Mes chers enfants,
Je vous ai écrit hier pour vous expliquer pourquoi je pensais que la menace Le Pen était jugulée pour ces prochaines années. Mais s'il n'y a pas d’aggiornamento de la classe politique avant 2022, le national-populisme pourrait finir par l'emporter.
Dans notre région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, la droite l'a emporté, parce que la liste de gauche majoritaire s'est retirée pour empêcher le FN de gagner au second tour. Décision courageuse, tout comme le fut la déclaration du quotidien régional La Voix du Nord, seul parmi ses confrères en France à se situer contre le FN. Ces deux exemples prouvent que l'on peut prendre des positions conformes à ses valeurs. Confirmation de ce que je vous disais hier sur la crédibilité des élus FN, les positions exprimées lundi en commission permanente au Conseil régional : refus d'une subvention au Nouvel an berbère de Beauvais pourtant soutenu par l'élue frontiste locale, sous prétexte d'une "manifestation communautariste": ou encore l'abstention sur une subvention pour ce festival consacré à l'amour et dont une manifestation, interdite au moins de 16 ans, proposait la lecture de textes osés d'Aragon et Apollinaire (qu'une élue FN s'empressa de lire dans l'assemblée...).
A Hénin-Beaumont, on mesure ce que pourrait être la France dirigée par le FN. Certes, le FN flatte les habitants en mettant l'accent sur les fêtes et manifestations traditionnelles. Aucun projet n'a été mis en oeuvre depuis 2 ans, probablement encore par carence intellectuelle.
Par contre, la liberté d'expression est bafouée continuellement :
- les associations sont visées (écartées, privées de subvention...) quand elles ne vont pas dans le "bon sens"...
- la presse locale est vilipendée, interdite de réunions publiques et d'informations; les journalistes injuriés...
- le maire utilise le magazine municipal, payé par les contribuables, pour mener sa propagande municipale (notamment en éreintant La Voix du Nord et l'opposition municipale);
- le syndicat CGT qui avait dénoncé l'installation de caméras de vidéo-protection dans la mairie, alors que le Préfet n'avait pas donné son autorisation et que d'autres instances n'avaient pas été consultées comme l'exige la loi, est attaqué en la personne de son secrétaire général. La CGT, donc, voit des membres de son bureau démissionner par chantage à la promotion. Des agents cégétistes sont traités d'"alcooliques" et de "fainéants" (il est vrai que cette insulte a été retirée d'Internet, mais il reste des captures d'écrans)... La page Facebook du maire et un journal soi-disant "satirique" sur le même support, regorgent de propos injurieux et racistes...
- l'opposition municipale est insultée, privée de parole, ridiculisée, niée quand elle veut intervenir en conseil municipal...
Voilà ce qu'est devenue cette ville, près de 2 ans après l'arrivée du FN !
La population commence à comprendre, mais faute d'opposition crédible, un travail de fond n'est pas effectué. Quand on pense que le maire n'a pas suspendu une adjointe accusée (par le président du conseil départemental 62) de fraude au RSA et que les Héninois n'ont pas été informés de cette double infamie, on mesure les déficiences de l'opposition politique, laminée lors des dernières élections...
Ces exemples (Conseil régional et Hénin) prouvent que le FN est néfaste et dangereux pour la France, mais tant qu'un travail complet de renouvellement politique n'est pas entrepris, la menace d'extrême-droite, même si elle est reportée, n'en reste pas moins préoccupante. Comme sur le plan national, c'est maintenant qu'il faut préparer l'avenir...
Je vous embrasse, mes chers enfants.
Votre père.
Certains, se disant républicains, ne parlent jamais de ces dérives . Que font t-ils, quattendent t-ils? D'autres collaborent honteusement avec l'extrême droite, ces anciens "républicains" se roulent dans la fange et lèchent briois comme de petits animaux. Que c'est triste.
RépondreSupprimerVous avez raison, il faut une autre gauche et vite!
