Quelques lettres de lecteurs du Monde...

Prix Nobel

"Il y aurait - paraît-il - " un lien entre immigration et criminalité ". La famille juive polonaise immigrée de l'illustre Georges Charpak aurait-elle eu aujourd'hui ses papiers d'identité français ? Aurait-elle été reconduite à la frontière ? La France aurait-elle été privée de ce lumineux Prix Nobel ? Y aurait-il donc un lien entre immigration et prestige universel de la France ?..."

Contribution musicale

"Afin de complaire au gouvernement, je suggère d'interdire dans les salles de concert la programmation des oeuvres suivantes : les Airs bohémiens de Pab lo de Sarasate, la Danse bohémienne de Debussy, les Danses gitanes de Joaquin Turina, les Chants tziganes de Brahms et de Dvorak, Tzigane de Ravel et sur scène Le Baron tzigane de Strauss !"

Ce n'était qu'un rêve

"In memoriam du Grenelle de l'environnement ! A l'époque déjà, l'on s'inquiétait ; cela paraissait trop beau pour être vrai, cet enthousiasme, cette communion, cette précipitation, ces mesures phares et ces projets qui dépassaient l'entendement. Tous les sujets étaient alors abordés : réduction des pesticides, économies et énergies nouvelles, agriculture " durable ", biodiversité, recyclage, transports ferroviaires...

Notre ministre de l'environnement était alors omniprésent pour nous annoncer la terre promise (à ce propos, que devient-il celui-là ?). Deux ans plus tard, que reste-t-il de cette esbroufe ? La dernière désillusion en date est le coup de frein brutal envers le développement pourtant prometteur de l'électricité solaire photovoltaïque ! Ce n'était bel et bien qu'un rêve !"

(AA: j'ajouterai les derniers propos du Ministre de l'Agriculture qui veut revoir les mesures environnementales prévues dans le Grenelle en matière agricole, notamment la réduction progressive de l'utilisation des pesticides)

Conseils

"Je voudrais donner quelques conseils aux hommes politiques qui pourraient être soupçonnés de peccadilles comme l'abus de biens sociaux, le trafic d'influence, le financement illégal de campagne électorale ou le détournement de fonds publics. Commencez par réfuter " avec la plus grande énergie " les accusations dont vous êtes l'objet. N'hésitez pas à menacer de porter plainte pour diffamation. Même - et surtout - si vous n'en avez aucunement l'intention puisque vous êtes bien placés pour savoir que votre honnêteté n'apparaîtrait pas forcément très claire devant un tribunal. Ensuite, arrangez-vous pour faire traîner les choses au maximum. Car si après dix ou vingt ans de manoeuvres et procédures dilatoires, la justice finit par vous rattraper, les arguments ne manqueront pas pour obtenir l'indulgence, voire vous délivrer l'absolution : bien sûr, il a été malhonnête, mais les faits se sont déroulés il y a si longtemps , que vous n'allez pas vous acharner sur un vieillard !"

(AA: est visé, bien sûr, Jacques Chirac)

Les impôts

"Pour réduire l'énorme déficit des comptes publics, le gouvernement actuel déguise ses augmentations d'impôts en " suppressions de niches fiscales ", dont celle du calcul particulier des impôts sur le revenu pour les mariés, pacsés et divorcés de l'année qui devrait " rapporter à l'Etat " 500 millions d'euros par an. En même temps, ce même gouvernement refuse de revenir sur le fameux bouclier fiscal qu'il a instauré, en 2007, et qui, en 2009, a permis de rembourser aux 18 764 contribuables les plus riches de France la somme globale de 679 millions. Ô forfait scandaleux ! (Le Monde du 21 septembre). L'auteur Salvien, qui vivait dans l'Empire romain finissant, disait : " Dites-moi chez quel peuple on voit pareil scandale - pas chez les Francs en tout cas... "

Mais si, Salvien, il fallait attendre 1 600 ans seulement ! Et notre auteur de rappeler, déjà, dans son ouvrage Du gouvernement de Dieu : " Payer des impôts, c'est sans doute pénible, mais ce le serait moins si tous les citoyens étaient également imposés. Ce qui est intolérable, c'est que tous ne supportent pas la charge commune : ce sont les pauvres qui paient pour les riches. Plus encore, ce sont les riches qui, de temps à autres, décident d'augmenter les impôts - mais ce sont les pauvres qui paient pour eux ! Ô forfait scandaleux ! ""