Au-delà des constats sur les « cumulards », il apparaît nécessaire de procéder à 3 réformes :
* Les élus ne pourront exercer plus de 3 mandats identiques et successifs (prévu par le projet de loi sur la moralisation de la vie publique).
* Il convient d’interdire à un député de siéger dans le conseil municipal dont
il était maire lorsqu'il a été élu à l'assemblée.
* Un ministre ne pourra plus se présenter à une élection législative, sauf à
renoncer à son portefeuille. Le projet de loi, évoqué ci-dessus, prévoit
seulement que les
ministres ne pourront plus rester maires ou maires-adjoints de leurs communes,
ni rester présidents ou vice-présidents d'un conseil régional ou général.
Non-cumul :
au moins 223 députés vont devoir abandonner un mandat
Le Monde 25/6/2017
Députés, mais pas que. Pas moins de 327 des 577 membres de l’Assemblée
nationale élue dimanche 18 juin disposaient d’au moins un autre
mandat à la date de leur élection, selon notre enquête sur les profils des
nouveaux députés.
Mais toutes les situations ne sont pas égales au pays des cumulards. Sur
les bancs du Palais-Bourbon, on trouve aussi bien des « petits
poissons » que des « requins », qui cumulent jusqu’à quatre
mandats électifs, sans même compter les diverses responsabilités liées à leurs
fonctions.
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Quatre députés sur dix vont devoir abandonner au moins
un mandat
Après la conquête d’un siège à l’Assemblée nationale, voici venue l’heure
du choix pour les cumulards les plus gourmands. Les 577 députés
fraîchement élus sont en effet les premiers concernés par la limitation du
cumul des mandats imposée sous François Hollande. La nouvelle règle interdit de
cumuler un mandat de député avec un exécutif local, c’est-à-dire de siéger au
Palais-Bourbon tout en étant maire, président de région, à la tête d’un
département ou même adjoint ou vice-président d’une collectivité.
Aujourd’hui, 223 députés, soit 38,6 % de l’Hémicycle, sont dans cette
situation. Ils ont trente jours à compter de leur élection pour déclarer quel
mandat ils souhaitent conserver, faute de quoi ils devront, par défaut, rester
député et abandonner leurs autres responsabilités.
Ce dilemme touche en premier lieu les fameux députés et maires : pas
moins de 135 nouveaux élus à l’Assemblée nationale ont cette double
casquette. Ce sera ainsi la fin d’une longue histoire pour le fantasque Jean
Lassalle, qui va devoir choisir entre la petite mairie de Lourdios-Ichère
(Pyrénées-Atlantiques) qu’il dirige depuis 1977 et son siège de député qu’il
occupe depuis 2002.
Dans le détail, on ne trouve aucun maire de ville de plus
de 100 000 habitants qui siège à l’Assemblée nationale,
mais quatre maires d’arrondissements de grandes villes : Paris (Claude
Goasguen, Les Républicains, LR), Marseille (Valérie Boyer, LR) et Lyon
– Thomas Rudigoz (La République en marche, LRM) et Hubert Julien
Laferrière (LRM).
Deux autres sont les premiers magistrats de villes de 50 000 à
100 000 habitants : François Pupponi (PS, Sarcelles), et Michel
Herbillon (LR, Maisons-Alfort). Derrière ces quelques cas, le gros du
contingent est maire de villes de 10 000 à 50 000 habitants
(42 députés et maires), de 2 000 à 10 000 (48) et de moins
de 2 000 (39).
A tous ces élus s’ajoutent en outre 49 adjoints au maire, eux aussi
concernés par la loi qui restreint les possibilités de cumul. Soit
184 élus qui vont devoir lâcher les rênes de leur commune.
Mais les députés n’ont pas que des mandats municipaux. Dans la nouvelle
Assemblée, on compte également quatre présidents de départements : Eric
Ciotti (LR, Alpes-Maritimes), Eric Straumann (LR, Haut-Rhin), Maurice Leroy
(UDI, Loir-et-Cher) et Hervé Saulignac (PS, Ardèche). Auxquels s’ajoutent
vingt-sept vice-présidents de départements ainsi que dix-sept vice-présidents
de région, également concernés par la nouvelle loi.
Du côté des autres mandats parlementaires, qu’il n’était déjà pas possible
de cumuler avec un siège de député, on compte :
- deux sénateurs :
Béatrice Descamps (Nord, LR) et Luc Carvounas (Val-de-Marne, PS) ;
- quatre
eurodéputés : Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), Marine
Le Pen (Front national, FN), Louis Aliot (FN) et Constance Le Grip
(LR).
