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vendredi 3 avril 2015

Second tour des départementales (6)


1) Concernant le FN, le verre est à moitié plein ou à moitié vide, c'est selon. Certes, il est passé de 1 à 62 élus, mais le double objectif fixé par sa présidente n'a pas été, loin s'en faut, atteint.
22,23 % des voix (24,86% aux européennes), au premier tour, contre 30% espéré, haut et fort. 0 département alors que l'on claironnait que le Vaucluse, l'Aisne ou le Pas-de Calais étaient à portée de main. Certes, le FN reste le premier parti de France, mais bien seul et sa marge de manœuvre est peu importante...
(Résultats du FN tiré des chiffres du ministère de l'Intérieur). La légère diminution par rapport aux européennes de 2014 peuvent, en partie, s'expliquer parce que Paris, Lyon (métropole), la Martinique et la Guyane ne votaient pas : le FN fait des pourcentages de voix moins importants dans ces quatre territoires, phénomène compensé par le fait que l'abstention est beaucoup plus forte en Outre-Mer qu'en France métropolitaine, mais plus faible à Paris et Lyon. Même si de savants calculs (que je n'ai pas faits et que je n'ai vus nulle part...) démontraient une diminution du vote FN, on estimera qu'ils sont peu ou prou identiques à celui des Européennes.
Concernant l'argument que la représentation en élus du FN n'est pas conforme aux 4,1 millions d'électeurs de ce parti, je dirai que, en démocratie, c'est la majorité qui gouverne et que, pour cela, il convient de nouer des alliances. Il en serait de même dans un système purement proportionnel, où, sans alliance, une assemblée est instable et ingouvernable, si personne n'a la majorité. Pour cette raison, les élections proportionnelles aux municipales et aux régionales sont accompagnées d'une prime à la liste arrivée en tête au second tour. Enfin, rappelons que les élections départementales se déroulent par canton qui est une élection de proximité : on ne voit pas très bien comment on pourrait inclure de la proportionnelle au niveau de chaque canton...

2) Le PCF totalise 121 conseillers départementaux sur l’ensemble du territoire (contre 62 pour le parti de M.Le Pen). Mais à l’inverse du FN, les communistes perdent près de la moitié des 232 sièges qu’ils occupaient depuis les élections cantonales de 2011. Pourtant le désistement en faveur du candidat de gauche le mieux placé ainsi que des accords locaux de la gauche dans certains cantons expliquent que le Parti communiste ait "sauvé" des sièges. Peut-on dire, pour autant, que le PC résiste ?

3) 39 conseillers départementaux estampillés EELV (une quarantaine de sortants) n'aura finalement qu'une influence marginale sur les débats dans les conseils départementaux. La question qui agite le parti est celle de savoir s'il faut garder un pied dans la majorité, en participant au gouvernement, ou si les Verts rejoignent la gauche du PS (Parti de Gauche, voire Front de Gauche, et les frondeurs du PS). La première solution présente l'avantage de pouvoir, éventuellement (...) influencer le PS sur les questions sociales et environnementales, mais on sait que le PS, parti "productiviste" n'a jamais vraiment été sensible à l'écologie, malgré les déclarations de F. Hollande. La seconde solution est tentante sur le plan théorique (le PG a une vision écologiste proche de celle des Verts), mais occulte une évidence à court terme : sans union de la Gauche, cette dernière ne gagnera pas de Régions, en décembre, alors que c'est dans ces collectivités que la présence des Verts est importante...

4) Évoquant un résultat de « 9 % dans les cantons où nous étions présents », JL Ménenchon a déclaré : « Il aurait fallu un véritable miracle pour que les gens arrivent à nous détecter. Le système d’alliances qui était le nôtre était compliqué. »
Le Front de gauche s’est porté candidat soit en autonomie, soit en partenariat avec Europe écologie-Les Verts. De plus, certains candidats communistes du PCF, avec qui le Parti de Gauche est allié au sein du Front de gauche, se sont alliés aux socialistes. « C’était illisible », a jugé M. Mélenchon mardi. « Je mets une condition pour continuer ce combat : que nous soyons lisibles. » « Je porte sur mon dos » le poids de ces stratégies, a-t-il ajouté, sans évoquer directement la responsabilité des communistes.
« Je propose une nouvelle alliance avec EELV, Nouvelle Donne, les Socialistes affligés », a poursuivi le député européen, voulant offrir une « possibilité extrêmement large au peuple français » et refusant de se laisser « embaucher dans le tripartisme » UMP, PS et FN  (Le Monde 31/3).  

jeudi 2 avril 2015

Second tour des départementales (5)


L'article, ci-dessous, tiré du Monde de mardi, reprend les grandes lignes des résultats des départementales, vu au niveau national.  Je reviendrai, demain, sur d'autres remarques, concernant notamment les résultats des autres partis politiques. 

Elections municipales, européennes, sénatoriales et désormais départementales  : rien ne semble pouvoir arrêter la gauche au pouvoir dans sa chute continuelle lors des scrutins intermédiaires depuis 2012. Au vu des objectifs qu'il s'était fixés, le PS se félicite de "  résister  " un peu mieux que prévu tandis que le président de l'UMP, Nicolas Sarkozy, a jugé que les Français avaient sanctionné "  le mensonge, le déni et l'impuissance  "du gouvernement. Au-delà de la guerre de communication, des mots s'imposent pour tirer les leçons de ce rendez-vous.

Défaite. A peine les résultats du second tour connus, le premier ministre Manuel Valls a regretté le "  net recul  " de la gauche au terme de ces élections départementales. Partie de 61  départements, la gauche en dirige désormais 34 (en comptant Paris, la Guyane et la Martinique, non concernés par ce renouvellement) et s'approche de son pire record de 1992 où elle était tombée à 23. La droite passe elle de 40 à 67 départements, en comptant le Vaucluse qu'elle ne devrait diriger que parce qu'elle y compte l'élu le plus âgé. Dès dimanche soir 29 mars, des élus PS n'ont pas hésité à parler de "  vote de protestation  ", à l'instar de Martine Aubry, ou de "  déni  " du premier ministre, comme le leader de l'aile gauche, Emmanuel Maurel. L'ex-premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a lui déploré une "  défaite pour la majorité qui devra en tirer les leçons  " quand les "  frondeurs  " du PS ont appelé à des "  changements sincères dans les politiques  ""  Le gouvernement doit résolument s'engager dans une nouvelle voie  ", a dit la secrétaire nationale d'EELV, Emmanuelle Cosse.

