dimanche 30 juin 2013

Hommage à Pierre Dac (2)


Suite de http://alpernalain.blogspot.fr/2013/06/hommage-pierre-dac-1.


- Il vaut mieux qu'il pleuve un jour comme aujourd'hui, plutôt qu'un jour où il fait beau.
- Je me suis souvent demandé et me le demande souvent encore, ce qui peut bien différencier une mauvaise bronchite d'une bonne.
- Il faut qu'une porte soit ouverte... ou d'une autre couleur.
- Il n'y a rien de plus difficile à consoler qu'un paysage désolé.
- Quand à la Saint-Médard, il tombe de la pluie, de la neige, de la grêle, des hallebardes et de la suie, on est tranquille pour 40 jours plus tard, parce que, à part tout ça, qu'est-ce que vous voulez qu'il tombe ? Oui, je sais, mais enfin c'est plutôt rare...
- Mes parents, malgré le bruit de la rue, s'entendaient bien.
- J'ai lu l'Odyssée.
     - Vous l'avez lue dans le texte ?
     - Non, dans le train !
     - Ca va plus vite.
     - Oui, d'autant que c'était un rapide. Evidemment quelques passages m'ont échappé : les passages à niveau.
- Il me semble vous avoir vu quelque part...
     - C'est possible. J'y vais souvent.
- Les bons crus font les bonnes cuites.
- Donner avec ostentation, ça n'est pas très joli. Mais ne rien donner avec discrétion, ça ne vaut guère mieux. Poil aux yeux.
- Si tous ceux qui croient avoir raison n'avaient pas tort, la vérité ne serait pas loin.
- Le carré est un triangle qui a réussi, ou une circonférence qui a mal tourné.
- C'est en voulant connaître toujours davantage qu'on se rend compte qu'on ne sait pas grand-chose.

L'Os à Moëlle était célèbre pour ses petites annonces parfaitement loufoques. Florilège :

- On demande Monsieur ne sachant pas lire et possédant belle écriture pour travaux copie documents secrets. S'adresser 2ème bureau.
- Porte ayant du jeu cherche partenaire.
- Occasion : porte-monnaie étanche pour argent liquide.
- Idiot cherche village.
- Canadien de passage à Paris céderait bon prix chaude canadienne taille 44. Yeux marron clair.
- Concierge demande loge au 7ème étage pour descendre le courrier au lieu de le monter.
- Avare désirant connaître sensations neuves échangerait promesses généreuses contre remerciements anticipés.
- Complètement fauché, accepterait place homme de paille.
- A vendre panoplie de nudiste. 10 sous.
- Céderait bombe à retardement. Très, très urgent.
- Musulman cherche roue voilée pour le vélo de sa femme.
- Cherche concierge. S'adresser à la Grande Loge.

samedi 29 juin 2013

Râleries


J'accumule, donc je me lâche tous azimuts !


- Tout ce cinéma autour du Tour de France alors que l'on sait bien que pour gagner cette épreuve, ou tout au moins jouer les premiers rôles, il faut être "chargé" ! Et cela fait des années que cela dûre...Vous ne croyez tout de même pas que Anquetil, Merckx ou Hinault n'étaient pas dopés... J'ai perdu tout plaisir à suivre le Tour et ce ne sont pas les révélations concernant Jalabert qui me feront changer d'avis !


- J'avais rendez-vous, ce vendredi matin, à 8H15 chez un médecin, qui est arrivé à son cabinet à 8H45, sans s'excuser le moins du monde... Un autre spécialiste fixe ses rendez-vous toutes les 15 minutes. Problème : ses consultations dûrent plus longtemps que ce quart d'heure. Quelle considération pour les patients/clients en nombre dans la salle d'attente !

 
- Toujours le même problème à Hénin-Beaumont, rue Mathé : les poubelles sont en permanence sur les trottoirs et comme ces derniers sont étroits, on doit marcher sur la chaussée. Imaginez les poussettes nombreuses au moment des entrées/sorties dans les deux écoles à proximité... Cela fait des années que le problème est soulevé et personne n'est capable d'y apporter une solution...
Au fait, la collecte sélective, cela ne marche pas très bien sur Hénin... Chez moi, les poubelles sont emplies n'importe comment, tout est mélangé...


- Cette polémique sur l'avenir du Cèdre bleu : cela n'intéresse-t-il pas tous les Héninois ? Une réunion publique au cours de laquelle ils pourraient tous s'exprimer, me semble s'imposer. Le parking proposé par le maire me semble déplacé, un lieu pour banquets et mariages, proposé par le FN, me semble tout aussi inopportun... Des logements "basse consommation" avec mixité sociale ou un béguinage me paraîssent plus en accord avec l'intérêt général... Mais il faudrait confronter tout cela aux avis des habitants...


- L'affichage sauvage est toujours de mise et le FN fleurit (humour !) la ville d'HB du portrait de sa présidente. Toujours ce même mépris pour l'environnement...


- Quand prendra-t-on les décisions qui s'imposent concernant Adevia ? A savoir :
* arrêter la perfusion ;
* solder les comptes pour les collectivités : combien auront-elles perdu avec le coût des avances qui ne seront jamais remboursées, le capital réduit à néant, les garanties accordées qu'il faudra assumer ?
* transmettre le dossier à la justice pour établir les responsabilités dans cette faillite.


- Le RC Lens sera-t-il sauvé ? Le sauveur d'Azerbaïdjan ne se défilera-t-il pas? S'il tient ses promesses, quel sort réserve la justice à G. Martel au sujet de ses 2 prêts personnels qui lui ont été consentis par des entreprises de TP dont un certain Ramery, omniprésent ? De toutes les façons, il faut abandonner la décision de procéder aux travaux prévus au stade...

 
- Toujours la même rengaine : quand les contrôleurs SNCF feront-ils appliquer la règlementation concernant les téléphones portables et la musique des baladeurs ou autres smartphones ? C'est insupportable et quand vous faîtes des remarques aux fautifs, non seulement vous vous faîtes rabrouer, mais les autres passagers baissent la tête...

- Je ne sais si vous avez remarqué, mais les fumeurs reprennent du poil de la bête : on allume sa cigarette dans le bistrot avant de sortir, ou dans le hall de l'immeuble...
Sur le même sujet, un arrêt de la Cour de cassation vient de juger qu'il était interdit de fumer aux terrasses de cafés "entièrement closes par des bâches, de la façade à la couverture".

- A l'occasion du quart de finale de l'Euro Dames de Basket-ball, le titre de La Voix du Nord (page 26 édition du 28/6) : "Et Céline Dumerc a surgi pour encore sauver la patrie !".
On n'en fait pas trop, là ?

vendredi 28 juin 2013

Birembaut : il y a bien eu fausse facture en 2006


Vous vous rappelez peut-être de la polémique concernant une facture d'une clôture au stade Birembaut, facture datant d'octobre 2006 et visée par le directeur des sports de l'époque, devenu DGS depuis. Vous retrouverez, ci-dessous, les liens vers les posts que j'avais écrits à ce moment-là.

J'avais, à l'époque, expliqué qu'il n'y avait pas eu de travaux  correspondants à la facture de 2006 . Les habitués du stade avaient confirmé qu'on n'avait jamais installé de clôture à cette date-là et se rappelaient que ladite clôture avait été installée quelques années plus tôt.

J'affirme, une nouvelle fois, aujourd'hui, que la clôture a bien été installée en 2001 :
Un devis du 17 mai 2001,  libellé "clôture de 146 m côté terril " porte "bon pour accord", pour un montant de 57 972,51 francs.
Le mandat de paiement date du 31 octobre 2001 sous le numéro 5696, accompagné de 3 autres factures pour un total de 101 210,30 francs. Les 4 factures portent les numéros 428, 429, 427 et 405.

La facture de 2006 est, par conséquent, comme on le supposait, une fausse facture.
Elle reprend, en effet, la quasi-totalité de la facture de 2001 !

