C'est l'intérêt des festivals, et leur charme quand ils sont organisés au milieu des meilleurs vignobles du Bordelais : on y découvre toujours des pépites. Consacré au film d'histoire, et cette année, du 14 au 21 novembre, au thème de " La conquête du pouvoir ", celui de Pessac n'a pas manqué à la règle.
Parmi la centaine de films projetés figurait Le Diable de la République, documentaire réalisé par Jean-Charles Deniau avec deux jeunes historiens, Grégoire Kauffmann et Emmanuel Blanchard. Il sera diffusé le 30 novembre par France 3 et mérite l'attention : en 90 minutes précises, denses et rythmées par une vingtaine de témoignages, il retrace l'histoire du Front national, depuis sa création en 1972 jusqu'au congrès de Tours et l'élection, en janvier 2011, de Marine Le Pen à sa présidence, en lieu et place de son père.
Au milieu figure un épisode saisissant, relaté par Pierre Vial et confirmé aux auteurs par Jean-Yves Le Gallou, tous deux anciens du Grece ayant rejoint le FN dans les années 1980. La scène se passe à Lyon au printemps 1998. Un meeting du Front national pour les élections régionales vient de se terminer, et les responsables du parti d'extrême droite se pressent autour de Jean-Marie Le Pen. " Président, c'est formidable, le pouvoir, bientôt on y est... ", lui lance Bruno Gollnish, l'un des caciques du mouvement. " Dieu nous en préserve ! ", réplique M. Le Pen.
D'un mot, il balaye les ambitions qu'il a fait naître, le travail d'organisation et d'implantation alors mené par Bruno Mégret et les espoirs nourris, en 1995, par la conquête des municipalités de Toulon, Orange et Marignane, autant que par son propre score à la présidentielle (15 % des suffrages). D'une formule sans appel, il récuse la perspective d'accéder au pouvoir et de quitter, pour y parvenir, son statut de protestataire en chef et de dénonciateur patenté du " système ". " Dieu nous en préserve ! "
Dans un débat qui s'ensuivit, organisé par la revue L'Histoire, la question fut donc posée, sans détour : l'extrême droite veut-elle vraiment le pouvoir ? Evidemment non, fut la réponse unanime à propos de Jean-Marie Le Pen. Grégoire Kauffmann, l'un des auteurs du film, souligna sa " délectation " à rester le diable de la République. Pascal Perrineau, le directeur du Cevipof, le centre d'études politiques de Sciences Po, pointa le rôle de " tribun de la plèbe " joué par le président du FN depuis trente ans, auprès des électeurs " de la boutique et de l'atelier ".
La réponse fut tout aussi nette - mais inverse - à propos de Marine Le Pen. Forte de son attrait qu'elle exerce sur les classes populaires (un ouvrier sur trois, un employé sur quatre), " elle veut vraiment y aller ", a assuré Pascal Perrineau. Et d'ajouter : " Sur une série de thématiques, le Front national n'est plus à la droite de la droite. "
Non seulement parce qu'il a élargi, sous la houlette de sa nouvelle présidente, son espace idéologique ; elle l'a à nouveau démontré, le 19 novembre, en présentant son projet présidentiel bâti autour de la reconstruction d'un " Etat fort ". Mais aussi parce que la droite en général, et le président de la République en particulier, a largement pioché, depuis cinq ans, dans le répertoire de l'extrême droite et contribué à en banaliser les thèmes.
Procès d'intention ? Nullement, si l'on écoute ce qu'ont dit les uns et les autres il y a quelques jours seulement. Le 14 novembre, Marine Le Pen a fait de la fraude l'un des axes de sa campagne, et en particulier de la fraude aux prestations sociales, ce " poison absolu " qui fait perdre au pays 15 milliards d'euros par an, et auquel il faut opposer une politique de " tolérance zéro ". Conformément au logiciel de l'extrême droite, cette " explosion de la fraude sociale est liée ", selon elle, " à une explosion de l'immigration ".