Je ne pense pas que la réponse puisse venir des partis politiques pour combattre le FN. Surtout à Hénin,1er exemple : d'anciens adjoints se disant républicains qui acceptent de collaborer. Certains sont même devenus des adeptes assidus, 2ième exemple : une opposition complétement muette, mais est-ce de sa faute ? On ne les entends pas mis à part sur les réseaux sociaux... Ils restent sourds aux problèmes relatés par la VDN et la CGT. En somme, seuls des citoyens responsables et en phase avec la réalité pourront tenter de s'opposer au FN sur Hénin. Mais il faut agir vite. Car dans 4 ans que va t-il se passer ?
SupprimerRD et compagnie, ceux qui veulent vendre leurs ballons... BEURK!
SupprimerVoilà ce qu'est devenu la ville depuis deux ans super pourvu que cela dure , vive les prochaines municipales mon bulletin FN est déjà prêt lol
RépondreSupprimerMais non, mais non... Personne n'est irrécupérable ! Même 12h42...
SupprimerProbablement un Gus qui a eu quelque chose au détriment d un autre... C est ça Hénin
SupprimerVoilà ce qu'est devenu la ville depuis deux ans , l'horreur et le néant, pourvu que cela cesse , vive les prochaines municipales mon bulletin anti- FN est déjà prêt ( mais le fn sera peut être viré avant...).Relol
SupprimerDébarrassée du socialisme de pacotille. Il était temps.
SupprimerBientôt débarrassée du néofascisme immonde. Très bientôt, deux ans c'est trop!
SupprimerMoi je signe pour quoi soi débarrassé des 2. J'ai bien écrit des 2.
SupprimerL'autorité ferait mieux de sanctionner des agents qui harcèlent leurs collègues et de compter combien de plaintes ont été déposées au Commissariat.
RépondreSupprimerLe pouvoir rend aveugle et la non nomination d'un Agent peut être contestée auprès des instances,mais comme disait Dutronc je retourne ma veste toujours du bon coté.
SUITE:- Je l'ai tellement retournée,qu'elle craque de tous côtés!
SupprimerVatican : «on peut parler d'invasion arabe» en Europe, selon le Pape.
RépondreSupprimerLa messe est dite.
Encore une manip du FN (19h11). Voici ce qu'a dit le Pape : «On peut parler aujourd'hui d'invasion arabe. C’est un fait social », a expliqué le pape François, évoquant l'immigration en Europe lors d'un entretien avec des catholiques de gauche français rapporté ce mercredi par l'hebdomadaire La Vie.
SupprimerMais, remarque-t-il aussitôt positivement, «combien d'invasions l'Europe a connu ! Et elle a toujours su se dépassehr elle-même, aller de l'avant pour se trouver ensuite comme agrandie par l'échange entre les cultures».
C'est-à-dire exactement le contraire de ce que veut nous faire avaler 19h11 en tronquant la citation !
19H11? Malade de son racisme, le racisme est une maladie mentale.
SupprimerLe fn ment, le fn ment et salit tout lâchement.
Manifestement la manipulation ne vient pas "des beufs de darcy " dixit briois
SupprimerProbablement d un cadre du nid de guêpes
Au sujet de la déclaration du pape François :
SupprimerLa France doit devenir un Etat plus laïc", a estimé de façon surprenante le pape François, dans un entretien avec des catholiques de gauche français, rapporté mercredi par l'hebdomadaire La Vie.
"Votre laïcité est incomplète. La France doit devenir un pays plus laïc", car sa laïcité "résulte parfois trop de la philosophie des Lumières, pour laquelle les religions étaient une sous-culture. Et la France n'a pas encore réussi à dépasser cet héritage", a jugé Jorge Bergoglio.
Le souverain pontife a reçu mardi pendant une heure et demie une délégation des Poissons roses, mouvement politique d'inspiration chrétienne affilié au Parti socialiste (PS). L'entretien a été rapporté dans l'hebdomadaire La Vie par le directeur de la rédaction, Jean-Pierre Denis.
