vendredi 27 juillet 2012

Douze ans de descente en enfer du PS héninois (4): y aura-t-il deux sections socialistes?


La Voix du Nord 26 juillet 2012
Les premiers mois de la mandature Dalongeville marquent une véritable hécatombe sur la liste PS où, l'un après l'autre, les élus démissionnent. Jean-Claude Delhaye, Marcelle Varet et le PRG Guy Gilbert quittent successivement la scène municipale. 
 Deux sections PS à Hénin? L'après-municipales est décidément dévastateur pour Pierre Darchicourt, contesté par certains des siens.
Si, sur les bancs de la (désormais) opposition socialiste, rabrouée quand elle n'est pas humiliée par un Gérard Dalongeville revanchard à souhait lors de chaque séance de conseil, c'est panique à bord, du côté de la section toujours forte de 217 adhérents, l'eau prend de partout. Il n'a en effet pas fallu deux mois pour que la suffisance de Pierre Darchicourt, aigri de surcroît par son cuisant échec, ne provoque des crises d'urticaire dans les rangs de la section. « Pierre était resté très hautain. Ainsi, lorsqu'il venait au siège, rue Elie-Gruyelle, il ne se mélangeait jamais aux militants et restait cloîtré dans son bureau à l'étage. Pour lui parler, il fallait grimper là-haut et beaucoup avaient du mal à le supporter ! » se souvient Daniel Duquenne. AA: je n'ai connu cette section que fin 2005 et je peux dire qu'à cette date, Darchicourt n'existait plus...Suivant un commentaire, sur le présent blog et datant de mercredi, la section avait déjà été mise à mal à la fin des années 60, à la mort de F. Darchicourt, quand il fut envisagé un rapprochement entre PS et PC et que l'on parachuta Piette...En 1971, une liste dissidente, contre des accords avec le PC, se présenta et fit un très bon score. Cela a probablement laissé des traces et ce n'est plus 12 ans d'enfer dont il faudrait parler mais peut-être 42 ans! Quoique que l'ère Piette fut, semble-t-il, sereine...
En mai, le clash est inévitable lorsque le torchon commence à brûler entre l'ancien maire et la trésorière de la section, à savoir son ancienne adjointe à la vie associative, Micheline Rudi. Dont il exige qu'elle lui remette toutes les pièces comptables. Raison invoquée : l'imminente informatisation de la trésorerie... Mais la vraie raison est autre, tout autre même, puisqu'elle tient aux liens d'amitié qu'entretiendrait la trésorière... avec ce félon de Gérard Dalongeville (ce qui, au passage, était loin d'être un fantasme !). AA: bonnes relations qui continuent encore...Rappelons que la fille de M. Rudi fut pressentie comme candidate aux cantonales de 2010, pour succéder à Picque, sur forte sollicitation de G. Dalongeville lui-même: une très forte campagne dénonciatrice, par blogs interposés, mit fin aux velléités surprenantes du PS (en pleine instruction de l'affaire Dalongeville!).
Dix-neuf ans de carte et trois mandats dictent à Mme Rudi de ne pas jouer les béni oui-oui... Ce qui la pousse à entrer en guerre ouverte avec son ancien patron, rejointe dans cette croisade par le secrétaire de section, en personne, René Albert, qui sonne la charge contre le maire déchu et démissionne de son mandat. « Le vrai problème de Pierre Darchicourt est qu'il n'arrive toujours pas à accepter sa défaite. Et s'en prend à tout un tas de vieux militants qui, comme moi, ont depuis longtemps compris quel était le vrai problème et ne s'enfermeront pas dans ce type de démarche aveugle », tempête alors M. Albert. Qui, avec sa camarade Micheline, va remuer ciel et terre pour extirper le PS de l'influence de Pierre Darchicourt. En septembre, tous deux émettent le voeu de créer une seconde section socialiste à Hénin-Beaumont, une bizarrerie qui a déjà été vécue douloureusement du côté des socialistes de Boulogne ou de Lens... Une initiative qui, bien évidemment, est très très mal prise au sein de la section héninoise que Daniel Duquenne a repris en mains après le forfait de René Albert. Une section au sein de laquelle Pierre Darchicourt s'isole de plus en plus, ayant, juste avant l'été, mis sur la place publique ses différends avec le député (et patron de la circonscription PS) Albert Facon, le qualifiant d'homme « sans scrupules » au « comportement que d'aucuns qualifient de scandaleux » après que ce dernier ait volontairement omis de créditer à Pierre Darchicourt la réalisation de la résidence Léo-Ferré, inaugurée en juin 2001. Et pour laquelle Gérard Dalongeville n'aura eu d'autre mérite que celui d'avoir acquis le ruban tricolore ayant servi à l'inauguration. Combat des chefs, scission en vue et, derrière tout ça, l'ombre de Gérard Dalongeville qui manipule avec jouissance tout ce petit monde en regardant la maison Darchicourt s'effriter. AA: rappelons que A. Facon a repris la présidence du District (qui allait devenir, peu de temps après, la Communauté d'Agglo Hénin-Carvin), après la défaite de P. Darchicourt...La rivalité existait avant 2001 et l'acrimonie de PD s'est, bien sûr, poursuivie. La vérité oblige également à dire que les 2 hommes connaissent tellement de secrets sur le PS  et ont certainement beaucoup à se reprocher, que, après leurs disgrâces respectives (2001 pour PD, 2012 pour AF), ils n'ont pas trop bougé...
Le Rubicon sera même franchi en septembre 2001 lorsque Micheline Rudi, à la suite de démissions en cascade, finit par devenir conseillère municipale. Et choisit alors en son âme et conscience de tourner le dos à la section darchicourtienne : « J'ai mûrement réfléchi à ce que j'allais faire dans le contexte actuel où nous cherchons à recréer un vrai PS démocratique à Hénin.. Aujourd'hui, ma position est claire. Les décisions que je prendrai au conseil municipal ne viendront que de moi, sans avoir à obéir à un groupe qui, par des comportements rancuniers et irresponsables, s'éloigne de plus en plus de son rôle de "faire avancer notre ville". Je suis toujours socialiste et je le resterai » À deux on fait mieux, paraît-il... Pas sûr !
PASCAL WALLART

