Sarkozy : ce n'est plus du mensonge, c'est carrément du roman
En campagne pour la présidence de l’UMP, Nicolas Sarkozy poursuit sa tournée en France et continue d’inonder la France d’intox. Voilà un relevé de ses mensonges lors des dernières réunions publiques. Avec des moments de pure fiction…
1. Non, Lionel Jospin n’a jamais dit à une dame : «Vous n’avez pas peur, vous avez l’impression d’avoir peur»
«On était dans une situation où Jospin avait dit à une dame qui avait peur dans le métro : Madame, vous n’avez pas peur, vous avez l’impression d’avoir peur.» Au meeting de Toulouse.
DÉSINTOX. Attention, ceci n’est plus du mensonge, c’est de la pure fiction. Nicolas Sarkozy ne sait pas que maltraiter les chiffres, il a cette capacité rare à inventer de toutes pièces une situation pour servir son propos. Le voici scénariste. A Toulouse, Sarkozy revenait sur la polémique suscitée par son utilisation du terme «Karcher». Pour s’en justifier, il a expliqué avoir voulu rompre avec l’angélisme du PS, qu’il a donc illustré par cette phrase ridicule que Lionel Jospin aurait prononcée devant une dame.
Cette scène n’a jamais existé. Cette phrase n’a jamais été prononcée par Lionel Jospin. Ni à une dame. Ni à quiconque. L’amusant est qu’on peut reconstruire la genèse de cette affirmation, en observant la manière dont Sarkozy l’a construite, pierre à pierre, de meeting en meeting, depuis deux ans.
A la base, il y a une phrase prononcée par le ministre socialiste de l’Intérieur Daniel Vaillant, en février 2002 : «Il n’y a pas de sentiment d’insécurité sans insécurité réelle, même s’il peut y avoir un sentiment d’insécurité qui dépasse l’insécurité réelle.»
Cette phrase a souvent été tronquée, déformée, voire prêtée à Lionel Jospin lui-même. C’est ce que commence par faire Nicolas Sarkozy à Lyon, le 17 mars 2012. Il déclare : «Comment cela se passerait-il si le Parti socialiste gagnait les élections ? Comme en 1997 ? Comme quand Monsieur Jospin disait qu’il n’y avait pas d’insécurité mais seulement "un sentiment d’insécurité" ?»
On voit une première (double) manipulation : le sens de la phrase est transformé (alors que Vaillant affirme qu’il n’y a pas de «sentiment d’insécurité sans insécurité», la phrase lui fait dire qu’il n’y a pas d’insécurité, ce qui n’a rien à voir), et elle mise dans la bouche de Lionel Jospin.
A Elancourt, le 28 mars 2012, Nicolas Sarkozy rajoute une deuxième couche. Pour insister sur le grotesque, il transforme les mots. La notion de«sentiment d’insécurité» (qui veut dire quelque chose) devient «le sentiment d’avoir peur» (qui ne veut rien dire). Effet garanti : «Souvenez-vous, Lionel Jospin, un homme de qualité, et quand vous lui disiez : Monsieur le Premier ministre, on a peur, il vous disait : pas du tout, vous avez le sentiment d’avoir peur.» (Rires de la salle)
Le 23 avril 2012, à Saint-Cyr-sur-Loire, Sarkozy rejoue le sketch. Même phrase qu’à Elancourt, sauf que Sarkozy ajoute – pour mettre un peu de chair ?–, la mention du métro : «Souvenez-vous quand Monsieur Jospin disait : "Vous n’avez pas peur – à ceux qui prenaient le métro – vous avez le sentiment d’avoir peur". »
Et deux grosses années plus tard, à Mulhouse, Sarkozy parachève son oeuvre en incarnant la scène. Il campe Lionel Jospin dans une situation précise, devant une dame ayant peur dans le métro : «Jospin avait dit à une dame qui avait peur dans le métro : "Madame, vous n’avez pas peur, vous avez l’impression d’avoir peur".» Une scène qui sort donc uniquement de l’imaginaire de Nicolas Sarkozy.
2. Non, François Hollande n’a pas dit qu’il n’aimait pas les riches lors de la campagne de 2012
«Lorsque j’étais en campagne contre Monsieur Hollande, il avait dit : "j’aime pas les riches !"» Au meeting de Bordeaux.
DÉSINTOX. C’est une des phrases que Nicolas Sarkozy aura répétée dans quasiment chacun des quelque quinze meetings qu’il a tenus depuis sa rentrée politique. Mais cette phrase n’a jamais été prononcée par Hollande en 2012, comme l’affirme à chaque fois Nicolas Sarkozy, mais en juin 2006.
Il s’agit donc d’une polémique vieille de huit ans que la droite (et Sarkozy) réchauffe régulièrement pour les besoins du moment.
Lors de la campagne de 2012, François Hollande avait bien évoqué cette déclaration, mais pour la regretter : «Cette formule était finalement trop rapide. Ce que j’apprécie, c’est le talent, le travail, le mérite. Ce que je n’accepte pas, c’est la richesse indécente.»
3. Non, Marine Le Pen n’a pas appelé à voter Hollande en 2012
«Lorsque le 6 mai 2012, il s’est agi de choisir l’avenir de la France, Madame Le Pen a choisi François Hollande. Elle est l’alliée et la complice de François Hollande. […] A chaque fois qu’il a fallu choisir entre nous et la gauche, Marine Le Pen a choisi la gauche !» Au meeting de Bordeaux.
