Vous pourriez, à juste titre, vous demander pourquoi je publie cet article qui n'a rien à voir, à première vue, avec la politique.
Outre l'humour suintant de cet article écrit par un journaliste scientifique (il publie, chaque mercredi, un véritable petit bijou), j'ai pu y déceler quelques inférences politiques peu détectables au premier abord...
Je vous en fait part à la fin de ce petit bijou...
Le Monde
23 mars 2016
Comment (ne pas)
se fracturer le pénis
Dans
une récente chronique, l'auteur de ces lignes citait le bon roi Henri IV qui,
en parlant de son organe viril, reconnaissait avoir longtemps et gaillardement
cru " que c'estoit un os ". Mais non, il n'y a pas
plus d'os -là-dedans que de beurre en broche, ce qui n'empêche pourtant pas
qu'existe… la fracture du pénis. Pour celles et ceux qui n'ont jamais vu ni
vécu cet accident, voici ce qu'en dit la médecine. Prenez un homme normalement constitué,
en possession de tous ses moyens. Adjoignez-lui un ou une partenaire sexuel
(le) (de ce point de vue, l'académie n'est pas regardante). Laissez-le
enclencher la première, c'est-à-dire quitter le point mort et la mollesse du
flaccide pour la rigidité de l'érigé. Si, en passant la seconde – pour laquelle
personne n'a besoin de dessin –, une fausse manœuvre survient et fait adopter
au phallus du bonhomme un angle que la biomécanique réprouve, on obtient à peu
près le même résultat qu'en -ratant son embrayage avec son levier de vitesses :
on entend d'abord un " crac ! ", puis la machine cale de -manière
subite, en ce sens qu'une -détumescence rapide se produit, qui va laisser place
à une douleur -immense et à un bleu à l'endroit où les tissus se sont rompus.
On
ne plâtre pas une fracture de -pénis (rappelons qu'il n'y a pas plus d'os
maintenant qu'au début de cet article). Les soins consistent à suturer les
tissus endommagés et éventuellement l'urètre.
Le
schéma global est bien connu. Mais, en raison du manque déplorable de loquacité
dont font preuve les victimes de ces accidents du rut lorsqu'elles arrivent aux
urgences la verge en capilotade, on a peu de -détails sur la "
dynamique sociale " qui entoure la fracture du pénis, pour
reprendre la curieuse formule d'une équipe de médecins brésiliens, qui a publié
en 2014, dans la revue Advances in Urology, une étude sur le sujet.
Crac-crac, crac et krach
Derrière
ces mots de " dynamique -sociale " se cachent tout
simplement les pratiques sexuelles qui étaient en cours au moment fatal, le
crac-crac qui a précédé le crac – et le krach.
Chercheurs
à l'université pontificale catholique (véridique) de Campinas, les auteurs de
cette étude ont mené l'enquête en épluchant les dossiers médicaux de tous les
hommes qui, entre janvier 2000 et mars 2013, s'étaient rendus dans trois
hôpitaux locaux la biroute en déroute et avaient été suivis par la suite
pendant plusieurs années. L'idée consistait à voir s'ils avaient divulgué "
avec qui et dans quelle position " ils avaient plongé "
dans le stupre et la fornication ", ainsi que le chantait
Brassens. Au bout du compte, 42 dossiers donnaient quelques détails, qui
esquissent une typologie de la fracture pénienne.
Sur
ces 42 accidents, 28 se sont produits avec une dame, 4 avec un monsieur et 6 à
la suite d'une mauvaise " manipulation " (du latin manus, main…).
Pour les 4 derniers cas, on n'a pas de précision, et il serait sans doute
abusif de la part du chroniqueur de rappeler que la dernière fois qu'il a parlé
d'urologie au Brésil, c'était pour décrire la variété des pratiques zoophiles
dans ce pays… Quoi qu'il en soit, l'étude apporte une précision -importante en
ce qui concerne la -prévention de la fracture du pénis : les accidents
surviennent le plus souvent lorsque la femme est au-dessus. Lors de sa
fougueuse chevauchée, elle ne contrôle pas l'angle de pénétration et, surtout,
fait porter tout le poids de son corps ou presque sur un bibelot à peine moins
fragile qu'une porcelaine. Messieurs, si vous croisez une amazone ou une walkyrie,
gare à la casse !
Pierre Barthélémy (Journaliste et
blogueurPasseurdesciences.blog.lemonde.fr)
Je tiens, au préalable, à dire qu'il n'y a, me semble-t-il, aucun rapport entre le pénis et Le Pen et je ne me laisserai pas entraîner dans cette voie...
Par contre, il serait intéressant de savoir s'il y avait des hommes politiques parmi ceux qui ont subi cet "accident" afin de mesurer si des conséquences dans la gestion de leur mandat ont pu être constatées. Sont-ils devenus plus souples ou plus durs ? Ont-ils commis, ensuite, un grand écart dans leur carrière ? En d'autres termes, ont-ils donné une nouvelle inclinaison à leurs objectifs, modifié leurs pratiques ? Ont-ils adopté une nouvelle approche et essayé de nouvelles méthodes dans leurs rapports avec leurs administrés ?
Je me demande si l'expérience de la fracture, évoquée ci-dessus, ne devrait pas être obligatoire pour tout homme politique qui souhaiterait embrasser une carrière nationale. En effet, non seulement ils feraient l'expérience de la prudence requise dans leurs relations avec l'autre, mais, de plus, ils testeraient, de ce fait, différents secteurs de la médecine : les urgences, la chirurgie, l'approche psychologique en milieu hospitalier...
Enfin, on notera, une nouvelle fois, le rôle essentiel des femmes dans la réalité quotidienne... Pas touchées par ces accidents de la nature, elles en sont, néanmoins, entièrement responsables. L'égalité hommes/femmes est bien une vue de l'esprit !