Bien sûr, le Nord Pas De Calais n’est pas épargné. Qu’on en juge :
- très forte régression des champignons,
- une plante supérieure disparaît tous les 2 ans,
- les grands mammifères carnivores ont disparu (le loup en 1820). A ce sujet, je me souviens d’une réflexion du Président du Conseil Régional Daniel Percheron, lorsque l’on a parlé de la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées : " je me suis demandé pourquoi on faisait tant d’histoires pour un ours. J’ai compris maintenant que, après la disparition de l’ours, c’est l’homme qui allait disparaître !",
- 80 % des insectes ont disparu de 90% du territoire,
- même dans les réserves naturelles, les espèces régressent, du fait de la fragmentation écologique (la région est coupée en plus de 15 000 morceaux par les grandes infrastructures de transports), du fait de l’eutrophisation générale de l’environnement (on trouve des engrais azotés dans la pluie! ), du fait de la pollution par les pesticides,
- tous nos massifs forestiers sont fragmentés par les routes (101 morceaux dans la forêt de Mormal),
- sur le littoral : l’émission annuelle de plombs de chasse est de 500 à 700 fois supérieure aux émissions annuelles de Métalleurop avant sa fermeture,
- concernant la périurbanisation : au rythme des 15 dernières années, le NPDC sera totalement urbanisé avant 2160,
- l’empreinte écologique : alors que chaque habitant du NPDC dispose, en moyenne, de 0,27 ha de surface, il consomme l’équivalent de 5,5 ha, soit 17 fois plus,
- disparition des zones humides qui ne représentent plus que 0,2% de la superficie du Nord Pas De Calais.
Ces quelques réflexions avaient pour objectif de vous confirmer que malgré tout ce qui a pu être fait, et notamment dans le NPDC, pour lutter contre cette érosion de la biodiversité, nous sommes encore loin d’avoir stabilisé la situation. Depuis 1992, le Conseil Régional a beaucoup œuvré et peut s’enorgueillir de belles réussites, en soutenant par ex :
- des actions importantes de protection et de requalification des espaces naturels, à travers les 3 Parcs (Caps et Marais d’Opale, Scarpe-Escaut, Avesnois) et des opérations menées par les collectivités telles que la requalification du Marais de Cambrin, le terril de Pinchonvalles, la carrière de Cantin,
- des actions ciblées sur l’amélioration de la ressource en eau et des milieux aquatiques, avec l’Agence de l’eau, soutien aux SAGE (Schéma d’aménagement et de gestion des eaux); aux PAPI, avec l’Etat (lutte contre les inondations, aux contrats de rivière ),
- des actions de reconquête des espaces dégradés et des sites et sols pollués (de nombreux terrils ont été requalifiés en espaces naturels, comme ceux de Libercourt, Rieulay etc..),
- des programmes spécifiques de boisement (Parc de la Deûle, programme de boisement dans le Dunkerquois : plantation de 300 ha et requalification sur 500 ha…),
- des programmes de connaissance à travers le soutien au GON (groupe ornithologique du Nord)et au Centre de Phytosociologie de Bailleul (ex : atlas),
- une contribution importante à l’activité du Conservatoire du Littoral et du Conservatoire des Sites Naturels,
- les initiatives des associations en matière d’éducation, de sensibilisation et gestion de l’environnement (ex : dispositif Chèque Nature, CPIE, Planète Précieuse…),
- Etc…
Mais pourquoi, malgré tout cela, parle-t-on, chez nous, de déclin de la biodiversité ? La réponse est simple : parce que lorsqu’il y a à arbitrer entre économie et écologie, c’est toujours l’économie qui prime. Tout le monde sait que les considérations environnementales ont été sacrifiées dans la forêt de Mormal ou dans le bois de Vimy pour y construire des routes. De même, combien de maires ont accordé des permis de construire dans des zones inondables ? Quant aux compensations éventuelles : encore faut-il qu’elles soient à la mesure du sacrifice consenti!
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