Rien n'empêchait, pour de tels montants, de confronter avec un autre devis, par simple précaution... Quant à la date à laquelle auraient été effectivement effectués les travaux (entre le 3 octobre 2006, jour de rédaction du pré-bon et du bon, et le 31, date d'établissement de la facture), rien n'est stipulé noir sur blanc. AA: et Vibromat n'a pas conservé les plannings de l'époque? Quel enfumage! N'y aurait-il pas de certification de fin de chantier sur la facture finale ? «  Non, on ne fait jamais ça ! » objecte le chef d'entreprise.
Et Eugène Binaisse, muet jusqu'alors, d'enfoncer le clou : « Quand on fait des pré-bons, des bons, il faut absolument qu'ils soient bien écrits et qu'on acte les fins de travaux et que ça apparaisse avant de payer ! » « C'est ce qu'on fait désormais, M. le maire ! » prolonge Philippe Thibaut. AA: pourquoi le directeur des sports de l'époque ne se préoccupait-il pas de la date de fin des travaux? Qui supporte assez mal de voir Jean-Pierre Policante, ex-élu de la majorité dalongevilienne, jouer au chevalier blanc : « Si l'on regarde les choses avec le prisme actuel, c'est vrai que les choses ont été très mal faites dans le passé, mais ce n'était pas à un chef de service de se battre contre les élus pour éradiquer ces pratiques. Si on avait eu une opposition efficace pendant ces années-là, on n'en serait pas là. AA: sauf que la loi oblige les fonctionnaires qui ont connaissance de faits délictueux de les dénoncer...Or ces "pratiques" indiquaient bien qu'il se passait des choses anormales. Il est fort probable que ce directeur signait les documents qu'on lui présentait sans vérifier ou sans vouloir connaître ce qu'il y avait derrière...Il ne fut, hélas pas le seul!"C'est trop facile de dire ça aujourd'hui alors qu'une prospective budgétaire aurait évité que l'on dérive dès 2001 ou 2002. Et tant pis si je sors de mon devoir de réserve. M. Policante était élu et avait toute latitude à l'époque pour s'élever contre ça ! » Alors que Laurent Brice pousse des cris d'orfraie, Jean-Pierre Policante tente de conserver la main : «  Vous pensez que nous autres petits élus avions notre mot à dire ? ! » Le retour de balle du DGS sera sur le même mode : « Et vous, vous pensez que, nous, les chefs de service, on l'avait ! » AA: A la différence que les administratifs voyaient ce qui se passait et pas les élus! Souvenirs, souvenirs. •

Fin de polémique?
Pour paraphraser Jules César, "Veni, vedi..."mais pas vraiment vici...On ne va bien sûr pas polémiquer éternellement sur un chantier qui, de par un libellé hasardeux et des documents incomplets quant à la date de pose effective de cette clôture, peut légitiment prêter à confusion. D'autant que, côté polémique, la cour est pleine, si l'on voulait juste chipoter quant à la dimension de cette clôture présentée sur la facture comme de 155m alors qu'hier, au moment de la mesurer, on en relevait 180!  Eh bien, quoi, c'est tant mieux!" conclura le DGS. AA: je le répète, vous en connaissez beaucoup d'entreprises qui facturent moins que ce qu'elles ont effectivement réalisé? Surtout dans les années Dalongeville...où on faisait plutôt le contraire. Décidément, dans cette affaire, "on" nous raconte n'importe quoi!

mardi 30 octobre 2012

Le vrai visage du FN, pour ceux qui en doutaient encore...


Le post de ce matin, sur les élections municipales de 2020 dans les 7 mairies qui auraient été gagnées par le FN en 2014, a donné lieu à des commentaires, insultants à mon égard, de la part de frontistes excédés par son contenu et me traitant de malade mental. Outre que je suis heureux que le vrai visage du FN soit ainsi révélé (ne doutez pas que les commentaires n'ont pas été écrits par n'importe qui...), il me plait de rappeler que la situation que j'ai décrite est  identique à celle qui a existé, il y a quelques années, dans le sud de la France, lorsque le FN et le MNR (l'ex-parti de Mégret et Briois qui combattaient Le Pen...) ont emporté quelques villes qu'ils ont perdues lors de l'élection municipale suivante, pour les raisons que j'ai reprises, dans le post de matin, pour décrire l'échec du FN dans le Bassin Minier. 
On peut évidemment se demander qui sont les véritables "dérangés mentaux". Mais cela, on le sait depuis bien longtemps, malgré le cinéma que le FN produit pour tromper les électeurs, en faisant mine d'être devenu un parti "soft"... La vraie nature de cette organisation est celle qu'il montre lorsqu'il éructe et perd tout contrôle, comme ce jour.

Bloc-notes


Je n'en sais rien (3)

Qui est le meilleur candidat pour les USA? Romney qui sait, parait-il, gérer des entreprises? Obama plus proche des réalités quotidiennes et progressiste? Je n'en sais rien, mais je "sens" bien le candidat sortant...

Faut-il revenir aux 35 heures? On peut discuter de tout, comme le dit le 1er ministre. En période de chômage, faut-il donner des moyens aux entreprises de ne pas embaucher? Je n'en sais rien...mais je ne souhaite pas que l'on revienne sur des acquis sociaux!

Faut-il ne pas intervenir en Syrie? Au risque de laisser la guerre civile continuer à faire des milliers de mort? Intervenir favoriserait les islamistes radicaux et il vaudrait mieux laisser le dictateur en place? Je n'en sais rien, mais je pense qu'il ne faut pas laisser Assad continuer à commettre ses forfaits...

Faut-il augmenter la TVA sur la restauration, alors que Sarkozy l'avait diminuée fortement? Les restaurateurs n'auraient pas rempli leurs promesses? Faut-il éloigner les Français d'un de leurs plaisirs favoris en augmentant l'addition? Je n'en sais rien, mais ce n'est pas très fair play que seule cette profession profite de marges augmentées!

Le gouvernement est-il amateur ou professionnel? Je n'en sais rien, mais je pense qu'il faut lui laisser un peu de temps et ne pas hurler, aujourd'hui, avec les loups affamés de revanche...

Municipales 15 et 22 mars 2020


3/12/2019
A quelques mois des municipales des 15 et 22 mars 2020.

Faisons le point sur les élections municipales, dans le Pas-de-Calais, dans les villes gérées par le Front National depuis 2014.
On se souvient que, lors des dernières élections, 7 villes de l'ex-Bassin minier ont été gagnées par le FN. Cela n'avait été qu'une demi-surprise car, dès les législatives de 2012, le parti d'extrême-droite avait plus ou moins atteint les 50% (quelquefois très largement comme à Hénin-Beaumont).
Quelques points communs à ces communes:
- l'inexpérience et l'amateurisme des majorités frontistes ont été flagrantes
- le FN a tenté de noyauter les administrations communales avec quelques cadres dévoués à eux, mais ce fut souvent un échec: il est difficile de s'improviser DGS quand on n'a pas l'expérience nécessaire et que l'on vient de l'extérieur...
- des coupes sombres dans les budgets culture ont entraîné des grincements de dents dans la population...
- les oppositions municipales ont été démunies d'informations et de nombreux recours ont été intentés;
- tous les conseils consultatifs ont été, peu à peu, délaissés: conseils de quartiers, de jeunes, de sages et, évidemment d'étrangers;
- les communes frontistes ont tout fait pour ne pas appliquer les lois votées en 2013 sur le mariage homosexuel et le vote des étrangers non communautaires. Plusieurs recours sont pendants;
- des consignes ont été données aux CCAS pour favoriser les "vrais Français" au détriment des populations d'origine étrangère, voire même, dans certaines communes, des Français d'origine étrangère. Plusieurs plaintes pour discrimination ont été déposées;
- certaines municipalités ont même tenté de faire fermer des boucheries "halal". Mais, sans succès jusqu'à présent.