9 commentaires:

  1. Point de chronologie, Alain:
    C'est le 1er janvier 2001 que le district est transformé en communauté d'agglomération, un an après Lens-Liévin qui avait fait figure de précurseur ( le président de l'époque en était JM Alexandre, très aidé par son ami, ministre de l'intérieur, Jean-Pierre Chevènement, auteur de la loi sur l'intercommunalité).
    Albert Facon arrivera donc à la présidence de l'agglo , une fois la transformation juridique achevée et bénéficiera alors du dispositif financier dispensé par l'Etat particulièrement avantageux pour l'agglo.
    Il aura ainsi les mains libres pour s'attaquer aux fonctionnaires qui avaient oeuvré à cette transformation au prétexte que "c'était des copains à Darchicourt..." (dixit l'intéressé!)

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  2. A 9H16

    Cela signifie-t-il donc que P. Darchicourt fut Président de l'Agglo pendant quelques semaines, ou usa-t-on d'un subterfuge juridique pour que rien ne change jusqu'aux municipales de mars? Y eut-il une séance plénière installatrice de la CAHC et si oui, y eut-il des réunions de commissions?

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  3. "Une histoire si commune"

    J'écrivais que l'histoire du PS héninois méritait une une investigation bien plus en profondeur; M Walllart, j'en suis sûr la mènera à son terme. Mes clefs ne sont que les miennes, elles peuvent servir à ouvrir quelques portes.
    Si 12 ans pouvaient à eux-seuls résumaient la présence d'une tache brune sur le territoire, il s'agirait d'un pure et simple raccourci de l'histoire.
    Merci Monsieur Wallart de poursuivre votre investigation.
    Fin des années 60, Jacques Piette.,un temps envisagé pour remplacer Paul Laurent à la tête de la métropole se voit parachuté à Hénin. Compagnon de la Libération, autodidacte, il ne tardera pas s' imposer sur la scène politique héninoise.
    C' ici,au service de ce peuple dont il se se sent issu qu'il marquera son empreinte politique de premier résistant, n'hésitant pas à jouer sur son relationnel gaulliste et ses entrées ministérielles pour faire évoluer la situation locale.
    La nouvelle histoire du socialisme héninois débute fin des années 60, début des années 70 avec la reconstructiion engagée par Savary et Mitterand.
    1968, en bon passeur, Savary n'hésite pas avec Mendès à s'engager avec les ouvriers et les étudiants .
    Erreur politique qui coûtera chère dans ce 62,où Guy Mollet négocie âprement la création d'une aile gauche dont il assume la"paternité" locale: le Ceres (centre d'études et de recherches marxistes dont JML est président).
    Je continuerai demain ces dessous de la petite histoire .
    IL faut cependant ne pas hésiter à contacter G Delsaut , Camille Dhérent qui furent localement Acteurs ,qui n'hésiteront pas à parler d'Ansart , militant qui, ne devait rien à papa ou à maman(Darchicourt et Chopin)
    Une suite promise demain...

