jeudi 20 mars 2008

Le monde selon Monsanto: un monde fou! (fin)



3- Objectifs de Monsanto

L’objectif de M est simple : maximiser ses profits. Nous vivons dans une société capitaliste et cela correspond aux règles du jeu…Mais à ce jeu, le monde sera perdant, parce que les produits vendus par M pourraient avoir des impacts sur la santé, et si cela se révèle exact, on ne pourra revenir en arrière : irréversibilité de la contamination.
En outre les manœuvres de M ont des conséquences aujourd’hui déjà visibles :

- Ainsi, par sa volonté de brevetabiliser les gênes, il interdit aux paysans du Sud, à qui il promet de meilleurs rendements, de réutiliser ses semences : ils doivent, à chaque fois, acheter de nouvelles semences à M, semences qui coûtent 4 fois plus chères, par exemple, pour le coton BT, en Inde ; de plus, dans ce dernier pays, en 2002, une maladie a ravagé les cultures, et s’est transmise aux cultures non transgéniques. Beaucoup de paysans surendettés s’étaient alors suicidés.

- Je rappelais précédemment le cas du maïs, au Mexique, contaminé par des cultures OGM, provenant de l’autre côté de la frontière, c’est à dire des Etats-Unis. Quand on sait les précautions que prennent les Mexicains pour conserver leurs traditions ancestrales pour fabriquer leur tortilla, plat national, on mesure combien cette invasion (que certains considèrent comme volontaire), est attentatoire à la culture et au patrimoine d’un pays.

- Au Paraguay, contaminé par l’introduction clandestine de semences OGM, le gouvernement a été obligé d’autoriser M à vendre ses semences. S’en est suivie une fuite en avant : déforestation, exode rural venant grossir les populations installées dans les bidonvilles…

- N’oublions pas également que, pour contrôler si les paysans ne ressèment pas leurs propres semences, Monsanto effectuent des visites inopinées chez eux : il s’agit là d’une véritable " police des gênes "

4- Débat

Principales questions soulevées :

- José Bové : la question essentielle est de savoir si les OGM sont utiles.
- Christian Vélot ( voir, au sujet de ce lanceur d’alerte, la pétition de soutien en sa faveur sur http://www.sciencescitoyennes.org/) demande que l’on examine les plantes regorgeant de pesticides.
- Les rares contre-tests effectués, face aux tests présentés (et admis comme suffisants)…par les fabricants, sont tellement préoccupants qu’ils justifient des expertises contradictoires avant mise sur le marché. Mais on se heurte au problème du secret industriel ! Je vous disais : leurs profits avant notre santé !
- La recherche en matière d’OGM doit continuer, mais en milieu confiné (laboratoires), et financée par des crédits publics, pour éviter les pressions des lobbys privés.
- Nous avons en France un problème, aujourd’hui : si la traçabilité des produits OGM que nous consommons est obligatoire, il n’en est rien en ce qui concerne celle des aliments du bétail, que nous importons : nous mangeons et buvons donc de la viande et du lait très probablement contaminés par des OGM !

1 commentaire:

  1. Ce qui est terrifiant est que les produits OGM soient dans nos assiettes sans que nous ne le sachions. Il est particulièrement insensé que ce soit les aliments non OGM qui aient été amenés à porter l'étiquetage "sans OGM" alors que l'inverse aurait été plus logique. Quand le soja OGM est utilisé par des éleveurs (même de la région) en complément alimentaire, rien ne les oblige à le déclarer. Nous en retrouvons sans le savoir dans nos assiettes lorsque nous consommons de la viande bovine, ovine, porcine ou des volailles; idem pour le lait, le beurre et les oeufs.
    Ce qui pousse les éleveurs à utiliser ces compléments alimentaires? D'abord leur coût inférieur à celui du soja bio. Mais l'origine du problème vient de la politique agricole européenne qui en indemnisant davantage la maïsculture que les fourrages et pâturages, pourtant indispensables à une bonne qualité alimentaire, en a réduit les surfaces.
    Il ne s'agit pas de diaboliser les éleveurs qui sont pris dans cet engrenage, et quand ils le souhaitent, ont du mal à en sortir. Si les coopératives agricoles étaient, au départ, une bonne idée, le constat est fait que lorsque les prix augmentent sur les étalages, les éleveurs n’en tirent aucun profit.
    Comment résoudre l’équation production de qualité et alimentation saine à coût raisonné? Faut-il compter sur une volonté politique ou sur un sursaut des consommateurs exprimant leur ras le bol ?
    Quoiqu’il en soit, ce genre de reportage est indispensable pour l’information de tous, car nous devons bien comprendre que nous ne sommes pas à l’abri des méfaits de M, que la réaction du législatif à l’égard des produits mis à l’index arrive toujours avec un temps de retard.

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