Bascules. Pour certains détenus par la gauche depuis des dizaines d'années, 28  départements ont basculé à droite. Parmi ses bastions les plus emblématiques, le PS perd les Bouches-du-Rhône, les Côtes-d'Armor et le Nord qu'il détenait respectivement depuis soixante, trente-neuf et dix-sept ans, et le Parti communiste l'un de ses deux derniers bastions, l'Allier, au profit de la droite. Au gouvernement, plusieurs responsables voient également leur fief tomber dans les mains de la droite  : c'est le cas de Manuel Valls, élu de l'Essonne, de Laurent Fabius, pour la Seine-Maritime, ou d'André Vallini, élu isérois. Surtout, après sept ans de présidence socialiste, la Corrèze, terre d'élection de François Hollande, retourne à droite. Seul un département fait figure d'exception en basculant de droite à gauche, la Lozère. Malgré une poussée historique avec 62 conseillers élus, le Front national n'a lui ravi aucun département.

Rassemblement. De Manuel Valls qui a déploré une gauche "  trop dispersée, trop divisée  " à Nicolas Sarkozy qui a loué "  ceux qui ont fait le choix du collectif  ", le rassemblement s'est imposé comme le maître mot au terme de ces élections. Mais pas n'importe lequel. Celui-ci doit passer par un "  accord sur le fond  ", a prévenu Mme Aubry, quand M. Bartolone, l'un des seuls ténors socialistes a avoir gardé la main sur son département, a ajouté qu'il ne devait pas se faire "  à la dernière minute  " ou "  par calcul stratégique  ".
La droite s'est félicitée de sa stratégie d'alliance avec l'UDI qui a permis aux binômes de l'union de la droite de se placer premiers au niveau national, avec 27,7  % des voix, et de "  construire l'alternance  " selon les responsables de la droite et du centre.  Enfin, les questions de rassemblements et d'alliances continueront de se poser dans au moins 4 départements où aucune majorité claire ne se dessine  : le Tarn-et-Garonne, le Vaucluse, l'Aisne et le Gard, le FN faisant office d'arbitre dans les trois derniers.

mercredi 1 avril 2015

Second tour des départementales (4)

La région Nord-Pas-de-Calais-Picardie.

Bien entendu, je me suis inspiré de plusieurs journaux (notamment, concernant la Picardie, du Monde).

- Département du Nord
* L'union UMP-UDI, emportant 26 cantons sur 41, fait basculer le département de la gauche vers la droite, le dernier intermède de la droite ayant eu lieu de 1992 à 1998. Lille 1 emporte le pompon avec 76% pour la droite et le centre. Le futur président Jean-René Lecerf, connu comme un homme ouvert et de dialogue, s'est illustré par 2 décisions : il démissionne du Sénat et il avait appelé, après le premier tour du 22 mars, à ne pas appliquer le ni-ni sarkozyste. J'ajoute qu'il apprécie la politique menée par C. Taubira.
* Roubaix 1 et les 2 cantons de Tourcoing sont des illustrations de majorités de droite dans des fiefs longtemps réputés de gauche (la mairie est passée à droite en mars 2014)... Le désaveu de la gauche (sauf sur Lille où le PS gagne quatre des six cantons) est également symbolisé par la défaite du maire, vice président sortant, Bernard Haesebroeck, PS à Armentières.
*Les électeurs de gauche ont, semble-t-il, suivi les consignes du barrage au FN, ce qui est beaucoup moins marqué chez les électeurs de droite... 
* Didier Manier, président sortant du CG59, et son prédécesseur, Patrick Kanner, ont emporté leurs cantons respectifs assez aisément.
* Le PS emporte 10 cantons, les divers gauches, 5. Quant au FN, arrivé en tête des suffrages au soir du premier tour, il n'enregistre aucun canton gagnant alors qu'il nourrissait de grands espoirs à Denain, Sin-le-Noble, Roubaix 2, Dunkerque 1, Anzin (il lui manque 103 voix).

Département de l'Aisne
L'électorat de gauche s'est visiblement mobilisé, puisque le PS remporte 8  cantons sur les 21 que compte le département, une performance inattendue. L'alliance de la droite entre l'UMP et l'UDI en a, elle, gagné 9, et le Front national seulement 4. Déception, donc, au FN qui espérait emporter le département (il avait gagné un canton, et s'était qualifié pour le second tour dans l'ensemble des 20 autres cantons). Droite et gauche pourraient se mettre d'accord, jeudi, lors de l'élection du président du conseil départemental sur le nom de Nicolas Fricoteaux, conseiller UDI du canton de Vervins qui affrontait un binôme UMP au premier tour…

- Département de l'Oise
Après plus d'une décennie à gauche, l'Oise bascule à droite. L'UMP associé à l'UDI raflent 15 des 21 cantons du département. Le Front national qui, avec 35,11  % des voix, avait réalisé une impressionnante percée au premier tour, ne l'emporte que dans 2 des 15 cantons où il figurait au second tour  (Crepy-en-Valois et  Noyon). L'extrême droite arrive derrière l'union de la droite (41,48  % contre 42,42  %). Grave échec pour la gauche, majoritaire depuis 2004, réalisant 16  % des voix ne conservant que 4 cantons. A Mouy, le président sortant du conseil, Yves Rome, associé à la maire du chef-lieu, Anne-Claire Delafontaine, sont largement battus...

- Département de la Somme
L'UMP et l'UDI obtiennent la majorité absolue l'emportant dans 13 des 23 cantons, après le basculement d'Amiens en mars  2014, avec l'élection de l'UDI Brigitte Fouré. Le FN, arrivé en tête au premier tour avec 34,23  % des voix, ne s'impose que dans le canton de Corbie. Le PS et les divers gauche ne gardent que 8  cantons, tandis que le Front de gauche en gagne un. La majorité de gauche sortante ne tenait toutefois qu'à un siège avant ces élections départementales, et le président du conseil général sortant, le socialiste Christian Manable, élu au Sénat en septembre 2014, n'était pas candidat à sa réélection... sentant vraisemblablement le vent tourner...