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Plus d’un député sur deux a au moins un autre mandat
électif
L’entrée en vigueur de la loi de 2014 ne signe pas la fin du cumul pour
autant : il reste tout à fait possible de conserver plusieurs
mandats, à condition qu’ils ne soient pas exécutifs. De quoi rassurer les
328 députés, soit 57 % de l’Assemblée nationale, qui ont au moins un
autre siège en parallèle.
La réforme de 2014 devrait quelque peu alléger l’emploi du temps surchargé
de certains élus. On pense par exemple à Béatrice Descamps (LR), qui était
jusqu’ici à la fois sénatrice du Nord, maire de Météren et vice-présidente du
conseil départemental du Nord, avant même d’être élue députée. Un cas de figure
unique dans la nouvelle Assemblée.
Mais derrière ce cas particulier, on trouve tout de même pas moins de
85 députés qui exercent en parallèle deux autres mandats, soit 15 %
environ et 241 autres (42 % de l’Hémicycle) qui en ont un autre. Ils
ne seront que 43 % à se consacrer uniquement à la députation.
Certains députés concernés par les nouvelles limitations du cumul ont
d’ailleurs déjà trouvé la parade pour conserver le pouvoir. Agé de 29 ans,
le maire LR de Marck (Pas-de-Calais) et désormais député, Pierre-Henri Dumont,
a prévenu qu’il comptait rester maître de sa ville, bien que contraint par la
loi de passer les rênes à un de ses adjoints en conservant une simple fonction
de conseiller municipal. Une ficelle popularisée par Christian Estrosi (LR),
qui quittait en 2015 sa mairie de Nice, tout en y restant conseiller, pour
prendre la tête de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur… Fonction qu’il a
abandonnée en mai pour redevenir maire et que bien des députés pourraient
imiter.
Pour aller plus loin, Emmanuel Macron a promis pendant sa campagne de limiter
également le cumul dans le temps, en interdisant aux élus d’enchaîner plus de
trois mandats identiques consécutifs. Si elle entre en vigueur, cette réforme
ne devrait concerner qu’une mince partie des députés élus en juin :
l’Assemblée vient en effet d’être renouvelée aux trois quarts, et
68 députés n’ont fait qu’un mandat auparavant, ce qui laissera dans tous
les cas moins d’une centaine d’élus potentiellement concernés.
Du haut de ses six mandats législatifs passés, le député LR du Haut-Rhin
Jean-Luc Reitzer ne serait ainsi pas concerné en 2022 par une telle
limitation, car il n’a pas siégé de 2012 à 2017. Ses collègues Olivier Dassault
(Oise, LR) et Jérôme Lambert (Charente, PS), seuls autres députés à commencer
leur septième mandat, seraient en revanche concernés car ils n’ont plus été
battus depuis 2002.
La palme de la longévité revient, quant à elle, à un trio de députés LR
– François Cornut-Gentille (Haute-Marne), Gilles Carrez (Val-de-Marne) et
Guy Teissier (Bouches-du-Rhône) ainsi qu’à l’UDI Charles de Courson (Marne),
tous élus sans discontinuer depuis 1993, ce qui fait qu’ils amorcent leur
sixième mandat de suite.
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La droite championne du cumul
Si le « renouvellement » dont se targue La République en
marche (LRM) est à relativiser, notamment par la forte présence dans ses rangs
de personnalités qui n’avaient jamais été élues mais étaient déjà engagées dans
la politique au sens large, il est encore plus loin de se trouver à droite.
C’est simple : 96 % des 136 députés LR, UDI et divers droite
exerçaient déjà au moins une fonction élective à la date de l’élection.
Même constat à gauche (PS et apparentés), où 92 % des élus détenaient
déjà au moins un mandat, ainsi qu’à l’extrême droite (90 %) et chez les
régionalistes corses et ultramarins confondus (100 %). A l’arrivée, seule
la gauche radicale et LRM ont fait élire environ un député sur deux sans mandat
électif.
Autre phénomène parlant : là où un député sur quatre de la majorité
présidentielle et de la gauche radicale va devoir abandonner au moins un
mandat, cette proportion est trois fois plus importante à droite.
Seuls deux députés de la droite et du centre droit n’ont jamais exercé de
mandat électif avant d’être élu à l’Assemblée nationale. Il s’agit de l’élu des
Vosges Christophe Naegelen (divers droite) et de l’UDI Béatrice Descamps
(Nord). Le parti Les Républicains n’a fait élire aucun novice de la politique.