Reprenons la situation dans chacune de ces communes actuellement sous le joug du FN:

- Annay-sous Lens: l'ex-sénatrice San Vicente n'avait pas su enrayer la baisse constante de la démographie et avait mal géré le problème des affaissements miniers. F. Baudrin en avait profité pour reprendre la ville en 2014...des scandales à répétition lui ont fait perdre toute crédibilité et une alliance PS/PC devrait pouvoir reprendre la mairie, mais on est bien en peine de savoir si le PS maintiendra sa pression pour que M. San Vicente se réinvestisse...

- Drocourt: on se souvient que le FN avait parachuté, quelques semaines avant les élections de 2014, un illustre inconnu, G. Mal, qui a raflé la mairie au PCF. Le désordre est tel que le Front de Gauche devrait reprendre la mairie. 

- Evin-Malmaison a mal vécu ses 6 dernières années sous la férule d'une majorité hétéroclite menée par l'actuel maire frontiste, Paul Tron. Les socialistes et les communistes devraient reprendre facilement la mairie, mais les négociations sont en cours pour savoir qui sera tête de liste, l'ancien maire, Bernard Staszewski, étant en pole position.

- Montigny-en-Gohelle: la liste FN/UMP l'avait emporté facilement en 2014. La maire frontiste Marie Toigt pourrait l'emporter à nouveau face à une liste UDI menée par Anne-Sophie Taszarek qui a récupéré des conseillers municipaux UMP sortants...Le PS et le PC ont disparu du paysage politique...

- Oignies s'était débarrassé de son maire, JP Corbisez, en 2014 et, à la stupéfaction générale, lui avait préféré la toujours "parachutée" Claudine Cannie née Chaussois. La ville a accumulé les tares citées en introduction (mauvaise gestion, préférence nationale...) et est prête à revenir au PS, si celui-ci se décide à désigner une tête de liste: en effet, le PS62 essaye de convaincre l'ancien maire qui s'est retiré de la politique, de revenir...mais il se fait prier et négocierait, en contre-partie, l'investiture socialiste pour les législatives de 2022...

- Rouvroy verra probablement revenir les communistes après l'aventure malheureuse vécue avec le FN Karol Ynne qui n'a jamais su prendre la mesure de la fonction qui lui avait échu en 2014. Jean Haja redeviendra probablement maire.

- Hénin-Beaumont s'était donnée au Front National, en 2012, dès le 1er tour des élections. Les rapports et avis négatifs de la Chambre régionale des comptes se sont succédés et ont rappelé aux Héninois de bien tristes moments... L'Escapade a été démantelée, la médiathèque dépecée, l'école de musique et l'école d'arts plastiques supprimées...la liste est longue des avanies subies, une nouvelle fois, par la population. Le maire, S. Briois, avait fait venir des cadres frontistes parisiens, pas plus compétents, et même pires pour certains, que l'équipe précédente, mais l'échec est patent! Le "laboratoire" n'a pas fonctionné et il est probable que l'équipe de trentenaires menée par Pierre Ferrari, David Noël et Marine Tondelier n'aura pas de mal à rafler la mise. Les Héninois auront bu le calice jusqu'à la lie, après 20 ans de calvaire!

lundi 29 octobre 2012

Clôture du stade Birembaut


Lors de la réunion de ce matin, au stade Birembaut, concernant une facture pour une clôture commandée et payée par la ville (avec visa du directeur des sports, aujourd'hui DGS), mais jamais posée, la ville (DGS et Maire) a, comme je l'avais écrit hier, essayé de faire "passer des vessies pour des lanternes".
En effet, avec l'appui de Vibromat, l'entreprise, on a essayé de faire croire que la facture concernée était celle d'une clôture qui sépare le complexe Birembaut du terril. Or:
-  la facture indique la pose d'une clôture de 155 mètres avec 2 portillons. Mais la clôture que le DGS affirme avoir été installée en 2006 mesure 180 mètres et n'a qu'un seul portillon! Il est dommage que l'huissier venu sur demande de la ville n'ait pas cru devoir mesurer ladite clôture et constater la présence d'un seul portillon.
- comme la société Vibromat a indiqué qu'elle citerait en diffamation ceux qui mettraient en doute les travaux entrepris en 2006, je signale que je possède des témoignages écrits affirmant que la clôture soi-disant posée en 2006, l'a été bien longtemps avant. On est en droit de se demander si la facture de 2006 n'est pas une refacturation de travaux déjà effectués bien auparavant. Enfin, Vibromat pourrait nous indiquer quand ont été effectués ces travaux sachant que pré-bon de commande et bon de commande ont été établis le 3/10/06 et que la facture a été émise le 31/10, donc les travaux étant terminés...Vibromat doit disposer d'archives à ce sujet (à conserver pendant 10 ans)...
Il est bien dommage que le DGS ait refusé, malgré 3 demandes, ce matin, de faire venir le concierge du stade pour lui demander de témoigner comme il l'avait fait dans La Voix du Nord, il y a quelques jours... 
Je rappelle également que, dans le souvenir de ceux qui étaient en charge du stade Birembaut et du Stade Héninois, à cette époque, les travaux demandés étaient la pose d'une clôture entre le stade principal et la salle de basket. Comme on n'y a pas procédé, à la place, on a installé des barrières de chantier, toujours présentes.

On peut se demander pourquoi le maire assez silencieux ce matin, continue à soutenir aveuglèment son directeur des services dont on annonce, pourtant, le départ pour janvier...

Bloc-notes


Je n'en sais rien (2).

L'euro, l'Europe, la Grèce, l'Espagne, le Traité européen...Que de polémiques, peurs, angoisses, espoirs, magnanimité...
Quelle était belle cette idée de construire l'Europe, minée par les guerres pendant des générations et en paix aujourd'hui! On a construit l'Europe économique plutôt que l'Europe politique, et on a oublié l'Europe fiscale et sociale. Qu'importe! L'idée européenne est bien là et il faut rattraper le temps perdu...L'introduction de l'euro était, en soi, une bonne chose, sauf que l'on n'a pas créé les instruments spécifiques allant de pair avec une monnaie, comme une banque centrale pouvant réguler financements, dettes...Il n'est peut-être pas trop tard, malgré l'opposition allemande.
Alors, devant cette belle idée de rassemblement, voir d'unification, se dressent tous ceux qui agitent les fantasmes les plus éculés et prônent la fin de l'euro, la dissolution de l'Europe...Je ne sais comment sortir de la crise européenne, mais j'ai un credo: quelles que soient ses vicissitudes, il nous faut l'Europe. Comment faire? Une nouvelle fois, je n'en sais rien...mais je suis sûr que ce n'est pas en écoutant les nationaux-populistes qui surfent sur la crise et font croire que l'enfer c'est les autres, surtout quand ce dernier n'est ni blanc, ni chrétien...