Je rappelle le tableau que j'ai publié la semaine dernière, reprenant les résultats du 1er tour dans la grande région. La gauche réunie est en tête, suivie de peu par l'extrême droite, et plus loin par la droite. Rappelons que peuvent se présenter au second tour des régionales, les listes qui ont réalisé au moins 10% des suffrages exprimés, celles ayant obtenu entre 5 et 10% peuvent se regrouper avec d'autres (qualifiées pour le second tour). La gauche et la droite peuvent donc se retrouver au second tour dans une triangulaire très serrée. La gauche peut l'emporter au vu des scores réalisés le 22 mars dernier... J'ajoute que si, à l'issue du premier tour, la droite ou la gauche n’apparaît pas en mesure de l'emporter au second tour, rien ne l'empêche de ne pas se présenter au second tour. Je persiste à penser que dans l'un ou l'autre cas (triangulaire ou duel), le FN ne parait pas en position de l'emporter. M. Le Pen devrait avoir le même raisonnement et ne pas se présenter à ces régionales pour ne pas hypothéquer ses chances aux présidentielles de 2017.




mardi 31 mars 2015

Second tour des départementales (3)

Un peu d'humour après des élections qui laissent un goût amer


- "C'est dingue de voir des gens qui votent pour des fantômes parce qu'il y a une nana à Paris qui fait le guignol" (Odette Duriez, difficile vainqueur du PS dans le canton de Douvrin).


- " Marine va être contente de nous. C'est exceptionnel. D'ici un an ou deux, aux prochaines municipales, on prendra la mairie de Beuvry". Un candidat battu du FN, dans le canton de Beuvry. Marine sera très contente de savoir qu'un de ses candidats ne sait pas que les prochaines municipales, c'est dans 5 ans...

- " Nous ne voulons pas voir des élus FN venir dans nos collèges, eux qui ne sauraient pas dire ce qu'est un CDI ! Notez bien qu'il faudrait qu'ils aillent y faire un tour, quand on voit leur expression...". Le président sortant du Conseil général, réélu dans le canton de Noeux-les-Mines. Le maire de Barlin, à mon avis, avant son élection au conseil général, devait penser que les CDI étaient des contrats à durée indéterminée plutôt que des centres de documentation et d'information...
Du même Dagbert : "On va pas laisser entrer des administrateurs FN au collège, hein !" , lance-t-il à son neveu. " C'est tonton qui ira !".  Et d'ajouter, à propos de la percée du FN "avec des candidats inconnus" Au premier tour, ils auraient mis un lapin et une poule, ils passaient quand même". C'est tout dire de la performance du président Dagbert, à égalité, presque, au premier tour, avec "le lapin et la poule". A noter que "la poule" s'appelle, cela ne s'invente pas... (Maïté) Lecat (le chat, en patois)!

- " Entre les 2 tours, les candidats avaient une profession de foi où ils ne parlaient à aucun moment du canton de Bruay". Bernard Cailliau, élu, parlant de ses adversaires frontistes. Cela devait être, à peu près partout, la même chose...


- A Beuvry, où Emmanuelle Leveugle est adjointe et vient de gagner, avec le PS, le canton, l'extrême-droite a failli être majoritaire, dans la ville-centre. La liste PS, en effet, y est arrivée en tête pour… une voix devant le FN. La maire Nadine Lefebvre s’accordait à dire que c’était " incompréhensible" au vu de son élection confortable aux municipales. Peut-être que des électeurs ont changé d'avis depuis votre élection, Madame Lefebvre... En effet, un an après, il y a des questions que, au PS, on ne se pose pas souvent. 



- Hughes Sion, élu d'opposition à Lens, est un des 2 élus du FN dans le canton de Lens. Le Sion précédent, socialiste et opposé à Pétain, doit se retourner dans sa tombe (s'il en a une). Voici sa biographie (Wikipedia) :
Paul Sion est un homme politique français né le 14 mars 1886 à Marquillies (Nord) et décédé le 13 mars 1959 à Lille (Nord)

Mineur dès l'âge de treize ans, il se lance dans le syndicalisme dès 1906, où il occupe rapidement des responsabilités qu'il exercera jusqu'en 1936. En 1925, il devient conseiller municipal de Lens, et conseiller général en 1928.
En 1936, il est élu député SFIO du Pas-de-Calais, dans la circonscription de Béthune. Le 10 juillet 1940, il ne prend pas part au vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
À la Libération, il préside la délégation municipale provisoire de Lens. Il échoue aux cantonales, mais est réélu député dès la première assemblée constituante. Il conserve ce mandat jusqu'en 1955. S'intéressant aux questions économiques et au sort des mineurs, il est président de la commission de la production industrielle de 1946 à 1949 et en est vice-président de 1949 à 1955. Il retrouve brièvement son siège de conseiller général de 1949 à 1951.

- Imaginez que, citoyen de Compiègne, ayant voté socialiste au premier tour des départementales, vous ayez au second tour à choisir entre le FN et... Christine Boutin ! C'est ce dilemme auquel fut confrontée une jeune femme (et d'autres électeurs) et qu'elle raconte fort bien dans :

lundi 30 mars 2015

Second tour des départementales (2)

 2- Dans le Pas-de-Calais: la gauche a failli perdre la majorité au Conseil départemental

Avec vingt cantons sur 39 (18 au PS et 2 au PC) la gauche garde la majorité absolue dans le département. La droite double presque son nombre d’élus (13 cantons emportés) et le Front national fait son entrée essentiellement grâce aux 6 victoires obtenues dans le bassin minier. Le PC avait onze élus, il garde les cantons d’Auchel et d’Avion, soit 4 élus. J'avais pronostiqué 18 cantons pour la gauche... 


2-1 Le "Bassin miné" ?

