lundi 16 août 2010

Bonne nouvelle : les ouvriers d'Asie se révoltent !


Des évènements réjouissants, dans l'article qui suit.
A quand donc les relocalisations? La lutte des classes de Marx est plus que jamais d'actualité! J'en tirerai, également, un enseignement sur le fait qu'il faut avoir foi en l'homme, capable de réagir, alors que l'on supputait son apathie. A confirmer: il semblerait qu'au Bengladesh, ce soient les femmes qui ont mené le combat, dans l'industrie textile...
Espérons que les syndicats français (et autres) sauront envoyer des messages de fraternité aux ouvriers asiatiques...


Le Monde 11 août
Editorial




En matière sociale aussi, c'est en Asie que le monde se transforme à toute allure. Les pays asiatiques connaissent aujourd'hui des conflits sociaux de grande ampleur, alors qu'en Occident les salariés restent - pour l'instant - tétanisés par la crise, le chômage, la pression sur les salaires et les plans de rigueur budgétaire.
Au Bangladesh, la colère des ouvriers du textile ne retombe pas, malgré une hausse de 80 % du salaire mensuel minimum, passé de... 19 à 32 euros. Usines saccagées, manifestations violemment réprimées par un gouvernement qui, depuis vingt ans, a voulu faire de son pays un " eldorado " de l'habillement pour les fabricants étrangers.
Au printemps, en Chine, les salariés de Foxconn et de Honda avaient obtenu, à la suite de grèves très dures, des hausses de salaires de 30 % à 60 %.
Ces mouvements sociaux marquent la fin d'une grande illusion, largement répandue chez les économistes et les chefs d'entreprise occidentaux. A leurs yeux, l'Asie constituait un réservoir de main-d'oeuvre docile, quasi inépuisable et exploitable à l'infini. Il n'y avait donc guère à redouter de pressions salariales : le coût du travail était censé y rester dérisoire pendant des décennies.
C'était oublier un peu trop vite Marx, et la capacité de la classe ouvrière à se révolter contre " le capitaliste qui essaie continuellement d'abaisser les salaires à leur minimum physiologique ".
C'était surtout oublier qu'avec la forte croissance et la diffusion rapide de la richesse dans ces pays, leurs populations veulent goûter à cette prospérité matérielle qui les entoure au quotidien et les nargue. A cet égard, les conflits sociaux en Chine ou au Bangladesh sur les salaires expriment moins une révolte contre le système qu'une volonté d'en profiter enfin. Ils témoignent du désir des populations de bénéficier d'un bien-être dont elles ont été longtemps privées et qui est désormais à leur portée ; le désir, par exemple, pour les salariés de Foxconn, de posséder l'iPhone qu'ils fabriquent.
Ces conflits sociaux et les fortes augmentations des rémunérations qui en résultent en Asie sont une excellente nouvelle. Pas seulement d'un point de vue moral, avec la possibilité de sortir de l'extrême pauvreté et de la misère, ce qui a été le cas de plusieurs centaines de millions de Chinois depuis vingt ans. La mondialisation ne peut être durable que si elle est équitable, c'est-à-dire si elle favorise la convergence des niveaux de vie entre les différentes régions de la planète.
De façon beaucoup plus égoïste, la hausse des salaires en Asie est une aubaine pour les économies occidentales. Certes, les consommateurs devront payer un peu plus cher leurs vêtements. Mais les délocalisations dans les pays asiatiques vont devenir de moins en moins attractives au fur et à mesure que le coût du travail y progressera. En outre, tous ces salariés mieux payés constitueront peu à peu de nouveaux clients à qui vendre des sacs à main et des automobiles, ou de nouveaux touristes à accueillir. En se battant pour leurs salaires, les ouvriers chinois ou bangladais défendent aussi nos emplois.

8 commentaires:

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  2. pan pan cul cul16 août 2010 à 11:44

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  3. je lisais ce matin qu'une Iranienne venait d'être condamné à mort par lapidation. Son crime est d'avoir aimé , d'avoir surtout aimé un autre que celui qu'on lui a imposé .Son ami , ne risqque pas grand chose , nous sommes au pays des droits de l'homme tout de même. Elle va être assassiné pour celà simplement parce que DIEU , enfin eux disent la loi de dieu , la charia , l'a voulu .S'il un tel dieu existe , je préfère me retourner vers Satan mais plus sérieusement , pouvons nous à un moment comme celui ci , le ramadan , dit de tolérance et partage , dire à ces ignobles assassins notre façon de penser , les musulmans ne peuvent ils réagir face à cette horreur , ou alors acquiecent ils ?

