Le Racing-Club de Lens est-il en train d'agoniser ? Difficile d'écrire ces mots quand on a été, soi-même, un supporter assidu du club, malgré ses propres impératifs de la vie et en dépit des hauts et des bas de l'équipe...
Le fait est que Gervais Martel, l’emblématique président, s'est fait balader par le sponsor azéri, Mamadov. Non qu'il faille voir obligatoirement tromperie de la part de cet homme d'affaires d'un pays, l'Azerbaïdjan, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il s'agit d'une dictature bien ancrée, mais, parce que dans ce type de régime, l'argent acquis dépend du bon vouloir du despote et qu'il vaut mieux être bien en cour pour continuer à prospérer dans les affaires. Le pétrole de la mer Caspienne a enrichi, après l'indépendance, quelques hommes, bien introduits auprès du pouvoir népotique (le fils Aliev ayant succédé à son père), et, parmi eux, Hafiz Mammadov, qui a construit un empire dans le domaine du pétrole, du BTP et du transport. Ses atermoiements actuels à remplir ses promesses vis-à-vis du RCL, semblent indiquer qu'il ait quelques difficultés dans ses affaires : euphémisme qui laissent bien mal augurer de l'avenir du club lensois. Quoiqu'il en soit, après avoir gagné, difficilement, le droit de rejouer en Ligue 1, le contrôle de gestion (DNCG) du foot français a émis des doutes sur la capacité financière du club. Le pauvre Martel s'est démené, tant et si bien que, sous réserve que le sponsor fournisse la "modique" somme de 4 millions d'euros, Lens pourra jouer en Ligue 1. Le problème est que l'argent n'est pas arrivé et que, sans lui, pas de recrutement possible (les transferts prenant fin au 1er septembre minuit). La manne espérée la semaine prochaine suffira-t-elle à trouver des joueurs de qualité pour espérer survivre sportivement ? On peut en douter... Le fier et talentueux entraîneur lensois, Antoine Kombouaré, ne jettera-il pas le gant, faute de pouvoir disposer d'un effectif permettant de figurer honorablement ? On peut le craindre... L'équipe actuelle est celle de la saison dernière qui évoluait en Ligue 2 et eut beaucoup de mal pour assurer la remontée. Sachant que 2 des meilleurs joueurs sont partis cet été et que 2 autres sont blessés (El Jadeyaoui et Yaya), on craint le déplacement de cet après-midi à Lyon, où une défaite sévère pourrait avoir des répercussions tragiques.
Si, sur le plan sportif, on peut fortement douter de la survie du club en Ligue 1, sur le plan financier, on a tout à craindre de la suite de saison... et, à vrai dire, je ne pense pas que Lens pourra terminer le championnat... Bien sûr, je ne dispose pas des éléments financiers pour étayer cette impression, mais la trésorerie semble bien mal en point...
Je voudrais terminer ce douloureux constat par 4 remarques :
- On peut légitimement se demander si nous en serions arrivés là où nous en sommes, à savoir au fiasco probable, si Guy Delcourt, quand il était maire, avait soutenu le club comme l'avait admirablement fait son prédécesseur André Delelis. Ce dernier, non seulement, avait fait profiter Gervais Martel de son carnet d'adresses, mais il aimait le foot et avait soutenu moralement l'équipe. On ne peut en vouloir à G.Delcourt de ne pas aimer le foot, mais quand on est lensois, et premier magistrat de la ville, on a des obligations...
- On ne peut que louer la pugnacité et l'engagement de G. Martel. Ce dernier a mis en cause ses propres deniers par amour pour son club. Est-ce le moment de lui reprocher ses différents choix malheureux sur le plan sportif : Papin, Roux, Courbis... autant de célébrités passées par Lens, mais remerciées rapidement ! Pas sûr que le sort du club eut été changé si ces erreurs n'avaient pas été commises...
- Quelle erreur d'avoir procédé à la réfection du stade Bollaert-Delelis pour l'unique raison de quelques matchs de Championnat d'Europe en 2016 ! Non seulement, il s'agit de gaspillage d'argent public (et, en tant qu'élu, malgré mon amour du club, j'avais voté contre la subvention du Conseil régional), mais les conséquences en sont graves : une saison à jouer les matchs "à domicile" à l'extérieur avec une perte de recettes conséquente, un coup porté à la solidarité sportive régionale, puisque ni Lille, ni Valenciennes n'ont voulu prêter leur stade et que c'est à Amiens que le RCL jouera ses matchs (sauf 3 d'entre eux prévus au stade de France) : qui s'offusquait que l'on puisse rattacher la Picardie à la région NPDC ? N'insistons pas, mais que Percheron, Aubry et les maires de Lens n'aient pu se mettre d'accord, alors qu'ils appartiennent au même parti politique, fait douter encore plus de la politique telle qu'elle est pratiquée chez nous...
- Comment concevoir l'avenir économique de Lens et de l'ex-Bassin minier, sans cette équipe de haut niveau qui faisait battre le cœur de dizaines de milliers de "Nordistes" et forçait l'admiration de la France entière à l'évocation de son public et de la ferveur de ses supporteurs ? Un territoire déjà exsangue pourrait s'enfoncer encore un peu plus si le malheur annoncé se confirmait.
Le responsable est Gervais Martel. Il considère ce club comme son jouet, un enfant. Un enfant casse son jouet parfois sans raison mais de manière définitive.
RépondreSupprimerJe pense qu'il faut arrêter de chercher des excuses pour Martel,il savait où il mettait les pieds.On ne collabore pas avec les hommes d'un systéme dictatorial. En vérité au foot l'argent n'a pas d'odeur et lorsqu'il provient des dictatures il est surtout tâché de sang. De même pour le PSG et l'argent du Quatar .Pays qui finance le terrorisme en Irak pour massacrer les chrétiens. les faux culs des droits de l'homme ça suffit!
RépondreSupprimerBelle victoire-surprise méritée du RCL à Lyon. La défense fait peur et le gardien n'a pas l'air très sûr. Lyon a fait pâle figure...
RépondreSupprimerClap de fin ? Mouais, mouais.
Supprimertout à fait d'accord avec 12h10 GB
RépondreSupprimer