6 cantons sont, donc, emportés par le FN
- les 2 cantons d'HB sont tombés, comme analysés dans le post précédent.
Celui de Carvin a été préservé parce que le conseiller sortant a réalisé un très bon score dans la ville dont il est maire (Libercourt), alors que les villes des 2 derniers députés, socialistes, du territoire (Facon à Courrières, Kemel à Carvin) ont laissé la majorité, dans leur ville, au FN. On mesure bien la décadence du PS : le député en place est minoritaire dans la ville dont il est maire !
- A Lens, ville berceau du syndicalisme et du socialisme, le canton est devenu FN ! Certes, une majorité "républicaine" a été préservée sur la ville de Lens. J'écrivais lundi dernier que les dissensions à gauche (plaies non cicatrisées de la dernière élection municipale à Lens), ainsi que des appels de droite (UMP) à voter blanc (ni-ni), ont abouti à ce que l'on pressentait. Le frontiste Hughes Sion, lillois parachuté à Lens, lors des dernières municipales, s'était illustré lors d'un documentaire de Direct8, en caméra caché, par quelques "faiblesses" politiques... (le CSA a fait des remarques sur la déontologie). 
- Harnes :  le FN l'a emporté face aux rivalités socialo-communistes qui minent la vie politique sur Harnes, les reports de voix vers les candidats FG n'ayant, semble-t-il, pas fonctionné...
- Wingles : l'avance du FN était telle qu'il aurait fallu une baisse de l'abstention (le front républicain ayant fonctionné, paraît-il)...
- Lillers : la droite, troisième derrière l'union de la gauche et le FN, au 1er tour, a refusé de se désister, faisant probablement gagner le FN, même si le candidat UMP/UDI a eu le culot de déclarer hier soir : "Notre retrait n’aurait fait qu’accentuer le vote FN" !

2-2 : le coup est passé très près, dans le reste du Pas-de-Calais

- La gauche a gagné, contre le FN, à Béthune (bonne surprise finalement grâce à un bon report de voix de la droite), Beuvry, Noeux (le président Dagbert n'en menait pas large, quand même), Douvrin (O. Duriez, pourtant populaire dans son secteur, n'a vaincu que de 34 voix !);
- Avion (FG), Bully (PS) et Liévin (union de la gauche, nettement) confirment le premier tour;
- victoire assez facile à Bruay du PS et des DVG à Aire-sur-la Lys. Par contre, à Auchel, le PG a eu chaud. Tous contre un candidat FN...
- Arras 1 (le fils Alexandre, Bernard, et Françoise Rossignol, sortants de gauche, ayant perdu de 4 voix), Arras 2, les 2 cantons arrageois, dans une triangulaire et Avesnes-le-Comte ont tous vu, comme prévu, la victoire de la droite. A Brebières, le PS s'est imposé. Dans le canton d'Arras 3, le PS, avec l'incroyable Cottigny, symbole du système PS 62  (voir le portrait que j'en ai dressé : http://alpernalain.blogspot.fr/2011/12/le-systeme-dans-le-pas-de-calais-1.html) l'a emporté. A Bapaume, les divers droite ont gagné comme prévu;
- dans tous les cantons suivants, le FN était présent, mais n'en a emporté aucun :
* Fruges (DVD), Longuenesse (UD) et Mark (UMP) lors de triangulaires. A Desvres, le PS l'a emporté dans une triangulaire (la droite, en 3ème position au premier tour, s'était pourtant maintenue !);
* Calais 1 (UD nettement), Calais 3 (d'une centaine de voix, pour l'UD) , Saint-Pol/Ternoise (UD), Etaples (UD) et Berck (facile pour l'UD) : lors de duels;
* A Boulogne 1 et Boulogne 2, Outreau, Lumbres et Calais 2, le PS l'emporte.

A suivre

Second tour des élections départementales (1)

Hénin-Beaumont : La gauche, le calice jusqu'à la lie ?

- Hénin-Beaumont 1
Malgré un léger espoir, après le premier tour, le sortant JP Corbisez a été battu de 432 voix alors que le total des voix de gauche du premier tour (5007) plus les voix de droite (1194) et de participation supplémentaire (519 électeurs) auraient dû lui permettre d'atteindre près de 700 voix en plus que son total du second tour (5654). Manifestement, il a manqué à JPC, au second tour, des voix de droite et de gauche. On remarquera, par ailleurs, que, malgré une participation de 2 % supérieure au second tour, le nombre de suffrages exprimés n'a augmenté que de 0,89% (6,36% de bulletins blancs et nuls, ce qui est beaucoup).
Sur la ville d'HB, le PS n'avait réalisé qu'à peine plus que Les Verts, au premier tour (15,23 contre 12,91). Alors que le tandem FN obtenait plus de 55% (62, au second tour).

- Hénin-Beaumont 2
Le résultat était plié au soir du 1er tour, les sortants J. Urbaniak (divers droite ou sans étiquette, c'est selon) et S. Van Heghe (MRC) avaient failli être éliminés, le FN ayant recueilli 49,48% des voix. Il eut fallu un formidable "sursaut républicain" et un report parfait des voix de gauche et de l'UMP pour que les sortants refassent surface. Or, du premier, il n'y eut que peu (+ 1,15%) et du second, il y eut insuffisance : il manque plus de 500 voix. Si les voix de l'UMP se sont probablement reportées sur le duo sortant, il en manque alors du côté du FG et de EELV. Mais le défi était trop grand...
Rappelons que le PS, dans ce canton, était presque absent ou, du moins, sa présence était très discrète, puisque seuls les "remplaçants"  étaient socialistes.
Au premier tour, sur la ville d'HB, le tandem FN avait réalisé plus de 60% , dépassant les 65% au second tour...