Le concept de laïcité introduit dans la démocratie française est "sain", a insisté le pape, car, "de nos jours, un Etat se doit d'être laïc". Mais "une laïcité saine comprend une ouverture à toutes les formes de transcendance, selon les différentes traditions religieuses et philosophiques. La recherche de la transcendance n'est pas seulement un fait, mais un droit".
Le pape a dénoncé le "poison" des idéologies. "On a le droit d'être de gauche ou de droite. Mais l'idéologie, elle, ôte la liberté".
- "Vocation d'universalité" -
Il a aussi exprimé son inquiétude pour l'Europe qui "s'affaiblit et risque de devenir un lieu vide (...) en oubliant son histoire".
"Le seul continent qui puisse apporter une certaine unité au monde, c'est l'Europe. La Chine a peut-être une culture plus ancienne, plus profonde, mais l'Europe seule a une vocation d'universalité et de service", a-t-il estimé.
Evoquant l'immigration, François estime qu'"on peut parler aujourd'hui d'invasion arabe", mais, remarque-t-il aussitôt positivement, "combien d'invasions l'Europe a connues! Et elle a toujours su se dépasser elle-même, aller de l'avant pour se trouver ensuite comme agrandie par l'échange entre les cultures".
François, dont le voyage en France annoncé dès l'an dernier n'a pas encore été programmé, avoue mal connaître la réalité française: "Je suis allé seulement trois fois en France (...) Je ne connais donc pas votre pays. Je dirais qu'il exerce une certain séduction. (...) En tous les cas, la France a une très forte vocation humaniste."
"Ma spiritualité est française. Mon sang est piémontais, c'est peut-être la raison d'un certain voisinage" dit-il en citant le jésuite français Michel de Certeau (1925-1986) comme "le plus grand théologien pour aujourd'hui".
Le pontife a rendu hommage à la Française Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), qu'il a rencontrée deux fois: "Une femme intelligente. Elle pressent que l'argent doit être au service de l'humanité et non l'inverse."
Trente-deux personnalités catholiques de gauche, dont Philippe de Roux, fondateur des Poissons roses, étaient présentes à cet entretien.
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Certes Alain 21h13, mais reconnaissons que le pape n'a pas été adroit. Le mot "invasion" est quelque peu discutable.
SupprimerLa réalité est là !
SupprimerJ'ai juste mis le titre du parisien, pour info, reprenant les propos du Pape, et le trollolo socialo s'en donne à cœur-joie. Heureusement que nous ne sommes plus en 40, il m'aurait envoyé direct à la Kommandantur le 22:21-22:34. Le démocrate auto proclamé !
SupprimerIl n'y a aucune invasion, sinon dans les délires racistes des fachos et ce mot est en effet très mal choisi!
SupprimerIl ne faut pas seulement lire les titres,20H14, titres qui ne sont justement pas les propos du pape qui dit tout le contraire! Le trollolo facho ne sait lire que les gros caractères et se nourrit de sensationnel, de rumeur, de slogan. Le facho veut faire oublier les racines honteuses de son parti d'extrême droite, quand celui ci soutenait la déportation de millions de personnes, participait aux rafles et collaborait activement avec les nazis (aujourd'hui il accuse et veut pourchasser les réfugiés et migrants!) . Le facho, sans vergogne, ose en appeller à Jean Moulin, Blum ou Jaurès ¨que ses ancêtres racistes, pétainistes, violents, réactionnaires ont pourchassés ou exécutés. Le facho est LA HONTE. Alors, trollolo facho de 20H14, oui, TAIS TOI!
SupprimerLe fn, partout une calamité!
RépondreSupprimer"Béziers : Robert Ménard attaqué sur sa gestion
Écrit par Annie Menras jeudi 18 février 2016
Lors du débat d'orientation budgétaire de la Ville, peu de chiffres, aucune vision ni analyse prospective. Les sévères analyses de l'opposition.
