mardi 9 septembre 2008

Manipulations?


L’UMP a voulu démontrer son unité, lors de son congrès de Royan, en comparaison avec les divisions du PS, visibles lors de son Université d’été, fin août, à Rochelle. Urbi et orbi, leurs leaders l’ont répété à satiété, afin que nul ne l’ignore.


Je suis, disons, surpris que l’on manipule (et le mot n’est pas trop fort) ainsi l’opinion, et vais tenter de m’expliquer à ce sujet.


1- Le " spectacle " offert par le PS à La Rochelle


J’étais présent et qu’y ai-je vu ?


- des débats, ateliers, séances plénières dans lesquelles travaillaient la plupart des 4OOO militants inscrits. A part Jack Lang, tous les ténors du Parti sont intervenus. Les caméras n’ont été présentes, à l’intérieur des salles, que pour filmer Ségolène Royal, à l’ouverture, Bertrand Delanoë, lors de sa première entrée (il fut le plus studieux des leaders), de même pour Martine Aubry ; François Hollande, à la clôture.


- à l’extérieur, en permanence, une centaine de militants, cherchant un peu d’air (salles mal climatisées), fumant, devisant… Les TV et autres journalistes interrogeant les personnalités.
Les discussions entre caciques du parti en vue de conclure d’éventuelles alliances pour les élections à la direction du Parti avaient lieu ailleurs (dans les restaurants, en général).


- Le PS s’est toujours nourri des différents courants de pensée en son sein, et c’est ce qui en a toujours fait la richesse…ou le malheur, à de rares occasions (congrès de Rennes en 1990). Nul doute qu’il y ait, pour prendre un seul exemple, des différences entre un Emmanuelli et un Manuel Valls. Mais ces 2 là sont bien conscients d’être dans le même parti, et d’apporter quelque chose s’ils sont dans la majorité de la synthèse finale.


- Bien sûr, le défaut du système, surtout dans un cadre d’élections présidentielles au suffrage universel, est patent : la formation d’écuries présidentielles peut prendre le pas sur le sain foisonnement des idées.


- La question est : pourquoi la presse privilègie-t-elle la bise de l’un à l’autre ou le repas pris en commun, plutôt que le débat d’idées ou la construction d’alliances ? Faut-il s’étonner qu’un parti qui est constitué d’autant de personnalités brillantes, fasse l’objet de discussions aussi intenses, voire passionnées, pour savoir qui, démocratiquement, le dirigera ?


- Naturellement, je ne suis pas naïf. Je connais les défauts du PS (qui sont les mêmes qu’un autre parti que je connais bien, et organisé, lui aussi, en courants): les ego, souvent surdimensionnés, la petite phrase qui tue un camarade, la volonté de faire consensus et qui ramollit, les élus phagocytant les militants de base, etc.
Mais connaissez-vous un meilleur système d’organisation démocratique de parti politique ? Pour paraphraser Churchill à propos de la démocratie : c’est le moins pire de tous.
Evidemment, on peut toujours rêver à un parti dans lequel les leaders sont probes, honnêtes, privilégiant l’intérêt général, avec une ambition modérée, constamment à l’écoute, etc… et des militants ouverts, disponibles, critiques, certes, mais pas trop, etc…Mais en attendant, je préfère des partis comme ceux que j’ai connus en tant que militant, avec tous leurs défauts, à celui au sujet duquel je vais, ci-après, écrire quelques mots.


2- L’ " unité " de l’UMP.


Une anecdote : l’inénarrable ministre Nadine Morano vantait, à Royan, la sérénité de son " Campus " par rapport à ce qui s’était passé à La Rochelle ; le journaliste lui fit remarquer ce que je viens d’écrire sur le sérieux des militants socialistes et elle répliqua qu’elle n’avait aucune raison de ne pas croire la presse qui avait rapporté les turpitudes du PS. Le journaliste pointa alors les conflits de personnes au sein de l’UMP, et, là, la ministre lâcha : mais il ne faut pas toujours croire ce que l’on raconte !


- C’est vrai qu’il faut saluer ici la communication monstre (monstrueuse ?) de l’UMP qui a tenté d’opposer Royan, pour la magnifier, à La Rochelle. Mais à trop vouloir démontrer… Au fait, avez-vous lu quelque part le nombre de militants présents à Royan ? J’en profite pour rappeler que le parti du Président (vous savez que je ne cite jamais son nom, pour ne pas en rajouter au nombre de fois où il apparaît quotidiennement) a perdu, en un an, près de la moitié de ses adhérents…


- L’UMP est un parti politique sous l’emprise d’un " gourou ". Le secrétaire du Parti est nommé ou démis par lui ( B. Hortefeux à la place de Devedjian, sous peu, malgré la surveillance exercée par Raffarin et Bertrand, voulue par ce " gourou " ?). Il décide seul du financement du RSA, malgré l’opposition de ses afficionados (militants, élus, Medef, ministres…). Tape sur la table quand certains veulent se présenter contre le candidat choisi par lui (Présidence du Sénat, Conseil Régional d’Ile-de-France). Mais comme l’a dit Raffarin : " le Président vous aime " ! D’ailleurs, pour le cas où il lui arriverait malheur, il a intronisé son successeur en la personne de son fils, Jean. Tout va bien !


- C’est vrai que les medias ont senti, avec un peu de retard, que l’on tentait de les manipuler : non seulement ils sont quelque peu revenus sur leurs outrances au sujet de La Rochelle (hélas ! le mal était fait), mais ils ont rapidement, cette fois-ci, redressé le cap sur la vision qu’a voulue imposer l’UMP sur leur week-end idyllique.


En résumé, nous sommes dans un des débats qui a agité la France depuis 1789 : entre le parti de l’ordre et celui du mouvement, lequel choisir ? Ne me répondez surtout pas que l’un et l’autre sont compatibles, parce je vous demanderai, alors, de me citer un exemple…

3 commentaires:

  1. En attendant, localement, à Hénin-Beaumont, on parle beaucoup de vous, Mr Alpern. Certains vous voient déjà occuper la place de premier magistrat en cas d'élections anticipées.

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  2. cher alain, un sondage vous donne meme 58 pour cent des voix au premier tour en cas d'election anticipee. C'est vous le recours

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  3. Allez, c'est le moment, il faut attendre le 18 septembre pour lancer un appel...

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