dimanche 14 février 2010
L’enquête du commissaire Cimares : un crime sans cadavre à Hénin- Beaumont.
Chapitre 1 : Intuition ou fatigue ?
Cela faisait bien un quart d’heure que je patientais dans ce canapé du Novotel du Centre commercial. Je savais qu’il était toujours en retard, mais au moins cela avait-il un avantage : je pouvais me remémorer les propos que j’allais lui tenir et construire un amalgame d’intuitions, un discours plus ou moins cohérent.
J’avais beaucoup entendu parler du commissaire Cimares, notamment, parce que, natif d’Arras et y habitant toujours, ses enquêtes policières dans les milieux politiques avaient fait de lui un héros des pages régionales(et nationales) des médias.
Il avait accepté de suite le principe de notre rencontre, alors que je ne lui avais confié que quelques doutes. Il avait donc suffit de lui dire qu’un climat délétère régnait à Hénin-Beaumont, que des gens mal intentionnés tenaient la ville, que celle-ci ressemblait à une petite ville de l’Ouest américain désertée par les chercheurs d’or, que les habitants courbaient de plus en plus l’échine, sous le poids de leurs misères, que tout espoir semblait banni de leur horizon…Bref que je ressentais profondément que quelque chose allait se passer qui ressortait plus du domaine des « faits divers » que de la page « politique » des magazines et quotidiens. Pourtant, et c’était la raison de mon appel à lui, ce qui semblait se tramer à mes yeux, relevait autant de l’un que de l’autre.
Je reconnus sa silhouette dès qu’il entra : petit, rondouillard, l’œil constamment en mouvement, il ressemblait fort au portrait que je me faisais de lui. Le réceptionniste me pointa du doigt et nous nous retrouvâmes assis, tous les deux : après quelques civilités d’usage, et un bref rappel des vagues raisons qui m’avaient poussé à lui téléphoner, il me regarda fixement et me déclara péremptoirement : « un, c’est en tant que voisin que je suis ici ; deux, je connais l’imbroglio politique qui règne à Hénin ; trois, je lis régulièrement votre blog. C’est donc en fonction de ces 3 points que je me suis décidé à venir ici, me disant : cet homme ressent qu’il va se passer quelque chose de grave, et je ne veux pas être accusé de non-assistance à personne en danger. Mais il va falloir que vous me précisiez vos prémonitions ».
J’avais oublié mon cahier habituel et je demandais quelques feuilles de papier à la personne de service. J’appréciai beaucoup la réponse du commissaire à qui je proposais de les partager : « vous savez, dans ces cas là, je ne sais ni lire, ni écrire et je ne fais qu’écouter mes interlocuteurs : présentement, je souhaiterais, au minimum, conforter les intuitions dont vous m’avez fait part ».
Je lui retraçais rapidement les évènements politiques des ces dernières années et, plus particulièrement, ceux de ces derniers mois. Je lui racontais comment une chape de plomb s’était abattue sur cette ville ruinée financièrement, comment on ressentait l’absence d’une Direction aux affaires de la ville, comment le Front National était aux aguets, tel un chat prêt à bondir pour, d’un coup de patte, décapiter le pouvoir, comment la médiocrité s’était installée dans la gestion des affaires de la ville, combien le personnel municipal, accablé par le précédent maire, était maintenant KO…Bref, ce tableau calamiteux devait conduire à ce que j’appréhendais fortement comme annonciateur d’un grand malheur. Le mot crime tournoyait dans ma tête et je finis par le lâcher. Cimares ne broncha pas quand je le prononçai : « vous voyez, dis-je, je sens que quelque chose de monstrueux risque de se passer : un événement grave, indicible, un crime crapuleux, un tremblement de terre, une tragédie, je ne sais, mais quelque chose va avoir lieu et je me sens incapable de l’anticiper ! ».
Quelques instants de silence ; le commissaire se cala dans le fauteuil, ses yeux ne cillant pas, puis sortant de sa réflexion, il conclut : « vous comprenez bien que vos tourments sont un point de départ et que je ne peux m’embarquer dans une enquête officielle que si j’ai des billes qui confortent vos pressentiments. Laissez-moi donc 48 heures pour prendre les contacts nécessaires et me rendre compte si vous avez besoin de voir un bon psy ou de prendre quelques longues vacances, ou alors s’il convient de décider les mesures qui s’imposent avant qu’il ne soit trop tard. Rendez vous ici, après-demain, à la même heure. ». Il me salua et me laissa seul face à mes questions : l’avais-je convaincu ? Me prenait-il pour un fou ? Quels contacts allait-il prendre, alors qu’il ne connaissait personne à Hénin-Beaumont ? N’étais-je qu’un apprenti-sorcier ? Ou alors qu’un pauvre compagnon du malheur ambiant? Devais-je maîtriser un peu mieux toutes ces impressions, passions et autres soupçons ?
Il me tardait d’être 48H plus tard, tant j’appréhendais que le commissaire Cimares finisse par me dire : « vous avez besoin de vous aérer quelque peu » !
A suivre.
