mercredi 30 septembre 2015

Réunion des Signataires de l'appel aux femmes et aux hommes de bonne volonté - Pour une large liste d'union à gauche dès le 1er tour


Rencontre des signataires pour prendre acte de la situation, échanger ensemble et décider d'une stratégie.
Appel aux citoyens, militants, élus… qui souhaitent avoir une alternative de gauche à Le Pen / Bertrand au soir du 1er tour des régionales

De nombreux citoyens, militants, dans les partis politiques mais surtout en dehors des partis, ne veulent pas se retrouver avec un duel Le Pen/Bertrand pour la prochaine élection régionale, et refusent les divisions actuelles des partis de gauche et écologistes au 1er tour qui mènent tout droit à l’échec.

La réaction à cette situation de blocage ne viendra sans doute pas des partis et des listes, mais elle peut venir des citoyens.

Deux réunions importantes ont eu lieu la semaine dernière à Lille et à Amiens et ont réuni à chaque fois une centaine de personnes en un temps record (2 jours à Amiens). Il s’agissait de militants politiques de tous les horizons de la gauche, d’une part, mais aussi et surtout de militants hors-parti et de citoyens engagés et concernés qui sont résolus à ne pas laisser la région aux mains du FN de Marine Le Pen ou de la droite dure de Xavier Bertrand.

Si des groupes de citoyens s’expriment et s’organisent dans toutes les villes, nous pouvons faire entendre une autre voie (voix…), c’est ce que nous vous proposons

Nous vous proposons de nous réunir lundi prochain 5 octobre, 19h30, au café de la Paix, 16 place Carnot (face l’église du centre-ville), à Hénin-Beaumont.

L'appel aux femmes et aux hommes de bonne volonté, lancé en juin dernier, et l’appel pour un  Front populaire régional, lancé à Amiens ce jeudi 24 septembre  peuvent servir de base à cette mobilisation.

Les 100 personnes réunies à Lille et les 100 réunies à Amiens ont également adopté, les premiers une adresse aux têtes de liste de gauche, les seconds une résolution qui propose une méthode pour que les forces de gauche se parlent et s’unissent en région, tout en traitant les questions (nationales) qui aujourd’hui les divisent.

Les initiatives se regroupent actuellement sur le site

Venez !  Et faites venir un ami, un voisin, un collègue, celles et ceux qui refusent  le fatalisme ambiant, bien au-delà des partis et qui sont prêts à se mobiliser pour une alternative à Le Pen/Bertrand au soir du 1er tour. 

Conseil municipal d'Hénin-Beaumont (29/9/2015) Le conseil de la honte ! (1)

Assister à une séance du conseil municipal d'Hénin-Beaumont devrait être un must pour tous ceux qui veulent être vaccinés à jamais contre le Front national. Peut-être l'Education nationale devrait-elle programmer une "sortie" en conseil municipal d'Hénin dans le cadre des cours d'éducation civique afin qu'il ne vienne jamais à l'idée de nos jeunes de voter un jour FN. Je vais vous raconter, non le détail de ce conseil, mais l'ambiance incroyable qui a prévalu.
Un conseil municipal fixé à 16h paraît toujours suspect. Aucune explication n'a été fournie. On me dit que l'ordre du jour était fourni (c'est vrai que la séance a duré 4h15), mais rien n'empêchait de prévoir 2 conseils municipaux... Une salle pleine (plus de 150 personnes), à 95% composée d'adhérents ou de sympathisants FN. J'étais assis au milieu de personnes dont tout indiquait qu'ils étaient venus pour glorifier leurs élus majoritaires et fustiger l'opposition. 
S. Briois demande que l'on se cantonne au sujet des délibérations et que le public reste silencieux... Vœu pieux ou plutôt, comme on le verra, de la poudre aux yeux. L'adjoint Szczurek commença à lire une motion de soutien au maire attaqué, durant l'été, par le conseiller municipal d'opposition, S. Filipovitch qui l'a fait passer pour "un pédophile et un prostitué" (termes inventés) parce que posant en bikini (dans une piscine) au milieu d'enfants également en maillot. Le conseil municipal condamna ces "propos abjects". Le ton était donné. A chaque fois que le conseiller incriminé prit la parole, les élus FN se levaient pour sortir ou discuter entre eux, l'exemple était donné par le maire lui-même qui tenait des mini-conférences avec d'autres élus... Et dire que Briois avait réclamé que l'ordre républicain soit respecté ! Ambiance indescriptible... A noter qu'à plusieurs reprises, B. Bilde demanda à l'opposition de respecter la démocratie, en ne l'interrompant pas. Il monopolisa souvent la parole, sans même la demander au maire, attaquant ses adversaires sur leur vie privée. Ses interventions, tolérés par Briois, sortaient du cadre des délibérations. Insupportable tant par son attitude physique (il se déplaçait de l'un à l'autre pendant la séance) que par son outrance verbale, le directeur de campagne de MLP est véritablement le maire bis... 
Marine Tondelier (EELV) demanda bien pourquoi ses questions écrites n'avaient pas été reprises : la mauvaise foi de Bilde éclata quand il dit qu'il ne les avaient pas reçues (mais il se "vendit" aussitôt après) et le maire "démocrate" coupa le micro à la conseillère écologiste. Ce qu'il fit, à plusieurs reprises, avec d'autres conseillers d'opposition, puis se ravisa au bout d'une heure. Interrompant les élus adverses, se moquant d'eux, il bredouilla à plusieurs reprises rendant ses propos inintelligibles. 
Quant au public, il applaudit une vingtaine de fois (ce qui est strictement interdit), insultant les élus d'opposition assis devant eux et leur tournant le dos (c'était une première, d'ailleurs : l'opposition tournant le dos au public, bizarre, non ?). J'ai repris quelques invectives émanant du public, dans le verbatim ci-dessous. 
En fin de séance, une motion présentée par la majorité demanda à ce qu'aucun migrant ne soit accueilli à HB. L'hystérie et le racisme du FN s'exprima alors au grand jour, et les gens dans la salle manifestèrent bruyamment quand David Noël, Marine Tondelier ou Stéphane Filipovitch tentèrent de faire entendre la voix de la raison (24 000 migrants en 2 ans, soit une seule personne pour une ville comme HB) : rien n'y fit, on était en plein dans un "meeting FN" (M. Tondelier dixit) avec ses vociférations, ses huées et ses applaudissements... "La motion de la honte", dixit David Noël (PC).
Comme on parlait des mal-logés français (par rapport à l'accueil des migrants), M. Tondelier s'interrogea pour savoir pourquoi "un conseiller régional présent" (collaborateur qui plus est, sur place, du député européen Briois) bénéficiait d'un logement social (loyer ajusté a ses revenus, précisa l'adjointe, confirmant donc la réalité de cet avantage alors qu'un mal logé restait probablement en attente d'un autre toit), le maire fit mine de ne pas comprendre, puisque ni Sulzer et ni Bilde n'était logé dans un habitat social. On apprit que l'adjoint visé avait démissionné en catimini, il y a quelque temps, de sa fonction de conseiller régional... Ben oui, la transparence, on ne connait pas au FN ! Le favoritisme, on en profite quand on a le pouvoir... Tous pourris, disent-ils !