Il est 19 h, ce dimanche, lorsque près de cent cinquante caravanes bloquent la circulation sur environ un kilomètre, route Nationale à Prémesques. Le climat est tendu aux abords des véhicules. « Ce (dimanche) soir, Prémesques, c’est la chienlit », s’emporte le maire de la commune, Yvan Hutchinson.
RépondreSupprimerÀ quelques mètres de lui, des dizaines de personnes attendent le verdict. Une négociation est en cours. Ces membres de la communauté des gens du voyage veulent s’installer sur le terrain situé derrière la ferme de la Huchette. Un terrain appartenant à Horseland. Sur place, les agriculteurs qui exploitent ces terres semblent démunis.
« Je suis très en colère »
« Les services de la préfecture nous ont fait comprendre qu’on n’a pas d’autre choix que négocier », s’agace l’élu. « Quoi qu’on en dise, ça reste une violation du droit de la propriété », estime Yvan Hutchinson, qui compte bien dès ce lundi matin interpeller le président de la Métropole européenne de Lille, Damien Castelain, ainsi que le préfet, Michel Lalande.
« La préfecture nous a dit que nous n’étions pas en position de force par rapport au nombre et qu’il fallait prendre une décision de sagesse. Je suis très en colère contre les services de l’État et contre les gens de cette communauté qui ne respectent pas notre commune », peste le maire, avant de rappeler qu’en tant que commune de moins de 3 500 habitants, Prémesques n’est pas tenue d’accueillir les gens du voyage.
Personnellement, je comprends tout à fait votre colère. C'est insupportable.
RépondreSupprimerCe sont ces incivilités qui entretiennent le racisme et toute haine de l'autre...
RépondreSupprimerAlain !
RépondreSupprimerIl y a une erreur à propos de Jean-Luc Reitzer, député du Haut-Rhin, que je connais bien pour avoir exercé à Aitkirch dans l'arrondissement comprenant sa circonscription électorale. A ma connaissance, il a bien siégé à l'assemblée nationale de 2012 à 2017 ! Je dois dire aussi combien j'ai admiré sa fibre sociale, sa capacité à défendre le territoire du Sundgau (au sud de l'Alsace) ,sa simplicité dans les rapports avec la population et sa capacité d'orateur. A vrai dire, nous avons là un "professionnel" d'une politique sociale comme j'aurais aimé en rencontrer dans le Pas de Calais.
Cimares
Merci de la précision, Yves.
SupprimerVous écrivez n'importe quoi.
RépondreSupprimerUn député peut rester conseiller municipal, donc siéger au sein de l'assemblée.
Renseignez vous...
Vous ne devez certainement pas savoir lire !
SupprimerCe que je propose c'est que, justement, on change la loi : "interdire à un député de siéger dans le conseil municipal dont il était maire lorsqu'il a été élu à l'assemblée." Cela me semble pourtant clair ! Je résume en termes simplissimes : un maire qui devient député doit abandonner, non seulement, son mandat de maire (sauf s'il renonce à la députation...), mais ne pourra plus être conseiller municipal... Je ne peux pas être plus simple sauf à dénaturer ce que j'ai écrit ! Par exemple, B. Bilde, nouveau député, doit démissionner de son mandat municipal, et pas seulement de son mandat d'adjoint...
Je respecte ce point de vue ( de 10h19), mais ne le partage pas car je pense qu'il est important qu'un élu national garde pied avec la réalité du terrain.
Supprimer13h56 : ce n'est pas dans un conseil municipal que l'on est sur le terrain ! La vie locale (sur le terrain) c'est auprès des associations et à la rencontre des citoyens et à leur écoute...
Supprimerevidemment, ce n'est pas en réunion qu'on est en contact mais etre conseiller municipal sur le terrai ca facilite le contact avec la population
SupprimerAh ben voilà, après la débâcle des présidentielles et des législatives, Neuneu 1er Le Haineux et Finger Goebbilde reviennent à leur principale occupation, la préférée avec les pots de fleurs, la propagande et les barbeks; les procès! Eh, cela faisait longtemps. C'est au tour de Madame Marine Tondelier qui a dévoilé dans son livre l'arrière boutique de l'extrême droite à Hénin et c'est pas la république... Et puis, ils y retournent avec la VDN. Qui va payer les procès que les deux tourtereaux multiplient faute d'empêcher les commerces de fermer sur Hénin? Procès qu'ils vont perdre évidemment! Mais les boeufs et génisses de Darcy qui ont voté pour "ça". Qu'ils ne viennent pas pleurer! Pauvre Hénin et pauvre bassin minier moqués par toute la France. Les travaux sont à l'arrêt... N'y aurait-il plus d'argent?
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