Bien entendu, je réserve la primeure de ces documents, en ma possession, à la justice.
Tout cela démontre bien que le DGS actuel connaissait les turpitudes de l'époque, puisqu'il y a participé en tant que Directeur des sports, son visa figurant sur le bon de commande. Gérard Dalongeville ayant donné son accord pour procéder au paiement, ce qui ne nous surprend pas, bien entendu.

On peut donc considérer que le Directeur des sports, en place en 2006, a manqué à beaucoup de ses devoirs :
- il n'a pas vérifié que les travaux avaient été exécutés ;
- il a quand même visé la fiche de mandatement ;
- il n'a pas fait procéder à une mise en concurrence pour attribuer les travaux (et pour cause !) ;
- s'il était au courant de cette fausse facture, il n'a pas informé le procureur comme l'exige le fameux article 40 du Code de procédure pénale.

http://alpernalain.blogspot.fr/2012/10/cloture-du-stade-birembaut.html#!/2012/10/cloture-du-stade-birembaut.html

http://alpernalain.blogspot.fr/2012/10/toujours-la-cloture.html#!/2012/10/toujours-la-cloture.html

http://alpernalain.blogspot.fr/2012/11/lettre-monsieur-wallart-chef-dedition.html#!/2012/11/lettre-monsieur-wallart-chef-dedition.html

jeudi 27 juin 2013

Binaissades


A l'occasion de la réception des enseignants, mardi, à l'hôtel de ville, le maire s'est fendu de quelques "binaissades", à  faire rire, sourire, ou même grimacer...

- A la fin du discours de Madame Slaviero, adjointe aux affaires scolaires, le maire, plein de tact, lui adressa un : "Merci, Madame Slaviero, je vois que vous avez fait des progrès dans vos discours"...

- Alors qu'il demandait à la salle, au moment de la remise des médailles, si quelqu'un avait été oublié, un enseignant leva la main et le maire s'enquit : "Votre nom?" Réponse : "Martin". Le maire, qui n'en loupe pas une : "Comme l'âne ?"

- L'inspecteur de circonscription, M. Facon (non, non, pas celui de Courrières) remercie le maire d'avoir prêté une salle pour assurer la formation des enseignants aux tableaux blancs interactifs. Le maire lui répond : "Je vous remercie de m'en avoir informé, car je n'étais pas au courant"... L'inspecteur : "Vous êtes forcément au courant puisque c'est vous qui avez signé la lettre nous accordant la salle". On peut supposer qu'on lui expliqua, ensuite, qu'à Hénin...

Impuissance ?


Quelle faillite des partis politiques quand on regarde ce qui s'est passé à Villeneuve sur Lot ! Ils sont tous responsables de la vision qu'ont les Français vis-à-vis de la politique.

1- Le PS et l'UMP ainsi que leurs alliés ont en commun de n'avoir pas su se montrer exemplaires, tant dans l'opposition qu'au pouvoir.
Ils n'ont pas su mettre en place la limitation du cumul des mandats, ce qui les fait considérer comme stimulés par l'argent et uniquement préoccupés par leur situation personnelle. Alors que leurs rémunérations ne paraissent pas indécentes par rapport à leurs homologues européens ou à d'autres professions, on les considère comme sur-payés, uniquement parce que les Français doutent de leur efficacité. On n'a pas su mettre en place une déontologie de l'élu : on ne doit pas employer ses proches, on ne doit pas faire profiter les mêmes proches de privilèges, on ne doit pas "se servir"... La liste est longue de manquements à la probité que les partis n'ont pas su sanctionner chez leurs représentants. Le laxisme dont ont fait preuve les partis à conduit à tous les scandales : DSK, Cahuzac, les ministres sarkozystes démissionnés (Joyandet, Tron...) ou non (Alliot-Marie...), Guéant, Sarkozy, Woerth, etc, etc.
Ils ont de même laissé l'empilement des structures administratives perdurer, comme si y toucher supprimait des mandats électifs qui, ainsi, leur échapperaient...Ce manque de courage politique est plus que préjudiciable à l'image de ceux qui prétendent réformer pour éviter les gaspillages. Et encore une fois, on montre du doigt ces politiques qui veulent se préserver le gâteau.

2- Individuellement, les principaux partis politiques ont tout fait pour se donner une image désastreuse :

- L'UMP s'est décrédibilisé par sa guerre des chefs Copé/Fillon, chacun aidé dans cette opération d'auto-destruction par des alliés aux dents longues prêts à se placer pour la distribution des honneurs en cas de victoire de leur favori. Idéologiquement, elle s'est écartelée entre une aile tentée, si ce n'est par une alliance avec le FN, au moins par une récupération des idées de ce dernier, et une autre aile plus centriste. L'implosion est proche et ce n'est pas Sarkozy, empêtré dans un tas d'affaires sanctionnant une gestion douteuse, voire maffieuse des affaires la France, qui pourra sauver l'UMP..
Les centristes (UDI et Modem), effrayés par le positionnement extrémiste d'une partie de l'UMP, ne peuvent exister et seul un éclatement de l'ancienne majorité leur permettrait de rebâtir un centre droit et libéral crédible...

- Le PS, déjà montré du doigt par une gestion interne douloureuse (défaite de Royal en 2007, congrès de Reims, DSK, scandales Frêche, Guérini, Kucheida...) n'a pu prendre le pouvoir que par le ras-le-bol des Français envers Sarkozy. Il n'a pas su rencontrer les espoirs des Français qui aspiraient au changement. La situation économique oblige à une gestion rigoureuse et l'austérité pratiquée, malgré une volonté réelle de justice sociale, ne laisse pas entrevoir de résultats positifs... La déception est d'autant plus grande que F. Hollande a abandonné, édulcoré ou reporté des décisions qui étaient des marqueurs forts d'une politique de gauche (cumul des mandats, droit de vote des étrangers, décentralisation, fiscalité...). Comme de plus, le parti socialiste part à vau-l'eau, avec un leader transparent, un parti sans idée et à la remorque du pouvoir : les militants se désespèrent et les sympathisants tournent le dos.
Chez les alliés, le PC continue sa lente agonie, les Verts ont tout abdiqué, le MRC n'existe plus. Le Parti de gauche surnage mais l'irréalisme de JL Mélenchon a beaucoup déçu...

-  Le FN continue à "attiser les peurs de la société française plutôt que de les apaiser, stigmatiser les " élites ", jetées en pâture au " peuple ", rejeter l'Autre dès lors qu'il n'est pas " gaulois de souche ", vouloir fermer les frontières du pays contre l'Europe et la mondialisation." (Le Monde du 22/6/13); Malgré toutes ces "tares" et bien que la dédiabolisation opérée par M Le Pen ne trompe pas grand monde, il devient le refuge de ceux qui veulent donner un "coup de pied dans la fourmillière". Oh ! certes, les études montrent que beaucoup d'électeurs FN proviennent des abstentionnistes habituels, n'empêche que des électeurs votant habituellement à droite sont tentés par le FN. De même, a-t-on vu à Villeneuve, que des électeurs de gauche ne veulent plus voter à droite en cas de duel UMP/FN, permettant à ce dernier d'augmenter son pourcentage de voix... Il faut dire que la stratégie du "ni gauche, ni FN" du second tour des législatives de 2012 est restée en travers de la gorge de beaucoup d'électeurs de gauche...

Bien sûr, ce discrédit des partis politiques aura des répercussions très graves lors des prochaines élections et notamment en 2014 (municipales et européennes), l'abstention et le vote FN favorisant des changements politiques graves, car le mal sera certainement pire que le remède...D'autant plus que l'on n'entrevoit pas, dans l'immédiat, ce remède miracle pour arrêter cette descente aux enfers...

mercredi 26 juin 2013

La politique carcérale et culturelle, selon le FN


Si l'on voulait avoir une confirmation de ce que serait un Front national au pouvoir, il suffit de jeter un coup d’œil sur le blog de son leader héninois. 2 exemples récents nous confortent dans l'idée que la démocratie a tout à craindre d'une victoire du FN dans des élections municipales (voire d'autres...).