A suivre

Conseil municipal d'Hénin-Beaumont (29/9/2015) Le conseil de la honte ! (2)

J'ai tenté de saisir au vol les propos des uns et des autres et vous comprendrez comment j'ai pu sortir abasourdi d'une telle soirée. 
- Briois commença très fort dans son français approximatif (rappelez-vous qu'il est député européen et ex-secrétaire général du parti !) : "délibération non envoyée avec l'envoi"... Hum ! Bien envoyé, n'est-ce pas ?
- Une autre du même : "foutre un coup de poing à une grand-mère, vous irez en prison, mais si vous volez un vélo, vous serez relâché" ! La classe, non ?
- Encore une : "On laisse venir les Roms et puis les gens du voyage... Tonnerre d'applaudissements, Briois jubile... à tel point qu'il réitère, en fin de réunion : " Nous pouvons mettre les gens du voyage et les Roms près de chez vous (M. Tondelier). Obsessionnellement, il continue dans la foulée : "Nous en avons ras le bol des gens du voyage et des Roms !". La foule est en liesse...
- Une avant-dernière du maire frontiste, s'adressant à Marine Tondelier : "On vous enverra un carrosse, 3 sonneurs et 3 huissiers pour vous amener à la prochaine commission". MT : "à quelle date est-elle fixée ?". Le maire, en plein délire : " 15/1/2016 18h58". L'humour est une chose bien mal partagée, n'est-ce pas ?
- Toujours aussi respectueusement, s'adressant à E. Binaisse (maire précédent) qui avait demandé la parole : "Votre nom, c'est quoi déjà ?". 
- une série Bilde : M. Binaisse  a prévenu le personnel que le FN arriverait avec des chars Panzers... 
- du même : "UNSA, FO et CGT ont salué le travail fait par la municipalité et l'évolution favorable des conditions de travail... C'est vrai tout ça ? Compliments confirmés par le maire " Les gens sont heureux de travailler avec nous !" D'ailleurs, ajoute-t-il : "Personne ne s'est encore suicidé !" Perfidement, M. Tondelier : c'est ça votre objectif ?".
- Toujours Bilde : "M. Binaisse se torchait avec les tribunes de l'opposition (FN). Élégant, non ?
- Et encore Bilde : s'adressant aux élus de l'opposition, en parlant de Binaisse : "débarrassez-vous de votre président de groupe qui est un véritable boulet pour vous !" Je vous jure que c'est véridique...
- Bilde à M. Tondelier : "accueillez les migrants chez vous !" Le public est hystérique...
- Un de mes voisins à l'adresse de S. Filipovitch qui habitait Courrières : "Ici, on n'écoute pas les étrangers"...
- Brice, adjoint et récent ex-conseiller régional, s'adressant à E. Binaisse : "J'ai rencontré des gens qui ne connaissaient pas le nom de l'ancien maire". Réponse de l'ancien maire : "C'est la marmite qui reproche au chaudron d'avoir le cul noir". J'appelais cela une binaissade, du temps où E. Binaisse nous gratifiait de petites phrases que souvent personne ne comprenait...
- S. Filipovitch en a pris plein la figure :
+Briois s'est adressé 2 fois à lui en l'appelant "Monsieur Courrières" (l'élu interpellé a demandé ce qu'il en était de Sulzer, domicilié à Neuilly)
+Bilde l'a traité de "squatteur" et de "menteur". Briois a interdit à Filipovitch de répondre...
+Le public a scandé "démission, démission" sans que le maire ne réagisse...

