Pourquoi rapprocher ces 2 évènements? Tout simplement parce que le football, comme tous les autres sports, d'ailleurs (et, plus généralement, comme beaucoup d'autres domaines de la vie), montre que les supporters (et les autres?) sont viscéralement attachés à leur pays, que les hymnes nationaux subliment joueurs et supporters. Les Jeux Olympiques de Pékin seront également l'occasion de pousser des cocoricos français et leur équivalent dans les autres pays compétiteurs. Cela est-il euro-compatible alors que l'Europe ne peut véritablement exister que si elle est une entité unique, probablement sous la forme fédérale? Bref, une Europe sans l'esprit de nation. Je sais qu'il est des zélateurs de l'Europe des nations, mais, outre qu'il ne s'agit pas de vrais partisans de l'Europe, cette Europe des nations ne peut pas exister, entachée qu'elle serait des égoïsmes nationaux.
Je m'explique:
L'Europe est en paix depuis plus de 60 ans, et cela n'était plus arrivé depuis des siècles: notre histoire regorge de guerres entre Français, Allemands (Prussiens et autres), Anglais, Espagnols, Hollandais... La constitution d'une Europe, entité qui entretient des liens permanents et régulés entre ses membres, est à l'origine de cette paix. D'ailleurs, a contrario, la dislocation de l'URSS a engendré des conflits permanents ( Abkhasie, Géorgie, Tchéchènie...); par contre, l'avènement des USA a mis fin aux guerres, entre Nordistes et Sudistes, sans parler des conflits incessants entre états de ce qui allait devenir l'Allemagne et l'Italie, bien après que la France ait réussi, également, son unité. Bref, et schématiquement, c'est le rapprochement entre ces populations autrefois souvent ennemies qui fait que les peuples se parlent et résolvent conventionnellement les problèmes qui les opposaient et peuvent se développer, économiquement et culturellement. A remarquer que toutes les entités que j'ai citées ont choisi une forme de décentralisation des pouvoirs plus ou moins poussée, sauf la France qui pratique une centralisation extrême (la France jacobine), alors que les timides tentatives de décentralisation de ces 25 dernières années et l'émergence des Régions montrent bien le besoin des habitants que les décisions soient prises au plus près d'eux.
A noter également (et cela mériterait d'amples développements) que ces regroupements ne peuvent prospérer que s'il existe une vie démocratique.
On peut donc espérer que lorsque l'Asie, l'Amèrique du Sud, l'Afrique... auront franchi ces différents caps (à nous de les aider!), c'est à dire la stabilité, la démocratie et l'union, la paix règnera dans ces différentes parties du monde. Il nous restera alors à imaginer une seule planète, intelligemment régulée (je n'ose dire dirigée!) pour que" la paix règne chez les Hommes"
Mais avant tout cela il nous reste à règler, en Europe (de quelle Europe parle-t-on, d'ailleurs?) le problème de la persistance des nationalismes exacerbés et propres à entraver le chemin d'une Europe intégrée. Le sport, certes, montre qu'il y a encore des obstacles. et beaucoup d'hommes politiques, notamment, s'accrochent encore à ce nationalisme obsolète et archaïque. Et pourtant, on sent bien vers quoi tend le sens de l'Histoire. Bien sûr, l'Europe que nous voyons se construire aujourd'hui, ne fait pas rêver comme en ses premiers temps. Cette construction trop libérale, pas assez sociale, trop éloignée des préoccupations quotidiennes, ne provoque pas l'enthousiasme. Mais c'est à nous de la construire comme nous la souhaitons. Pour nos enfants et pour un monde meilleur.
La fraternité universelle, le "Aimez-vous les uns les autres" ne sont pas pour demain, certes, mais rien ne nous interdit de nous fixer cet objectif.
Alors quelques modestes propositions pour emprunter ce chemin:
- approfondir la décentralisation, en France;
- développer les euro-régions: les liens entre Nordistes et Wallons, voire même Flamands belges, sont plus étroits qu'entre Nordistes et Corses, par exemple;
- en Europe, introduire une 2ème langue obligatoire neutre culturellement et politiquement: l'espéranto (plutôt que l'anglais, dénaturé, d'ailleurs: le pidgin n'a plus rien à voir avec l'anglais);
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