Mardi 16 février, il ne fut pas question des dérapages et autres provocations dont Robert Ménard est friand mais de sa gestion. L'obligatoire débat d'orientation budgétaire a donné à l'opposition de droite comme de gauche l'occasion d'analyser plus longuement que d'habitude la conduite des affaires de la ville.
La première adjointe Annie Schmitt s'était contentée d'une présentation sommaire, quand dans d'autres collectivités, c'est le maire ou le président qui s'y colle. Comme ailleurs, la dotation globale de fonctionnement est en baisse. Un manque de 1,8 million d'euros, soit entre 2014 et 2017 six millions d'euros en moins pour la Ville. Baisse compensée jusqu'à 60%, a indiqué l'élue par d'autres dotations et grâce à l'augmentation de la population. « Cela permettra aux recettes de ne pas trop baisser », avait-elle conclu en se satisfaisant du fait que « les charges de personnel auront le taux d'évolution le plus faible depuis vingt ans ». Un record qui fera plaisir à ceux qui cherchent un emploi. Pour 2016 l'augmentation des impôts devrait être de 1%.
« Le refus de la transparence »
Dès sa prise de parole Aimé Couquet (PCF) notait « un déficit d'appréhension de la gestion municipale ». Il regrettait un rapport sur les comptes 2015 « très succinct » et posait six questions très précises auxquelles il n'obtiendra quasiment aucune réponse du maire. Y compris quand l'élu communiste lui suggérait de « présenter le budget 2016 de la commune en intégrant les sommes que l’État lui doit ». Une manière de « mener la bataille politique pour répondre pleinement aux besoins de nos populations, en particulier des plus fragiles et de créer de véritables emplois ».
Pascal Resplandy (LR) n'était pas plus complaisant. « Absence de données chiffrées, refus de la transparence, reprise des projets de vos prédécesseurs... ». « Entre la halte pour les pèlerins de Saint-Jacques et l'éclairage du Pont vieux, on risque de se retrouver au Moyen-Age », ironisait-il en comparant le débat d'orientation budgétaire de Béziers à celui d'un « gros village ».
Jean-Michel Du Plaa (PS) parlait d'« indications fragmentaires » et conseillait au maire de faire comme ses collègues un « plan pluriannuel ». Enfin Brice Blazy, qui aurait aimé comme Aimé Couquet qu'il n'y ait pas d'augmentation d'impôt, s'interrogeait sur les projets prioritaires pour 2016 « parmi lesquels il ne trouvait ni le volet sécuritaire, ni la voirie ».
Bref ce débat qu'impose la loi fut bouclé en une demi-heure, Robert Ménard ayant à l'évidence pris le parti de ne répondre ni aux interrogations, ni aux critiques de son opposition de gauche comme de droite, unanime à critiquer une gestion « sans vision ».
Un mot sur le magazine municipal .la personne colportant celui ci distribue également les propectus commerciaux .J'en déduis donc qu'il s'agit d'une personne rémunérée .Or ,pour environ 15 000 logements , il me semble que l'on y consacre environ 150 Heures .Soit presque un mois de travail , soit un cout de environ 2000 EUROS . j'ai déjà eu l'occasion de distribuer des propectus pour dépanner une personne soufrante . Quant à la dépense nécessaire pour ce mensuel ( réalisation , impression et distribution ) , je l'estimerai à 3000 euros mensuels .Ce n'est que mon avis .
RépondreSupprimerJe n'aime pas particulièrement ce philosophe polémiste et volontiers partial, mais ce qu'il dit ici est intéressant :
RépondreSupprimerMichel Onfray : « L'islam est devenu la religion de conversion d'une jeunesse désemparée »
Propos recueillis par Virginie Larousse et Henri de Monvallier(*) - publié le 25/02/2016
l'auteur du Traité d'athéologie se livre à une critique radicale et peu nuancée de l'islam, ainsi qu'à un violent réquisitoire contre un Occident qu'il juge décadent. Rencontre avec un philosophe du tragique.