La honte, je vous disais...

mardi 29 septembre 2015

Hier à l'ONU

J'ai écouté le discours de François Hollande, prononcé hier soir à la tribune de l'ONU, après que Poutine et Obama se soient exprimés. Dans l'ensemble, il a été clair, allant à l'essentiel. Du bon Hollande à déguster avec appétit, d'autant plus qu'il est intervenu à une heure (19h45) où beaucoup de Français sont entre la poire et le... fromage.
La première partie de l'allocution portait sur la future COP21 et il a rappelé que si la moitié seulement des états (dont les plus gros pollueurs, la Chine et les USA) avaient rendu "leur copie" pour présenter les mesures qu'ils entendaient mettre en oeuvre pour limiter le réchauffement climatique à 2° avant la fin du siècle, cette moitié correspondait à 90% des émissions mondiales de gaz à effet de serre... Il a ajouté qu'il manquait encore beaucoup de promesses de contribution au Fonds Vert, dont les 100 milliards annuels devraient aider les pays pauvres et ceux en émergence à se développer "proprement". Enfin, il a annoncé qu'un suivi, tous les cinq ans, permettraient d'évaluer l'avancement des mesures qui seront prises à Paris, à la fin de l'année. Dommage que cette partie de l'intervention du président ait été "zappée" par les médias, ce matin...
Par contre, on a beaucoup commenté la seconde partie sur la Syrie. Alors que Poutine souhaite une grande coalition pour lutter contre Daesh, Assad compris, Obama est prêt à s'unir à l'Iran et l'Irak pour bâtir cette coalition et, comme la France, ne veut pas qu'un tyran y soit associé. Hollande a confirmé que notre pays poursuivrait ses frappes contre l'Etat islamique, en appui à celles menées par la coalition (dont nous faisons partie). Cela, pour bien marquer la détermination de la France, comme on l'a vue au Mali, de lutter contre les djihadistes. On a bien compris que Poutine essaye de se refaire une virginité, après l'annexion de la Crimée et sa tentative (à peine voilée) de s'approprier une partie de l'Ukraine, sous le regard apeuré de ses voisins, ex-pays communistes, aujourd'hui libérés... Se montrer comme le leader militaire d'une force luttant contre les islamistes apparaît bien joué de sa part. Sauf que donner son aval à Assad qui a massacré 250 000 de ses concitoyens (rappelons-nous l'utilisation des gaz chimiques...) ne plait pas à une partie des Syriens (c'est une explication de l'émigration massive, l'autre étant les exactions de l'EI), ni à l'opinion publique occidentale (à part le FN et quelques affidés, en France). N'oublions pas non plus dans ce subtil (?) jeu que l'Arabie Saoudite et d'autres pays sunnites ne sont pas très "chauds" pour aller se battre pour la famille alouite (branche du chiisme) au pouvoir en Syrie, avec des chiites (l'Iran, le Hezbollah...) contre des sunnites, même s'il s'agit de djihadistes (je n'apprécie pas du tout Zemmour, mais la définition suivante résume, avec exagération, la situation : "l'Arabie saoudite, ce sont des djihadistes qui ont réussi..."). 
Obama fait un effort vers l'Iran, méritoire si l'on considère que l'accord nucléaire conclu avec les Perses, n'est pas encore officialisé... Quant à la France, je suis satisfait que Hollande confirme sa position de fermeté contre Assad, mais en laissant une porte ouverte, ce qui n'est pas assez signalé dans les commentaires de ces dernières heures, à une solution politique avec une partie de l'opposition syrienne. Entre l'hypocrisie russe et la fermeté française, je pense que cette dernière position, mettant sur le même plan Assad et l'EI, a le mérite de la clarté, tout en ne reculant sur rien. Obama devrait s'y rallier... 
Il est vrai qu'une solution militaire ne peut s'envisager que parallèlement à une solution politique... même si les "méchants" sont les sanguinaires président syrien et les djihadistes de Daech que l'on a envie d'éradiquer le plus rapidement possible !

lundi 28 septembre 2015

Complexe...

François est un artisan qui habite le Pas-de-Calais (pas l'ex-Bassin Minier). Comme vous le comprendrez en lisant le dialogue ci-dessous, c'était un homme de gauche (l'est-il encore ?), séduit, au fil de différentes conversations, par le MRC, Alain Soral, des sites d'extrême-droite... L'entretien suivant eut lieu ce dernier week-end. 