Une cause nationale


Commentaires AA en fin de texte
Le lourd silence de Cécile Duflot, de José Bové, de Daniel Cohn-Bendit, de Nicolas Hulot et de tant d'autres sommités, le désintérêt des médias, la passivité d'Europe Ecologie-Les Verts, le " courage fuyons " des élus PS informés des enjeux écologiques, l'apathie de la grande majorité des associations environnementales, le désir si manifeste de tout ce joli monde de tourner la page n'y font rien : ce qui s'est déroulé cette semaine et se poursuit ces jours-ci autour de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) est vital, crucial, essentiel.
Si ceux pour qui les mots " crise écologique " veulent dire quelque chose perdaient cette bataille, si cet aéroport se faisait, le mouvement écologique en serait aussi affaibli qu'il l'avait été, en 1977, par les événements de Creys-Malville (AA: manifestation anti-nucléaire avec un mort).
On s'étonne que ne soit pas comprise l'importance de ce bras de fer. Mais peut-être faut-il, de nouveau, en expliquer les enjeux. Il s'agit, donc, d'un projet d'aéroport qui occuperait près de 2 000 hectares de terres au nord de Nantes. Vieux d'une quarantaine d'années, il a ressurgi au début des années 2000. La résistance tenace, non violente, assise sur des expertises solides, de paysans, d'élus, d'écologistes, de citadins, d'habitants anciens et nouveaux, a retardé le projet. Elle a permis de voir que se cristallisent ici toutes les problématiques qui forment le complexe écologique de ce début du XXIe siècle. Ce n'est pas Trifouilly-les-Oies, c'est une cause nationale.
Alors que le Programme des Nations unies pour l'environnement vient d'annoncer que les zones humides, essentielles à la biodiversité et à la régulation des écosystèmes, ont perdu dans le monde la moitié de leur superficie depuis un siècle, on s'apprête en France à détruire un site dont 98 % des terres sont des zones humides. Alors que, semaine après semaine, les climatologues publient des études montrant la gravité du changement climatique, on s'apprête en France à construire un aéroport qui stimulera le trafic aérien, important émetteur de gaz à effet de serre. Alors que l'artificialisation des sols et la disparition des paysans sont officiellement déplorées, on les planifie ici, ce qui les justifiera ailleurs. Alors que le pouvoir du capital et les partenariats public-privé sont partout dénoncés, on donne les clés du projet à la multinationale Vinci.
Il y a des moments où il faut savoir dire non. Il est temps que se fassent entendre ces " non ".

par Hervé Kempf

© Le Monde 21/10/12


AA: Comment expliquer cette apathie des écologistes et de tous ceux, en général, qui comprennent les enjeux des atteintes graves à la biodiversité? Certes, il y a des raisons économiques qui rendent aveugles ceux qui pensent (et ils sont nombreux) que l'écologie est un luxe, en période de crise. Pourtant, il est maintenant acquis que lutter contre le changement climatique et  contrarier l'évolution vers l'extinction des espèces, sont créateurs d'emplois! Bien sûr, il s'agit d'une autre façon d'envisager le développement : durable plutôt que productiviste...
Mais aujourd'hui, le débat est focalisé vers l'attitude qu'il convient d'avoir, quand, convaincus de ces (ses) idées, on accède, minoritaires, au pouvoir. Au nom du compromis politique, faut-il renoncer à ses principes?
En d'autres termes, EELV doit-il se taire devant la provocation que représente la construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes? Cela s'ajoutant à 2 autres renoncements: la sortie programmée du nucléaire et l'absence de fiscalité écologique...
Les écologistes politiques ont-ils vendu leur âme pour des postes de ministres et de parlementaires? Je le crains fortement...

dimanche 28 octobre 2012

Bloc-notes


Je n'en sais rien (1).

Entendu, dans un café, ce retraité, ayant voté Sarkozy, vitupérer contre la politique fiscale du gouvernement actuel. "J'ai une retraite de 900 euros par mois et on va me prendre 0,30% de cotisation sociale supplémentaire!" "A ce moment, vous ne subirez pas l'augmentation..." "Mais si! puisque ma femme travaille!" "Remarquez 0,30%, c'est 2,70 euros, soit un apéritif par mois en moins..."
Nous savons bien que la rigueur, c'est pour les autres... Il faut faire payer les riches, les privilégiés, les nantis. Certes, mais un petit effort pour les 90 autres pourcents de Français, ne serait-ce pas normal?
Faut-il  taxer, plus ou moins, tous les Français, au risque de diminuer leur pouvoir d'achat et donc réduire la consommation? Ou bien stimuler la demande, c'est-à-dire augmenter les revenus, et faire redémarrer la machine économique? Si la crise pouvait être résolue par l'une ou l'autre de ces options, cela se saurait. Peut-être que la solution se trouve entre les deux, avec une gestion très fine des paramètres?
Pour ajouter à ma perplexité, des économistes français renommés lancent l'idée d'une dévaluation fiscale, puisque la monnaie unique ne permet plus de dévaluation monétaire. Il s'agit, comme déjà agité depuis quelque temps, de remplacer les cotisations patronales par une légère augmentation de la TVA ou de la CSG, pour rendre les produits français plus concurrentiels. Alors, que faire? Je n'en sais rien...mais je ne dois pas être le seul!

Le football à Hénin-Beaumont


Je me suis rendu au stade Birembaut, ce dimanche matin, accompagné d'anciens supporters du Stade Héninois. Le constat est formel: aucune clôture "Bastipli" de 155 mètres n'a été posée en 2006. M. Thibault a beau essayé d'additionner les mêtres de clôtures construites auparavant ou de solliciter Vibromat (l'entreprise qui aurait, soi-disant, procédé aux travaux) pour retrouver quelque chose (du personnel de l'entreprise, plus le Directeur, sont passés déjà plusieurs fois...), cette clôture n'a jamais été installée. D'ailleurs, de nombreux témoins sont prêts à témoigner dans ce sens. On ne fera pas passer des vessies pour des lanternes...Ce ne sera donc pas difficile d'acter que le DGS n'a pas dit la vérité. Mais que va faire le maire qui le soutient mordicus? Sa responsabilité et sa crédibilité sont en jeu. 

Le même maire devrait également trancher le conflit quotidien existant entre le Stade Héninois et le Football- club Féminin (qui se disputent régulièrement le terrain pour les entraînements, au point que polices municipale et nationale ont déjà dû être appelées pour séparer tout ce beau monde). L'adjoint au maire et le DGS se lavant les mains de ce conflit...
On aurait d'ailleurs pu attendre de l'Office des Sports qu'il trouve une solution pour apaiser les rapports, dans une ville de 27 000 habitants, entre le Stade Héninois, l'Olympique Héninois et le FC Beaumont, sans parler des Féminines...Devant la défaillance de cet office (dont l'inutilité est une nouvelle fois démontrée), le maire devrait prendre ses responsabilités, face au gâchis du football héninois qui fut, il y a quelques années, un club-phare de la Région (ancien président d'un autre club-phare du département, j'ai bien connu cette période glorieuse). Jugez de ce gâchis:
- des subventions éparpillées, avec un club (le Stade héninois) en perdition totale (pas un match gagné depuis 3 ans)...
- 12 éducateurs diplomés, recrutés pour leurs qualités, travaillant en mairie, mais exerçant leurs talents footballistiques, dans des clubs voisins!
- la formation des jeunes en déclin, pour ne pas dire plus...
- une équipe féminine pas mise en valeur comme le mériterait, pourtant, sa place dans l'élite.