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Le Crime du Tramway d'Hénin est, de loin, l’un des mini-polar politico-policier les plus réussis et les mieux écrits du romancier béthunois, et également l’un des plus appréciés par les lecteurs. Alain Alpern est en effet parvenue à concevoir une histoire admirablement bien cousue. Tout d’abord, l’amorce du polar est d’une grande ingéniosité car le lecteur est très vite imprégné de l’histoire. En effet, on découvre peu à peu les personnages (politiques) et on se familiarise avec eux très facilement. Puis, quand survient le crime sans cadavre, le fait que l’histoire constitue un huis clos (ville de 26000 hab), c’est-à-dire que le criminel est nécessairement un passager du tram et non une personne venue de l’extérieur, rend l’intrigue d’autant plus passionnante. Car le lecteur va véritablement enquêter en même temps que Cimares, notre cher commissaire spécialiste des enquêtes policières dans le milieu politique. On va collecter les indices de la même façon que lui, établir des hypothèses, en rejeter certaines, tout ceci aidé bien sûr par A.A qui va même jusqu’à fournir aux lecteurs, lorsque Cimares étudie la répartition des passagers, un tableau calamiteux fortement comme annonciateur d’un grand malheur. Et évidemment, tout au long de cette captivante intrigue, règne le style particulier de sieur Alain, aussi bien dans la description des décors que dans celle des personnages. Mais le meilleur de l’œuvre reste évidemment la fin, la résolution de l’énigme : fabuleuse, inattendue et qui donne à toute l’histoire une parfaite cohérence.
RépondreSupprimerSource et inspiration "L'Orient Express" d'Agatha Christie.
Plus précisément, dans Le crime de l'Orient-Express, les suspects appartiennent à deux types : ceux que des indices matériels relient au crime et ceux qui avaient un mobile pour le commettre......
Wh@t else?
A QUI profite le crime? AU TERMINUS UNE TRES GRANDE SURFACE ON PENSAIT A UN SERPENT CE SERA UNE LIGNE DIRECTE dignite
RépondreSupprimerMercredi décret de révocation examiné par le CE.
RépondreSupprimerPeur sur la ville.
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerParis Roubais à Hénin-Beaumont?
RépondreSupprimerCela ne s'était plus produit depuis près de cinquante ans.
Nostalgie quand tu nous tiens ...
au terminus une grande surface... Oui c'est ça la Politique
RépondreSupprimerben je ne comprends rien ( normal , je vote fn ; " lol" comme vous dites ) , l'un Alain narre , l'autre WHAT@ELSE commente déjà presque la fin , attention qu'un Fréderic M N'arrive en disant " bonsoir( bassoir!! avec son intonation) "et solennellement continue : " Alain Alpern , né en ... était cet auteur .... " , toujours LOL comme vous dites ; richard
RépondreSupprimerRichard, What Else a commis un (excellent)pastiche d'une critique du "Crime de l'Orient Express" d'Agatha Christie...
RépondreSupprimerBien entendu, il ne connait pas la fin...
Suspens...
Alpern, votre policier ressemble plus à l'inspecteur Clouseau qu'au bon commissaire Maigret ou qu'à l'Hercule de miss Christie...
RépondreSupprimerMais, là dedans, qui est donc Kato, mon jaune ami ?
Mr alpern
RépondreSupprimerVotre analyse pour mercredi?
Pour les régionales , M.Bouquillon va-t-il voter pour son maitre à penser Jean-Marie Alexandre? Ce dernier étant sur la liste PS alors que la tête de liste M.Percheron n'est pas tout blanc dans l'affaire Dalongeville ...
RépondreSupprimerChoix cruel mon pauvre Georges !!!
A la Saint Valentin , elle m a embrassé la main !
RépondreSupprimerVivement la Saint Richard !
Ca nous éloigne des grandes théories ,mais il faut parfois se donner un peu de plaisir !
Rafa .
en ce momment debat avec le pen cecile duflot et le pen puis 23H3O marine face au systeme percheron
RépondreSupprimerque va decider le tribunal mercredi????
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
RépondreSupprimerC'est le Conseil d'Etat qui va voir évoquer notre fameuse affaire mercredi, statuant en premier et dernier ressort, s'agissant d'un décret pris en conseil des ministres.
RépondreSupprimer2 juristes consultés (dont le Professeur Toulemonde) pensent que l'annulation probable du décret n'entraînera pas de nouvelles élections, sauf si l'arrêté de convocation des électeurs (je ne le pense pas) ou les élections (je pense que Dalongeville a fait un recours, mais sur quels moyens?) ont fait l'objet d'un recours...
Je rappelle que:
- mercredi nous ne connaitrerons que les conclusions du rapporteur public (nouveau nom du commissaire de la République), suivies le plus souvent par la juridiction administrative. Arrêt rendu plus tard
- si le Conseil d'Etat annule le décret de révocation, c'est à l'Etat de prendre sa décision, concernant d'éventuelles élections, décision qui peut être attaquée...
- dès l'annulation du décret, l'Etat édictera un nouveau décret (dûment motivé, cette fois) pour empêcher GD de redevenir maire...
dadou en bonne position sur la liste des régionales
RépondreSupprimermadame le pen bravo jespére que vous aurez beaucoups d élus partout en france
RépondreSupprimerOn aura vraiment tout vu mlp d accord avec l extreme gauche lors du debat tv si c est pas du populisme......
RépondreSupprimerMLP qui vocifère, brandit des documents, coupe la parole, ironise sur des sujets lourds, vraiment rien de neuf au FN ...
RépondreSupprimerexcusez moi Raymond de n'avoir point répondu dare dard , je vous souhaite une future bonne ste Roseline , mais au fait à l'ar , y a de quoi fêter , ste Brigitte , Nadine , yveline , Caroline etc , bonnes futures fêtes , richard
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