Clap de fin pour le PS ?

Samedi, le conseil national du PS a validé la candidature, pour les municipales de 2014, du maire sortant de Lens, Sylvain Robert, anticipant sur une décision qui devait être prise le 7/12. Arnaud Sanchez, secrétaire de la section PS lensoise, qui estimait être mieux placé pour être tête de liste, arguait que sa notoriété (selon un sondage) était plus grande que celle du maire et qu'il pouvait plus facilement rassembler la gauche. 

De ce fait, il a précipité les choses et a démissionné du conseil fédéral  " parce que je considère que la tutelle ne fait pas son job et que Cécile Bourdon ne fait que gérer de la popote interne" Comme on le lira dans son communiqué ci-dessous, il quitte le secrétariat de sa section. Enfin, il démissionne du PS national: "Je démissionne du PS parce que Harlem Désir n'est pas le garant du respect des statuts et qu'il ne défend plus les valeurs pour lesquelles je me suis engagé en 2002."

Et maintenant que va-il faire ? Même s'il n'en parle pas, on ne peut que penser qu'il conduira une liste rassemblant une partie des 200 militants de la section lensoise, qui lui est en majorité acquise. 

Tactiquement, une nouvelle fois, le PS a mal joué. Quelles que soient les raisons de son choix, il est anti-démocratique de ne pas avoir consulté les militants, même s'il savait que la section suivait très majoritairement son secrétaire...

La décision d'Arnaud Sanchez est logique et cette nouvelle erreur risque de coûter très cher au PS. Quelle crédibilité a le bureau fédéral intérimaire et sous tutelle ? Décidément, cette fédération (pour ne pas dire le parti dans son entier) se tire une nouvelle balle dans le pied. Faut-il rappeler ici le soutien éhonté à G. Dalongeville, la "légèreté" dans la gestion des sections (soulevé par un audit national), le silence devant la fronde des caciques du parti (Percheron, Mellick, Duriez...) qui ont soutenu le dissident Kucheida contre le candidat officiel (N. Bays) lors des législatives 1012, le tapis rouge déroulé au FN, sans parler des procédures judiciaires en cours sur certaines pratiques que l'on anticipe comme douteuses. 

Tout cela ressemble fort à la fin d'un cycle, comme ce fut le cas quand la SFIO disparut en 1969, remplacée par le PS.

Clap de fin pour le parti socialiste ?

Communiqué d'Arnaud Sanchez

Solférino a attribué l'investiture à Lens sans le vote des militants.

Ne pouvant cautionner ce déni démocratique qui valide un système politique local à bout de souffle, ainsi incapable de lutter contre le Front national que d'incarner une ambition pour le territoire, je suis contraint, pour rester fidèle à mes valeurs et à mon engagement en mai 2002, de démissionner, en signe de protestation, de mon poste de secrétaire de la section de Lens.

Je garde de ces 6 ans à la tête de la section le sentiment du travail bien fait au service des militants et de la rénovation du Parti. Je garde l'amitié de ces militants qui avec abnégation militent pour un idéal.

Je reste socialiste. Je reste un socialiste lensois, engagé pour sa ville