Il est temps de trouver une solution pour rapprocher ces 4 clubs et refaire du football à Hénin un exemple...
Quelle que soit la solution (fusion, entente, coordination ou autre...), seule la ville a les moyens de faire pression, par ses subventions...
Pourquoi ne pas confier une mission en ce sens à une personnalité indépendante afin qu'elle fasse des propositions viables à la ville?

Il faut bien en rire!


Jacques Chirac est un maître en la matière:
"Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, je l'ai toujours dit "
"Bien sûr que je suis de gauche! Je mange de la choucroute et je bois de la bière".
"Un chef, c'est fait pour cheffer".

Georges W. Bush avait fini par excéder ses compatriotes par ses gaffes, pour ne pas dire ses incompétences. Voici quelques "bushades" dignes des "binaissades héninoises":

- "De plus en plus, nos importations viennent de l'étranger".
-" La troisième des priorités est de donner la première priorité à l'enseignement".
- "Notre nation doit s'unifier pour se réunir".

Les titres du Canard Enchaîné de la semaine:

- "Armstrong entame un régime...sans selle!"
- "Championne d'Europe des crimes et assassinats: Ô Corse, île de butés!"

 Dans la série "Le mur du çon" du même hebdo:
"Franchi allègrement par le maire (UMP) de Nice, Christian Estrosi, lors de la présentation des tribunes du futur grand stade de la ville (l'Allianz Riviera) samedi soir ("L'Equipe, 21/10): "Moi, je préfère avoir un stade qui s'appelle Allianz (comme le stade du Bayern Munich, du nom de la compagnie d'assurances allemande) plutôt qu'Emirates (comme le stade d'Arsenal, du nom de la compagnie aérienne des Emirats), vous voyez pourquoi..."
C'est bien ça, le problème. Oui, on voit."

Toujours le Canard:
- "Selon un sondage IFOP-JDD (14/10), Sarko et Hollande feraient jeu égal si l'élection avait lieu ce dimanche. Le chef de l'Etat roule des mécaniques: " Je suis persuadé que je serais réélu pareil". Il ne prend pas trop de risques, puisque personne ne peut vérifier."
- "Nadine Morano précise son objectif avec le nouveau parti qu'elle a créé, le Rassemblement pour le peuple de France ("Itélé, 18/10): "Je voudrais incarner l'espoir, l'espérance, porter des idées, des réflexions." Ca promet."


samedi 27 octobre 2012

Bloc-notes


Quel avenir pour le PS?

Le Congrès du PS à Toulouse, ce week-end, aura au moins un avantage: il ne sera pas calamiteux comme celui de Reims. Au-delà de cela, le parti va devoir résoudre une série de problèmes qui seront en filigrane de ce congrès.
Quelle est la véritable stature de Harlem Désir? Le créateur de SOS Racisme, élu dans des conditions démocratiques laissant à désirer, second de Martine Aubry, a-t-il l'étoffe d'un Premier Secrétaire? A vérifier...
Quelle doit être la place d'un parti dont les élus sont majoritaires dans presque toutes les collectivités. Critique? Godillot? Autonome du pouvoir? Par exemple, quelle sera son attitude face aux hésitations du gouvernement sur certains dossiers emblématiques (mariage gay, vote des étrangers non communautaires, cumul des mandats...)?
Quelle sera sa position sur le Traité européen, partagé entre un gouvernement volontariste et une base quelque peu récalcitrante? Comment va se comporter la gauche du Parti? Comment va-t-il gérer les Fédérations dévoyées? Quelles seront les alliances pour les prochaines municipales?
Le PS résistera-t-il aux forces d'attractivité à droite (UDI borlooiste) et à gauche (Front de Gauche)?
Harlem Désir doit faire la preuve que le PS est un parti nécéssaire, aimé, respecté...Pas facile, n'est-ce pas?

Fillon-Copé : un débat, huit erreurs


Jeudi 25 octobre, François Fillon et Jean-François Copé étaient sur France 2, pour un "Des paroles et des actes" consacré à la confrontation de leurs idées, dans le cadre de la campagne pour la tête de l'UMP.(AA:  l'émission n'a rassemblé que 2,3 millions de téléspectateurs, selon Médiamétrie, chiffre très éloigné des 5,9 millions atteints lors du face-à-face télévisé entre François Hollande et Martine Aubry, le 13 octobre 2011, lors de la finale de la primaire socialiste).
Les deux rivaux étaient interrogés chacun leur tour, puis en même temps, mais sans s'interpeller directement. Et parmi leurs propos, on recense nombre d'approximations et autres erreurs factuelles. En voici quatre pour chacun des deux protagonistes :

François Fillon survend son bilan et promet des choses intenables
1/ Fillon : "Les dépenses publiques ont baissé pour la première fois en France en 2011 - Il est interrompu par François Langlet, qui lui dit que c'est faux. "En volume, elles ont baissé"'.
Pourquoi c'est plutôt faux ? François Fillon cherche à prouver qu'il a bien géré l'Etat. Mais lorsqu'on lui rétorque que la pression fiscale a augmenté en France entre 2007 et 2012, il a recours à un autre argument : le fait que les dépenses publiques auraient diminué en France en 2011. Et il précise : "en volume, elles ont baissé". Effectivement, le gouvernement Fillon avait gelé, en valeur, la dépense publique en 2011.
Mais malgré ce gel, cette dépense a légèrement progressé, selon les documents officiels. Le rapport économique, social et financier produit en marge du projet de loi de finances 2013 montre, que la dépense publique a progressé, en volume, de 0,1% en 2011. Et si l'on prend le chiffre "hors plan de relance, livraisons de matériel militaire et recettes de fréquences hertziennes", la hausse est de 0,9%.

Par ailleurs, M. Fillon se trompe aussi en disant que cette baisse était "la première" dans l'histoire de France. La dépense publique a diminué à plusieurs reprises, comme on peut le constater sur ce graphique, extrait d'un rapport de 2010. En réalité, comme le note le texte, il est très difficile d'établir des comparaisons de long terme tant le contexte et les méthodes de calcul ont changé.

