lundi 24 mars 2008
Pourquoi aujourd’hui parle-t-on de l’inéluctabilité de la 6ème crise d’extinction des espèces? 
Je  rappelle tout d’abord que la précédente, il y a 65 millions d’années, a  entraîné la disparition des dinosaures et de beaucoup d’autres espèces,  et les précédentes extinctions ont été également dévastatrices.  Aujourd’hui, le rythme de disparition des espèces est 1000 fois  supérieur au rythme naturel de disparition, et 10000 à 100000 fois plus  rapide que les extinctions précédentes. Bien sûr, cette catastrophe  n’aura lieu que dans quelques millions d’années, mais ce qui est  préoccupant, c’est qu’aujourd’hui, le processus est tel, qu’il met en  cause la vie de l’Homme sur terre, tant la biodiversité c’est la vie, et  que son érosion est irréversible. Or, qui aujourd’hui se préoccupe de  cette catastrophe annoncée, alors que la mobilisation contre les  changements climatiques, bien que largement insuffisante, se fait jour ?  Et pourtant, la vie sur terre est entièrement dépendante de la  biodiversité.
Je voudrais citer 3 exemples de notre dépendance à ce que l’on appelle les " ressources naturelles renouvelables ".  Renouvelables, bien sûr, à condition que l’on n’en prélève pas plus que  leur renouvellement naturel, et par opposition aux énergies fossiles,  par ex.
Le 1er exemple de notre dépendance est l’alimentation.  Certes les techniques industrielles ont fait leurs preuves, mais elles  conduisent à la sélection des produits mis sur le marché : non seulement  les variétés deviennent vulnérables à toute attaque extérieure (par  exemple le mildiou et la pomme de terre), mais comme les réglementations  interdisent aux cultivateurs de sélectionner leurs semences, celles-ci  s’uniformisent au profit de quelques-uns. Et nous retrouvons là une des  principales critiques contre les OGM : la captation des gènes au mépris  de la diversité. L’Homme veut jouer aux apprentis sorciers avec les  manipulations génétiques, et il met en péril ce que la nature a mis des  milliards d’années à construire.
Le 2ème exemple est celui de la formidable pharmacopée issue de la faune et de la flore.  Une grande partie de nos médicaments a un principe premier tiré de  plantes ou d’animaux. Or seule 2% de cette fantastique réserve pour la  santé a été étudiée. Quelle richesse pour les générations futures… à  condition de la préserver!
Enfin, la nature est une extraordinaire source de produits quotidiens pour l’Homme  : l’exemple du bois, matériau, énergie, réserve pour de nombreuses  autres espèces, est significatif. Sans oublier que le bois est capteur  de CO2, et à ce titre, lutte, comme les végétaux et les océans, contre  les changements climatiques.
Toutes ces ressources matérielles indispensables à l’Homme sont complétées par ce que l’on appelle les services écologiques,  fonctions nécessaires à l’Homme et exercées par la biodiversité : la  régulation des climats, la purification de l’eau et de l’air, la  pollinisation des plantes, l’assistance à la fertilité des plantes, la  décomposition des déchets, la régulation des inondations et des  sécheresses, etc. Sans oublier, bien sûr, la nature en tant que telle :  c’est à dire beauté, spiritualité, équilibre des écosystèmes. Ces  services n’ont aucune valeur de marché, sauf quand les choses se  dégradent et apparaissent les coûts économiques : la réparation coûte,  mais pas le service universel. Beaucoup pensent qu’il faut introduire  dans les coûts économiques, les coûts de services écologiques. On parle  d’économie écologique.
Qu'en est-il de la biodiversité dans la Région NPDC? 
à suivre...
 
 
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