- Quel avenir à Hénin-Beaumont ?
La progression du Front National à Hénin est régulière depuis une vingtaine d'années. Comme partout, me diriez-vous. Sauf qu'à Hénin, elle arrive à des niveaux inégalés. Les fautes graves commises par le PS et  l'absence de la droite ont laissé un tapis rouge (!) se dérouler sous les pieds du FN. Aux élections municipales partielles de 2009, il avait frôlé la majorité; en 2011, aux cantonales, une extrapolation sur tous les bureaux de la ville avait donné 55% au second tour; en 2012, confirmation aux présidentielles; en 2014, le FN réalise plus de 50% dès le 1er tour des municipales; et en 2015, le FN atteint 58 % au 1er tour et 63% au second tour. Depuis un an, ce n'est pas l'action de la municipalité qui permet un tel succès (rien n'a été fait, à part une baisse de la fiscalité : aucun projet, une main-mise indécente sur la communication, absence de solution aux emprunts toxiques, interventions dans la vie des associations...). Les partis politiques et leurs représentants ont fait faillite. J'avais demandé dès 2011, que tous les élus et ex-élus municipaux s'effacent de la vie politique, afin de permettre aux Héninois de travailler avec de nouvelles têtes. Devant l'incapacité chronique des partis politiques qui, de ce fait, disparaissent de la scène politique (le PC est pratiquement mort, le PS agonise et est décrédibilisé, ici plus qu'ailleurs), et l'audibilité restreinte des autres, il est vraiment temps de passer à autre chose. Il convient que des hommes et des femmes de bonne volonté, en dehors des partis  politiques (même s'ils peuvent en être adhérents), s'assemblent le plus tôt possible, pour démontrer aux Héninois qui votent FN qu'ils se trompent et sont trompés, par la mascarade frontiste, et qu'un projet commun peut être bâti pour donner une espérance à une ville qui en bien besoin. Il faut être prêt pour présenter une alternative à la carence et aux déficiences du FN, dès qu'elles vont apparaître, au grand jour, dans les prochains mois et prochaines années.

A suivre

samedi 28 mars 2015

Une candidature FN caricaturale

À deux jours du second tour, La Voix du Nord a posé une question aux deux formations encore en lice (PS et FN) pour les départementales : quels sont les trois projets que vous souhaiteriez soutenir pour le canton si vous étiez élu ?

Le binôme socialiste a listé ses projets. Quant au FN, le quotidien a préféré retranscrire la discussion pour "ne pas créer de polémique".
Voici ce que cela donne :


Didier Delelis (candidat FN) : « Je ne répondrai pas à vos questions, n’insistez pas ! Je connais les méthodes de votre journal ! »
La Voix du Nord : « Mais monsieur, il n’y a pas de piège, vous êtes candidat à une élection, d’accord ? Bon, donc on vous demande simplement trois points de votre programme. C’est tout, rien d’autre. »
D. D. : « Je dévoilerai mon programme dimanche soir après le deuxième tour si je suis élu ! »
La Voix : « Donc, les électeurs doivent voter pour vous sans savoir quel est votre programme ? »
D. D. : « Écoutez, mes électeurs me seront fidèles, je ne me fais pas de souci, quand je les vois sur le terrain, ça se passe très bien. »
La Voix : « Justement, c’est ça qui nous intéresse. Quand vous les voyez sur le terrain, de quoi vous parlez avec vos électeurs, pour le canton ? C’est ce qu’on veut savoir. »
D. D. : « Eh bien par exemple, on parle du collège de Douvrin. »
La Voix : « Mais le dossier est bouclé pour ce projet, d’ailleurs le chantier va démarrer bientôt. »
D. D. : « Euh… Écoutez, mes projets pour le canton, ça ne vous regarde pas. C’est mon problème. Arrêtez d’insister ! »

jeudi 26 mars 2015

Quelques enseignements des départementales...

1- Je pense, malheureusement, que, contrairement à ce que l'on nous serine, depuis dimanche soir, le FN est bien le premier parti de France. Affirmer que c'est l'UMP, c'est de la mauvaise foi, le parti de Sarko étant associé à l'UDI et au Modem, dans la plupart des cas, et l'on ne peut mesurer le nombre de voix qui revient aux uns et aux autres; mais je pense que les 2 partis associés à l'UMP ont réalisé plus que le pourcentage que représente l'écart entre le bloc de droite et le FN (écart entre 3 et 6%, suivant le périmètre retenu), ce qui signifie que, si l'on pouvait déterminer le nombre de voix de l'UMP seule, ce dernier parti est sous les 25% du FN. Bien entendu, je ne me réjouis pas que le FN ait réalisé le plus haut score de cette élection. 


2- Et c'est avec plaisir, par contre, que j'ajoute aussitôt que la FN a échoué ou va échouer dans trois de ses objectifs :

- il n'a pas fait plus qu'aux européennes, et même s'il argue de 400 000 voix supplémentaires, c'est bien parce que la participation aux élections de dimanche dernier fut de beaucoup supérieure. En pourcentage, c'est pratiquement équivalent.
- les sondages plaçaient le FN à plus de 30% et le FN y croyait dur comme fer. La vérité est qu'il réalisa plus de 5 points de moins pour rester à son étiage des européennes
- on peut, sauf événement imprévisible, dire aujourd'hui, que le FN ne gagnera pas les élections régionales dans la nouvelle région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Le tableau que j'ai publié hier (http://alpernalain.blogspot.fr/2015/03/departementales-dans-le-nord-resultats.html) est éloquent. Il signifie que les partis de gauche, en tête, au total, d'après le vote de dimanche, doivent partir unis : vu l'échec de ces départementales, ils y seront contraints. De plus, il est fort probable que M. Le Pen ne se présentera pas à un scrutin qu'elle peut perdre et obérer ainsi sa candidature aux présidentielles qui auront lieu 15 mois après les Régionales : de ce fait, la visibilité du candidat qui conduira la liste, à sa place, sera moins grande et probablement moins crédible. Enfin, la participation plus importante lors d'élections régionales joue en faveur des listes non-frontistes, le FN disposant de moins de réserves de voix dans un second tour, ses électeurs se mobilisant plus que les autres lors des premiers tours.
Le score de 25% réalisé dans 2 élections successives, par le FN,  montre bien les limites du vote en sa faveur et les élections présidentielles précédentes prouvent bien, sauf en 2002, qu'il faut réaliser plus que cela pour être en mesure de figurer parmi les 2 candidats du second tour. En admettant que MLP soit quand même présente à ce second tour, ses réserves de voix sont, je le répète, moindres que celles de ses adversaires potentiels


3- Je n'ignore pourtant pas que la décision de Sarkozy, celle du ni-ni, dimanche soir dernier, aura des répercussions sur les élections suivantes. Ayant décidé que le parti politique, dont il est le président, ne soutiendrait, dans les duels de dimanche prochain, ni le FN, ni la gauche, il se heurte à une résistance, sur le terrain, de la part de ses alliés de l'UDI et du Modem, et également à l'intérieur de son propre parti. Nombreux sont les candidats de droite battus ou qui se sont retirés à l'issue du scrutin de dimanche dernier, qui ont appelé à voter pour le candidat de gauche restant en lice, ou de façon explicite à "battre le candidat FN". 