2/ Fillon : "Repousser les plans sociaux après les élections ? C'est absolument faux ! Nicolas Sarkozy a demandé qu'on repousse le plan social (AA: Peugeot), mais pas l'annonce du plan social. C'est un choix politique."
Pourquoi cette phrase est gênante ? L'accusation avait été martelée par la gauche durant la présidentielle : le gouvernement sortant aurait fait reculer des annonces de plans sociaux. M. Fillon s'emporte, assurant que tout cela est absolument faux... mais reconnaît tout de même que le président sortant a bien demandé qu'on repousse le plan social lui-même. Ce que M. Sarkozy a toujours nié.
L'ancien ministre du travail, Xavier Bertrand, qui a annoncé vendredi 25 octobre son soutien à M. Fillon, a d'ailleurs nié que M. Sarkozy ait demandéun délai à PSA. Et M. Fillon est revenu sur ses propos, expliquant dans un communiqué vendredi que "Nicolas Sarkozy n'a pas demandé qu'on repousse l'annonce du plan social, mais que tout soit tenté pour l’éviter, comme il a toujours essayé de le faire pour toutes les entreprises pendant cinq ans".
Mais cette phrase vient contredire les propos du patron de PSA, Philippe Varin, qui affirmait pour sa part, en début d'été "c'est une décision tellement importante qu'il n'était pas question d'en faire un enjeu de la période électorale. Nous avons attendu dès que possible", rappelle LeFigaro.fr,

 3/ Fillon : [sur le mariage homosexuel] "En revanche, s'il y a une alternance, c'est une mesure sur laquelle il faudrait revenir, Parce que sur un sujet comme celui-là, on ne peut pas considérer qu'une fois le texte voté, les choses sont acquises"
Pourquoi cela paraît très complexe, pour ne pas dire impossible ? Sans doute conscient du rejet de ce projet socialiste parmi les militants UMP, M. Fillon promet un peu trop rapidement que si la droite reprend le pouvoir, elle "reviendra" sur cette loi. Or ce ne serait probablement pas possible.
L'article 2 du code civil le postule : "La loi ne dispose que pour l'avenir ; elle n'a point d'effet rétroactif". En France comme dans la plupart des pays, la loi ne revient pas en arrière.
Le principe est également inscrit dans le droit européen et consacré par la jurisprudence. Il serait donc en théorie possible de modifier la loi et d'abroger l'union entre couples de mêmes sexes, mais pas de faire perdre cet avantage aux bénéficiaires de la mesure, surtout s'ils sont nombreux. On créerait donc une situation d'inégalité de droit entre couples de même sexe unis avant l'abrogation et couples désirant s'unir après celle-ci. Une majorité qui arriverait au pouvoir une fois le mariage homosexuel rendu légal aurait donc très probablement beaucoup de mal à le défaire.
Un cas récent à l'étranger est celui de la "proposition 8", par laquelle les républicains de Californie ont tenté de faire annuler les mariages homosexuels conclus dans cet Etat. Après des années de procédure, elle a été jugée inconstitutionnelle. En Espagne également, une procédure judiciaire est en cours depuis sept ans pour abroger le mariage homosexuel, permis depuis 2005, mais les juristes estiment peu probable que la justice revienne en arrière et supprime une liberté civile acquise.
Si l'UMP revient au pouvoir en 2017, après quatre ans durant lesquels le mariage homosexuel aura été autorisé et des dizaines de milliers - on peut le supposer - de couples homosexuels unis, il sera donc extrêmement compliqué, notamment juridiquement, mais aussi politiquement, de trouver une manière de l'abroger.

4/ Fillon : "Jamais je n'appelerai à voter pour ce parti (le FN). Mas jamais je n'ai appelé à voter pour le PS."
Pourquoi c'est un peu plus compliqué que cela ? François Fillon semble oublier sa prise de position des cantonales 2011. Devant le bureau politique de l'UMP, l'ancien premier ministre s'était montré quelque peu ambigu : ""Il ne faut pas tomber dans tous les pièges que l'on nous tend. D'ici à dimanche, nous devons d'abord mobiliser les abstentionnistes. Et là où il y a un duel entre le PS et le FN, nous devons d'abord rappeler nos valeurs et rappeler que nos valeurs ne sont pas celles du Front national". 
Alors que Nicolas Sarkozy et Jean-François Copé avaient édicté, pour cette élection, la consigne qui deviendra le fameux "ni-ni" (ni appel à voter PS, ni appel à voter FN), le premier ministre de l'époque était, lui, plus ambigu, même s'il n'a pas appelé à voter socialiste explicitement.


Jean-François Copé invente des emplois non pourvus et des alliances à gauche
1/ Copé : "Avec mes amis, nous sommes montés à Paris faire cette loi sur l'interdiction de la burqa".
Pourquoi c'est quelque peu romancé ? Jean-François Copé n'a de cesse, dans cette campagne, de jouer la province contre Paris, accusé de tous les maux et assimilé à la "presse parisienne" et sa "bien-pensance". Et lorsqu'il veut vanter son action contre le port du voile intégral en 2010, M. Copé prend des accents de campagnard qui serait "monté à la capitale" de manière exceptionnelle.
La phrase n'est pas factuellement fausse. Elle est toutefois d'une belle hypocrisie. D'une part, Meaux, la ville de M. Copé, se situe à 37 km de Paris. Sauf en cas d'embouteillages, "monter" à la capitale prend une vingtaine de minutes. Ensuite, lorsqu'il a fait adopter sa résolution contre le port du voile intégral, le maire de Meaux était surtout connu comme président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.
Dire qu'il est "monté à Paris" avec ses amis reviendrait à dire qu'il n'y était pas souvent. Or, comme le montrent les relevés du collectif "Regards Citoyens", M. Copé était plutôt présent très souvent dans l'Hémicycle en 2010, ce qui est logique lorsqu'on pilote la majorité parlementaire.
Du reste, on peut rappeler que M. Copé possédait en 2005 un appartement de 184 m² dans le XVIe arrondissement de Paris. Il occupait alors également un logement de fonction, arguant que son propre logement était en travaux. Selon Mediapart, l'appartement a été revendu en 2008.

2/ Copé : "Il y a entre 350 et 500 000 emplois non pourvus"
Pourquoi c'est impossible à dire ? Interrogé sur le chômage en France, M. Copé a évoqué un "problème d'offre" et jugé qu'il ne s'agissait pas d'une question de manque de travail, puisque, selon lui, des centaines de milliers d'offres d'emploi ne seraient, selon lui, pas pourvues. Un argument qu'on retrouve, surtout à droite, depuis des années.
Pourtant, tous les spécialistes, qu'ils soient plutôt marqués à gauche ou plutôt à droite, s'accordent à le dire : ce chiffre, qui ne varie pas depuis des années, n'a aucune réalité. Il correspond à une très vieille enquête, de l'association des directeurs de ressources humaines, en 2007. Encore celle-ci précisait-elle que le chiffre correspondait aux offres non statisfaites de Pôle Emploi. Or celles-ci ont pu l'être car l'employeur a changé d'avis, ou car il a recruté hors de l'agence.
Une source pour ce chiffre est une enquête sur  les besoins de main-d'œuvre, réalisée par le Credoc et Pôle emploi, selon laquelle 38% des recrutements seraient jugés "difficiles", ce qui correspondrait à 579 600 emplois. Mais recrutement difficile ne veut pas dire impossible. Les offres non pourvues sont très souvent issues de secteurs comme le BTP ou la restauration, où l'on cherche une main d'oeuvre non qualifiée pour des contrats le plus souvent à durée déterminée, où salaires et conditions de travail sont souvent peu attractifs.
Mais en réalité, personne n'est capable de chiffrer combien d'offres sont non pourvues en France : la majorité des recrutements se font hors de Pôle Emploi, qui n'en collecterait que 35%, selon le journaliste du Figaro Marc Landré. Et Pôle Emploi connaît nombre d'erreurs (annonces non retirées quand l'offre est pourvue, offre suprimée...). En réalité, personne n'est capable d'estimer combien d'emplois ne sont pas pourvus.