- François : je ne me sens pas bien, je ne dors plus depuis 3 jours...
- AA : que se passe-t-il ?
- F : avec tout ce qui se passe, je ne sais plus que penser : les migrants, la Syrie, le chômage... J'ai toujours mes valeurs : solidarité, dignité, respect des droits de l'homme... Mais c'est vrai que je suis nationaliste... Je n'y comprends plus rien !
- A : attends, c'est un peu normal. Tout est tellement complexe. Qui peut avoir une réponse toute faite ? Moi aussi, mes certitudes sont ébranlées. Je constate avec plaisir que tu as tes valeurs chevillées au corps et là est l'essentiel !
- F : hier soir, j'ai vu à la télé Jacques Attali qui a déclaré que l'évolution de l'Europe, c'est que nous soyons tous métissés à la fin du siècle et c'est un bien pour nous...
A : nous sommes aujourd'hui déjà métissés et l'homme, quoiqu'on en dise, a fait des progrès et cela va continuer. Et si tu as peur de l'Islam, sache que, dans quelques dizaines d'années, une grande partie des Musulmans se seront éloignés de leur religion, comme les Catholiques l'ont fait depuis un siècle. Pour moi, cela participe du progrès.
F : quand je lis Alain Soral, c'est l'américano-sionisme qui nous dirige. Je me demande quand même si...
- A : je t'ai déjà dit de ne pas lire cet antisémite anti-américain. C'est un un complotiste qui pour arriver à ses fins, ment ou interprète des faits pour les faire rentrer dans son obsession...
- F : mais enfin, cela fait peur ! Il vient d'annoncer que 4000 djihadistes s'étaient infiltrés parmi les Syriens aux porte de l'Europe !
- A : jeudi sur mon blog, j'ai cité un article du Canard Enchaîné qui dénonce cette info qui fait le tour des sites internet anti-musulmans, en rappelant que "cette info vient en fait de "Valeurs actuelles", qui s'appuie sur un article d'un... tabloïd britannique, qui l'a lui-même trouvé dans l'interview d'un porte-parole de l'EI au site "BuzzFeed" en janvier ! Les journalistes qui ont recueilli les propos du "porte-parole de l'EI" estiment ces chiffres "très exagérés", mais plus personne ne le dit." Méfie-toi aussi de Valeurs Actuelles, journal d'extrême-droite.
- F : ma femme n'est pas contente parce qu'elle dit que je deviens anti-migrants alors qu'elle m'avait toujours connu avec mon esprit de solidarité. Je sais bien que j'ai tort de penser parfois que nous sommes envahis...
- A : tu te réfères trop à des sites complotistes, antisémites, racistes au lieu d'écouter ta femme...
- F : mais je suis nationaliste et je ne vois pas comment on pourrait rester entre Français... Lis "Fdesouche"...
- A : je connais ce torchon qui veut préserver la pureté de la France. Cela ne te fais pas penser aux théories aryennes ?
- F : si, bien sûr, mais notre culture est bien judéo-chrétienne ?
- A : c'est ce que l'on nous fait croire, mais tu sais bien que l'on nous a imposé une religion (catholique, pas chrétienne, et certainement pas juive) pendant des siècles...
- F : c'est vrai, mais enfin la France, c'est la fille d'Athènes et de Rome...
- A : oui, mais pas du Vatican...
- F : oui, c'est bien compliqué tout cela...
- A : c'est, en effet, complexe, raison de plus de ne pas croire tous ceux qui essayent d'ébranler tes valeurs qui, sois-en sûr, sont universelles. Tu écoutes ton cœur et surtout pas ceux qui tentent d'instiller de la haine en toi. Ecoute ton épouse, elle me semble de bon conseil...
- F : je sais, elle a tellement peur que je me mette à voter FN, avec toutes les infos que je lui rapporte...
- A : attention de ne pas perdre ton âme, tes valeurs et ta femme !
- F : merci, je vais réfléchir à tout cela... 

dimanche 27 septembre 2015

Carnets du dimanche




Sur les traces d'Éric Zemmour qui avait déjà provoqué en 2008 une polémique en utilisant le mot "race", Nadine Morano a mis mal à l'aise Laurent Ruquier quand elle a parlé de "race blanche" pour définir la population française, sur le plateau de "On n'est pas couché" samedi 26 septembre.
Citant le général de Gaulle comme naguère le polémiste et ancien chroniqueur de l'émission, l'eurodéputée LR a affirmé ne pas comprendre l'embarras que cette expression suscite ."C'est un mot qui est dans le dictionnaire, je ne vois pas en quoi il est choquant..." a-t-elle répondu à Yann Moix qui lui conseillait de ne plus jamais employer le mot race car "c'est indécent".
Or comme l'a remarqué le journaliste David Perrotin sur Twitter, si le mot "race" figure évidemment dans le dictionnaire, le Larousse met en garde ses lecteurs. Le Huffington Post 27/9
AA : elle a ajouté : "Nous sommes un pays Judéo-chrétiens de race blanche (...) et je n'ai pas envie que la France devienne musulmane, car dans ce cas, ce ne serait plus la France..." Vous comprenez pourquoi Bedos a été relaxé pour avoir dit que c’était une « conasse » ?


Alors qu’elle avait dans un premier temps démenti préparer un changement de notation, la ministre de l’Education nationale s’est ravisée et a présenté ce matin son nouveau projet.
La note n’a donc pas disparu mais la notation sur 20 sera bientôt du passé. Elle sera prochainement remplacée par la notation sur 1, qui présente le triple avantage de donner moins de travail aux professeurs, de lutter contre l’échec scolaire des élèves et de tranquilliser les parents. La ministre entend ainsi « faire disparaître l’angoisse de la note », trop souvent « synonyme de conflit, d’échec ou de découragement » en adjoignant à cette nouvelle notation la suppression du 0. « Le zéro, par son caractère intrinsèquement ségrégationniste, contribue à désolidariser l’apprenant de son groupe classe référent, au risque de le persuader de son infériorité intellectuelle symbolique et codifiée qu’aucune remédiation pensée de manière spiralaire et curriculaire à l’aide d’un outil scripteur ne permettra de résorber, confortant l’élève dans l’idée que l’école serait génératrice d’un jargon inaccessible au profane hors de son milieu constituant. »a sobrement expliqué la ministre, tout en assurant ne pas vouloir céder au « pédagogisme ». Le Gorafi 24/9
AA : C'est vrai que cela va mieux en l'expliquant...

