AA : Monsieur le Président, Nicolas, si vous le permettez…
NS : Faites, faites…
AA : La situation est dramatique pour vous, on a l’impression que tout ce que vous décidez tombe à l’eau, ou est critiqué, non seulement par vos adversaires, mais également par vos amis. Prenons l’exemple de la réforme territoriale…On vous reproche d’en faire un outil politique pour récupérer les régions et les départements…
NS : Vous voulez que je vous dise ? C’est la plus grande réforme depuis Napoléon. Les Français en ont ras-le-bol de ces politiciens qui ne font rien parce qu’ils se marchent tous sur les pieds les uns des autres. J’en supprime la moitié : vous verrez personne ne s’en apercevra !
AA : Mais enfin, Nicolas, le nouveau mode de scrutin est un recul sur la parité !
NS : Parce que vous croyez que les femmes vont se laisser faire comme cela ! Carla m’a dit : les femmes n’ont plus l’intention de laisser les hommes s’occuper seuls de la politique…D’ailleurs, je vais les aider : il y aura des subventions pour créer des crèches réservées aux enfants des conseillères territoriales; tout élu homme qui abandonne sa place, volontairement, pour une femme, aura la Légion d’Honneur pour services rendus à la France. De même, tout conseiller régional ou général qui ne se représente plus percevra une pension égale à l’indemnité qu’il recevait dans sa fonction !
AA : Mais cela va coûter plus cher, alors que vous voulez réduire les dépenses publiques !
NS : Mais non ! C’est là où se situe ce que mes amis appellent, quelque fois, mon génie politique ou, d’autres fois, mon intuition légendaire ! Un : la nouvelle réforme prendra du temps à trouver son rythme et pendant cette période, il y aura moins de dépenses votées ! Deux : plus il y a de femmes élues, moins il y a de dépenses, car les femmes sont moins clientélistes que les hommes et votent moins de subventions.
AA : Néanmoins, le nouveau mode de scrutin avantage l’UMP. Un scrutin uninominal à un tour, c’est du sur-mesure pour vos amis !
NS : Encore une fois, c’est faux ! Si la gauche s’unit dès le premier tour, elle gagne les élections ! Personne n’aura autant fait pour la gauche que moi ! De plus, les Français me remercieront pour les économies que je leur fais faire : non seulement, je divise par 2 les actuels conseillers, mais en outre, je réduis d’autant les dépenses électorales : un seul tour, moins de tracts (un seul pour la gauche réunie lors du tour unique!). Personne n’y avait pensé avant moi. Et vous savez, quelque chose me dit que je vais faire de même pour les élections législatives. Pour les Présidentielles, on va aussi réduire les frais : on va supprimer le quinquennat et le Président sera élu pour 10 ans, renouvelable une seule fois, bien sûr. Au lieu de 4 élections en 20 ans, on n’en fera plus que 2, soit des centaines de millions d’économisées !
AA: Si cette réforme est critiquée par vos amis, par contre, celle sur la suppression du juge d’instruction passe mieux…
NS : Oui, j’ai voulu mettre fin à une anomalie qui datait même de l’Ancien Régime ! Un seul homme qui décide de tout : passe encore pour un Chef d’Etat, qui est élu par le peuple, mais pour un juge d’instruction !Rappelez-vous Outreau…
AA : Oui, mais encore une fois, Nicolas, vous concentrez tout entre vos mains et la justice ce n’est pas anodin. Comment justifier que c’est le Parquet, aux ordres du pouvoir politique, qui décidera de l’opportunité des poursuites ?
NS : Encore un faux débat ! Quand la justice veut, la justice peut ! Regardez toutes les affaires qui empoisonnaient Jacques Chirac, mon prédécesseur, elles ont fait pschiit ! Prescriptions pour certaines, pas lieu de poursuivre pour d’autres. Croyez-moi, le mandat de Jacques eut été plus serein, s’il n’avait pas eu ces épées de Damoclès, au-dessus de lui. Dans la réforme qui va permettre , si les Français le décident, à un Président de régner, pardon : de diriger les affaires de la France pendant 10 ans, voire 20 ans, il ne faut pas que ce Président se réveille tous les matins, avec une accusation qui vienne lui obscurcir sa journée. D’ailleurs, je songe à reprendre une ancienne réglementation française qui avait du bon et qui punirait le lèse-Président. Nos anciens avaient raison : on ne doit pas manquer de respect au Président. Aussi un texte viendra interdire toute mise en cause d’un Président dans l’exercice de ses fonctions, et même, je pense, si le Parlement le veut, toute poursuite à l’issue de son ou ses mandats. Vous comprenez, un homme qui aurait donné de sa personne pendant un ou 2 mandats, un homme qui aurait exercé des responsabilités écrasantes, se verrait, alors que l’heure du repos a sonné, embêté par des procédures sur des faits souvent mineurs en regard de ces responsabilités qu’il a exercées : non ce ne serait pas correct !
