En complément de mon article d'hier, vous trouverez, ci-dessous, celui paru, ce jour, en page régionale de Nord-Eclair.
4 précisions, auparavant:
- La "rallonge budgétaire" dont il est fait état s'élève à 2,2millions d'€ (charges de personnel).
- "L'auditeur" en question est Pierre Ferrari
- Christine Coget a quitté l"AR et siège, seule, au titre du Modem.
- Il me semble que si le Maire s'est absenté pendant une intervention du FN, c'était pour répondre aux questions de FR3.
Enfin, j'ai omis de citer le formidable lapsus de JP Chruszez: " nous n'embauchons pas, car nous ne sommes pas en période électorale"! Rectifié dans la foulée, certes...
Publication du dernier avis de la chambre régionale des comptes et débat d'orientation budgétaire étaient hier soir au menu du conseil municipal à Hénin. L'ironie de l'opposition a répondu à la sérénité presque arrogante de la majorité.
GAËLLE CARON > gaelle.caron@nordeclair.fr
« Constate que le déficit budgétaire propre à la section de fonctionnement de l'exercice 2008 s'établit à 12,7 millions d'euros au lieu du déficit fixé à 10,5 millions d'euros par le budget réglé par le préfet dans le cadre du plan de redressement pluriannuel (...) Constate l'absence de mesure de redressement effective au cours de l'exercice 2008 et la détérioration de la situation ces derniers mois (...) Invite le maire à décider d'un plan de redressement pluriannuel précis, chiffré et séquencé. » Rendu public hier soir, lors du conseil municipal, le dernier avis de la chambre régionale des comptes a servi de mise en bouche, ou plutôt de mise en condition, aux élus de l'opposition avant d'aborder le débat d'orientation budgétaire. Cet énième document de la CRC, à valeur d'avertissement, est la conséquence du vote, le 2 décembre, d'une rallonge budgétaire de millions d'euros pour payer les salaires du personnel.
Dans la salle, prise d'assaut par des citoyens héninois craignant de voir une nouvelle fois leurs impôts locaux exploser, l'ambiance a déjà été plus électrique. À croire que les déboires financiers à répétition de la Ville ont fini par blaser. En tout cas, les commentaires sont timides. Un auditeur suggère quand même la démission à Gérard Dalongeville, le maire socialiste, quand son président de groupe évoque à demi-mot le défaut de maîtrise des dépenses du personnel. Comme ses camarades, Marine-Noëlle Lienemann, la première adjointe, essaie de relativiser. « L'objectif maintenant est de résorber le déficit en trois ans, soit 4 millions d'euros par an, pour ne pas augmenter la fiscalité. Ne criez pas au loup avant l'heure », prévient l'ancienne ministre.
« C'est du pipeau ! » Réduction du nombre des téléphones mobiles et des véhicules de fonction octroyés à certains élus, réduction des photocopies et mise en régie du gardiennage ou de la tonte des espaces verts, voilà quelques-unes des mesures inscrites au débat d'orientation budgétaire 2009 et qui doivent permettre d'économiser ces 4 millions d'euros déterminants pour l'avenir de la commune. Au total, le maire et son équipe arrivent à 3,4 millions d'euros d'économies de fonctionnement. Manquent donc 600 000 E que Marie-Noëlle Lienemann ne doute pas un seul instant trouver.
Évidemment, les bonnes intentions qui pavent le discours de la majorité ne suffisent pas à rassurer l'opposition. « Nous présenter le DOB 2009 sans le compte administratif 2008, c'est encore une façon de noyer le poisson. C'est du pipeau ! » estime Christine Coget, de l'Alliance républicaine. Daniel Duquenne, son chef de file, déplore l'absence de grands projets de construction et « le gaspillage, la dilapidation du patrimoine, la gabegie ». La résidence de vacances de la Ville dans les Landes (laissée à l'abandon et qui a perdu deux tiers de sa valeur) illustre son propos.
De son côté, et il n'est pas le seul, Steeve Briois, le conseiller municipal FN, est convaincu que le déficit a passé la barre des 20 millions d'euros. Il rappelle que la Ville traîne 7 millions de factures impayées, dont plus de 200 000 E à EDF. Gérard Dalongeville quitte la séance. Il ne reviendra qu'après l'allocution de son principal adversaire qui assimile le débat d'orientation budgétaire à de simples effets d'annonce. « Votre DOB, c'est du vent, le grand méchant flou », résume Marine Le Pen qui attend, elle aussi, le compte administratif 2008.