Qu’emporte-t-on avec soi lorsqu’on doit quitter son pays dans l’urgence ? Un téléphone, quelques papiers, et des petits riens, vestiges de la vie d’avant. Les bagages transportés par les réfugiés en disent long sur leur odyssée.
Un sac à dos sombre, efflanqué, dépasse du dessus d’une armoire en fer-blanc. Juste à côté, une sacoche de sport bariolée conserve, elle, ses formes carrées. Comme si elle ne s’était pas résolue à s’aplatir après avoir parcouru, chargée à bloc, les 4 500 kilomètres qui séparent Damas de Paris. Rami, lui, Syrien de 19 ans, n’a pu poser de bagage à côté de ceux de ses voisins de chambre. Dans l’île de loisirs de Cergy-Pontoise, où 98 réfugiés transportés en bus depuis Munich s’acclimatent doucement à la France, il énumère ses souvenirs perdus en posant sur le rebord de sa fenêtre ses baskets juste lavées. Quelque part entre la Turquie et la Grèce, la mer a avalé son baluchon, lui laissant par miracle la vie sauve. « Je n’avais que quelques vêtements de rechange, une brosse à dents. Ce n’était rien, mais c’étaient tous mes souvenirs de Damas. Un tee-shirt et un parfum offerts par ma mère la veille du départ… » Le Monde.fr 25/9
AA : Même pas un petit mot de « bienvenue » du maire de Béziers !

Les luttes claniques n'en finissent pas dans la saga Le Pen. D'abord exclu de son parti, Jean-Marie Le Pen est maintenant interdit au mariage de Florian Philippot.
Après plusieurs années de bonheur, le vice-président du FN et son compagnon ont déclaré vouloir se marier mi-2016. Depuis, JM Le Pen, qui a bien besoin d'occupations en ce moment, attend son carton d'invitation pour souhaiter ses vœux aux jeunes tourtereaux. Aujourd'hui Plorian Philippot annonce par twitter qu'il ne veut pas le voir. Extrêmement déçu, Le Pen commente cette décision :
"C'est extrêmement dommage que ces batailles politiques débordent tant sur la vie privée. Ça aurait été la première fois que j'assiste à ce type de soi-disant mariage, j'étais vraiment curieux de découvrir comment ces gens font ces choses. J'avais déjà préparé mon Kodak. Je souhaite néanmoins toutes mes félicitations aux deux amoureux, et bon courage à celui qui doit se placer devant, sans doute Florian, c'est pour ça qu'il est nerveux". Nord Presse (Belgique) 27/9
AA : Un psy de renom estime que la haine de Le Pen pour Philippot est le résultat d'un "dépit amoureux" ! Un amour refoulé, en somme...



samedi 26 septembre 2015

Arabie Saoudite : jusqu'où irons-nous ?

J'avais pensé, de prime abord, faire un peu d'humour, du style "l'argent n'a pas d'odeur" ou "le danger des religions". Mais devant l'horreur de ce qui 'est passé et se passe encore, j'ai retranscrit quelques commentaires (extraits) de lecteurs du Monde...

Pathologies de nos « amis » saoudiens
LE MONDE | 25.09.2015 Editorial


Une fois de plus, le hadj, le grand pèlerinage des musulmans à La Mecque, premier lieu saint de l’islam, a été endeuillé. Jeudi 24 septembre, c’est une bousculade gigantesque en un endroit où près de deux millions de personnes étaient réunies, en rangs serrés, qui a provoqué le drame : au moins 717 morts et 863 blessés. Au moment où Riyad s’apprête à mettre à mort un jeune opposant politique, Ali Al-Nimr, cette double actualité pointe toutes les contradictions d’un des grands alliés des Occidentaux, et particulièrement de la France, dans le monde arabe – le royaume d’Arabie saoudite.