On ne sait pas si N. Sarkozy sera candidat en 2017 : des affaires judiciaires sont en cours (dont la redoutable Bygmalion), et il n'est pas sûr que, dans une primaire ouverte, il sorte vainqueur de ces éliminatoires, beaucoup d'électeurs de droite n'ayant toujours pas digéré le mandat désastreux 2007/2012 ainsi que l'arrogance de celui qui l'a exercé. S'il était, de nouveau, candidat de la droite et participait au second tour en 2017, beaucoup d'électeurs de gauche se souviendront du ni-ni actuel, alors que eux ont voté Chirac en 2002 contre JM Le Pen, et qu'ils voteront dimanche pour un candidat de droite. Et c'est ainsi que l'hypothèse précédente d'une défaite de M. Le Pen pourrait être remise en cause si Sarkozy était le candidat de la droite aux présidentielles ! Non, NS n'est pas un "rempart" contre le FN. Il est un maillon faible !

mercredi 25 mars 2015

Départementales dans le Nord : résultats et commentaires

Non seulement le PS va perdre sa majorité absolue, mais la droite pourrait bien, dimanche soir, obtenir 21 des 41 cantons lui permettant de ravir la majorité et la présidence du conseil départemental du Nord, présidence incarnée probablement par Jean-René Lecerf.

Quelques chiffres et commentaires :
Le Front national est arrivé en tête de ce premier tour (31,85 % des voix), de peu devant l’Union de la Droite (UMP-UDI), 30,4 %. Le Parti socialiste ne recueille que 19,3 % des suffrages. Les forces de gauche (communistes, écologistes, divers gauche…) obtenant, au total, 35 % (unies, elles auraient obtenus de plus nombreux cantons que ceux qui leur sont promis).
En effet, le PS est éliminé dès le premier tour dans 28 cantons (sur 41). 13 conseillers généraux PS sortants sont déjà éliminés. Le Parti communiste perd son vice-président (depuis 1998) Fabien Thiémé, dans le canton de Marly.
Il y aura 22 duels Droite/FN dans 22 cantons, 7 PS/FN, 5 FDG/FN. A noter que les 2 derniers présidents du conseil général seront, chacun, face à la droite : Patrick Kanner (Lille 5) et Didier Manier (Villeneuve d'Ascq) et devraient l'emporter.
Il y aura 4 triangulaires dans les cantons de Bailleul, Armentières, Lille 6 et Le Cateau-Cambrésis. Dans ce dernier canton, le risque FN (premier) est grand, tant l'écart avec le binôme PS est important, ce, malgré les injonctions du parti de démissionner pour appeler à voter pour le binôme de droite.

Un rapide calcul met la droite à 20/23 cantons gagnés, le PS à 8/10 et le PC à 4/5. Quant au FN, il devrait faire son entrée au conseil départemental en emportant 4/5 cantons.

A noter que cette victoire de la droite n'avait pas été anticipée par les médias, alors que les signes étaient pourtant clairs. Depuis dimanche soir, c'est le branle-combat dans les rédactions parisiennes et l'occasion soit de faire porter le chapeau de cette défaite probable à Martine Aubry, soit de rappeler que la maire de Lille avait averti des conséquences dramatiques de la politique gouvernementale.

Enfin, un peu de prospective en vue des régionales de décembre 2015. Dans le tableau suivant, reprenant les résultats des départementales dans les départements de la nouvelle Région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, on peut remarquer que : 
- le score du FN est inférieur à celui de la gauche regroupée;
- celui de la droite est en retrait par rapport aux 2 autres blocs.
Cela signifie que la gauche, si elle est unie au second tour des régionales, peut l'emporter ("toutes choses étant égales, par ailleurs..."), et serait même majoritaire du fait de la prime apportée au vainqueur (même système que dans les conseils municipaux : la liste arrivée en tête obtient la majorité +1 des sièges, les autres sièges étant attribués à la proportionnelle). Mais l'avance sur le FN est faible... Aux régionales, la participation est plus importante qu'aux départementales, ce qui est plus favorable à la droite et à la gauche qu'au FN.
Cela signifie également qu'à un peu plus d'un an des élections présidentielles, M. Le Pen ne prendra pas le risque d'une défaite dans des élections régionales. La désignation d'une autre tête de liste ne pouvant que provenir de la région, il y a peu de chances qu'un candidat puisse entraîner la même dynamique que la présidente du FN. Pour les mêmes raisons qu'évoquées ci-dessus, la participation, même indirecte, de cette dernière devra être relativement discrète pour ne pas nuire à sa candidature aux présidentielles. 

mardi 24 mars 2015

Elections départementales dans le Pas-de-Calais : prévisions de second tour.

La gauche pourrait perdre la majorité dans la nouvelle assemblée.

Le FN a percé (35,67%), comme prévu, malgré une mobilisation légèrement plus forte que sur le plan national (52%) et le parti lepéniste est souvent en tête dans les cantons du département. L'ensemble de la gauche dépasse les 40%, la droite réalise 24%. 
Un seul élu dès ce premier tour : à Saint-Omer, la doublette socialiste Bertrand Petit (conseiller général sortant) et Sophie Warot-Lemaire a réalisé 52%.
4 conseillers sortants, dont 3 communistes, sont éliminés dès le 1er tour : Jacques Napieraj (PS), maire d'Isbergues depuis 7 mandats, dans le canton d’Aire-sur-la-Lys; Daniel Dewalle (PC), ex-maire d'Houdain, dans le canton d’Houdain;Marcel Levaillant (PC), 3 mandats successifs, associé à une socialiste, dans le canton de Calais; Jean-Claude Juda (PC), 77 ans, dans le canton d’Outreau.

- On sait que dans les 3 cantons Hénin 1, Hénin 2 et Carvin, les 3 conseillers sortants, MM Corbisez, Urbaniak (curieusement associé à une autre sortante, S. Van Heghe, MRC) et Maciejasz auront beaucoup de mal à se défaire de leurs concurrents FN, même si le premier nommé peut l'emporter si les voix UDI se reportent correctement sur lui...

