1) Concernant le FN, le verre est à moitié plein ou à moitié vide, c'est selon. Certes, il est passé de 1 à 62 élus, mais le double objectif fixé par sa présidente n'a pas été, loin s'en faut, atteint.
22,23 % des voix (24,86% aux européennes), au premier tour, contre 30% espéré, haut et fort. 0 département alors que l'on claironnait que le Vaucluse, l'Aisne ou le Pas-de Calais étaient à portée de main. Certes, le FN reste le premier parti de France, mais bien seul et sa marge de manœuvre est peu importante...
(Résultats du FN tiré des chiffres du ministère de l'Intérieur). La légère diminution par rapport aux européennes de 2014 peuvent, en partie, s'expliquer parce que Paris, Lyon (métropole), la Martinique et la Guyane ne votaient pas : le FN fait des pourcentages de voix moins importants dans ces quatre territoires, phénomène compensé par le fait que l'abstention est beaucoup plus forte en Outre-Mer qu'en France métropolitaine, mais plus faible à Paris et Lyon. Même si de savants calculs (que je n'ai pas faits et que je n'ai vus nulle part...) démontraient une diminution du vote FN, on estimera qu'ils sont peu ou prou identiques à celui des Européennes.
Concernant l'argument que la représentation en élus du FN n'est pas conforme aux 4,1 millions d'électeurs de ce parti, je dirai que, en démocratie, c'est la majorité qui gouverne et que, pour cela, il convient de nouer des alliances. Il en serait de même dans un système purement proportionnel, où, sans alliance, une assemblée est instable et ingouvernable, si personne n'a la majorité. Pour cette raison, les élections proportionnelles aux municipales et aux régionales sont accompagnées d'une prime à la liste arrivée en tête au second tour. Enfin, rappelons que les élections départementales se déroulent par canton qui est une élection de proximité : on ne voit pas très bien comment on pourrait inclure de la proportionnelle au niveau de chaque canton...
2) Le PCF totalise 121 conseillers départementaux sur l’ensemble du territoire (contre 62 pour le parti de M.Le Pen). Mais à l’inverse du FN, les communistes perdent près de la moitié des 232 sièges qu’ils occupaient depuis les élections cantonales de 2011. Pourtant le désistement en faveur du candidat de gauche le mieux placé ainsi que des accords locaux de la gauche dans certains cantons expliquent que le Parti communiste ait "sauvé" des sièges. Peut-on dire, pour autant, que le PC résiste ?
3) 39 conseillers départementaux estampillés EELV (une
quarantaine de sortants) n'aura finalement qu'une influence marginale sur les
débats dans les conseils départementaux. La question qui agite le parti est
celle de savoir s'il faut garder un pied dans la majorité, en participant au
gouvernement, ou si les Verts rejoignent la gauche du PS (Parti de Gauche,
voire Front de Gauche, et les frondeurs du PS). La première solution présente
l'avantage de pouvoir, éventuellement (...) influencer le PS sur les questions sociales et environnementales,
mais on sait que le PS, parti "productiviste" n'a jamais vraiment été
sensible à l'écologie, malgré les déclarations de F. Hollande. La seconde
solution est tentante sur le plan théorique (le PG a une vision écologiste
proche de celle des Verts), mais occulte une évidence à court terme : sans
union de la Gauche, cette dernière ne gagnera pas de Régions, en décembre,
alors que c'est dans ces collectivités que la présence des Verts est
importante...
4) Évoquant un résultat de « 9 % dans les cantons où nous étions présents », JL Ménenchon a déclaré : « Il aurait fallu un véritable miracle pour que les gens arrivent à nous détecter. Le système d’alliances qui était le nôtre était compliqué. »
Le Front de gauche s’est porté candidat soit en autonomie, soit en partenariat avec Europe écologie-Les Verts. De plus, certains candidats communistes du PCF, avec qui le Parti de Gauche est allié au sein du Front de gauche, se sont alliés aux socialistes. « C’était illisible », a jugé M. Mélenchon mardi. « Je mets une condition pour continuer ce combat : que nous soyons lisibles. » « Je porte sur mon dos » le poids de ces stratégies, a-t-il ajouté, sans évoquer directement la responsabilité des communistes.
« Je propose une nouvelle alliance avec EELV, Nouvelle Donne, les Socialistes affligés », a poursuivi le député européen, voulant offrir une « possibilité extrêmement large au peuple français » et refusant de se laisser « embaucher dans le tripartisme » UMP, PS et FN (Le Monde 31/3).