Le premier exemple est celui d'un post concernant le braquage d'une bijoutière à Cambrai, 2 ans après un braquage dans lequel son époux avait été froidement assassiné. Dans les 2 cas, les cambrioleurs n'ont pas été retrouvés et on ne peut que souhaiter que justice se fasse. 
Mais au FN, l'interprétation est différente...C'est "un système pénal et carcéral affaibli par la volonté des dirigeants successifs de l’UMP et du PS." qui est responsable du braquage contre la bijoutière. En d'autres termes, ce sont certainement des récidivistes, relâchés de prison, qui ont commis ce crime. Comme on n'en connaît pas les auteurs, pour l'instant, c'est, évidemment, gratuit et sert à "racoler" des Français choqués, victimes de ces amalgames douteux. En d'autres termes, selon le FN, on ne punit pas assez et nos gouvernants sont coupables parce qu'ils relâchent de prison tous ces délinquants qui sont tous des récidivistes en puissance, alors que l'on sait, pourtant, que les taux de récidive sont plus faibles qu'on ne le pense ou essaye de nous faire croire : moins de 10% pour les vols aggravés (http://www.laurent-mucchielli.org/index.php?post/2011/02/21/Les-statistiques-officielles-sur-la-r%C3%A9cidive). Le débat est très compliqué, certes, d'autant plus que la prison est également facteur de criminalisation. On n'ose penser ce que serait la justice entre les mains des frontistes. Comme on le sait, depuis bien longtemps, la voie moyenne entre le laxisme et la terreur passe par des politiques de fermeté, certes, mais également par une volonté de réinsérer les délinquants. Pas facile, bien entendu, mais ce n'est pas en faisant peur aux Français que l'on diminuera la criminalité...Mais cela rapporte tellement, électoralement, que Sarkozy s'y était mis aussi, avec les résultats que l'on connait... "Plus répressif que moi, tu meurs..."

Le second exemple concerne la culture. Pour expliquer pourquoi le concert donné par Yvan Le Bolloc'h lors de la fête de la musique à Hénin-Beaumont n'avait eu qu'un succès mitigé, le FN met en avant le soutien affiché de l'artiste à JL Mélenchon lors des législatives 2012, ce qui aurait fortement déplu aux Héninois !. On imagine bien ce que serait une politique culturelle menée par le FN!  En fait, on n'a pas besoin d'imaginer puisque la politique culturelle menée par le FN dans les 4 villes qu'il a gérées il n'y a pas loin de 20 ans a été analysée : une véritable "épuration culturelle". Voir à ce sujet l'article de Médiapart sur le sujet: http://thinktankdifferent.com/fr/actualites/revue-de-presse/theme-1-revue-de-presse/id-78-mediapart-le-fn-en-ses-mairies-la-demolition-de-la-culture. A noter, d'ailleurs, le sort qui serait réservé à l'Escapade : "Si Marine Le Pen et Steeve Briois conquièrent la mairie d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) en 2014, l’Escapade, le centre d’animation culturel de la ville, sera sans doute leur première cible. Première maison de la jeunesse et de la culture du département (MJC), la salle est un lieu éclectique qui brasse toutes les catégories sociales et diffuse de nombreux spectacles évoquant le vivre-ensemble en s’adressant autant aux Maghrébins qu’aux fils de mineurs". 
L'ostracisme vis-à-vis de Le Bolloc'h, qui, de plus, affiche le métissage des cultures et des hommes, est le bon exemple de ce que devront être les artistes invités à HB, si le FN accède au pouvoir: il faudra qu'ils présentent un bon profil politique et une absence d'engagement multiculturel...


Conseil municipal du 23 juin 2013 (3)


Quelques textes vus ou votés lundi soir :

- Maintes fois évoqués, lors du rappel au maire de ses promesses pour cette année, le Cèdre bleu dont le premier magistrat avait annoncé qu'il pourrait être rasé pour en faire un parking (idée qu'il réfute maintenant). Le FN veut que le bâtiment ne soit pas détruit et en faire des salles municipales et des salles de réception... Ni l'une, ni l'autre solution ne me semble adéquate : une large discussion devrait être menée. Il me paraît, quant à moi, que du logement (mixte) pourrait être envisageable.
Bref, tout ce que l'on souhaite, c'est que ce bâtiment ne devienne pas un nouveau Léon.
- Pour l'anecdote, une erreur matérielle s'est glissée dans une délibération du précédent conseil : le taux de de la taxe foncière non bâti est supérieur de 0,01% à celui annoncé et rapportera donc 12 euros de plus que prévu!
- une nouvelle procédure de réservation des salles municipales et des conventions-types a été formalisée. Espérons qu'on la trouve rapidement sur le site internet de la ville...
- solution d'un problème qui dure depuis trop d'années parce que personne n'était capable de le résoudre : l'incorporation dans le domaine public communal des parties communes "appartenant" à l'association syndicale de la "rue La Fontaine"...
- Création d'un conseil des sages, composé de 15 membres (4 issus des conseils de quartier, 2 désignés par le maire, 9 issus d'un tirage au sort) âgés de plus de 60 ans, non élus (ni conjoint), sans activité professionnelle, habitant Hénin, inscrits sur la liste électorale. Le conseil donne son avis sur des dossiers soumis par la municipalité, il peut être sollicité sur des questions d'intérêt général, il peut être à l'initiative de projets et de réflexions à mener.
Proposition faite le 22 juillet 2009 ici-même (http://alpernalain.blogspot.fr/2009/07/la-democratie-locale-participative2eme.html), à la majorité qui venait d'être élue, qui ne coûte rien et dont se demande pourquoi elle intervient quelques mois avant la fin du mandat... Mais non ce n'est pas encore la campagne électorale !
- la médiathèque municipale est fermée jusqu'en octobre pour permettre un réaménagement dans le cadre de son intégration au système commun d'information reliant les bibliothèques et médiathèques de l'agglo.
- le règlement intérieur du fonctionnement des services a été approuvé et on a appris de la bouche de l'élue qui rapportait cette délibération que le maire aurait pu se passer de l'avis du personnel, mais il a quand même tenu à les consulter (sic)
- une nouvelle convention d'objectifs avec l'office des sports a été signée. Elle met fin à l'"usine à gaz" montée par l'ancien président, à la limite de la gestion de fait...
- enfin, j'ai noté que dans la liste des marchés notifiés avait été prévue "la fourniture de produits phytosanitaires pour l'entretien des espaces verts". Bien entendu ces "pesticides" (c'est mieux de dire "produits phytosanitaires": c'est moins affolant !) sont dangereux pour la population.  J'engage les syndicats à défendre le personnel utilisant ces poisons, la santé des agents étant en jeu. Il n'est pas normal que la ville mette en danger les habitants et particulièrement les ouvriers de la ville ! C'est de l'inconscience caractérisée...

mardi 25 juin 2013

Conseil municipal du 24 juin 2013 (2)


Retour sur le CM d'hier et, notamment, sur le pataquès à propos du vote concernant la répartition des sièges à la CAHC ainsi que sur le point le plus important de l'ordre du jour : le compte administratif 2012..