Vous avez déjà abordé la question de l'islam dans votre Traité d'athéologie (2005). Votre perception a-t-elle évolué depuis ?
Les dix dernières années ont montré que le christianisme relevait la tête, et ce en regard du retour du religieux amorcé après la chute du mur de Berlin, le tout augmenté après que d'aucuns aient vu que l'islam était un monothéisme qui avait le vent en poupe. Les combats menés par certains chrétiens contre le mariage homosexuel ou contre un art contemporain à la subversion subventionnée par l'État ont donné une visibilité médiatique à ce catholicisme français. Cette mobilisation ne semble pas avoir généré pour autant un surcroît de vocations à la prêtrise, ni même une augmentation de la fréquentation des églises. Mais on sait désormais que le Dieu chrétien n'est pas mort. Le judaïsme en France doit faire face à un antisémitisme venu des banlieues, générant des attentats ouvertement antisémites. Les alyas - émigration vers Israël - ont augmenté considérablement : + 63 % en 2013... L'islam est la religion qui fait le plus parler d'elle. Si le christianisme avait vocation universelle et s'en est donné les moyens au Moyen Âge, il n'a plus les moyens de sa vocation. Il est donc devenu pacifiste et tolérant. Le judaïsme n'a jamais été prosélyte : il n'a donc jamais causé un seul problème en France. L'islam est resté la religion de nombreux croyants par habitude culturelle, mais il est aussi devenu la religion de conversion d'une jeunesse désemparée par la brutalité du libéralisme. Paumés en marge de la République, ils ont opté pour un islam guerrier qui reprend la litanie contre les croisés et donne corps, hélas, au désir de George W. Bush de monter deux civilisations l'une contre l'autre. Elles existent, ce sont deux civilisations séparées, mais elles étaient dans des relations relativement pacifiées. Elles ne le sont plus. Le Traité d'athéologie, qui invitait à une vie sans Dieu, reste d'une cruelle actualité.
Tout en expliquant qu'il existe une ambivalence des textes sacrés musulmans, avec d'un côté, un islam de paix, et de l'autre, un islam violent, vous mettez beaucoup plus l'accent sur cette dernière dimension. C'est comme si on décrivait le judaïsme en surévaluant le Livre de Josué, ou le christianisme avec l'Inquisition. N'aurions-nous pas intérêt à rechercher l'apaisement ?
Il y aurait de la mauvaise foi à dire qu'il n'y a que des sourates violentes, même si elles sont majoritaires ; il y aurait également de la mauvaise foi à dire qu'il n'y a que des sourates pacifiques, même si elles sont minoritaires. Plume à la main, j'ai lu le Coran et je constate qu'il y a les deux possibilités avec leurs sourates adéquates. Pour le reste, comparaison n'est pas raison, mais on sait qu'il y a dans le Pentateuque des textes justifiant les massacres : les Cananéens, les ancêtres des Palestiniens, dans le Deutéronome (7, 1-26), ou invitant à la guerre dans le Nouveau Testament, chez Paul, pour qui « tout pouvoir vient de Dieu » et qui, ainsi, justifie dans l'Épître aux Romains qu'un prince, s'il est chrétien, puisse agir contre les principes du Christ... L'histoire témoigne : Inquisition, croisades, ethnocides indiens, etc. Mon ouvrage dit qu'il faut construire sur le peu de sourates pacifistes tout en sachant que les autres existent aussi...
Suite de l'interview de Michel Onfray
RépondreSupprimerComment se fait-il que certains individus, majoritaires, prélèvent de quoi fabriquer un islam pacifique alors que d'autres, minoritaires mais plus visibles, isolent de quoi fabriquer un islam guerrier ?
