mercredi 29 juillet 2009

Procrastination

La procrastination, d'où le verbe "procrastiner", signifie: la remise à plus tard de ce que l'on doit faire, souvent d'urgence. C'est une pathologie, bien documentée sur les sites (Wikipedia, Doctissimo, etc...). Ce n'est pas ici le lieu de s'étendre sur les fondements, les symptômes et les thérapies.

Le but des lignes qui suivent, est d'en mesurer l'importance en politique, à travers quelques exemples, et non d'en faire une typologie, ce qui serait pourtant intéressant (qui veut faire une thèse sur la procrastination politique?).

-La procrastination par impuissance: quand toutes les réformes de fond de la Sécurité Sociale, de l'Education Nationale et de la fiscalité sont remises à plus tard. Jamais un homme politique ne s'est lancé dans une réforme en profondeur de ces 3 systèmes obsolètes. On rafistole pour finalement tomber dans des aberrations, plus bureaucratiques et ubuesques les unes que les autres. Impuissance, ou plutôt manque de courage politique?

-La procrastination par prudence: quand Daniel Duquenne reporte des décisions importantes à septembre. Je me suis fait une obligation personnelle de ne pas critiquer la nouvelle majorité, tant qu'on ne l'aura pas vue en action, et avouons que blâmer systématiquement, comme le font certains, une municipalité en place depuis 3 semaines,en pleine période estivale, est, au mieux, de l'esprit revanchard, au pire, de la mauvaise foi. Mais je n'ai pas compris pourquoi on ne pouvait pas voter des délibérations qui auraient permis à des associations de souffler un peu au niveau trésorerie, en arguant de ces décisions auprès des banquiers, des fédérations ou autres organismes. Je me dis qu'il doit y avoir des raisons impérieuses, mais j'aurais aimé qu'on nous les explique.

-La procrastination par camouflage ou mensonge: quand on décide de la baisse de la TVA pour les restaurateurs, en disant que l'on va multiplier les controles que l'on sait impossibles à réaliser, que l'on punira ceux qui contreviendraient, ce qui n'arrivera pas, c'est ce se moquer du monde, parce que l'on connaissait tout cela avant, que l'on savait que cette baisse ne servirait qu'à augmenter les marges des professionnels. De plus, personne n'était dupe: il serait impossible de revenir en arrière...

-La procrastination par défi: quand Martine Aubry tance Manuel Valls, elle dit: "attention si tu continues, je te vire". Que se passera-t-il si elle y procède? Plus elle tergiverse, plus elle enfonce le PS, quelle que soit sa décision...

-La procrastination par peur du lendemain: quand Obama remet à plus tard sa décision de sanctionner l'Iran pour sa course à l'armement nucléaire, les conséquences risquent d'être très dommageables (intervention d'Israël, attaque iranienne, guerre civile...).

-La procrastination par incompétence: quand Dalongeville n'a jamais défendu les dossiers de rénovation urbaine (programmes ANRU), c'est bien parce que ses centres d'intérêt étaient ailleurs.

Bien sûr, ce ne sont que des exemples destinés à faire comprendre la notion.

A titre personnel, j'ai trop procrastiné la rédaction de cet article...

6 commentaires:

  1. saint mathieu lorsqu'il disait "à chaque jour suffit sa peine" était t'il un adepte de la procrastination?
    t et m

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  2. votre illustration de la procrastination par prudence n'est elle pas un magnifique exemple de ce que peut être la procrastination politque ?

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  3. votre illustration de la procrastination par prudence n'est elle pas un magnifique exemple de ce que peut être votre procrastination politque ?

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  4. Malheureusement, à Hénin, c'est plus la "procrétinisation" qui a tendance à se développer. Et ce n'est pas d'aujourd'hui...

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  5. Je vous comprends bien ,mais il faudrait m expliquer comment vous pouvez mettre en correspondance ce mot :" procrastination " avec la notion de " démocratie participative " à laquelle vous semblez attacher beaucoup d importance.
    Vous adressez vous aux habitants de notre bonne ville , ou à quelques " spécialistes " dont la seule ambition serait de vouloir capter le redressement de la ville ?
    rafa

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  6. A t et m.
    Manifestement, Mathieu était superbement organisé...

    A Anonyme de 13HO1

    Oui, vous avez raison.

    Mais attention de ne pas tomber dans l'excès inverse: il y a une contradiction entre le temps du politique (vision à moyen et long terme) et l'attente du citoyen: le court terme.

    A Rafa: je n'ai pas mis en relation procrastination et Démocratie locale participative...ce sont 2 sujets traités l'un à la suite de l'autre.

    Mais votre réflexion me permet de faire le lien avec ce que je viens juste d'écrire: la rencontre entre citoyens et élus permet d'échanger, de se comprendre et donc d'éviter ce hiatus entre attentes et vision évoquées.

    J'ajoute que la DLP, bien pratiquée (ce qui est ectrêmement rare) est un plus pour tous.

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