AA : Pour terminer, est-ce que la perspective d’une candidature Villepin aux prochaines Présidentielles ne risque pas de gêner votre avenir politique ?
NS : Ecoutez, je vais vous dire une chose : je ne pense pas qu’un coupable, non, je veux dire un prévenu, enfin une personne qui fait l’objet d’une procédure en appel, puisse entamer une campagne politique. Cela est valable pour Dominique de Villepin, comme pour tout Français. Si l’ancien Premier Ministre est condamné, il ne pourra pas se présenter aux élections et c’est normal !
AA : Et si sa relaxe était confirmée ?
NS : Eh bien, on verra ! Je ne suis pas sûr que les Français auront envie de voter pour quelqu’un dont les amis ont été condamnés, même si, lui, ne l’est pas. Vous savez, la justice n’est qu’humaine et peut se tromper !
AA : en tous les cas, Nicolas, merci pour cette franchise qui vous honore…
La double ironie de Le Pen contre le NPA : la révolution en burqa !
RépondreSupprimerDoit-on s’interdire de sourire à une saillie démagogique parce qu’elle est sortie de la bouche de M. Le Pen ? Pour une fois qu’on la trouve savoureuse, même si ce n’est pas pour la même raison que lui !
Il ne pouvait, en effet, rater l’occasion que lui a offerte sur un plateau le Nouveau Parti Anticapitaliste en présentant une candidate qui se prétend laïque et féministe en s’affichant hardiment avec un foulard islamique, le symbole même de l’asservissement des femmes. M. Le Pen s’est amusé à jouer de deux leurres.
Le leurre de la vaccine
Le premier est le leurre de la vaccine qui, selon Roland Barthes, consiste à admettre un peu de mal pour faire reconnaître un grand bien. C’est ainsi qu’agit un vaccin : l’inoculation de germes inactivés suscite la production d’anticorps salvateurs dans l’organisme. C’est ce que fait M. le Pen : il commence par souffrir un peu de mal en osant qualifier le foulard islamique porté par la candidate du NPA de l’euphémisme « fantaisie vestimentaire » . La fantaisie asservissante ne lui saute pas aux yeux. Et il va même plus loin « Le foulard, a-t-il déclaré, il est islamique quand ce sont des musulmanes qui le portent, quand ce sont des catholiques, c’est le foulard catholique. À partir du moment où il laisse apparaître le visage, c’est une fantaisie vestimentaire qui n’est pas en soi critiquable » . De ce mal supporté avec patience, il attend en retour, un grand bien : qu’on lui reconnaisse une grande capacité de tolérance ! M. Le Pen aurait-il changé ? Aurait-il mis de l’eau dans son vin ?
Seulement son ouverture d’esprit est si large qu’elle bâille aux entournures jusqu’à faire un amalgame insolite entre islamisme et catholicisme. Il en devient comique. Car on n’a jamais rien vu de tel dans la religion catholique, à l’exception d’une très ancienne recommandation faite aux femmes de se couvrir la tête quand elles entraient autrefois dans une église. Mais c’est révolu. Et, surtout, il n’a jamais été question qu’une femme de religion catholique se promène en public, la chevelure obligatoirement couverte d’un foulard. Cette banalisation du foulard qui ne « gêne pas » M. Le Pen, est un indice révélateur. Elle cache mal la conception de la femme que défend depuis toujours le Front National : elle est épouse et mère et sa place est à la maison. L’islamisme ne dit pas autre chose !
Le leurre de l’ironie sur l’ironie
RépondreSupprimerPlus heureux est le trait acéré d’ironie décoché contre le caractère révolutionnaire du Nouveau Parti Anticapitaliste : « M. Besancenot, a-t-il dit sur RFI, devient un peu modéré pour un révolutionnaire. Moi je pense qu’un révolutionnaire comme lui aurait dû présenter en tête de liste une femme avec burqa. Ça, ça aurait été révolutionnaire ! »
La perfidie de l’ironie, on le sait, consiste à dire le contraire de ce qu’on pense en le laissant deviner par un indice et donc d’infliger la pire vacherie sous le compliment le plus cauteleux. La victime s’ouvre sans méfiance au compliment et reçoit dans l’instant qui suit le coup de poignard au plus profond d’elle-même. Ici, M. Le Pen commence par décerner un brevet de « révolutionnaire » au NPA, pour lui planter sa dague en plein cœur : car qualifier de « révolutionnaire » « une femme en burqa », symbole de la réaction la plus archaïque, est une telle contradiction que, dans l’éclat de rire salutaire recherché, le NPA vole en éclats.