La réponse à votre question suppose le passage par le politique ou la politique : tant que l'islam est une affaire entre soi et soi, il n'y a aucun problème. Il est alors une spiritualité, une éthique de vie, une sagesse existentielle qui invite à manger ceci ou pas, à boire ceci ou non, à prier, à faire le ramadan, à pratiquer l'aumône, etc. Quand il sort de l'intime pour devenir politique, il est invitation à ce que l'autre vive comme le musulman vit : il veut que l'autre mange comme lui, boive la même chose que lui, fasse le ramadan comme lui et le lui fait savoir de façon violente. Pour ma part, je n'ai jamais rien eu contre les religions tant qu'elles sont des affaires de croyance personnelle. Ce que j'ai combattu, c'est leur dimension politique qui suppose qu'elles imposent leur doctrine par la contrainte. Le libertaire que je suis fait de la religion une option personnelle avec choix individuel et non une aventure collective avec une obligation politique. Par ailleurs, je ne crois pas que ceux qui se réclament du Coran pour tuer l'aient lu, pensé et médité. Ils ont moins cru un texte, qui n'a jamais ce pouvoir seul, qu'un homme, réel ou derrière un écran, qui leur a dit comment il fallait comprendre ce texte. La lecture du Coran ne rend pas violent, mais souscrire à ceux qui prélèvent les seules invitations à la violence dans ce texte peut le rendre.
Vous avez intitulé votre livre Penser l'islam, car vous considérez qu'on ne le pense pas assez, bien qu'il existe des réformateurs de l'islam, tel Mohammed Arkoun. Quelle position est la vôtre si ce n'est pas celle du spécialiste ?
Chacun a le droit de penser l'islam sans croire que ceux qui ont déjà pensé le sujet l'ont pensé comme il fallait le penser et l'ont épuisé une bonne fois pour toute ! La lecture d'un penseur ne saurait dire définitivement ce qu'il faut penser d'une chose. La pluralité des lectures est le signe que nous vivons en démocratie ! Le spécialiste peut parler, mais il n'est pas sans affect ou sans subjectivité, le philosophe le peut aussi, le croyant également, le musulman tout autant que le non-musulman, l'athée, l'arabisant et le diplomate, mais aussi celui qui ne lit pas l'arabe ou n'a jamais travaillé dans une chancellerie. Je ne vois pas pourquoi l'islam serait un sujet que le citoyen que je suis n'aurait pas le droit d'aborder en philosophe, avec ses lectures, sa subjectivité, ses connaissances et, aussi, ses affects et sa subjectivité, comme un universitaire qui est lui aussi soumis aux mêmes biais. La démocratie n'interdit à personne de s'exprimer sur quelque sujet que ce soit. On appelle ça la liberté d'opinion et la liberté d'expression.
Suite Vous écrivez que « l'islam, qui ne cache pas sa nature belliqueuse et conquérante, mérite une autre politique internationale que celle du canon ». Que préconisez-vous ?
RépondreSupprimerCe serait long à expliquer. En deux mots : François Mitterrand a choisi pour la France de mettre ses pas dans ceux de George Bush, qui a déclaré la guerre à l'Irak sous prétexte que ce pays disposait d'armes de destruction massive et qu'il avait le projet de s'en servir contre l'Occident. En fait, ce discours cachait le vieil impérialisme américain qui ne perd pas de vue les sous-sols, le pétrole et la géologie, et les sols, la stratégie, les lieux dans lesquels des bases militaires et commerciales sont possibles pour sa politique de gendarme du monde. Depuis cette date, 1991, la France souscrit à l'idéologie des Bush : une croisade de l'Occident, l'axe du bien, contre l'islam, axe du mal. D'où les bombardements qui se proposaient de lutter contre un terrorisme qui n'existait pas alors et qui a été créé par ces mêmes frappes. Irak, Afghanistan, Libye, Mali, Syrie, tous ces pays à population musulmane ont été ravagés : le nombre de victimes innocentes s'élève à quatre millions. Quatre millions ! Jamais une seule photo de ces corps déchiquetés : juste l'image en noir et blanc d'une cible entre des cadres qui bougent à l'écran et se trouve pulvérisée après immobilisation desdits cadres. Je préconise en préalable que nous cessions cette politique belliqueuse qui nous vaut désormais la guerre sur notre sol. Puis que suive une conférence internationale pour la paix (dont une autre France, celle des Lumières, pourrait prendre l'initiative...), laquelle envisagerait la faisabilité d'un pareil projet avec les pays qui sont alliés de l'État islamique et avec lesquels on ne fait pas la fine bouche quand il s'agit de faire des affaires : Qatar, Émirats, Arabie saoudite, Turquie. L'État islamique fournit des combattants français qui habitent dans les banlieues françaises : bombarder là-bas ne fait qu'activer les cellules dormantes ici. Cette guerre ne sera jamais gagnée par des porte-avions et des rafales. Jamais.