1- concernant la délibération portant sur la répartition communale à la CAHC. Il s'agissait de voter sur la nouvelle répartition des délégués en fonction de l'article 5211-6-1 du code général des collectivités locales. Le code laisse 2 possibilités à l'intercommunalité : soit, elle se conforme à un tableau de répartition, en fonction des tranches de population, avec répartition proportionnelle et la CAHC aurait, dans ce cas, disposé de 49 sièges, soit elle fixe, elle-même cette répartition, dans la limite de 25% du nombre précédent de sièges, soit 61 sièges. La CAHC a choisi la seconde solution (malgré le surcoût, en cette période de réduction des frais...), par un vote unanime en bureau communautaire. Suivant la loi, cette décision doit être votée avant le 30 juin (6 mois avant le 31 décembre précédant l'élection municipale), par les conseils municipaux. La décision devant être confirmée ensuite en comité syndical (assemblée plénière de l'Agglo). Dans les 2 cas, HB aurait obtenu 11 sièges du fait du jeu de la plus forte moyenne et du fait que chaque commune doit bénéficier d'1 siège (ainsi Bois-Bernard et Drocourt sont surreprésentées, obtenant 1 seul siège, alors que la proportionnelle ne leur en aurait accordé aucun...). Le FN s'étonnait que l'on ait appliqué les statistiques de la population de 2009 et non de 2010, ce qui effectivement désavantage Hénin, dont la population a augmenté d'une année sur l'autre et avantage, par exemple, Oignies, dont le nombre d'habitants a diminué. Une lecture plus attentive des textes aurait montré que suivant l'article 156 de la loi n° 2002-276 du 27 février 2002, c'était le recensement de 2009 qui s'appliquait. La CAHC était donc tenue par les textes et les gesticulations de Briois étaient, une nouvelle fois, clientélistes...
Sur cette fausse interprétation des textes, le FN, fustigeant le maire pour sa soumission au président de la CAHC, déposa un amendement proposant une nouvelle répartition des sièges sur base des statistiques de 2010. 3 erreurs furent alors commises :
* le maire, ayant demandé une suspension de séance pour consulter ses colistiers et, on suppose, le DGS, signale, à son retour, que son groupe s'abstiendra sur le vote de l'amendement proposé. Grave erreur, car le vote "pour" des 8 élus FN suffisait pour accepter l'amendement. Le groupe majoritaire aurait dû voter "contre" l'amendement, et faire voter la délibération telle que proposée initialement. On n'en parlait plus ! Incompétence sur les modalités de vote, incompétence pour juger de la nullité de l'amendement : cela fait beaucoup !
* erreur de débutant de la part du FN qui aurait dû sauter sur l'occasion et demander que la délibération modifiée (intégrant l'amendement qu'il venait de faire voter sans s'en rendre compte !) soit soumise au vote. Cela aurait été cocasse, car le maire l'aurait fait ainsi adopter alors qu'elle était illégale  !
* le maire, complètement à côté de la plaque (comme tous ceux qui l'entouraient), a reporté la délibération à une prochaine séance, ce qui vu les délais rappelés ci-dessus, et vu les contraintes pour convoquer un nouveau CM, ne pourrait avoir lieu que dimanche (à condition que les convocations soient remises en mains propres, aujourd'hui).
Mais le maire sera sauvé par le fait qu'il suffit que les 2/3 des 13 autres communes représentant 50% de la population ou l'inverse (la moitié des communes représentant les 2/3 de la population) votent avant le 30 juin pour que la CAHC puisse adopter la nouvelle répartition. Cela devrait être le cas...
A noter qu'une autre vaine polémique avait été lancée par le FN, confortée pourtant par le maire et son premier adjoint. Ils auraient souhaité que le conseil municipal décide avant que la CAHC ne vote. C'est pourtant ce qui s'est passé : le bureau communautaire (qui n'a pas pouvoir de décision) a proposé aux communes la nouvelle répartition et la CAHC confirmera ou non le vote décisif des communes !
Amateurisme ? Vous avez dit : amateurisme ?

2- sur le compte administratif. Rappelons que ce compte retrace le véritable bilan de l'année budgétaire 2012. Reprenons, avec mes remarques, les points clés de ce CA, tels que présentés par le maire. Par le maire, car l'adjoint aux finances est parti en vacances ! Je ne sais s'il existe en France une seule commune où le compte administratif n'est pas, sauf circonstances exceptionnelles, présenté par le "grand argentier". Ce dernier ajuste, en principe, la date de communication, en fonction de ses impératifs, en sachant que le CA doit être voté avant le 30 juin. Non, à Hénin, on fait passer ses vacances avant ses responsabilités publiques !
* Le maire se gargarise d'avoir maintenu les investissements au niveau de 7 millions d'euros. Ce qui n'est pas beaucoup, d'une part, et d'autre part, et surtout, est en nette diminution par rapport aux investissements programmés début 2012 qui s'élevaient à 11 millions. Certes, depuis 2009, il a fallu réduire les déficits, mais dès 2012, les marges étaient là pour investir dans des projets. Il en sera de même, en 2013 où quasi-rien n'est prévu, encore une fois ! Comme je l'avais indiqué, dès 2009, il aurait fallu préparer, en début de mandat, les projets de 2012 et des années suivantes... Mais aucune vision politique n'a présidé à ce mandat et la majorité qui sera élue en 2014 devra s'atteler pendant 2 ou 3 ans à étudier des réalisations pour les années suivantes. Rien donc n'a été fait et rien n'est prévu : triste bilan dont on s'étonne que certains puissent se glorifier... Rappelons que ce que l'on demande à des élus c'est de gérer à moyen et long terme. Gérer les comptes de la boutique et le quotidien, les administratifs savent, en principe, faire : on n'a pas besoin de politiciens pour cela.
 
*Les dépenses de fonctionnement ont été maîtrisées avec une augmentation de 2,07%, nous dit-on. Ce qui est largement supérieur à l'inflation. Et surtout, en contradiction avec les recommandations récurrentes de la CRC de réduire les frais de personnel, toujours en augmentation depuis le début de mandat...

*Quant à l'augmentation des recettes de 2,91% entre 2011 et 2012, faut-il rappeler que les bases fiscales sur lesquelles sont appliqués les taux des impôts locaux, sont en augmentation constante : il n'y a donc pas lieu pour un maire de se glorifier de cette hausse de recettes qui n'est pas de son fait, mais de celui des habitants imposables... D'autant plus que cette augmentation constante ne profite pas aux Héninois, puisqu'il n'y a aucun projet. Je ne suis pas sûr que les habitants d'HB apprécieront cette auto-satisfaction !

* Diminution de la dette bancaire, s'exclame le maire. Certes, après plusieurs années de tergiversation, un des emprunts toxiques a été renégocié. Il était temps ! Mais l'autre ne l'a pas été et cela grève de façon importante les frais financiers. De plus, pas d'investissement, pas d'emprunt. Pas d'emprunt, et contrairement à ce que pense le maire, la ville s'appauvrit encore plus ! Il n'y a pas à se réjouir de laisser pour plusieurs années encore la ville dans l'état misérable où elle se trouve...

C'est vrai que le compte administratif 2012, comme le BP 2013, et comme les bilans précédents, met à nu le manque d'ambition politique de nos élus.
Mais fait-on de la politique à Hénin-Beaumont ? Être un gagne-petit en politique n'est pas une vertu en la matière...

A suivre.

lundi 24 juin 2013

Conseil municipal du 24 juin 2013 (1)



2h30 de conseil municipal dont nous commenterons les débats par une petite note d'ambiance...
Nous reviendrons demain sur le compte administratif et certaines délibérations.

1- Un maire et un leader d'opposition médiocres, tous les deux, dans leurs réparties et leurs interventions. Des allusions de l'un (Saint-Vincent de Paul) et de l'autre (la gare TER pour Briois) du niveau des disputes dans la cour d'école ("Tu vas voir ce que tu vas voir"). Quelques phrases saisies au vol, pour montrer cette médiocrité :
E. Binaisse (pas toujours des binaissades...) :
- "La presse étant là, nous pouvons commencer..."
- "Passionnant ce discours entre voisins" (FN et minorité de la majorité au sujet d'une intervention de Mme Daussin. Voir ci-dessous)
- "Un rapprochement des 2 oppositions ? (les mêmes, au sujet du Cèdre bleu).
-  A S. Briois : "Vous êtes un rigolo". Quelques minutes plus tard, il fustigeait (à juste titre, certes) Briois pour "ses calomnies et son manque de respect".
- "Il y a quand même de jolis moments dans la majorité".
- "Je vous remercie de votre confiance, M. Bouquillon" . Ce n'était pas ironique et le maire s'aperçu de l'ambiguïté de ses propos quand survint un éclat de rire généralisé...
- "Je suis fier d'avoir été professeur, très fier". 

S. Briois :
- au maire :"on peut vous plumer sans que vous bronchiez".
- " des calculs légaux"...
- au maire : "vous êtes un Dalongeville au rabais".