Gardien des lieux saints de l’islam, La Mecque et Médine, le pays accueille chaque année des millions de musulmans venus de tous les continents. Le hadj est un moment de pureté, une rencontre aux sources de la troisième religion révélée, instant de joie simple et collective. Facilités de transport aidant, les fidèles sont de plus en plus nombreux à faire le pèlerinage : derrière les communautés évangéliques chrétiennes, l’islam est la religion qui progresse le plus dans le monde.
Las, à occurrences répétées, le hadj est le théâtre de drames dus aux failles de l’organisation. Le 11 septembre, c’est une grue s’effondrant sur la grande mosquée de La Mecque qui tue plus de cent personnes et en blesse des dizaines d’autres. Ce jeudi 24, dans la vallée de Mina, où se déroule le rituel de la lapidation de Satan, la bousculade se produit quand des centaines de milliers de fidèles rencontrent une marée humaine allant en sens inverse. Cet accident terrible vient s’ajouter à une longue liste de tragédies du même genre dont la fréquence paraît s’accélérer ces dernières années.
Or, c’est au nom de son titre de gardienne des lieux saints de l’islam – et de son aptitude à être l’hôte du hadj – que la monarchie saoudienne pratique, impose à ses ressortissants et exporte une des versions les plus régressives de l’islam sunnite – la branche majoritaire du troisième grand monothéisme. On connaît la violence barbare de ce wahhabisme, par ailleurs matrice idéologique du djihadisme qui gangrène et ensanglante une partie du monde : tortures, flagellations, amputations des membres et exécutions publiques par décapitation et crucifixion.
Arguant de sa mission religieuse, le régime écrase la moindre velléité de liberté religieuse. Il étouffe toute dissidence politique. Il anéantit toute esquisse de critique de ce wahhabisme/salafisme qui défigure l’islam. Il opprime la minorité chiite de l’est du pays, la région pétrolière – où, il est vrai, l’Iran révolutionnaire chiite ne manque pas, de temps à autre, d’attiser la subversion au pied des derricks.
Parent d’une des figures de la contestation chiite, le jeune Ali Al-Nimr s’est fait prendre dans une manifestation quand il avait 17 ans, en 2012. Il vient d’être condamné pour possession d’une mitrailleuse, attaque des forces de sécurité et vol à main armée. L’appel ayant été rejeté en septembre, il doit être incessamment décapité ou crucifié (certaines versions disent : décapité puis crucifié jusqu’à putréfaction du corps) sur la voie publique.
A Genève, cette même semaine, le royaume – investisseur accueilli à bras ouverts à Londres, Paris, New York et ailleurs – vient de prendre la présidence d’une commission du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Quand les mots n’ont plus aucun sens, on ajoute encore un peu à la barbarie.

Commentaires lecteurs du Monde

Maralpine 25/09/2015 - 20h46
L'article oublie de dire que c'est le régime qui oppresse le plus les femmes au monde à égalité avec l'EI.
Jef 974 25/09/2015 - 20h25
Bravo Le Monde d'avoir eu, pour une fois, le courage de cet éditorial. Mais, journal de référence nonobstant, vous manquez encore d'un peu de témérité. Comme de reconnaître que la différence est ténue, au mieux, entre le wahabisme et l'idéologie de Daech. Comme d'appeler à interdire le wahabisme en France. Comme de rappeler que si l'Arabie Saoudite peut recevoir des millions de pèlerins, elle est incapable d'accueillir des réfugiés de guerre.
Mohamed BEN CHAABANE 25/09/2015 - 17h07
IL est grand temps que la révolution arabe à l'instar du modèle tunisien arrive dans les pays du golfe car elle prouve jusqu'à présent que l'islam malékite sunnite modéré peut cohabiter avec une démocratie qui respecte les minorités et le statut d'émancipation de la femme. Certes l'Islam n'a pas de clergé mais l'AS, lieu de naissance et de pèlerinage de cette religion,en se modernisant peut éviter ce spectacle honteux qu'il donne au monde par son "mode de production esclavagiste" scandaleux
ajuga 25/09/2015 - 18h16
Modèle tunisien, là où un homo vient de prendre un an de tôle ? Bon, ok, c'est moins grave qu'être décapité. Mais quand même...






vendredi 25 septembre 2015

La lente agonie de Canal plus


Depuis la prise en main par Vincent Bolloré, Canal plus s'enfonce lentement tous les jours : coup de balai dans les instances dirigeantes de la chaîne, passage de l'émission à succès "Les Guignols" en crypté, baisse catastrophique des audiences... Le dérapage de Maïta Beraben dans le Grand Journal (voir ci-dessous) est une nouvelle illustration du tourbillon qui emporte la chaîne. Bolloré est un ami de Nicolas Sarkozy et certains voient dans la suppression "en clair" des Guignols une façon de faire place nette pour l'ancien président, en vue des élections présidentielles de 2017. Coïncidence ? Probablement pas, tant l'émission satirique n'a jamais épargné Sarko. Mais de là à couler la chaîne... 
J'ai toujours apprécié le talent d'animatrice de Maïta Beraben, mais la lepénisation de ses propos fait froid dans le dos. Quant à Eric Dupond-Moretti, l'avocat le plus médiatique de France (j'avais pu apprécier ses immenses qualités quand il me défendit dans un procès en diffamation que m'avait intenté Jacques Mellick, il y a une quinzaine d'années), je suis étonné qu'il n'ait pas réagi aux dérapages de la journaliste...


Le Monde 25 septembre

Le Front national est « le premier parti de France », a affirmé l’animatrice du Grand journal, Maïtena Beraben, jeudi 24 septembre sur Canal+. « Les Français se reconnaissent dans le discours de vérité » tenu par le parti, a-t-elle ajouté, alors qu’elle interrogeait l’avocat Eric Dupond-Moretti sur le thème du « politiquement correct ».