3/ Copé : "Le PS est allié avec l'extrême-gauche de Jean-Luc Mélenchon, qui n'a rien à envier à l'extrême-droite de Marine Le Pen."
Pourquoi c'est plutôt faux ? L'affirmation est répétée à longueur de meetings par Jean-François Copé, et elle sert de base à la différenciation qu'il opère entre l'UMP qui refuse toute alliance avec le FN et la gauche qu'il accuse d'être "alliée à l'extrême-gauche".
D'une part, Jean-Luc Mélenchon et le Front de gauche sont-ils "l'extrême-gauche" ? L'affirmation pourrait se discuter : il existe d'autres partis (LO, NPA) qui se placent plus à gauche que le Front de gauche sur l'échiquier politique.
Mais surtout, quelle est la réalité de cette "alliance" ? Dernièrement Jean-Luc Mélenchon et le FdG ont été tout aussi critiques à l'égard du gouvernement socialiste que l'UMP. Auparavant, le Front de gauche avait refusé de participer au gouvernement des socialistes. Et encore auparavant, le parti de M. Mélenchon avait certes appelé à voter Hollande, mais "pour chasser Sarkozy" et non par adhésion pour son programme.
"Il n'y a pas le choix, si on veut chasser Nicolas Sarkozy, il n'y a qu'un bulletin de disponible", avait lancé dans M. Mélenchon sur RMC-BFMTV le 4 mai. "Il ne nous le demande pas et nous ne lui demandons pas de nous caresser la tête en nous proposant des quarts de révolution citoyenne ou des dixièmes de VIe République ou des morceaux de notre programme, ce n'est pas notre manière de faire".
En dehors d'un accord tacite et pas toujours respecté d'appeler à voter pour le candidat de gauche restant au second tour, il n'existe aucune alliance programmatique entre Front de gauche et PS, même s'il faut rappeler qu'un certain nombre de villes sont dirigées par des "majorités plurielles" comprenant des membres du PC ou du Parti de gauche.
Vendredi 25 octobre, le Front de gauche a menacé de porter plainte en diffamation contre M. Copé, qui avait, la veille, estimé que le parti de M. Mélenchon comportait des "maoïstes et des trotskistes" qui appellent "à la violence et à la haine". 

4/ Copé: "Le Front national travaille tous les jours à notre destruction. Je rappelle qu'entre les deux tours de l'élection présidentielle, Marine Le Pen a appelé à faire battre Nicolas Sarkozy."
Pourquoi c'est complètement faux ? Là encore, M. Copé réécrit quelque peu l'histoire : Marine Le Pen n'a jamais appelé dans l'entre-deux-tours à faire battre Nicolas Sarkozy. La dirigeante du FN a, au contraire, refusé de donner une consigne, expliquant, le 23 avril sur France 2 : ""Je considère depuis longtemps Nicolas Sarkozy et François Hollande sur la même ligne sur des sujets qui m'apparaissent absolument essentiels, dont le premier est évidemment la souveraineté de notre pays"
Une affirmation répétée lors de son discours du 1er mai: "Je n'accorderai ni confiance, ni mandat à ces deux candidats. Dimanche, je voterai blanc". Et à ses partisans : "Chacun d'entre vous, chacun d'entre nous fera le sien. C'est de notre avenir commun dont nous parlons, vous êtes des citoyens libres et vous voterez selon votre conscience, librement !"
Il est exact que la présidente du FN souhaitait sans doute la défaite de M. Sarkozy, à laquelle elle avait électoralement intérêt. Mais il y a une différence entre souhaiter et appeler à une défaite.

Samuel Laurent

Daniel Percheron "dans tous ses états"

Daniel Percheron, sénateur et président du Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais a donné un interview à la Voix du Nord, mercredi dernier, sur 2 pages!
Voici ce qu'en dit Arrêt sur images (http://www.arretsurimages.net/vite.php?id=14619) dans un article titré: La Voix du Nord invente l'interview sans question.
"Le quotidien innove et crée un concept : l'interview sans question, qui présente uniquement les propos de Daniel Percheron entre guillemets. Sur le format d'un publi-rédactionnel, l'entretien est organisé par thèmes..."
"La Voix du Nord voudrait-elle se mettre dans la poche le président du Conseil régional ? Selon nos informations, le quotidien local est précisément en pleines négociations avec le Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais pour le renouvellement de sa subvention à Wéo, la chaîne de télé du groupe qui diffuse sur la TNT. Wéo bénéficie d'une aide très substantielle du Conseil régional."

J'ai écrit, à ma façon, une synthèse de cet "entretien" et vous la livre ci-dessous:

Manifestement, cet entretien donne un aperçu des qualités et défauts de l'homme. Il a une vision à moyen et long terme que peu d'élus de la région possèdent (mis à part Michel Delebarre, je n'en vois pas d'autre). Parmi ses défauts, une vision, devenue archaïque, de l'élu et des institutions. Voyons les dossiers évoqués lors de cet "entretien":

- Le canal Seine-Nord: sur ce chantier fondamental pour l'économie durable, DP a mis tout son poids pour que les collectivités (départements et régions traversés) participent au financement. La région NPDC paiera 220 millions d'euros sur un projet de 4,6 milliards. On attend, et c'est le boulot du ministre des transports boulonnais, Frédéric Cuvillier, de presser l'Europe d'augmenter sa modeste participation d'aujourd'hui 400 millions, pour financer les 300 millions manquants.

- Le Louvre-Lens, c'est Percheron, indubitablement. Il a violé les hommes politiques du secteur pour obtenir que ce musée ne soit pas qu'un musée, mais également un formidable accélérateur de projets, comme le fut le musée Guggenheim à Bilbao. Malheureusement, Euralens, la structure ad hoc pour coordonner les projets, ne suit pas l'impulsion de son Président, DP, qui la porte à bout de bras. Cette carence des hommes politiques s'est retrouvée dans le dossier du tramway que les maires concernés n'ont pas su prendre, à bras le corps, pour en faire une révolution en matière d'amènagement du territoire. Les principaux responsables sont les maires des 2 villes les plus importantes de la ligne Lens-Hénin, MM Delcourt et Binaisse.

- DP est également très en pointe concernant les pouvoirs d'animation que se verraient attribuer les Régions dans le cadre d'une nouvelle décentralisation, notamment au niveau économique. Il propose un point de TVA supplémentaire pour financer ce rôle moteur (soit 400 millions supplémentaires pour le NPDC): ce n'est peut-être pas la panacée, mais démontre bien l'effort que l'Etat doit produire pour impulser la position cruciale des Régions, en matière d'emplois. J'en profite pour ajouter que le statu quo semble de mise en ce qui concerne la réforme territoriale et que personne ne veut trancher dans le mille-feuille territorial!