Vous défendez l'idée que sur le plan international, la France devrait se limiter à une stricte neutralité, dès lors que ses intérêts directs ne sont pas menacés. Faut-il se résoudre à laisser la barbarie s'installer hors de nos frontières ?
Le droit d'ingérence est le joli concept qui sert de cache-sexe à l'impérialisme : au droit de mettre son nez dans les affaires des autres. Si vraiment ce sont les droits de l'homme qui nous motivent, pourquoi n'intervenons-nous pas en Corée du Nord ? En Chine ? À Cuba ? En Azerbaïdjan ? Et dans tant d'autres endroits où les droits de l'homme sont bafoués. La guerre juste, c'est toujours juste la guerre... Avons-nous les moyens financiers de faire des guerres quand on prétend qu'il n'y a plus d'argent pour l'école ou la Sécurité sociale, pour le salaire des pauvres et les retraites des vieux ? Sur quoi nous reposons-nous pour faire la loi ici, ailleurs, mais pas dans tel endroit ? Nous avons des indignations sélectives, indexées sur la politique américaine. Faire la guerre pour empêcher la guerre est le plus beau sophisme que je connaisse ! Le désir de paix n'est pas là, l'envie de guerre, si : que le politicien y voie un intérêt pour sa réélection est une chose, que la population fasse les frais de ce délire guerrier en est une autre. Je suis sidéré par le retour de Déroulède*. Dans un siècle, les présidents poseront des gerbes pour regretter cette guerre à laquelle il aurait fallu préféré la paix. Des millions de morts plus tard, comme toujours. Je ne serai ni l'homme ni le philosophe de la guerre.
Vous dites qu'il faut aider à faire émerger un islam républicain. Faut-il revoir certains aspects de la loi de 1905 ?
Il faut en effet en finir avec une loi qui a 110 ans et qui répondait à une configuration socio-politique particulière : la mainmise absolue de l'Église catholique sur tous les secteurs de la société, l'école et l'hôpital, les moeurs et la culture, l'idéologie et la spiritualité, alors qu'il n'existait quasiment pas de musulman dans l'Hexagone. Interdire la subvention des cultes par l'État, c'est l'autoriser par d'autres États qui n'ont pas forcément les valeurs de la France. Le respect du principe a conduit à l'état dans lequel nous nous trouvons. Une intelligence juridique aurait accompagné les changements dans la société sans que nous soyons aujourd'hui placés devant de plus terribles choix. Des militaires pour protéger églises, mosquées et synagogues : voilà ce qu'a coûté le respect du principe...
Comment s'articule la critique radicale d'une religion et le respect pour ceux qui la pratiquent de façon modérée ?
Souvent, la simple critique passe pour une insulte, ce qui devient problématique. Dire même ce qui se trouve dans le Coran à quelqu'un qui ne l'a pas lu et prétend que vous inventez est devenu monnaie courante. Quand on ne peut plus dire de l'islam qu'il est intolérant sans risquer un égorgement pour preuve, justement, qu'il n'est pas intolérant, la lecture critique est devenue interdite. C'était le bon temps celui où Voltaire pouvait exister. Voltaire est mort, décapité, enterré, pulvérisé façon puzzle...
Comment voyez-vous l'évolution de l'islam dans les années à venir ?
Partis comme nous le sommes et avec les choix faits par François Hollande ? Mal, très mal...