La règle d'or

Cette règle d'or c'est celle que propose N. Sarkozy, non seulement pour la France, mais pour tous les pays européens.

 Elle consiste à inscrire, dans les constitutions nationales, l'obligation de l'équilibre budgétaire (en ce qui nous concerne, le déficit budgétaire devrait être de moins de 3% en 2013, selon le chef de l'Etat, alors qu'il est de 6% aujourd'hui: pour cela il faut trouver 60 milliards d'euros!)

Outre le fait que cette proposition détonne de la part de celui qui, pendant sa mandature, a augmenté le déficit budgétaire et l'endettement de la France, dans des proportions considérables, elle appelle les commentaires suivants:

1- cette règle unique fait fi des situations particulières de chaque pays: entre l'Espagne dont le chômage dépasse allégrement les 20% (41% chez les moins de 25 ans actifs), l'Allemagne dont le chômage des jeunes est de 7% alors qu'il est de 23% pour la France, il est clair que des mesures identiques ne peuvent être appliquées. La Belgique, sans gouvernement véritable depuis plus de 1 an, aurait une croissance de 2,6% cette année, alors que l'Allemagne et la France (surtout) auront du mal à dépasser la moitié de ce taux...

2- Plus de rigueur comme le propose Sarko, c'est, pour lui, moins d'impôts (ou tout au moins, pas d'augmentation de l'impôt sur le revenu) et plus de diminution des dépenses publiques. On voit bien que c'est absurde puisque ce sont les plus défavorisés et les classes moyennes qui paieront...

Certes il faut plus de rigueur pour ne pas laisser à notre descendance un fardeau de dettes insupportable, mais pas cette rigueur sarkozienne! 

- Il faut augmenter les recettes par une augmentation du taux des tranches supérieures du barème de l'impôt sur le revenu, par un impôt exceptionnel sur les grandes fortunes et les hauts revenus (pas ceux qui gagnent un million d'euros comme le propose l'UMP, mais 250 000 euros annuels), par une révision des taxes sur les successions et les donations, par une abrogation des mesures récemment prises sur l'impôt sur la fortune (diminution des taux et seuil de déclenchement plus élevé), par une augmentation de l'impôt sur les bénéfices des sociétés qui ne réinvestissent pas, etc...C'est-à-dire le contraire de ce que fait le Président français!

Une partie de ce qui aura été ainsi perçu sera redistribuée vers les classes moyennes et défavorisées, pour soutenir la consommation.

Il convient, bien entendu, de stopper la casse du service public et sauver les jeunes du chômage (emplois-jeunes, apprentissage, grands travaux...).

3- Au niveau européen, on ne comprend pas très bien pourquoi, dans ces moments de difficultés, la solidarité entre les états ne pourrait pas jouer: une mutualisation des dettes (les fameuses euro-obligations), des programmes d'investissements (grands travaux), des convergences des politiques sociales, fiscales, militaires (une défense commune). Enfin, c'est au niveau de l'Europe que l'on doit lutter contre les paradis fiscaux.

Donc, en contradiction avec les démagogiques politiques nationalistes à la mode, il nous faut plus d'Europe et mieux d'Europe. Nous nous en sortirons tous ensemble, mais pas seul contre tous...C'est certainement le "sens de l'Histoire"...

Évidemment, le fait de ne pas sortir de l'euro met en cause le programme économique du FN basé sur cette seule (fausse) solution...Mais comme dit l'autre: c'est son problème et cela ne doit surtout pas devenir le nôtre!