Conseil municipal du 6 mars 2014

De tous les conseils municipaux auxquels j'ai assisté depuis 2007, ce fut le plus calme (et l'un des plus courts : un peu plus d'une heure et demie). 3 raisons :

- un ordre du jour peu propice à des joutes oratoires, même à 17 jours des élections municipales;

- un FN amorphe, qui, manifestement, n'avait pas préparé les délibérations, n'intervenant sur aucune d'entre elles;

- une opposition interne à la majorité (Bouquillon's band) calme et recherchant le consensus.

1- L'ordre du jour ne comportait pas vraiment de sujets qui fâchent. Une motion (présentée lors du dernier conseil municipal et reportée) demandant que les dotations de l’État, prévues uniquement cette année,  pour l'aménagement des rythmes scolaires, soient reconduites tous les ans. Tout au moins s'agit-il de s'adresser aux députés du territoire (sans précision) pour qu'ils transmettent à qui de droit. Autant dire que cette motion n'aura aucun effet. Un peu plus tard une délibération présentant l'aménagement des rythmes scolaires donna lieu à 2 remarques incongrues de S. Briois qui fit état d'une soit-disant statistique prouvant que les familles n'enverront pas leurs enfants lors des activités périscolaires, sauf que les questionnaires sur le sujet n'avaient pas encore été envoyés aux parents... De même, la tête de liste du FN décida que ces temps d'activités ne correspondraient, en fait, qu'à des garderies. Pourtant, associations et services de la ville ne ménagent pas leurs efforts pour construire de véritables contenus !

2- Hormis ce discours irresponsable du FN, on entendit SB s'exprimer 2 fois, sans conviction. En début de conseil, alors qu'il s'agissait d'adopter le compte-rendu du dernier conseil, le conseiller d'opposition énuméra quelques chiffres démontrant qu'entre 2009 et 2014, les impôts locaux avaient fortement augmenté, comme avaient explosé l'endettement et le montant des emprunts toxiques. Eugène Binaisse avait préparé sa réponse et démontra l'inverse, mettant fin à la controverse, Briois n'ayant pas de quoi répondre. Même scénario quand SB regretta qu'il n'y ait pas eu de débat d'orientation budgétaire avant les élections. "Ce n'est pas obligatoire" répondit, à juste titre, le maire. Point final ! Silence radio sur les délibérations. Et pourtant, une aurait mérité une remarque. A l'unanimité, le conseil a voté pour une subvention exceptionnelle à l'ODS, sans que le moindre chiffre ne soit cité ! Curieux même s'il est fort probable que le montant était indiqué dans les textes que les conseillers avaient sous les yeux. Sur le sujet de l'ODS, une opposition crédible se serait saisie d'une délibération qui avait pour but de combler le déficit dudit organisme et se serait posée la question de la pérennité de cet office qui n'est, on l'a dit, depuis longtemps, qu'un démembrement du service public...

3- Quant à l'autre face de l'opposition (Bouquillon), on l'entendit un peu plus pour faire quelques remarques mais sur un ton consensuel qui fit que le maire remercia les élus pour "ce conseil sympa et serein" et reçut même des applaudissements de sympathisants dans le public. 

Eugène Binaisse donna le ton de cette séance en essayant de se montrer conciliant, avec un style très terne. Beaucoup lui promettaient que ce serait son dernier conseil municipal. C'était une grave erreur : même s'il est battu, il pourrait figurer dans l'opposition. A condition d'être présent au second tour (en tête ou non de liste) ou s'il n'y a qu'un seul tour. Certes, même élu dans l'opposition, il pourrait laisser sa place au suivant de la liste...

Il ne nous gratifia pas de vraies "binaissades", mais dans la quiétude ambiante, on entendit quand même 2 remarques qui en déridèrent quelques-uns :

- à Briois qui cachait à peine sa certitude d'être le prochain maire, il répliqua par un "vous ne vous appelez pas Madame Irma"... Je sais, cela fait "café du commerce"...

- à G. Bouquillon qui l'interrogeait sur la Fédération nationale des accidentés du travail qui ne recevait pas de subvention, il rétorqua qu'il avait l'habitude de se rendre aux réunions des associations patriotiques et n'avaient pas entendu de telles récriminations...Désespéré, GB lui fit remarquer que la FNATH n'était pas une association patriotique...

Nombreux s'attendaient à un dernier conseil musclé : télévisions, journalistes et même le candidat FN de Lens étaient venus, mais ce fut tellement soft que d'aucuns estimaient s'être bien emm... ce soir.