2- Un groupe des 12 "accrocheur"
Une intervention liminaire de Madame Daussin, présidente, mit les choses au point, en rappelant que les promesses faites par le maire de pratiquer la concertation restèrent rapidement lettre morte, notamment sur les projets annoncés par le maire (Cèdre bleu, îlot Carnot...) qui n'ont pas fait l'objet de discussion entre élus majoritaires... De même, JM Bureau fit observer, à 2 reprises, que ses remarques adoptées en commission n'avaient pas été prises en compte.

3- Un gag a confirmé l'incompétence des uns et des autres, puisque personne ne remarqua ce qui s'est réellement passé ! 
Au sujet d'une délibération concernant la répartition des délégués des communes à la CAHC (nous en reparlerons demain), le FN manifesta son désaccord en proposant un amendement à la délibération, qui, en fait, réduisait à néant une décision unanime du bureau communautaire... Suspension de séance demandée par le maire pour savoir quelle attitude prendre sur cet amendement.
Les élus reviennent et le maire annonce que la majorité s'abstient sur ledit amendement et l'opposition vote pour, évidemment. Ce qui signifie que l'amendement est adopté, une majorité relative suffisant, et modifie, donc, la délibération que le maire aurait dû faire voter dans la foulée... Mais il la reporte à la prochaine séance, pensant que l'amendement avait été repoussé... Cela signifie donc qu'au prochain conseil municipal, le FN, qui ne s'est rendu compte de rien sur le moment, exige, alors, que la délibération ainsi modifiée soit soumise au vote. Elle ne sera pas adoptée, n'en doutons pas et devra être proposée, une nouvelle fois, lors d'un conseil suivant, mais... il fallait qu'elle soit votée... avant le 30 juin 2013 et vu le couac ... Bon, HB sera peut-être sauvée par les 13 autres communes qui voteraient la délibération, la loi prévoyant qu'une majorité renforcée peut faire adopter cette nouvelle répartition (soit 2/3 des communes représentants la moitié de la population totale ou inversement)...
On se doit de supposer que le maire s'est trompé en annonçant que ses troupes s'abstenaient alors qu'elles auraient dû voter contre. La délibération aurait pu être ainsi votée sur le champ...  Quelle erreur, quand même, d'avoir géré ainsi cette situation...
Pauvre Hénin...

A suivre.


Que d'minteux !

Arbitrage Crédit lyonnais : Bernard Tapie placé en garde à vue

Le Monde.fr 24 juin 2013

L'homme d'affaires Bernard Tapie, 70 ans, a été placé en garde à vue, lundi 24 juin, dans les locaux de la brigade financière, à la demande des juges parisiens Serge Tournaire, Guillaume Daïeff et Claire Thépaut. Jean Bruneau, ancien président de l'Association des petits porteurs, allié de M. Tapie, a également été placé en garde à vue. Les magistrats, saisis d'une information judiciaire ouverte du chef d'"escroquerie en bande organisée", veulent établir le rôle exact joué par M. Tapie dans le processus ayant conduit à l'arbitrage lié à son conflit avec le Crédit lyonnais. Le 7 juillet 2008, un tribunal arbitral avait en effet accordé une somme de 405 millions d'euros (selon un nouveau chiffrage) à l'homme d'affaires. Pour les enquêteurs, cet arbitrage a été faussé, voulu et imposé par le camp sarkozyste.
Les policiers comptent d'abord s'appuyer sur un témoignage essentiel. Celui de Bernard Tapie lui-même, entendu comme simple témoin, le 31 juillet 2012, dans le cadre de l'enquête préliminaire portant sur l'arbitrage. Une audition, devant la brigade financière, pendant laquelle il a prêté serment de dire la vérité. Un an après, ses propos pourraient se retourner contre lui.
En effet, il semble avoir menti aux enquêteurs. Au cours de cette audition, dont Le Monde a eu connaissance, les enquêteurs lui demandent notamment s'il a eu pour "interlocuteurs" des "ministres, des directeurs de cabinet, des présidents de la République". M. Tapie répond clairement : "Jamais aucun [...]. Je n'ai parlé de ce dossier avec aucun de ceux qui correspondent à la description que vous avez faite. Il m'est arrivé d'aller à Bercy ou ailleurs mais pas du tout pour parler de mon dossier. J'ai rencontré M. Guéant et M. Pérol mais pas pour ce dossier."

Il accuse le camp socialiste d'avoir instrumentalisé l'affaire : "Les socialistes sont ceux qui craignaient que je fasse à M. Jospin à la présidentielle de 1995 ce que j'ai fait à M. Rocard aux européennes. C'est l'équipe rapprochée en place, dont le chef était M. Hollande, qui manipule toute l'opération. En plus, il y a toute l'équipe [de Jean-Marc] Ayrault  et en particulier le conseiller politique de Matignon et ancien directeur de cabinet de M. Hollande, Olivier Faure [devenu député socialiste], qui poursuit M. et Mme Tapie en annulation d'arbitrage [...]. J'affirme que ce sont des raisons exclusivement politiques qui ont mené, sous la direction de M. Ayrault, ces attaques contre l'arbitrage, en visant bien évidemment avant l'élection présidentielle M. Sarkozy."

"ON M'A RATATINÉ"
Enfin, il confirme avoir rencontré au printemps 2007 Stéphane Richard, directeur du cabinet de Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'économie. "A cette occasion, jure-t-il, je n'ai pas expliqué ma situation." Et il se plaint : "Dans mon cas, le préjudice causé a été volontaire, organisé et prémédité. On m'a ratatiné. Il s'agissait de me discréditer et de me ruiner." Il dénonce une machination : "Laisser entendre que M. Sarkozy y est pour quoi que ce soit dans cet arbitrage, est un coup monté pour lui nuire politiquement."
Il ajoute : "Si M. Sarkozy, déjà en place, l'avait voulu, c'était plus facile de donner des instructions au président du CDR [le Consortium de réalisation, chargé de gérer le passif du Lyonnais] que de monter un faux arbitrage."
Des déclarations qui, douze mois plus tard, se heurtent aux faits mis au jour par les enquêteurs, et aux déclarations des mis en cause. M. Richard certifie ainsi que lors de ce rendez-vous du printemps 2007, "à l'instigation de M. Borloo", Bernard Tapie "voulait [lui] exposer sa propre vision de l'affaire". De fait, M. Tapie ne cessera de multiplier les interventions. Comme ce 27 février 2007, où il voit Me Gilles August, l'avocat du CDR. Ou ce déjeuner privé avec Christine Lagarde à Bercy, au printemps 2008. Ou enfin ce courrier adressé le 9 juillet 2008 à M. Richard, deux jours après la sentence, "afin de couper court à toute éventuelle polémique".
Dans un tableau chronologique, la brigade financière a aussi reconstitué les différentes visites de M. Tapie à l'Elysée. Pas moins de 22 de 2007 à 2009. Dans les mois précédant l'élection présidentielle, l'homme d'affaires voit aussi beaucoup M. Sarkozy, qu'il s'apprête à soutenir publiquement. Les 8, 17 et 31 janvier 2007, M. Tapie rend visite à M. Sarkozy. Or, notent les enquêteurs, c'est le "30 janvier 2007 que les liquidateurs proposent de recourir à un arbitrage". Le 17 novembre 2007, les deux hommes se revoient, cette fois à l'Elysée. La veille, le compromis d'arbitrage a été signé.