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  4. Les islamistes au pouvoir en Iran ou en Arabie saoudite sont à l'islam ce que le Ku Klux Klan est au christianisme, ces gens-là sont des fanatiques ultra minoritaires qui n'ont rien compris à la religion qu'ils disent défendre.
    C'est leur faire trop d'honneur que de demander aux autres musulmans de réagir. On ne va pas demander aux chrétiens de réagir aux élucubrations du Ku Klux Klan ? D'un côté comme de l'autre, on a affaire à des fous sanguinaires et l'islam et le christianisme n'ont rien à voir là dedans, c'est ce que l'extrême droite a du mal à comprendre...

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  5. Il y a l'exemple du KKK, et il y a les exemples de nombreuses sectes qui se disent chrétiennes...

    La différence, c'est que ces sectes ne sont pas au pouvoir, alors que les islamistes sont au pouvoir dans de nombreux pays et tentent de le faire dans d'autres...
    Il est donc important que les musulmans chez nous s'imprègnent de nos valeurs démocratiques et que cela puisse servir d'exemple...

    Tant que ces pays demeurent sous la loi de la charia, la laïcité n'est pas pour demain. Cela prend du temps. Combien de siècles a-t-il fallu pour que la France se débarrasse de l'emprise de la religion? Il a fallu une révolution (et même plusieurs) pour aboutir à un régime démocratique, garant de la séparation des Eglises et de l'Etat.
    Il y a des pays musulmans qui ont joué la carte de la démocratie et de la laïcité: la Turquie surtout. L'islam est au pouvoir, maintenant, mais il semblerait qu'il ne renie pas la laïcité. Voilà pourquoi, à mon avis, il faudrait intégrer la Turquie dans l'Union Européenne, pour préserver cet ilot de laïcité...
    D'autres pays ont instauré un semblant de laïcité, mais sans la démocratie. Exemples de l'Algérie et de la Tunisie.
    Tout cela prendra, je le répète, beaucoup de temps...la dénonciation du monde non islamique par les extrémistes musulmans trouvent ses fondements non seulement dans des bases religieuses, mais aussi dans la dénonciation des excès du capitalisme, ce qui est très "entendable", par des masses pauvres et pas toujours éduquées...

    Tout cela est un peu succinct, mais je voulais expliquer que nous n'avons pas à nous comporter en donneurs de leçons, mais bien en montrant l'exemple, principalement dans le domaine de la tolérance...

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  7. Cette situation n'est pas étonnante quand on observe les cycles de l'économie. Tant mieux oui mais ... la question de la répartition des richesses et du travail se pose toujours. Le véritable enjeu pour les années à venir sera de gérer la rareté de l'emploi. Nos enfants font déjà malheureusement face à ce problème. Relocaliser, d'accord mais n'est-ce-pas "jouer au "ping-pong" avec les outils de production. La vraie question est sans doute de savoir comment produire durablement près des lieux de consommation, ne serait-ce que pour contribuer au développement durable.

    LB

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  8. A LB

    Dans nos pays, l'évolution démographique fera que nous n'aurons pas assez de main-d'oeuvre en cas de relocalisation. D'où la nécessité de l'immigration, non seulement pour le travail, mais également pour payer les retraites par répartition.

    Tant que le capitalisme et le libéralisme y afférent persistent(et cela durera encore très longtemps!), il est malheureusement impensable de tout produire près des lieux de consommation...

    C'est assez pessimiste, j'en conviens! Mais ce n'est ni l'anarchisme ni le collectivisme qui parviendront à remplacer le capitalisme triomphant...Alors que va-t-il se passer dans les prochaines décennies, voire siècles? Peut-on compter sur la sagesse des hommes? On en est loin, pour le moment...
    Mais c'est pourtant bien le message qu'il faut transmettre à nos descendants!

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