Le lendemain, à Bordeaux, à l'occasion d'un grand discours sur le modèle social français, Nicolas Sarkozy s'est livré à une charge plus violente encore contre " les fraudes sociales ". Cette diatribe - comme en stéréophonie avec Mme Le Pen - mérite d'être lue ou écoutée sur le site de l'Elysée : " Frauder la sécurité sociale, c'est voler. Celui qui bénéficie d'un arrêt de travail frauduleux comme celui qui le prescrit, je le dis simplement, vole les Français, tous les Français. Celui qui minore ses ressources pour obtenir une prestation vole les Français. Celui qui perçoit des allocations familiales alors qu'il ne réside pas sur le territoire national (...) vole les Français. Celui qui emploie un salarié sans le déclarer à la Sécurité sociale triche au détriment de la collectivité. "
Bien sûr, le président de la République ne reprend pas à son compte la dénonciation simultanée de l'immigration. Et il est dans son rôle quand il réaffirme la force de la loi et des règles collectives. Mais assurer, comme il l'a fait, qu'il n'est pas question, dans son esprit, " de désigner des boucs émissaires " relève d'un aplomb aussi stupéfiant que choquant.
En effet, le vocabulaire employé est tout sauf anodin : d'un côté des exemples de fraudes individuelles aux prestations sociales (arrêts de travail, allocations familiales, prestations liées au logement...) sont martelés et dénoncés comme du vol ; de l'autre, est mentionnée d'une courte phrase, comme une tricherie, la fraude des entreprises aux cotisations sociales. Deux poids et deux mesures.
D'autant que le coût respectif de ces deux sources de fraudes sociales est inversement proportionnel à l'opprobre dont les entoure le chef de l'Etat. Selon le rapport qui fait autorité sur la question, établi en 2007 par le Conseil des prélèvements obligatoires, la fraude sur les prestations est évaluée à 2,2 milliards d'euros ; celle sur les cotisations (en clair, le travail au noir) entre 6,2 et 12,4 milliards, soit trois à six fois plus. Un rapport parlementaire de juin 2011, établi par le député UMP (tendance Droite populaire) Dominique Tian, a la main plus lourde mais ne modifie pas les ordres de grandeur : 4 milliards de fraude sur les prestations, 16 milliards sur les cotisations.
Il y a cinq ans, M. Sarkozy avait détourné à son profit une bonne partie de l'électorat du FN en étant le mieux-disant sur la sécurité et l'identité nationale. Il espère récidiver en 2012 en dénonçant les " voleurs ", autre grand classique de l'extrême droite. Au risque qu'un jour prochain, selon la formule consacrée, les électeurs préfèrent l'original à la copie.
Gérard Courtois
Le Monde 22/11/2011
Encore un dossier non maîtrisé celui du remboursement de la dette du stade Héninois et de sa subvention complètement démesurée par rapport aux résultats de toutes les équipes l'équipe seniors A s'incline 10 à 1 à La Guorgue, l'équipe U14 s'incline 19 à 0 à Birembaut...pauvre Stade Héninois...A l'image du contexte mais çà commence à peser...
RépondreSupprimerréponse à 19h26
RépondreSupprimerDepuis longtemps que l'ont alerte le comportement des dirigeants sur ce blog, rien n'a changé.
Bien au contraire l'adjoint chargé des sports est souvent avec eux et rien ne lui dérange car son petit fils joue dans une équipe du stade.Il doit appuyer leur demande de subvention auprès de la mairie.C'est scandaleux de laisser les équipements sportifs du stade à ces gens qui déshonneurs le passé du stade héninois. Que l'on donne les structures aux dirigeants de beaumont où les équipes jouent sur un champ de patates tous les weekend. Alors MR BINAISSE quand allez-vous bouger?
Adjoint aux sports????
RépondreSupprimerIl en existe vraiment un?
Erreur de casting parait-il!
19 à 0!mais comment le sport héninois
a t-il pu descendre aussi bas?
Pourtant l'ex directeur des sports,
devenu maintenant DGS de haut-niveau
avait élaboré un super plan local
sportif appliqué par le plus grand
ODS de France.
"Tout va très bien,Madame la marquise,tout va très bien,tout
va très bien......"
19h51
RépondreSupprimerFAUX le petit fils ne joue pas dans une équipe du stade heureusement. Il est plus intelligent que celle qui raconte n'importe quoi
qui est plus intelligent?
RépondreSupprimerle petit-fils?
14h39
RépondreSupprimercertainement pasvous; Pour
raconter n'importe quoi vous feriez mieux de vous taire. QUAND ON NE SAIT PAS ON SE TAIT