"J'AI IMMÉDIATEMENT RACCROCHÉ"
Et puis, il y a aussi cette réunion, fin juillet 2007, décrite en garde à vue par Stéphane Richard. Sont présents dans le bureau de Claude Guéant, secrétaire général de l'Elysée, François Pérol, son adjoint, Patrick Ouart, conseiller justice, Jean-François Rocchi, patron du CDR, et... Bernard Tapie. "L'objet de la réunion consistait à écouter M. Tapie expliquer sa vision du dossier", relate M. Richard. Manifestement, l'homme d'affaires se montre convaincant pour obtenir un arbitrage. "M. Tapie a développé ses thèses", se rappelle aussi Jean-François Rocchi. Entendus la semaine dernière par la police, MM. Pérol et Ouart ont confirmé la teneur de cette réunion.
M. Tapie parvient à obtenir la désignation de Pierre Estoup comme arbitre. Tente d'influencer les autres. "Lorsque j'ai été appelé au tribunal arbitral, raconte Pierre Mazeaud, le 28 novembre 2012, à la Cour de justice de la République (CJR), M. Tapie m'a téléphoné. J'ai immédiatement raccroché car je considérais que je n'avais pas à entrer en contact avec ce personnage."
Toujours devant les policiers, M. Richard a insisté : "M. Tapie m'a souvent parlé de M. Sarkozy en me disant qu'il le voyait souvent et discutait beaucoup avec lui [...]. M. Tapie s'est beaucoup vanté d'avoir convaincu M. Kouchner d'entrer au gouvernement."
Les enquêteurs ont enfin établi que l'arbitre Pierre Estoup, principal rédacteur de la sentence, avait des liens étroits avec le camp Tapie, et en particulier avec Me Maurice Lantourne, l'avocat de l'homme d'affaires. Le 16 novembre 2007, M. Estoup avait pourtant signé une "déclaration d'indépendance" : "Je certifie être indépendant à l'égard des parties", assurait-il ainsi.

ÉTRANGE INTERVENTION
Or, M. Estoup avait participé à une dizaine de procédures avec Me Lantourne avant l'arbitrage. Dont, en mars 2000, une consultation liée à l'arbitrage. M. Estoup a également travaillé dès 1997 pour le compte de Me Francis Chouraqui, ancien conseil de Bernard Tapie. Les policiers s'interrogent aussi sur son étrange intervention, en 1998, auprès d'une vieille connaissance à lui, le président de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, qui devait juger Bernard Tapie dans le procès des comptes de l'OM. Sans parler de ce rendez-vous avec M. Tapie, noté dans son agenda, à la date du 3 août 2006.
Or, qu'a déclaré M. Estoup, le 19 décembre 2012, devant la CJR ? "Je n'ai jamais eu l'occasion de connaître de contentieux ayant pu intéresser Bernard Tapie." Les juges ne s'y sont pas trompés, lors de sa mise en en examen : ils lui ont reproché d'avoir "employé des manœuvres frauduleuses, en orientant systématiquement le processus d'arbitrage dans un sens favorable à Bernard Tapie, tout en dissimulant ses relations de proximité avec ce dernier".

Dans les secrets de la mairie d'Hénin-Beaumont

Alors que les torpeurs (!) de l'été s'annoncent, des élus de la majorité municipale (majorité et minorité de cette majorité) errent dans les couloirs, à l'abri des oreilles indiscrètes et des micros cachés...Pas de chance ! Ils ont devisé sous l'un de ces derniers et, ma foi, cela fut très instructif... 2 adjoints (AM 1 et AM2), 2 conseillères (CM1 et CM2).

AM1 : alors, quand est-ce que tu pars en vacances ?
CM2 : après le conseil municipal de ce soir... Ma voisine nous reproche notre mutisme sur le sujet : un entrefilet sur le site Internet de la ville sans même indiquer qu'on examinera le compte administratif...
AM1 : et tu reviens quand ?
CM2 : quand ch'maire partira, le 28 juillet. Faut bien quelqu'un pour le remplacer !
CM1 : et ben, y en a beaucoup qui vont en faire autant ! Pour remplacer Eugène, j'en connais de nombreux élus qui seront présents en août...
AM2 : vous avez entendu qu'Alpern va frapper un grand coup cette semaine ? AA: il doit y avoir un micro caché chez moi...
CM1 : sur quoi ?
AM2 : on n'en sait rien... C'est ch'fiancée du fils de la cousine de ma voisine qui l'a su par une caissière de Match... AA : alors, je vois qui c'est !
CM1 : j'espère qu'il va pas gâcher nos vacances... AA : de certains, si !
CM2 : est-ce que ce serait pas sur cette histoire de trame verte dont il avait déjà parlé, quand des arbres avaient été massacrés à qui mieux mieux, rue Jules Ferry ? AA : voir http://alpernalain.blogspot.fr/2013/01/un-nouveau-derapage-en-perspective.html#!/2013/01/
AM1 : et y a quoi de neuf ?
AM2 : 3 kilomètres de voies et de traverses ont disparu... Au prix des métaux précieux, y en a pour 300 000 euros ! Certains disent que l'entreprise de Masquelier, Valor'm, se serait servie... D'autres pensent qu'on est venu se servir. En tout cas, rien n'était prévu dans le marché sur ce qu'on ferait de la ferraille et du bois... D'ici à ce que cela nous pète encore une fois à la g....
AM1 : et le marché était de combien ?
AM2 : pas loin de 400 000 euros, si j'ai bien compris... AA : c'est vrai que c'est un scandale en puissance, mais ce n'est pas celui dont je parlerai cette semaine...
CM1 : et alors comment ça va à l'Agglo ?
CM2 : mal, très mal... L'ambiance est pourrie dans le personnel.
AM1 : comme chez nous, quoi !
CM2 : en plus, un couac à la Cahc, comme le refus de la sous-préfecture de Lens de valider l'élection de François Théret comme vice-président à la culture, sous prétexte que Pilch n'avait pas démissionné dans les règles, ça la fout mal!
CM1 : et comme en plus, depuis fin avril, le directeur financier a quitté pour aller comme directeur général adjoint à Bondy, j'te dis pas la perte...
AM2 : Olivier Wolf, c'est ça ? C'est pas lui qui devait venir nous aider quand Thibaut s'est débarrassé de F. Gluszak ?
CM1 : si, si... et notre cher ex-directeur financier a été placardisé à la Maison du Commerce et maintenant à la médiathèque, fermé jusqu'en octobre...
AM1 : et dire que Binaisse et Thibaut avaient voulu qu'il soit rayé de la fonction publique ! Quel désaveu ! Heureusement que cela ne se sait pas...
CM2 : vous avez trouvé que la Fête de la musique était une réussite ?
AM2 : pas terrible, je comprends pas d'ailleurs. Parce que, pour une fois, on avait tout fait bien : la comm, les musiciens, le temps...
CM1 : j'ai vu personne du FN sur la place de la République... Faut dire que la musique métissée, c'est par leur style... Et puis Le Bolloch avait soutenu Mélenchon... Heureusemnt qu'avec Eugène, on va les battre en 2014 parce qu'avec le FN, la culture...
CM2 : y parait qu'y a un sondage qui nous donne gagnants avec 51% au second tour...
AM2 : pourquoi, tu dis "on" ? T'es sûr d'être sur la liste ?
CM2 : c'est Eugène qui me l'a dit !
AM2: y m'a rien dit à moi...
CM1 : à moi non plus... et à toi ?
AM1 : j'ai promis de ne pas en parler !
AM2 : vous voulez une binaissade ?
CM2 : on ne répètera pas que ça vient de toi...
AM2 : vous vous rappelez qu'au procès de Béthune, on a rappelé que Dalongeville voulait que Hénin soit Versailles. D'où les achats controversés des bacs et des plants d'oliviers. Dalongeville avait dit qu'il y avait toujours un roi à Hénin. Alors Eugène sort partout : "Qui veut mon trône ?" 



dimanche 23 juin 2013

Hommage à Pierre Dac (1)