- A Liévin (PS/MRC) et à Avion (PC), la gauche devrait l'emporter. Par contre à Wingles et à Lens, le FN peut l'emporter si les voix de droite se partagent entre le FN, largement en tête, et le PS. A Lens, ville historiquement socialiste, où le FN a gagné 21 des 22 cantons de la ville, la bataille des municipales a laissé tellement de traces à droite et à gauche que l'on peut craindre une victoire frontiste du lillois FN parachuté sur Lens, il y a un an !
A Harnes et Bully, le PC d'une part, le PS, d'autre part, devront compter sur un bon report de voix de la droite pour l'emporter, avec peut-être une défection des voix communistes sur Harnes sur fond de conflit historique entre les 2 partis de gauche...

- Dans les cantons d'Arras, il y aura une triangulaire (UMP, PS, FN), la droite pouvant emporter les 3, le FN étant derrière, et les reports de voix à gauche ne se feront pas entièrement (exemple d'Arras 3 où JL Cottigny, symbole du "système PS du 62", ne fait pas l'unanimité chez ses partenaires, c'est le moins que l'on puisse dire... A Bapaume, l'UDI devrait battre le FN, grâce au désistement, en sa faveur, du PS. Même situation dans le canton d'Avesnes-le-Comte... Dans celui de Brebières, le binôme socialiste devrait profiter du report des voix des communistes et battre le FN.

- Sur le canton de Béthune, le candidat FN devrait l'emporter, du fait de la division de la gauche et d'un probable insuffisant report des voix de droite... Idem dans le canton de Beuvry où le retard du conseiller général sortant sur le FN ne sera peut-être pas comblé par un report suffisant de voix de droite. Par contre, dans le canton de Douvrin, cela devrait passer pour la gauche... Les électeurs de droite ont la décision du vainqueur entre leurs mains, dans ces 3 cantons. Dans le canton de Noeux, la réélection de Michel Dagbert, actuel Président du Conseil Général, tient au report d'une majorité de voix de la droite... ce qui semble probable. 

- Dans le Bruaysis, les socialistes confirmeront à Bruay leur 1er tour (le sortant Daniel Dewalle ayant été éliminé). A Auchel, un bon report des voix de la droite suffira au Front de gauche pour l'emporter devant le FN. A Aire, le canton est promis au Divers Gauche (chute du sortant Napieraj : voir plus haut). L'union PC-PS à Lillers aura besoin d'un très bon report de voix de la droite pour battre le FN.

- Dans le canton de Saint-Pol, sur les 88 communes de ce nouveau canton, le FN est en tête dans 46 d’entre elles; l’UMP-UDI-MoDem dans 35 et la majorité départementale quatre. Plus trois ex aequo dans 3 communes....La gauche se retirant, la droite devrait l'emporter.

- Dans l'Audomarois, le PS, arrivé troisième, dans le canton de Longuenesse, parlait de se maintenir, le FN étant second derrière la droite.  Les 3 sont dans un mouchoir... et la décision d'un éventuel maintien fait du bruit. Triangulaire certaine dans le canton de Fruges avec dans l'ordre : la droite, le PS et le FN et avantage à la première. Dans le canton de Lumbres, le tandem socialiste Jean-Claude Leroy-Blandine Drain l'emportera facilement au second tour.

- Boulonnais : dans le canton d'Outreau, avec un report normal de l'UDI, le PS battrait le FN. Dans les cantons de Boulogne 1 et 2 : des reports majoritaires de la droite permettraient au PS de gagner les 2 cantons. Dans le canton de Desvres, le PS, avec le ralliement des Verts, devrait l'emporter.

- Calaisis : dans les cantons 1 et 3 de Calais : la droite, avec un bon report de voix de la gauche l'emportera. L'inverse est à prévoir dans Calais 2 où le PS peut l'emporter avec un bon report de la droite. A Marck, le conseiller sortant socialiste, arrivé 3ème, veut se maintenir alors que l'UMP est en tête, le FN deuxième. Il a très peu de chances de l'emporter...

- A Auxi-le-Château, Etaples et Berck-sur-Mer, la droite devrait s'imposer sans difficulté.


Selon ces prévisions de second tour, la gauche perdrait la majorité dans le nouveau Conseil départemental. Sur 39 cantons (majorité : 20), la gauche n'en obtiendrait que 18, la droite 15 et le FN 6 (Hénin 2, Carvin, Wingles, Lens, Béthune, Beuvry).
Bien entendu, les résultats du second tour vont dépendre des reports de voix de la droite vers la gauche (pas toujours évidents), de la gauche vers la droite et de la gauche vers la gauche. On comprendra donc qu'il suffirait que 2 cantons pronostiqués en faveur de la droite ou du FN, soient remportés par la gauche pour que cette dernière reste majoritaire dans l'assemblée. Outre le report de voix, une diminution de l'abstention pourrait également modifier les prévisions.









lundi 23 mars 2015

Résultats des élections départementales dans les cantons d'Hénin-Beaumont


Dans le canton de Hénin 1, le binôme Maryse Poulain-François Vial est largement en tête avec 46,15 % des suffrages exprimés. Il est en tête dans tous les bureaux de vote d’Hénin et Montigny.
Jean-Pierre Corbisez (PS, sortant)-Jeanne-Marie Dubois (divers gauche) sont loin derrière : 30,30 %. A signaler que le maire oigninois Jean-Pierre Corbisez est à égalité avec son opposant local FN, François Vial, obtenant chacun 1437 voix (41,92 %). Un camouflet pour le conseiller général sortant. 
Le binôme Parti de Gauche-PC, Edmond Bruneel-Dorothée Fizazi, atteint 6,69% des voix, le tandem écolo Marine Tondelier-Thierry Deneuville (avec comme suppléante une membre du Parti de Gauche) est à 6,5 %. Les trois listes de gauche réalisent 43,49 %.
L’UDI Anne-Sophie Taszarek (ex "jeune socialiste") et le divers droite Tony Franconville réalise un bon 10,37 % des voix.
C'est donc ce duo plutôt" centriste" qui fera la décision. Il est fort probable qu'il appellera à battre le FN, comme les autres candidats de gauche, et si les électeurs suivent, JP Corbisez devrait se succéder à lui-même, sur le fil. Surtout que l'on pourrait assister à une meilleure mobilisation des électeurs qu'au premier tour (49,2%). 