Sur 3 sujets je ne partage pas du tout les points de vue de DP, et, à vrai dire, je trouve qu'il n'est pas au diapason des 3 dossiers précédents:
- sur son soutien à son "frère de combat" JP Kucheida. Disons que l'amitié le rend aveugle, à moins qu'il ne sache trop bien ce que signifie le fait de voir tomber le "roi de Liévin"!
Voici ce qu'en dit Arrêt sur images:  on ne peut que constater l'absence de relances voire de rectifications nécessaires qu'auraient dû ajouter les journalistes dans un entretien réellement "journalistique". Rappelons que Kucheida est sous le coup de quatre enquêtes préliminaires ouvertes par le parquet de Lille au sujet d'accusations de financement occulte de la fédération PS du Pas-de-Calais. Des éléments d'information que ne rappelle pas le journal, qui considère peut-être que tous les lecteurs "locaux" sont au courant.
Kucheida, exclu en mai dernier du PS, a aussi été convoqué en correctionnelle le 13 novembre pour abus de bien sociaux concernant le bailleur social Soginorpa qu'il présidait. Il est notamment accusé d'avoir effectué des dépenses litigieuses sur la carte bleue de la Soginorpa entre 2004 et 2011, s'élèvant à 47.000 euros (ce montant n'est pas précisé non plus par le quotidien local).
Entre les deux barons du PS local, l'entraide est de mise. Daniel Percheron prend la défense de Kucheida sans que La Voix du Nord ne lui oppose aucun argument"
" DP adopte la ligne de défense de Kucheida qui reconnaît avoir utilisé la carte bleue pour payer essentiellement des restaurants, dans un but professionnel. Sauf que pour l'accusation, ces dépenses concernent également des frais de parking conséquents ou des déplacements à l'étranger."

- il appliquera, dit-il, la limitation du cumul de mandats quand la loi sera votée, bien qu'il soit contre. Il est faux, à mon avis, de prétendre comme il le fait, qu'un parlementaire ait besoin d'un ancrage local  pour bien travailler. Par définition, quand on est député ou sénateur, on a un ancrage local même sans mandat local. Par contre, sa vision d'un Parlement dépossédé de ses pouvoirs, me semble exacte;

- son non au traité européen me semble reposer sur une vision pessimiste de l'Europe: je ne suis pas sûr que seule une sortie de l'euro des pays en difficulté puisse être la solution pour relancer l'Europe. On notera que DP n'utilise pas, en priorité, l'argument des anti-traités qui considèrent que l'austérité est néfaste à l'Union européenne...


vendredi 26 octobre 2012

Un scandale du siècle en perspective?

(AA: un peu long, mais passionnant: comment imaginer que pendant des années, la soi-disant science nous ait menti? Une expertise indépendante est nécessaire...Est-ce possible?)

Comment un OGM, un pesticide et un système peuvent être toxiques 

Le Monde 26/12/2012

Le 19 septembre, la revue Food and Chemical Toxicology a publié une étude de Gilles-Eric Séralini qui concluait à l'apparition de tumeurs mammaires et de troubles hépatiques et rénaux chez les rats exposés au maïs transgénique NK603 et/ou à son herbicide associé, le RoundUp. Ces conclusions ont, depuis, été critiquées.


Dans le domaine de la toxicologie alimentaire, Food and Chemical Toxicology est sans aucun doute la revue la plus réputée au monde. Son comité de lecture a étudié quatre mois durant notre étude et pris soin de nous demander des analyses complémentaires avant d'accepter de la publier (Tous cobayes, Flammarion, 256 p., 19,90 euros).
Nos résultats ont montré la nocivité d'une absorption sur le long terme d'un organisme génétiquement modifié (OGM) alimentaire, le maïs NK603, et de l'herbicide qui lui est associé, le Roundup. Il s'agit de la première étude toxicologique menée sur deux ans et fondée sur un tel nombre de paramètres biologiques, d'analyses anatomo-pathologiques, etc. A ce jour, plus de 160 scientifiques du monde entier nous ont apporté leur soutien ou souligné l'originalité de notre travail, dont l'unique statisticien de l'Académie des sciences.
En moins de trois semaines, différentes agences chargées de l'évaluation de ces substances ont nommé des sous-comités qui viennent de discréditer notre recherche. Ainsi peuvent-ils ne pas interdire l'OGM et le pesticide en question...
Néanmoins, il y a un premier pas : l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) et le Haut Conseil des biotechnologies (HCB) appellent à tester dorénavant à long terme ces substances. Ce que quelques autres et moi-même n'avons cessé de réclamer depuis quinze ans. Les citoyens savent désormais que la science "digne" et "bonne", les autorités garantes de leur santé, n'ont jusqu'à présent pas cru bon de devoir l'exiger.
En 2003, ces mêmes comités ont accepté la mise sur le marché par Monsanto dudit maïs NK603 à partir de tests réalisés sur une durée huit fois inférieure à celle de notre étude, sur la même souche de rats (le Sprague Dawley, qui est le mammifère utilisé dans les expériences de ce type) et des groupes d'animaux analysés n'excédant pas dix individus (comme dans notre étude). Que le nombre de paramètres biologiques et d'organes analysés ait été très largement inférieur aux nôtres ne les a nullement empêchés de donner leur feu vert (je siégeais à l'époque à la commission du génie biomoléculaire). C'est du Dr Jekyll et Mr Hyde !
Ces agences reprochent à notre étude une faiblesse statistique, elles qui n'ont jamais exigé des industriels le dixième de ce qu'elles nous intiment de fournir aujourd'hui, elles qui ont même accepté, sans sourciller, des tests sanitaires de quatre-vingt-dix jours ou moins, menés sur des groupes de quatre ou cinq rats, par exemple pour la mise sur le marché de la pomme de terre Amflora (EFSA, 2006) !
Elles ont même parfois donné leur accord sans qu'il y ait eu tests sur des animaux. Elles nous réclament des détails encyclopédiques sans lesquels il leur "serait impossible de conclure à la validité de nos résultats", mais n'ont jamais exigé des industriels la simple transmission publique des analyses de sang dont elles ont pourtant confirmé qu'elles ne révélaient rien. Ce sont elles qui ont entretenu l'omerta des industriels sur les données sanitaires de leurs tests. "Secret industriel oblige", rétorquent-elles.
Surtout lorsqu'on est juge et partie et qu'aucune loi n'empêche les scientifiques ayant des conflits d'intérêt de siéger dans des commissions d'intérêt national ou international... Mais qui s'offusque de ces collusions, de cette absence de transparence préjudiciable à la santé publique, donc aux citoyens ?
La science "digne" et "bonne" ne s'arrête pas en si tordu chemin : l'ensemble des six académies scientifiques – ou plus exactement, d'après témoins, deux personnes par académie et pas en séance plénière... – a rendu un avis sur notre étude. Tout y prête à commentaire, aussi m'arrêterai-je seulement sur trois points.
1. "Il serait particulièrement dangereux d'évoquer une nécessité éventuelle d'expériences à long terme à l'occasion de cet article...".
On croit cauchemarder en boucle. Ces académiciens qui, en leur temps, ont minimisé les dangers de l'amiante, etc., ne sont même pas capables de préconiser le minimum du minimum, des tests obligatoires de trois petits mois pour la mise sur le marché d'un OGM ; ni d'imposer qu'un pesticide soit testé dans sa formulation commerciale, tel que l'agriculteur ou le jardinier l'utilise (ce que nous avons fait dans notre étude).
Car l'industriel n'a l'obligation de tester à long terme que la molécule active (le glyphosate dans le cas du Roundup). Des adjuvants sont intégrés pour potentialiser l'effet d'un produit chimique ou d'un vaccin, mais cette synergie n'a aucune conséquence sur les organismes vivants... C'est bien connu puisque ce n'est pas testé.
2. Contrairement à ce qu'ils me reprochent, je n'ai pas employé indifféremment les mots "tumeur" et "cancer" dans notre étude : le Roundup s'avère un perturbateur endocrinien, et nous avons constaté qu'il provoquait plus de cancers chez les femelles que chez les mâles.
3. "La mobilisation médiatique savamment orchestrée autour de travaux sans conclusion solide pose un problème éthique majeur." Vraiment ?
Mais minimiser les effets sanitaires, fermer les yeux sur les lacunes du système d'évaluation et les conflits d'intérêts, soutenir l'omerta industrielle, est-ce éthique et responsable ? Enfin, qui peut penser que nous avons organisé la médiatisation de nos résultats simultanément en Russie et en Inde, pays qui ont pris immédiatement des mesures sur les OGM agricoles, en Chine, aux Etats-Unis, en Amérique du Sud, au Canada, en Afrique, et j'en passe ?
Des personnes "expertes" sont allées jusqu'à demander, avec une violence exceptionnelle dans notre milieu, à l'éditeur de Food and Chemical Toxicology de retirer notre publication. Certains comprendront pourquoi nous avons choisi de ne pas avertir à l'avance les autorités sanitaires du pays : si nous l'avions fait, c'est l'étude elle-même qui n'aurait pu être conduite jusqu'à son terme. Et il importe plus que jamais que notre étude soit examinée et prolongée, mais par des scientifiques indépendants.
On lit ici ou là que des millions d'animaux et d'Américains mangent des OGM tous les jours depuis des années, sans conséquence aucune : comment proférer une telle contre-vérité ? Outre-Atlantique, les filières ne sont pas séparées, les OGM pas étiquetés, aucune épidémiologie n'est donc possible.
La transparence des données sanitaires, les études de long terme et l'expertise contradictoire sont des nécessités absolues. Nous pouvons contribuer à les mettre en place. L'explosion des maladies chroniques depuis une soixantaine d'années devrait inciter nos responsables politiques à prendre en compte les alertes en matière de santé et d'environnement, et à ne pas cautionner la réfutation précipitée, la mise au pilori organisée.
C'est de conscience et de solidarité que notre société a besoin ; en un mot, de sagesse. Les scientifiques ont le droit de se tromper. Mais ils ont le devoir d'éviter ce qui peut être évitable : la plupart des grands scandales de santé publique le sont. La science que je pratique n'est pas faite pour nourrir l'ogre insatiable de la finance mais pour protéger les êtres humains d'aujourd'hui et de demain.