André Isaac, dit Pierre Dac, né le 15 août 1893 à Châlons-sur-Marne et mort le 9 février 1975 à Paris, est un humoriste et comédien français. Il a également été, pendant la Seconde Guerre mondiale, une figure de la Résistance contre l'occupation de la France par l'Allemagne nazie grâce à ses interventions sur Radio Londres.
Pierre Dac est notamment l'inventeur du Schmilblick, un objet rigoureusement intégral qui ne sert absolument à rien et peut donc servir à tout, et du mot Chleuhs pour désigner les Allemands durant le conflit planétaire de 1939-1945. Il popularise également l'expression « loufoque » formée à partir du Louchébem  (qui désigne l'argot des bouchers parisiens et lyonnais de la première moitié du XIXe siècle). Après guerre, il constitue un fameux duo humoristique avec Francis Blanche (je vous, conseille : http://www.youtube.com/watch?v=ZrbT9e42IHA et http://www.youtube.com/watch?v=O3ftTXC2SBs ;http://www.youtube.com/watch?v=dcThCyvXw34)
et conçoit et anime les populaires séries radiophoniques Signé Furax et Bons baisers de partout.
Entre 1964 et 1966 il fait reparaître L'Os à Moelle (fondé en 1938, organe officiel des loufoques, une publication humoristique hebdomadaire). En 1965, il se déclare candidat à la présidentielle, soutenu par le MOU, Mouvement ondulatoire unifié, dont le slogan était : « Les temps sont durs ! Vive le MOU ! ». Il désigne Jacques Martin Premier Ministre, et deux de ses futurs ministres : Jean Yanne et René Goscinny. À la demande de l'Élysée, et pour ne pas se fâcher avec le général de Gaulle, l'ancien résistant renonce et abandonne sa campagne
(tiré en partie de Wikipedia)

A l'occasion des 120 ans de sa naissance, j'ai rassemblé quelques-unes de ses pensées les plus humoristiques :
- la plus célèbre : Celui qui, dans la vie, est parti de zéro pour n'arriver à rien dans l'existence, n'a de merci à dire à personne. Et j'ajouterai qu'il peut dire m.... à tout le monde !
- un peu mysogine : Les femmes, c'est comme les chaussures. Quand on les quitte, il faut y mettre les formes. Et c'est vrai qu'aujourd'hui, peu savent encore ce que sont "les formes" (de chaussures, bien sûr).
- Ce n'est pas en tournant le dos aux choses qu'on y fait face. Il suffit pourtant de se retourner...
- Le chemin le plus court d'un point à un autre est la ligne droite, à condition que les 2 points soient bien en face l'un de l'autre. Il s'agit d'un addendum au postulat d'Euclide, si je ne m'abuse...
- Ce n'est pas parce qu'en hiver, on dit "fermez la porte, il fait froid dehors" qu'il fait moins froid dehors quand la porte est fermée. Mais avec le réchauffement climatique, il vaut quand même mieux fermer la porte...
- C'est en forgeant qu'on devient forgeron, et c'est en sciant que Léonard devint scie. Et que Mona lisa... (Hum...)
- Il vaut mieux se laver les dents dans un verre à pied que les pieds dans un verre à dents. Sauf si on ne peut faire autrement...
- Je suis pour la peine de mort... avec sursis. Et en cas de récidive ?
- Avec de la méthode et de la logique on peut arriver à tout aussi bien qu'à rienDescartes, avec son "Discours de la méthode" doit se reourner dans sa tombe...
- Dans la lutte pour la vie, celui qui est à bout de souffle, à bout d'arguments, à bout de moyens et à bout de tout n'est heureusement, et par contre, pas au bout de ses peines. A ne pas retenir si vous êtes au bout du rouleau...
- Dans les accidents de chemin de fer, c'est toujours le dernier wagon le plus dangereux. C'est pour cela qu'on l'a supprimé. De plus, c'était le seul wagon où l'on pouvait monter sans payer...

A suivre (dimanche prochain)


samedi 22 juin 2013

Nous sommes tous des Brésiliens !


La colère gronde au Brésil et, parmi les revendications des Brésiliens, principalement basées sur la situation des services publics, figure celle du mécontentement concernant les 10 milliards d'euros engagés pour accueillir la coupe du monde de football en 2014. On connaît, pourtant, l'amour des Cariocas pour le foot, mais le ras-le-bol semble tel que les Brésiliens estiment qu'il y a des priorités. 10 milliards d'euros dépensés pour le football leur semblent injuste vu la situation du pays...
Je dois dire que les derniers évènements brésiliens m'ont conforté dans cette même idée exprimée, ici, à plusieurs reprises, et concernant le Nord-Pas-de-Calais. J'ai toujours aimé le football, mais les dérives actuelles de ce sport me semblent devoir aboutir un jour à la fin du football... Oh! certes, on applaudira toujours aux exploits d'un Messi ou d'un Ronaldo, mais que va devenir le football en dehors des grands clubs européens ? Les "aventures" du PSG ne laissent rien augurer de bon et la "course à l'échalote" continue. Combien de millions d'euros dépensés pour acquérir des joueurs et les payer de façon indécente, alors que la crise est là, le chômage galopant, le pouvoir d'achat en baisse... surtout dans notre Région.
Et pourtant, et c'est là que nous devrions être interpellés, les collectivités locales financent, par des sommes importantes, la construction de stades rénovés ou neufs.
Rappelons que le Losc, après quelques belles saisons, n'a plus les moyens de garder ses bons joueurs, et que les belles affiches internationales vont se raréfier. Valenciennes restera une bonne équipe de milieu de tableau, en espérant qu'il ne retournera pas en seconde division. Sort qui est celui du RC Lens, et qui, malgré l'aide, non encore officialisée, d'un magnat azéri, n'est pas près de revenir en Ligue 1 : même si ce l'était un jour, malgré la ferveur du public lensois, il m'étonnerait que le club puisse atteindre les budgets démentiels pour jouer les premiers rôles en Europe.
Malgré cet avenir pas très engageant des clubs nordistes, les collectivités se précipitent, avec notre argent, pour leur financer leur stade... Et c'est là où la situation me fait penser à celle du Brésil...
Voyez cette avalanche de millions déversés :
1- Le grand stade de Lille
Officiellement, le chantier s'élève à 324 millions d'euros (dont 44%, soit 142 millions, à charge des collectivités). A la faveur de la signature d'un partenariat public-privé (PPP), Eiffage avance l'argent et reçoit, chaque année, une redevance pendant trente et un ans.
De plus, 170 millions d'euros ont été déboursés par les collectivités locales pour les travaux de voirie et d'accès au stade.
Plus le changement de zonage sismique pour lequel Le Canard enchaîné a évoqué 96 millions d'euros (Le Losc estime que ce n’est pas à sa charge).
La redevance prévoit une partie variable liée aux résultats du Losc et au taux de remplissage du stade. Si ce dernier dépasse 70 %, la communauté urbaine de Lille est intéressée aux bénéfices. Si les résultats sportifs sont mauvais  (une descente en ligue 2 par exemple…), cela se chiffrerait "en dizaines de millions d'euros" de pertes, reconnaît Pierre de Saintignon, 1er adjoint à la ville de Lille…
Soit 300 millions, dans le meilleur des cas, à la charge des contribuables et beaucoup, beaucoup plus si les Lillois ne jouent pas les premiers rôles en Ligue 1...
Certes, il y a le naming (40 millions espérés pour 10 ans), attribuant le nom du stade à une grande marque ou société (exemple de l’Allianz Arena du Bayern de Munich).
voir
http://www.lexpress.fr/actualite/spo rt/football/le-vrai-cout-du-grand-stade-de-lille_1177507.html#JIEWCYpQ3ZC8TZgO.99
2- Le financement du  Stade du Hainaut s'est élevé à un montant total de 75,9 millions d'euros. Il comprenait un emprunt de 14 millions et un apport en fonds propres de 41 millions de la Communauté d'Agglomération de Valenciennes Métropole. Il a été complété par une subvention de la région Nord-Pas-de-Calais de 20 millions d'euros
Le stade est de capacité modeste (25 000 places, 10 000 de plus pour certains évènements).
Soit 61 millions de fonds publics.

3- Le stade Bollaert-Delelis de Lens. Le montage financier d’un total de 70 millions d’euros hors-taxes s’établit ainsi : 12 millions de l’Etat, 25 millions d’euros du Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais, 10 millions d’euros que versera le département du Pas-de-Calais en subvention directe. Actionnaire majoritaire du club, le Crédit Agricole Nord de France s’est engagé à prêter les 25 millions manquants (dont 14 de TVA) au Conseil Régional à un taux réduit sur 25 ans. La Communauté d’Agglomération Lens-Liévin (CALL) a confirmé un versement de 12 millions d’euros au titre de mise aux normes de sécurité.
Plus de 80 millions de fonds publics, donc...


