Grandeur et décadence du football

Depuis une semaine, on nous bassinait, à longueur de journaux d'informations, sur le "classico" Marseille-PSG. "Match décisif", "le match de l'année", "le chaudron marseillais attend les Quataris" (sponsor du PSG)"... Comme si cette rencontre passionnait l'ensemble des Français, alors que n'étaient concernés que des fans des 2 équipes et probablement des amateurs de football hors les 2 villes, excités par cette pub permanente. J'aime le football, mais quand je vois la haine propagée entre supporters, relayée par des "interviews" violents, je me dis que l'image donnée par le football est catastrophique. On avait vu des supporters racistes en Italie, machistes en France quand il s'agit de foot féminin, mais une telle haine entre Marseillais et Parisiens à propos d'un match de foot dépasse l'entendement. Je ne sais ce qu'il s'est dit à Marseille après la défaite du club local, mais à voir ce qui s'est passé sur le terrain, avec le jet continu de boulettes de papier qui auraient pu être chose, dangereuse, on mesurait bien combien la passion est... déraisonnable. Je n'accable, bien entendu, pas les Marseillais uniquement, car les supporters parisiens sont loin d'être des anges, cela se voit d'ailleurs lors des "classicos" joués à Paris...

Je me dis, à voir toute cette haine pour un jeu, que l'on comprend mieux les haines religieuses et les haines nationalistes. L'"Autre" qui pense autrement, est un adversaire contre qui tout est permis. 

On l'a dit, c'est un jeu. Mais, comment ne pas être surpris que des supporters, souvent de condition modeste, puissent aduler des joueurs payés plus de 100 fois le SMIC. Des joueurs qui se vendent au plus offrant, passant d'un club à l'autre, au mépris de ceux qui les adoraient peu de temps avant... 

Non, décidément, le football ne mérité pas cela ! Haine, fric, violences voilà ce que représente le foot aujourd'hui.

Autre malheur ce dernier week-end : Le RC Lens est devenu lanterne rouge (mais pas or...) de la Ligue 1. Même, si ces derniers mois, on ne donnait plus grandes chances aux Lensois, un zeste d'espoir demeurait. Depuis dimanche et la défaite à Bordeaux, il ne doit plus rester, même chez les plus fidèles supporters, le moindre doute : le Racing jouera, l'an prochain, au mieux, en Ligue 2, au pire en National, voire en CFA, du fait de sanctions pour des raisons de déficit financier... Oh, certes, nous aurons le plus beau stade de France, en dehors de ceux de la Ligue 1 (et encore...) : la décision incroyable de rénover entièrement le stade, pour 2 matchs de l'Euro 2016, coûtera très cher aux contribuables puisque c'est sur fonds publics que les travaux ont été financés ! Gervais Martel, président du club, et Daniel Percheron, président du conseil régional, amoureux tous deux du RCL, auront tout perdu : le premier a laissé tout son argent (même si on a appris, récemment, qu'il percevait 50 000 euros mensuellement du club, les présidents étant pourtant toujours bénévoles...), le second verra, au moment où il se retire, ses mandats de président du CR ternis par cette malheureuse décision, d'autant plus que Lens lui aura fait perdre la tête deux fois (la deuxième, en nommant sa fille au Louvre-Lens). 

Le foot lensois qui faisait la fierté de beaucoup (même si seulement une minorité de "Nordistes" se rend au stade), essuiera, cette année, une défaite qu'il sera difficile de surmonter avant longtemps, très longtemps même...

En attendant Antoine Kombouaré fait partie de la fournée de Pâques... de la Légion d'honneur !