Dans une actualité aoûtienne au ralenti, nos politiques s'en sont donnés à coeur joie pour se faire entendre, à défaut d'être écoutés et crédibles.
Cela a commencé à Chartres (parquet), par cette soi-disant affaire de 3 condamnés non emprisonnés pour manque de place dans la prison de Dreux. Un commissaire de police ayant révélé "l'affaire", la droite est tombée à bras raccourcis sur la ministre de la justice, Christiane Taubira, pour cause de laxisme dans sa politique pénale. Qui n'a entendu Ciotti, Estrosi, Hortefeux s'égosiller sur le sujet, devait être sur une île déserte sans ordinateur, TV ou autre smartphone... Leur démagogie a été partagée par Manuel Valls qui s'est "étonné" et a soutenu le commissaire par qui le scandale est arrivé. Que cherche Valls pour ainsi briser la solidarité gouvernementale ? Poser la question, c'est y répondre ! On n'est pas le seul homme politique du gouvernement à être distingué par les Français, sans devoir succomber à quelques exercices de démagogie, dûssent-ils mordre les copains. Notez que le président des députés socialistes, Bruno Le Roux, y est allé également de sa "surprise", mais pour des raisons différentes : il espérait probablement y gagner un peu de cette notoriété qui lui fait défaut. A comparer avec la réaction de C. Taubira qui a attendu 3 jours pour répondre, le temps de s'informer et de nous apprendre que c'est une décision datant de 2009 de la ministre de la Justice de l'époque, Rachida Dati, en personne, qui avait donné comme instruction aux Parquets d'envisager des reports d'emprisonnement pour les condamnés à moins de 2 ans de détention (1 an pour les récidivistes), quand il y avait trop de monde dans les prisons de leur ressort. On rappellera que ces dernières enferment 13 000 condamnés de plus qu'elles ne peuvent contenir. De la faute de qui cette surpopulation ? Bien sûr, de la volonté de Sarkozy de damner le pion au FN sur le plan de la sécurité, en adoptant un arsenal de lois répressives (on se souvient de ses peines-plancher), sans mettre en oeuvre les moyens nécessaires... Bref, tel est pris qui croyait prendre.
Et, en retour, C. Taubira ("si ce n'est elle, c'est donc sa soeur ou son frère") a dégainé, en mettant en avant un dossier explosif (dont la presse s'était vaguement fait l'écho, début juillet) : le ministre de la justice de 2004, Dominique Perben, avait pris un décret, alors qu'il aurait fallu une loi, pour modifier le code pénal : il s'agissait d'ajouter certaines décisions (notamment celles émanant du ministère public et des services d'applications des peines) à celles permettant l'interruption de la prescription des peines. Ce n'était donc pas le fond de la règlementation qui était visé, mais bien la forme : seul le Parlement est constitutionnellement compétent pour modifier le code. C'est en mars 2012 que l'erreur a été réparée, en catimini. Conséquence : tous ceux qui ont été incarcérés avant mars 2012, alors que la prescription n'avait pas été légalement interrompue, n'auraient pas dû se retrouver en prison. Emprisonnés illégalement, ils doivent sortir de prison immédiatement s'ils le sont encore. Comme ceux qui sont déjà sortis et, également, ceux qui ont été condamnés à des peines pécuniaires (ces 2 derniers cas ne sont pas évoqués actuellement et pourtant ils doivent être très nombreux), ils auront droit à la réparation des différents préjudices matériels et moraux qu'ils ont subis du fait de cette erreur administrative et judiciaire. Merci Monsieur Perben pour les millions que cela coûtera au budget... Envisage-t-on la mise en cause de la responsabilité de l'ex-ministre ? Pas de problème pour la responsabilité civile, on a 30 ans pour réclamer.
Quelle pantalonnade ! Cette "réponse de la bergère au berger" arrive bien à propos et heureusement que "le ridicule ne tue point" car les 2 Niçois (Ciotti et Estrosi), le raciste Hortefeux et ceux qui jouent contre leur camp (Valls et Le Roux) n'ont pas à préparer leurs funérailles qui n'auraient, sans doute, pas manqué d'être très discrètes...
Sans méchanceté, on pourrait faire remarquer aux uns que ce n'est pas en allumant des pétards mouillés que l'on résout ses problèmes internes : dissension dans son parti, faillite de ce dernier, mises en cause diverses du chef... Quant aux autres, ce n'est pas en faisant bande à part que l'on évitera un éventuel naufrage collectif...
La récréation est terminée, passons aux choses sérieuses... En parlant, d'ailleurs, de choses pas sérieuses, le FN en profite pour rappeler qu'il souhaite créer 40 000 places supplémentaires dans les prisons, soit 3 fois plus que les besoins recensés ! Sans commentaires...
on ne pourra que remercier la droite et la gauche d'avoir laisser prospérer la peste dans nos contrés...l'existence de ce fond de commerce étant la conséquence de l'inertie des principaux parti traitant les problèmes en fonction d’impératif d'élections et non de résolutions des problèmes proprement dit...
RépondreSupprimerJoli titre !
RépondreSupprimervoila ce qui pourrai nous arriver en France...a force de stigmatiser a tout va...
RépondreSupprimerl'exemple d'une candidate aux législatives en Australie...
cliquez sur le lien du journal Le Monde.
http://sydney.blog.lemonde.fr/2013/08/09/la-sarah-palin-australienne-fait-de-lislam-un-pays/
Merci. Cela méritait un post et je l'ai publié.
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