Au total, ce sont donc plus de 400 millions d'euros de fonds publics qui ont ou auront été injectés dans ces stades, sans compter, outre les éventuelles factures supplémentaires du Losc, les subventions annuelles versées par les collectivités aux 3 clubs...

Au Brésil, la population s'émeut des 10 milliards que va coûter la Coupe du monde aux 193 millions d'habitants, soit presque 52 euros par habitant. Alors que dire des 400 millions pour les 4,500 000 d'habitants du NPDC ? 89 euros par Nordiste !  Soit près de 60% de plus que pour un Brésilien !
Qu'attendons-nous pour manifester ? Nordistes et Brésiliens : même combat !

vendredi 21 juin 2013

Le rapport de la CRC sur la CAHC : la commande publique


On a vu, lors du procès Dalongeville, combien la commande publique avait été traitée par dessus la jambe, à Hénin-Beaumont, suscitant, bien entendu, toutes les interrogations possibles : plus précisément, on a compris comment on a pu, ainsi, favoriser certains fournisseurs...
Rien de tel à la CAHC où un satisfecit est décerné :
Le service chargé de la commande publique met en oeuvre un guide des procédures pour les marchés à procédure adaptée. Ces procédures prévoient une gradation pertinente des mesures de publicité et de mise en concurrence en fonction du montant prévisible du marché et en conformité avec les seuils définis par le code des marchés publics (citation partielle du rapport).
Qui plus est, la nécessité de consulter plusieurs entreprises, dès le premier euro, est mise en oeuvre. Les critères de jugement des offres sont transparents, la pondération des critères, effective, et les critères, stables et pertinents (notamment pour la notation du critère prix) : tel est le jugement de la CRC.
Quelques remarques de détails ont été soulevées, mais la gestion en ce domaine doit être irréprochable : la chambre recommande à la collectivité de pouvoir justifier des choix retenus ou de respecter les date limites de réception des offres.
Point très positif : une clause d’insertion dans les marchés supérieurs à 60 000 €, est obligatoire pour les personnes en voie d'insertion : ce qu'on appelle une clause sociale, pas toujours appliquée, ailleurs. Ici, le suivi de l'application de la clause est de mise.

Par contre, les remarques sont sévères dans l'analyse du marché important (23 millions d'euros) de la station d'épuration d'Hénin-Beaumont, pour lequel la CRC a fait les constatations suivantes :
- La composition du jury d’architecture et d’ingénierie a été régularisée de manière rétroactive, ce qui est irrégulier : l’ouverture des premières enveloppes ayant eu lieu quelques jours auparavant...
- la pondération des critères retenus et portés, bien sûr, à la connaissance des entreprises candidates, a été modifiée en cours de procédure. L'ennuyeux, c'est que l'entreprise retenue a bénéficié de ces changements, puisqu'elle a été choisie, alors que...
- ennuyeux également, c'est que l'offre retenue dépassait de 30% l'estimation qui avait été faite. Ce qui aurait pu entraîner la décision de conclure le marché infructueux et de recommencer la procédure... Les membres de la commission ont considéré que l’écart, d’environ 4,5 M€, résultait d’une erreur d’estimation...
- enfin, le marché a été attribué, sans prendre en considération les variantes proposées et complémentaires de l'offre de base. Il semblerait, selon la Chambre que le subjectivisme ait pris le pas sur une analyse formelle des critères. Selon la jurisprudence, une telle procédure aurait pu être annulée...

Comme le dit, pudiquement, la CRC : "la passation du marché de construction comme celle du marché de maîtrise d’oeuvre ne sont pas exemptes de toute critique "...En d'autres termes, on aurait voulu avantager une entreprise, on ne s'y serait pas pris autrement... Mais comme aucune entreprise évincée n'a porté plainte, on peut supposer qu'il n'en fût rien...
Il semblerait que l'entreprise adjudicataire du marché ait été Véolia...

Pour ceux qui voudraient en savoir un peu plus sur cette station, voyez l'excellent dossier sur le site de l'Agglo :







Pour être complet, vous trouverez, ci-dessous, une partie du texte du Président de la CAHC sur le sujet de la commande publique :

DES PROCEDURES DE COMMANDE PUBLIQUE JUGEES SATISFAISANTES MAIS
PERFECTIBLES EN CERTAINS POINTS DE DETAIL

- Une partie des recommandations de la Chambre nécessite une délibération du conseil communautaire modifiant le guide des procédures interne de commande publique
. Ces évolutions seront proposées pour le second semestre 2013.
- La mise en place d
'un quorum dans le fonctionnement de la commission des marchés, bien qu'accessoire. sera effective sur l'exercice
- La recommandation visant à améliorer le respect de la cohérence des rapports d'analyse est
dors et déjà appliquée
La Commission d'Appel d'Offres a choisi, à plusieurs reprises, de reporter l'attribution d'un marché, lorsqu'elle ne trouvait pas de cohérence entre l'analyse du maître d'oeuvre et la notation qu'il reportait. Un groupe de travail a été mis en place pour chercher des pistes d'amélioration. Désormais, et plus particulièrement pour ce qui concerne les marchés de travaux, le barème de notation doit être annoncé en amont du lancement de la consultation, et ensuite scrupuleusement respecté. Il est demandé aux maîtres d'oeuvre d'utiliser un rapport d'analyse des offres "type" permettant de mettre en relief les points forts et points faibles pour chaque critère et chaque sous critère grâce à un code couleur. Ces requêtes au maître d'oeuvre, par leur annexion au contrat, acquièrent donc un caractère contractuel. Les recommandations faites par la Chambre sur ce point sont donc d'ores et déjà en application. A noter que sur les 2 exemples soulevés, la collectivité a pu démontrer qu'il n'y avait pas d'incohérences. Par conséquent, ils ne sauraient être considérés comme des anomalies.
- La recommandation de mise en place d 'un système de conservation des pièces de marchés de petits montants sera mise en oeuvre prochainement
La collectivité prend bonne note de cette recommandation d'organisation qu'elle mettra en oeuvre sur l'exercice. Il convient toutefois d'indiquer qu'elle ne concerne que les commandes de petit montant (inférieur à 20 000 HT).
- Le respect de la date limite de remise des offres est dors et déjà assuré
La chambre recommande à la collectivité de se doter d'un m
écanisme garantissant avec certitude la réception des candidatures. La collectivité a fait valoir qu'elle disposait déjà de cet outil, inclus dans son logiciel de gestion des marchés. Si toutefois un horaire dépassé a fait l'objet d'une correction manuelle, c'est que l'outil en question ne permet pas l'enregistrement des plis en simultané par plusieurs agents. Dans la pratique, en cas d'affluence importante juste avant l'heure limite de dépôt, il a pu arriver qu'un récépissé soit enregistré posteriori alors que l'entreprise était bien arrivée dans les délais. Cela impliqueforcément la correction manuelle du récépissé de dépôt.
- L'attribution du marché de maîtrise d'oeuvre STEP a montré qu'une commission a vocation à
s'approprier pleinement les dossiers soumis à son analyse
Comme la collectivité 'avait précisé à l'occasion de la présentation du rapport d'observations
provisoires, la Chambre semble s'interroger sur l'évolution de la notation du critère « insertion architecturale et paysagère » entre le rapport initial de l'assistant à maîtrise d'ouvrage, l'analyse préalable qui en été faite afin de préparer le jury, le rapport final présenté en jury et la notation in fine fixée par ce dernier. En l'état du droit en vigueur rien ne semble s'opposer à ce que la commission et plus globalement la collectivité s'approprient pleinement les dossiers en proposant des modifications soit des notations, soit des appréciations littérales qui sont proposées par un cabinet externe. Ainsi, les jurys et autre commission ne se résument pas à de simples « chambres d'enregistrements ». L'initiative prise initialement par le « comité technique », puis le jury n'apparaît donc pas critiquable mais plutôt à conforter.