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  4. A 10H13.
    Merci de cet éclairage!
    Piette était prévu pour remplacer Augustin Laurent à Lille mais Pierre Mauroy emporta la mise. Il est vrai que la stature, la carrière de résistant et son amitié avec F. Mitterand, faisait de Piette un homme promis aux plus hautes destinées. A la lecture de son portrait sur Wikipedia, je m'aperçois qu'un scandale interrompit sa carrière de haut fonctionnaire, en 1951: "il est parachuté à la tête de la Société nationale de constructions aéronautiques du Nord (SNCAN). Il en est révoqué par le gouvernement en 1955 à la suite d'un audit qui le met en cause". Quelqu'un en sait-il un peu plus, car il semblerait que cela ait freiné son parcours..? Il semblait, en effet, ministrable...

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  5. Micheline Rudi a fait le meilleur choix possible de même pour sa fille :en empruntant le chemin GD qui portait lui même très bien son nom : Dallonvegille : la dalle en longeant la ville a finit par l'écraser! Quel choix des plus pertinents que de faire allégeance à GD qui lui même rêvait d'être un monarque éclairé. Pour revenir sur l'ère Darchicourt : tapons sur la bête, de toute façon elle est déjà bien au sol!Surtout ne nous en privons pas et oublions comme M. Wallart de nous attaquer aux problèmes actuels : l'inertie de cette municipalité et le manque de pratique, de logique, de vécu politique et j'en passe... Je tiens à préciser que si le cours des choses avait été différent la ville n'en serait sans doute pas là aujourd'hui car des hommes d'expériences entouraient M. Darchicourt : M. Delhaye, M. Leroy, M. Lottegier... Aujourd'hui, que dire ou sont les projets ? Ou est l'expérience ? Ou sont les compétences ? Qui dirige vraiment cette ville ? Quel est leur cheval de bataille à moins de 2 ans des prochaines municipales ? ( Tiens un sujet de fond pour M. Wallart, lui qui cherche désespérément un sujet pour faire du tirage...) Donc, ranimer la mémoire des héninois sur cette période n'est peut-être pas nécessaire d'autant que les protagonistes de l'époque ne font plus partie du paysage politique héninois... Faudrait il croire qu'ils pourraient représenter une menace pour certains ? C'est à se demander...

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  6. en regardant la cérémonie d'inauguration des jeux olympiques de londres, ce soir,dans une europe ruinée,acculée,(voir enculée )par les banques et les organismes financiers mondiaux.
    pensez à ce que disait le poéte de la rome antique JUVENAL :
    panem et circenses.
    du pain et des jeux.
    certains pays organisateurs ont mis des années pour payer leurs dépenses.
    le canada a mis 30 ans !!!
    que de logements,de chambres d'étudiant,d'investissements utiles et productifs ,auraient nous pu faire à la place de ce cirque médiatique,qui une fois de plus,ne profitera qu'à une faible minorité.
    c'est une fois de plus au peuple anglais que l'on demandera les sacrifices.
    et comme disait mon papy :
    ... ... ....

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  7. Ah, 15h48, qu'il serait pratique de faire du passé table rase et oublier que c'est le proche passé qui explique ce quotidien que vous déplorez tant...

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  8. @18H31

    Il ne faudrait pas confondre. D'un côté : l'esprit olympique, l'agôn grec, la participation des nations à un évènement au delà des conflits dans un esprit de détente et de paix etc etc. De l'autre, comme vous le dites, les circenses, les jeux de cirque, la foire, l'informe, le régressif.

    Mais puisque vous parlez de Juvenal : "Et propter vitam, vivendi perdere causas" c'est aussi de lui ;)

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  9. A 21H09
    Entièrement d'accord sur la distinction.

    La citation complète: Summun crede nefas animam praeferre pudori et propter vitam vivendi perdere causas:
    Regarde comme l’infamie suprême de préférer l’existence à l’honneur et de perdre, pour sauver ta vie, ce qui est la raison de vivre.

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