Dans une série très rapide de questions, passant de l’immigration aux libertés publiques en France, Mme Biraben a par trois fois repris ainsi à son compte, sans mesure, des affirmations contestables du Front national.
Depuis les élections municipales et les européennes de 2014, Marine Le Pen répète que son parti a pris le flambeau du Parti communiste d’après-guerre : il serait « le premier parti de France », celui qui rassemble le plus de voix et d’élus, malgré sa mise à l’écart par les partis dominants. Cependant, le FN compte encore trois fois moins d’adhérents que le PS et l’UMP (51 000 adhérents à jour de leur cotisation revendiqués contre 131 000 et 179 000). Aux dernières départementales, en mars, il a bien obtenu le plus grand nombre de voix aux deux tours. Mais en nombre d’élus, il arrive à peine huitième (62 élus). Tous échelons électifs confondus, le FN arrive enfin au septième rang des partis français (1624 élus).
« Vous savez que les propos de la vérité sont souvent tenus et incarnés par le Front national aujourd’hui, rarement par le Parti socialiste, très rarement par les partis classiques. C’est quelque chose qui vous pose problème ou que vous entendez et qu’à la fin des fins vous comprenez ? », interrogeait la présentatrice du Grand journal, dont les audiences sont aujourd’hui « catastrophiques », reconnaît la chaîne. L’avocat répond que le FN est « une petite entreprise qui marche bien. » Interruption de Mme Biraben :
– C’est le premier parti de France.
« Oui mais... C’est terrifiant », reprend l’avocat, qui dit ne pas « se reconnaître dans ces gens-là » (Jean-Marie et Marine Le Pen), qui n’ont pas « ces fondamentaux » qui font « la nation ».
Réponse de l’animatrice : « Mais pourtant les Français se reconnaissent dans ce discours de vérité qui est tenu par le Front national ». Cet argument de « vérité » est également un élément de discours mis en avant par le FN. Maïtena Biraben n’a pas précisé de quelles vérités elle estimait que le FN se faisait l’écho.

jeudi 24 septembre 2015

Lu dans le Canard d'hier


- Le porc salue
Ça s'appelle le "Pig Gate", c'est très olé, olé, et l'Angleterre ne parle plus que de ça. Dans une biographie non autorisée, une ex-journaliste du "Daily Mail" et une ex-huile du Parti conservateur, lord Ashcroft, révèlent quelques frasques de l'actuel Premier ministre britannique, David Cameron. Il aurait ainsi, lors d'une soirée étudiante très arrosée à Oxford, glissé sa zigounette dans la bouche d'un cochon mort. Une photo immortaliserait cet inoubliable instant.
On ne sait pas ce ce qu'il en est, mais, ce qui est sûr, c'est que le bouquin est pour Cameron un vrai tour de cochon.
AA : non, ce n'est, en aucune façon, de l'humour anglais... On aimerait, par ailleurs, savoir ce qu'en pense la First Lady. Shocked ? Imaginez la prochaine rencontre entre Elizabeth et David...

- Réfugiés : le FN en pleine intox.
La crise des réfugiés ? C'est pain bénit pour le FN ! Marine Le Pen et ses lieutenants ont flairé la bonne affaire. En avant toute ! L'essentiel n'est pas de cerner la vérité -quelle importance ?-, mais de frapper les esprits, rappelle "Libération" (16/9), qui s'est attelé au détricotage des affirmations du FN.
L'Etat islamique (EI) a-t-il profité de l'arrivée de des réfugiés pour faire entrer "4 000 djihadistes" ?
L'info vient en fait de "Valeurs actuelles", qui s'appuie sur un article d'un... tabloïd britannique, qui l'a lui-même trouvé dans l'interview d'un porte-parole de l'EI au site "BuzzFeed" en janvier ! Les journalistes qui ont recueilli les propos du "porte-parole de l'EI" estiment ces chiffres "très exagérés", mais plus personne ne le dit.
L'ONU et la Commission européenne organisent-elles la "submersion migratoire de l'Europe" ? Cette intéressante théorie est battue en brèche par le fait que ni la Commission ni l'ONU n'ont la moindre compétence en matière d'admission au séjour... Et l'Etat, qui débloque en urgence 77 300 dans le parc de logements sociaux, alors que plus de 1,5 million de foyers français attendent leur tour sagement ? Aïe, il s'agit de logements situés dans des zones de faible demande !
En quoi l'attribution de logements au fin fonds du Limousin léserait-elle des familles dont la demande concerne majoritairement l’Île-de-France ?
Aucune importance : l'essentiel, c'est que ça fasse du bruit.
AA : vous savez-vous comment arrêter ce "bruit" ?

- Autopromotion
Christian Estrosi, maire de Nice et tête de liste de la droite en Provence-Alpes-Côte d'Azur, ne cesse de le répéter devant ses colistiers : "Sur le terrain, le PS a disparu. Qui se bat contre le Front national ? Le bouclier anti-FN, c'est moi".
Lui dont la modestie est la qualité majeure a eu l'idée de faire réaliser pour sa campagne une affiche avec ce slogan barrant sa photo : "Le meilleur, c'est moi". Ses amis des "Rep" sont parvenus à l'en dissuader. 
Le talent n'est jamais reconnu à sa juste valeur.
AA : le "motodidacte" (rappelons qu' Estrosi fut un un champion de moto) est un incompris. Pétarades et sorties "à fond la caisse" pourraient ne pas trouver grâce auprès de ses électeurs...

mercredi 23 septembre 2015

J'ai signé cet appel en juin dernier et l'urgence s'impose...


