2- Les incertitudes
Les rafistolages actuels à coup de milliers de milliards d’euros, pour soutenir les institutions financières, nous font craindre que, une fois les crises financières et économiques passées, et que le sommet voulu par le Président français se sera réuni pour " réformer " le capitalisme, tout continuera comme avant : la crise de 1929 a accouché du New Deal et des cataclysmes de ces 80 dernières années, et Bretton Woods a engendré la nébuleuse financière que nous venons de voir en œuvre…
Entre ceux qui pensent qu’il aurait mieux valu laisser le capitalisme s’écrouler (c’est-à-dire laisser le marché se réguler lui-même, sans que les états n’interviennent) et ceux qui pensent que les Grands de se monde vont " rafistoler " le capitalisme, il me semble que l’on doit pouvoir trouver des règles vertueuses de bien vivre ensemble et une gouvernance garante du respect de ces règles.
Bien sûr, tout cela pourrait paraître utopique, mais il me semble que si nous ne prenons pas, aujourd’hui, notre destin en mains, que si nous nous laissons dicter notre avenir par ceux-là mêmes qui viennent de nous précipiter au bord du (dans le ?) gouffre, alors il n’y a aucune raison que les injustices disparaissent un jour.
Est-il utopique vraiment de vouloir bâtir un monde différent respectant quelques valeurs basiques, telles que celles nous allons tenter d’esquisser ?
A- Un monde fraternel
- On doit pouvoir éviter les conflits : par un recours obligatoire à une médiation internationale désignée par une ONU revisitée (voir plus loin).
- De même, le droit d’ingérence, cher à Bernard Kouchner, doit devenir une norme bien encadrée.
- Le PIB doit être remplacé par une nouvelle mesure de l’évolution des pays : de nombreux outils sérieux et de référence existent ; ils mesurent, par exemple, les taux de participation des femmes aux affaires (publiques ou privées), le nombre de pauvres, d’illetrés, etc (sans éliminer le critère croissance économique).
- L’Europe doit donner l’exemple : revenir sur le libéralisme économique qu’elle incarne, et donner un sens à son union. Les différentes valeurs, que j’évoque ici, doivent s’incarner dans l’Europe. Celle-ci est regardée, avec espoir, par beaucoup: on attend donc d’elle un pas supplémentaire. Non seulement il convient de dépasser le libéralisme économique, mais elle doit aussi unifier ses politiques sociales, fiscales et militaires ; de même doit-elle travailler sur les questions éthiques afin de rapprocher les points de vue : euthanasie, bioéthique notamment
B- Un monde solidaire
La répartition des richesses à l’intérieur des pays, mais aussi entre le Nord et le Sud, est un des points clefs de tout changement:
- à l’intérieur des états, seule une fiscalité juste doit permettre qu’il n’y ait pas trop d’écart entre les plus riches et les plus démunis. L’impôt sur le revenu doit véritablement être progressif. Les impôts indirects (telle la TVA), élevés sur les produits de luxe, doivent être modérés, voire nuls sur les produits de première nécessité (fruits et légumes par exemple) et exemplaires sur le tabac et l’alcool ; les taxes pollueurs/payeurs sont une bonne façon de responsabiliser, si, en même temps, on privilégie les produits vertueux. Les impôts sur les successions (au contraire de ce que fait la France) sont un excellent moyen de redistribution.
- le Nord doit transférer son savoir-faire dans le Sud et non le piller de ses richesses. Sans m’étendre sur le sujet, les moyens d’un tel " Plan Marshall " peuvent être fournis par une taxation mondiale sur les plus-values financières, et une gouvernance mondiale telle que je la décrirai plus bas. Car, outre la mise à niveau économique des pays pauvres, il faut combattre famines et maladies (sida, malaria, bilharziose…)
A suivre
Les taux de participation des femmes aux affaires (publiques et privées)sont des outils sérieux et de référence pour mesurer l'évolution des pays. Ce n'est pas de l'utopie Monsieur Alpern, c'est de l'éthnocentrisme.
RépondreSupprimerOn augmente les taxes (les impots indirects)de façon exemplaire sur l’alcool et le tabac. Un retour à l'ordre moral? Du moins pour les pauvres...
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