Mais un doute survient aussitôt. M. le Pen n’englobe-t-il pas cette ironie dans une autre ironie plus vaste, une sorte d’ironie-gigogne, une « méta-ironie » ? Car, pour voir une contradiction entre « révolution » et « burqa », encore faut-il se faire de « la révolution » une idée positive de libération. Or un homme d’extrême-droite, acquis par définition à la réaction, rejette cette idée. Dès lors, cette nouvelle contradiction devient l’indice d’une ironie plus globale qui annule la première. Pour M. Le Pen « révolution à la NPA » et « burqua » ne sont pas contradictoires, elles sont mêmes compatibles. La « révolution » montre, si l’on ose dire, son vrai visage. Et voilà que le NPA vole à nouveau en éclats par un autre éclat de rire.
On voit l’habileté du démagogue à l’œuvre. Il n’est pas nécessaire que le pêcheur aime manger des asticots pour les donner en appât aux poissons. M. le Pen n’a pas davantage besoin d’être un défenseur des droits de la Personne pour tenter d’abuser les citoyens. L’extrême-droite, comme le montre l’Histoire, en est même l’ennemie irréductible. Mais, quand le terrain des droits de la Personne est déserté par ses défenseurs dits naturels, le démagogue n’hésite pas à s’y aventurer comme le loup déguisé en berger pour tenter d’emmener le troupeau. Seulement, comme dit Jean de La Fontaine : « Toujours par quelque endroit fourbes se laissent prendre. »
Source Agoravox.
Le fn, un parti comme un autre ?
RépondreSupprimerWh@t else?
En déplacement à Avignon, Jean-Marie Le Pen, président du Front National, s'est exprimé sur la candidature d'une femme voilée sur la liste du parti NPA d'Olivier Besancenot dans le Vaucluse.
RépondreSupprimerParlant d'Ilham Moussaïd, étudiante qui porte le voile islamique, il a déclaré "Elle ferait mieux de porter une burqua...". Il n'a pas complété son propos, laissant à son auditoire le soin de l'interprêter.
Il a ensuite fait voir une photo de la jeune femme avec le commentaire "là, ca faisait un peu "mochetard"! ".
Toujours provocateur, Jean-Marie Le Pen a terminé sur le sujet en présentant des photos de femmes portant la burqa et le foulard islamique et en déclarant : "C'est le défilé Hermès!"
Source : le Dauphiné
On procèderait bien à une expertise afin de remettre le dossier entre les mains d'un conseil compétent, non ?.
Wh@t else?
pourquoi parler de ce facteur sur le plan politique il ne pése rien
RépondreSupprimersarkosy , sans lui tout redeviendra possible , cet homme a attisé la haine et les haines contre lui , cet homme a attisé des haines entre les différentes composantes de notre pays , il faudrait , je pense attiser le foyer pour faire disparaitre définitivement ce mode de fonctionnement politique . RICHARD
RépondreSupprimerEt bien pour une partie de héninois le fn est un parti comme un autre. Pour une partie des noyellois aussi. Il suffit de regarder les résultats aux élections...
RépondreSupprimerQuoi dautre?
A lire l'article :
RépondreSupprimer"Attention PS : Départs en cascade" sur le blog Hénin Beaumont-Etats d'âme.Lien :
http://une-ville-exsangue-henin-beaumont.kazeo.com/
un résultat aux élections indique t'il qu'un parti X ou Y est comme les autres ? voyons voir , en Allemagne entre 1930 et 1939 , un parti a gagné les élections et donc était il comme les autres ? , dans certains pays des élections avec des taux de 90 % , régimes bananiers dit on . Bref c'est vous qui voyez . Richard
RépondreSupprimeren attaquant le fn vous attaquez ses électeurs
RépondreSupprimerA anonyme de 21h41
RépondreSupprimerD'où vient votre déduction ? Ce n'est pas parce qu'on est farouchement opposé au nazisme qu'on attaque les Allemands !
Ces derniers ont été les premiers à souffrir d'un régime abominable.
Tout déporté vous dira que les comportements humains les plus odieux ne sont pas liés à la nationalité de celui qui est porteur du mal absolu.
Pour votre information, la déportation a commencé en allemagne à l'égard des allemands, bien avant le déclenchement du conflit mondial.
cimares
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