DÉSINTOX. Là encore, pas un meeting de Sarkozy sans que cette affirmation ne soit tenue, pour faire siffler la présidente du FN. Or, Marine Le Pen n’a pas choisi François Hollande. Le 1er mai 2012, lors du traditionnel rassemblement du FN, elle déclarait qu’elle voterait blanc, s’abstenant de donner une consigne de vote, et renvoyant François Hollande et Nicolas Sarkozy dos à dos, même si c’est au second qu’elle a réservé, dans la campagne, ses coups les plus durs.
4. Non, Nicolas Sarkozy ne sait pas faire sortir de terre un musée en un an
«Quand j’ai supprimé un tiers des effectifs de l’armée de terre à Metz, ils m’ont demandé de transférer une administration. Je leur ai dit : "Je vais faire mieux. Je vais vous faire Beaubourg à Metz." Un an après, un million et demi de visiteurs !» Au meeting de Mulhouse.
DÉSINTOX. Même sarkolâtres au dernier degré, les militants locaux ayant entendu cette phrase à Mulhouse ont dû se dire que leur héros poussait le bouchon un peu loin… Il y a tout Nicolas Sarkozy dans cette forfanterie. En juillet 2008, le gouvernement Fillon annonce la mise en œuvre d’un plan national de modernisation de la défense. La Lorraine, et Metz en particulier, font partie des principales victimes des restructurations. Metz perd quelque 5 000 postes. C’est à peu près la seule chose vraie dans ce que raconte Sarkozy. Le reste relève de la galéjade.
Pour calmer la colère des élus concernés, le gouvernement annonce dans une circulaire de juillet 2008 le transfert de 5 000 emplois d’administrations centrales vers les régions concernées par la restructuration des armées. Deux mois plus tard, des élus mosellans se voient promettre la création de 1 500 postes… qui tarderont à venir (il y en a environ 1 000 aujourd’hui, selon la mairie de Metz). C’est peut-être pour cela que Nicolas Sarkozy raconte l’histoire à sa sauce aujourd’hui en affirmant – sans rire – que, mieux qu’un transfert d’administrations, il a offert aux élus «de faire Beaubourg à Metz». La formule, laissant à penser que la décision a été prise par lui, est ridicule. La décision d’implantation du musée à Metz date de 2003. La première pierre a été posée en 2006. Et le chantier était bien avancé au moment où Nicolas Sarkozy est donc censé avoir offert le Beaubourg de Metz… Voilà un aperçu de l’état des travaux en juin 2008.
En fait, Nicolas Sarkozy a inauguré le musée, en mai 2010… Ce qui n’est pas exactement la même chose.
Ajoutons pour parfaire le tableau que le chiffre cité de 1,5 million de visiteurs après un an est tout à fait inexact, puisque la première année, le site a accueilli quelque 800 000 visiteurs, et un peu moins de 600 000 la deuxième année.
A suivre
"Le parquet de Paris ouvre une enquête, la Licra porte plainte
RépondreSupprimerLe parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire jeudi soir pour contestation de crime contre l'humanité. La ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) affirme également qu'elle «portera plainte contre les propos antisémites tenus par Jean-Marie Le Pen». «Le Front national, par la voix de son président d'honneur, continue de démontrer - s'il le fallait encore - que l'antisémitisme et le négationnisme sont l'ADN de ce parti», a critiqué l'association dans un communiqué. De son côté, SOS Racisme estime que le fondateur du FN «se vautre à nouveau dans l'immonde».Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) se dit lui «consterné». Le FN «est et reste un parti à combattre», écrit-il dans un communiqué."
Multi-récidiviste le président du déshonneur. Sa fille complice. Cette fois il faut qu'il tâte de la paille humide du cachot.Cela suffit!
Ils sont combien à penser au FN comme le fondateur du parti sur les chambres à gaz? Pourquoi, sa fille ne le vire pas, tout simplement parce que le parti risque de se briser en deux, comme du temps de Mégret, et à la veille des régionales, çà fait désordre. Chassez le naturel, il revient au galop.....Vous , vous imaginez, la France gouvernait par ces gens......
RépondreSupprimerNon, ce serait un cauchemar...
SupprimerLe cauchemar est le fait des politiques de droite et de gauche, tous partis confondus. Pointer du doigt un seul d'entre eux, c'est faire de la politique en tentant de masquer la responsabilité des autres.
SupprimerEn tôle le borgne, retrait de tous ses mandats.
SupprimerQuel journaliste ce bourdin, Wahouuuuuu
SupprimerFaire le trottoir à Moscou... Trop de "patriotisme" tue le patriotisme.
RépondreSupprimer"Un article publié sur le site d'information Mediapart affirme que des textos auraient été échangés entre un responsable du Kremlin et un proche de Vladimir Poutine, concernant un soutien politique du Front national à la politique russe en Ukraine et un soutien financier de banques russes au parti de Marine Le Pen.
L'histoire de ces révélations, redevables à un groupe de hackers russes, commence au printemps : ceux-ci annoncent sur leur site avoir piraté le compte mail et le portable d'un haut responsable politique à Moscou.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/04/02/fn-des-hackers-russes-devoilent-des-echanges-au-kremlin_4608660_4355770.html#25adoecjiZHySUI8.99".
et "Moi, Président de la République, je..." c'est carrément une légende !
RépondreSupprimerhttp://fr.wikipedia.org/wiki/Moi_pr%C3%A9sident_de_la_R%C3%A9publique