Dans le canton de Hénin 2, les 2 conseillers sortants Sabine Van Heghe, MRC) et Jean Urbaniak, conseiller général depuis 23 ans, ont failli perdre le canton au premier tour face au duo FN Christopher Szczurek et Aurélie Beigneux fort de ses 49,48% ! Ce n'est probablement que partie remise, car, à moins d'une mobilisation des abstentionnistes du premier tour (45,22% de participation, 5 points de moins que nationalement !), l'issue du second tour ne fait pas de doute. Jean Urbaniak et sa colistière (29,09%) ne sont en tête que dans la ville de Noyelles-Godault (53,89%), le premier consolidant sa réputation de bon gestionnaire de sa commune. A noter que, dans la ville communiste de Drocourt, le Front de gauche (22,95%) est laminé par le FN (50%)... L'absence d'un candidat socialiste n'a pas profité aux Verts (5,43%). Quant à l'UMP (6,10%), il a fait également de la figuration, mais cela était prévisible...




En conclusion, sur la ville d'Hénin-Beaumont:




- Le FN a réalisé 55,04% (HB 1) et 60,77% (HB 2) dans chacune des parties de la ville de Hénin. Soit un score 58.58% sur la ville alors que la liste Briois avait réalisé 50,25% au premier tour des élections municipales de mars 2014 ! En voix, le FN a réalisé 20% de voix en moins, entre les 2 élections, alors que la participation a été réduite de 1/3 et a donc perdu moins que la diminution de la participation ! Ce progrès ne manque pas d’interpeller : la population n'a donc pas encore perçu les tentations hégémoniques du parti qui a, à plusieurs reprises, montré qu'il tentait de cadenasser toute expression contraire à la sienne : en critiquant outrancièrement la presse locale, en menaçant de plainte en diffamation David Noël, conseiller municipal d'opposition, en essayant de mettre au pas des associations, en faisant fi du débat en conseil municipal, en nommant un des siens à la communication dans les services de la ville...


- Le score élevé du FN sur Hénin (on en aura confirmation dimanche prochain ou il devrait dépasser les 60%), est d'autant plus conforté qu'il n'y a pas d'opposition active et crédible. Les membres de l'opposition qui se présentaient lors de ces cantonales ont réalisé de faibles scores (EELV a quand même réalisé 12,91% sur HB1, mais associé au Parti de Gauche) et ne peuvent prétendre incarner une légitimité. Le PS sombre de plus en plus : 15,23% pour JP Corbisez, mais cela on le savait depuis que le parti a soutenu Dalongeville et Binaisse. Il n'y a aucune structure d'opposition à Hénin et personne n'incarne cette opposition. Tant que quelqu'un ne se lèvera pas pour entraîner avec lui une opinion prête à être séduite pour battre le FN, ce dernier a encore de beaux jours devant lui. Pour qu'émerge un espoir, il faudra un homme neuf, qui agisse en dehors des partis politiques... et cela dans les plus brefs délais !




mercredi 4 mars 2015

Attention aux sondages pour les départementales !

2 instituts viennent de donner des résultats de sondages effectués aux mêmes dates: 
- Odoxa ; enquête effectuée du 26 au 27 février, auprès de 807 personnes.
- Ifop : enquête effectuée du 25 au 27 février auprès de 983 personnes.

Résultats de cette enquête en % :

Institut       FN     UMP/UDI       PS    EELV    FDG    
Odoxa          33          27             19       4           9
Ifop              29          29              23      10          9

Remarques : 
- pour un échantillon à peu près identique, lors d'un sondage effectué aux mêmes dates, les différences sont importantes : de 4 points (FN, PS) à 6 points (EELV), ce qui est, traduit en pourcentage, énorme : FN : 13,79% (33/29), PS : 21,05%, EELV : 150% ! De quoi attirer l'attention de la commission des sondages !
- quelle crédibilité a un tel sondage national alors qu'il y a plus de 2000 cantons, soit autant d'élections différentes et qu'un parti peut réaliser 15% dans un canton et 40% dans un autre ? La moyenne ne veut rien dire...
- comment peut-on établir un sondage pour des partis qui vont, soit partir seuls, soit s'allier avec différents autres partis ? Le parti de gauche (JL Mélenchon), par exemple, s'allie avec le PC (constituant alors le Front de Gauche) ou avec EELV ou encore avec le PS, sans parler qu'il aura ses propres candidats dans certaines circonscriptions. Comment fait-on la différence entre ces différents cas pour attribuer un résultat national à ce parti ? Plus difficile encore : dans le canton d'Hénin-Beaumont 1, les 2 titulaires sont EELV, un des remplaçants est également EELV, alors que l'autre est Parti de Gauche. Comment calcule-t-on le score de ce dernier ? A l'évidence, à l'arrivée, il sera ignoré, OK... mais quid de la véracité des sondages ? Plus absurde quand les 2 titulaires sont de 2 partis différents... Un autre tandem dans un canton héninois réunit un homme de "droite" (Modem) et une femme de "gauche" (MRC) : rien à voir avec les sondages sur les partis...
- ce côté absurde de ces sondages pour ces élections départementales est bien souligné par un politologue, dans Le Monde du 3/3 : « Quelle est la valeur des résultats d'un sondage qui cherche à mesurer des intentions de vote pour un scrutin dont les singularités sont en l'occurrence complètement ignorées ? On ne peut que regretter cette tendance désormais systématique à la surenchère sondagière et médiatique autour du parti : (...) elle contribue à surévaluer l'importance politique du FN en laissant à penser, par exemple, qu'il se trouverait désormais "aux portes du pouvoir", alors qu'il n'a que 2 députés sur 577, 2 sénateurs sur 348, environ 1 500 conseillers municipaux sur 520 000, etc. »

En conclusion, même s'il faut certainement admettre que le FN est en hausse, le PS en forte baisse et la droite en diminution, bien malin celui qui pourra tirer des conclusions sur le second tour de ces élections... Il est pourtant certain, en dépit de ce que nous laissent entendre les sondeurs, que le nombre de conseillers de gauche et de droite sera, au total, largement supérieur à celui du nombre d'élus FN...