Bloc-notes

UMPFN

Nous l'écrivions, ici, il y a quelques jours, lors de la création de l'UDI de JL Borloo, une partie de l'UMP est prête à franchir le pas pour faire "ami-ami" avec le FN. C'est fait! Un sénateur de droite, Jean-Louis Masson, appelle l'UMP à "accepter de dialoguer" avec le FN.  Il déclare que le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, "dit exactement la même chose que Mme Le Pen lorsqu'il dénonce le racisme anti-Blancs ou lorsqu'il évoque l'exemple du petit pain au chocolat en période de ramadan".
En même temps, à l'UMP, un club "Ligne droite" s'est créé: "le FN ne représente plus le danger qu'il représentait avant. Si ce n'est pas un parti républicain, il doit être dissous !" Du côté du FN, on regarde cette initiative avec intérêt...

Il faut reconnaître que la volonté de dédiabolisation de son parti par Jean-Marine Le Pen commence à porter ses fruits, même si beaucoup ne sont pas dupes que le fonds de commerce du FN reste le racisme, quel que soient les formes dont on l'habille. C'est une façon insidieuse de dresser les Français les uns contre les autres et le risque est grand qu'un jour ou l'autre, nous en payions les pots cassés...Pour le moment la digue s'arrête aux franges de l'UMP, mais si des brêches s'ouvrent, on ne sait où cela s'arrêtera. La création de l'UDI est, à ce titre, une excellente chose car il peut servir de tampon entre une droite dure et la gauche. Espèrons que les fondations éthiques de ce nouveau parti soient suffisamment étanches...

 

Retour sur le conseil municipal


Après le compte-rendu à chaud d'hier soir, je souhaiterais revenir sur cette séance...

- ambiance délétère avec une partie du public composé de fans du FN, galvanisés par les mièvres propos de leur leader, et des spectateurs accablés par le niveau des échanges entre le Maire et S. Briois. E. Binaisse, pitoyable, se noie dans des répliques indignes de la fonction qu'il exerce. Ce n'est évidemment pas de sa faute si l'habit est trop large pour lui, mais il n'a jamais fait l'effort de s'élever pour comprendre la gestion d'une ville. On l'a encore vu, hier soir, quand il ânonnait les textes qu'on lui avait préparés, notamment sur le plan de redressement et les emprunts toxiques. Manifestement, il ne comprenait pas ce qu'il lisait...Aujourd'hui, alors qu'il a perdu les appuis qu'il avait pourtant sollicités lors de son élection ("je tends la main à tous"), y compris dans sa propres majorité, il ne peut plus compter que sur quelques colistiers et de rares solitaires en mal de repères. Et, curieusement, cette incapacité du maire à prendre de la stature, se retrouve chez Briois, dont la promotion à l'intérieur du FN, ne lui a pas permis de combler les lacunes: mauvais orateur et polémiqueur, peu de culture, incapable de se dégager de ses notes, méconnaissance des dossiers (notamment financiers)...Cette double incapacité fait que l'on a assisté hier au degré zéro de la politique. Il est étonnant que personne n'ait conseillé au maire (il est vrai que son coach, désespéré, a fini par abandonner la partie) de prendre du recul face aux escarmouches du leader de l'opposition: ne surtout pas lui répondre du tac au tac éviterait de se placer au même niveau intellectuel... Quelle médiocrité des uns et des autres!

- la création du nouveau groupe politique interne, initiée par G. Bouquillon, et présidé par Madame Daussin, est une première, probablement, dans le paysage politique français: 2 groupes politiques dans une majorité municipale! Sous couvert de servir de contre-pouvoir au pouvoir, le positionnement est clair: préparer l'élection municipale de 2014, sous la houlette du minuscule parti politique que représente le MRC. Rassembler ceux qui sont contre le Maire et contre le FN...Voie étroite, parce que resteront toujours, dans les esprits, les relations pour le moins ambiguës entre G. Bouquillon et le FN. Il est vrai que le premier adjoint semble vouloir s'effacer...néanmoins il est, manifestement, à la manoeuvre. Troisième point faible de la démarche: la crédibilité de celle qui est supposée devenir tête de liste (la conseillère générale, Sabine Van Heghe). Je ne critique pas le fait qu'elle soit parachutée, car je vois pas qui, aujourd'hui, à Hénin, pourrait jouer un rôle de rassembleur et de leader intellectuellement crédible...

- le soutien sans faille du maire envers son DGS pose question. Monsieur Thibault a été mis en cause, ces derniers jours, dans la presse et ici-même, pour de nombreux dossiers. Cela rejaillit sur le maire lui-même et il faudra bien qu'il prenne des décisions avant d'être, lui-même, directement mis en cause. Cette affaire de clôture du stade Birembaut, par exemple, pourrait coûter cher à l'un et à l'autre. Comment justifier que les soi-disant travaux, payés, après que P.Thibault ait certifié que l'entreprise avait exécuté les travaux, n'ont pas été entrepris? P. Wallart aurait-il eu la berlue? le concierge radote-t-il? ceux qui, comme moi, n'ont pas vu de clôture se demandent ce que le maire veut prouver lundi, en invitant le FN au stade. On espère qu'il n'y a pas de "magouille" en préparation... 

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