Devant le risque que l'irréparable se produise, un appel citoyen a été lancé, en juin dernier, aux têtes de listes de gauche afin qu'ils s'unissent. Aucune réponse et, pire encore, des listes séparées vont être présentées.  L'idée est donc de lancer un nouvel et dernier appel. "En cas d’échec, et si aucune perspective sérieuse ne se fait jour d’ici au 30 septembre, le Collectif citoyen prendra ses responsabilités en déposant ses propres listes."
Vous pouvez aussi faire pression, en signant cet appel sur :
http://appelauxfemmesetauxhommesdebonnevolonte.fr/lettre-ouverte-aux-tetes-de-listes-de-gauche/

Lettre ouverte aux têtes de listes de gauche


ELECTIONS REGIONALES DES 6 ET 13 DÉCEMBRE 2015 GRANDE RÉGION NORD-PAS-DE-CALAIS/PICARDIE
COMMUNIQUÉ DE « L’APPEL AUX FEMMES ET AUX HOMMES DE BONNE VOLONTÉ »
Mardi 22 septembre 2015
En juin dernier, face à la possibilité déjà évidente de voir Marine Le Pen emporter les élections régionales, nous avions pris l’initiative de lancer un appel aux femmes et aux hommes de bonne volonté afin que les citoyens de la nouvelle Région et, surtout, les responsables des partis politiques de gauche se parlent, se rapprochent et acceptent de travailler sur un projet de liste de large rassemblement dès le 1er tour.
Notre initiative, malgré le soutien de plus de 400 signataires, n’a pas eu d’écho auprès des têtes de liste.
Nous sommes désormais à six semaines de la date limite pour le dépôt des listes et à 80 jours du 1er tour. Les craintes que nous exprimions se confirment de jour en jour. Le Front National est donné vainqueur par les enquêtes d’opinion, la participation électorale ne semble pas devoir être importante, la droite unie plafonne. Surtout, la gauche dont nous pointions le risque mortel d’être désunie manifeste jour après jour une remarquable capacité à faire campagne dans son propre camp, listes contre listes, leaders contre leaders, intérêts partisans et personnels contre intérêts partisans et personnels.
Tout se passe comme si l’élection qui vient était une élection comme une autre justifiant que l’on agisse comme à l’habitude. Pourtant ce qui est en train de se jouer, jour après jour, et alors que Marine Le Pen n’a presque pas encore débuté sa campagne électorale, est très clairement un moment historique pour notre Région et pour la France.
Pour la 1ère fois dans l’histoire de notre République, un parti d’extrême droite dirigé par sa cheffe nationale -par ailleurs candidate déclarée à l’élection présidentielle- est sur le point d’accéder par les urnes à la Présidence d’une Région de 6 millions d’habitants située au cœur de l’Europe.
En arrivant en tête d’une éventuelle triangulaire le 13 décembre avec un score de 34%, Marine Le Pen et ses listes obtiendront la majorité absolue des sièges au Parlement régional et pourront mettre en œuvre sans aucune difficulté un programme dont on sait déjà ce qu’il sera.
A ce jour, aucun sondage n’a placé Marine Le Pen en dessous de 34% !
Nous considérons, en tant que citoyens engagés dans la vie de la Cité :
  • qu’il est de notre responsabilité d’alerter l’ensemble des citoyens de la Région sur les conséquences de cette élection, tant sur l’image et donc l’attractivité de la Région que sur les orientations de politiques publiques qui seront rapidement prises ;
  • qu’il est de notre devoir civique de redire aux dirigeants des formations politiques de gauche que l’attitude qui consiste à faire comme si le FN n’était pas aux portes du pouvoir régional et à se soucier d’abord d’arriver devant les autres listes de gauche au 1er tour est une faute qui pourrait être funeste. En agissant de la sorte, en montrant un visage de désunion, en se perdant dans les jeux politiciens, ils doivent avoir conscience, et l’assumer publiquement, de prendre la responsabilité d’un choc historique.
Notre appel aujourd’hui est un appel solennel aux têtes de listes de partis de gauche. Nous sommes sûrs qu’il correspond aux attentes de très nombreux habitants de notre Région.
Il est impérieux que les dirigeants des listes de gauche actuellement engagées dans la campagne s’inscrivent dans une dynamique collective en lien avec la société civile, proposent un programme commun pour notre Région et s’entendent sur les formes effectivement démocratiques de l’exercice des responsabilités régionales.
Nous sommes convaincus, pour mobiliser les abstentionnistes, fédérer les électeurs progressistes et constituer une alternative crédible au Front National, que les partis politiques de gauche ont le devoir de faire liste d’union, en dépassant leurs désaccords.
C’est en s’unissant pour défendre un programme ambitieux de développement régional soucieux de justice sociale, d’attractivité territoriale et d’attention aux enjeux écologiques qu’il pourront recréer la confiance et l’intérêt chez les électeurs indispensables à la victoire.
Il faut vraiment qu’ils se parlent, s’écoutent, se respectent au nom de l’intérêt supérieur de notre Région et ses habitants.
Le temps est désormais compté.
Nous leur demandons instamment d’accepter de se réunir sans préalable et rapidement sous l’égide des rédacteurs de cet Appel afin de travailler rapidement et efficacement dans le sens de cette large union.
En cas d’échec, et si aucune perspective sérieuse ne se fait jour d’ici au 30 septembre, le Collectif citoyen prendra ses responsabilités en déposant ses propres listes.
En cas de succès de cette démarche, le Collectif se posera en garant de l’accord signé et de son application tout au long du prochain mandat régional.
Dans tous les cas, cette démarche dépasse largement l’enjeu de cette élection et s’inscrit dans la durée pour engager une transformation profonde des pratiques politiques et remettre en synergie les citoyens, la société civile et les organisations politiques.
Pour l’Appel Citoyen
Pierre Mathiot
Sylvain Petit
Alain Thirel