Le jour d'après...

Je ne reviens pas une nouvelle fois ici sur les causes de la victoire annoncée du FN, nous aurons l'occasion d'en reparler, une fois la "gueule de bois" passée.

J'ai passé ma soirée d'hier à la salle des fêtes où l'ambiance était particulièrement morose, les "supporters" FN étant en petit nombre. Si, vers 18H30, les gens me dévisageaient bizarrement quand, au vu des résultats des "premières centaines", je suggérais qu'il pourrait n'y avoir qu'un tour, le déroulement des évènements faisait planer une atmosphère étonnante. Conscient de ce qui se passait, personne n'avait le goût de rire et les résultats lents à venir (trop, trop lents comme si on voulait en retarder l'échéance) oscillaient autour de 49% laissant un mince espoir de second tour. Vers 20H15, le résultat passait à 50%, pour se fixer à 50,15% pendant de longues minutes. Il ne restait plus que le bureau n°6 qui tardait à venir et, après tout, une quinzaine de voix pour passer sous les 50%, c'était envisageable pour certains. J'étais quelque peu gêné de rafraîchir les espoirs, car ce bureau 6 avait donné plus de 48% à M. Le Pen aux législatives et comme Briois dépassait les scores du FN de 2012, il y avait peu de chances que les choses changent... Pire encore le résultat du bureau 6, donné vers 21H, accentua encore la victoire du FN le faisant passer à 50,26%. Quelques cris incompréhensibles ponctuèrent le résultat final donné par le Maire. On se retira en silence de la salle, laissant probablement E. Binaisse et ses colistiers ressasser leur défaite annoncée. 

Etonnant, d'ailleurs, d'entendre la voix du futur ex-maire, égrainant les résultats. Enjouée en début de soirée au point que certains y crurent lire un espoir... Il est vrai que l'édile, né à la politique très tard, a démontré qu'il n'avait pas le sens des réalités. Etait-il enivré par le fait qu'il battait à "plates coutures" Dalongeville que beaucoup voyaient le devancer ? Toujours est-il qu'au son de sa voix, on sentait que le maire croyait encore à un second tour possible où il rassemblerait tout le monde pour emporter cette victoire à laquelle il croyait sans un once de doute. Au son de sa voix lorsqu'il proclama les résultats du dernier bureau, on comprit qu'il avait enfin compris...

Cette dernière soirée sous l'ère binaissienne résuma bien ce mandat : incapable d'écouter ceux qui se dispenser de le flatter, le maire sortant vécut sur une illusion : celle d'avoir raison, conforté qu'il était par ses conseilleurs, administratifs et politiques. Il avait soi-disant redressé les finances lui ressassait-on et il finit par en être convaincu au-delà du raisonnable... Une binaissade relatée par un journaliste de La Voix du Nord illustre bien cette illusion : "les carottes sont cuites" dit-il en début de soirée et, devant l'étonnement de son interlocuteur face à ce défaitisme avant l'annonce des résultats, le maire expliqua que les carottes étaient cuites parce que prêtes à être mangées...

Quand on y réfléchit bien, les résultats des précédents scrutins locaux, l'environnement national défavorable au PS qui soutenait la majorité héninoise, et la gestion désastreuse du mandat auraient dû entraîner... une plus large victoire du FN et je suis surpris que cette victoire ne se solde que par une majorité absolue depassée d'une trentaine de voix ! N'y voyez pas là malice de ma part, mais à force d'avoir vu cette descente aux enfers commencée sous Dalongeville et poursuivie par Binaisse, j'avais fini par croire que la victoire du FN serait beaucoup plus ample...

J'ai toujours dit que Briois était aussi médiocre (voire plus...) que les autres politiques héninois. Sa prestation que j'ai vue hier soir sur FR3 fut particulièrement désastreuse, puisqu'il médusa tout le monde en faisant de la sécurité sa priorité immédiate. Et comme chacun sait que HB vit sous le règne permanent de la délinquance... 

On verra très rapidement les limites des propos démagogiques du FN dans le budget qui devra être voté rapidement. Des décisions concernant l'augmentation du nombre de policiers municipaux et l'installation de la télésurveillance voisineront avec l'annonce de la baisse des impôts locaux. Nul doute également que, du côté des associations et du personnel municipal ou des budgets "culture", les premières décisions seront scrutées avec attention...

Bon, il est temps, dès aujourd'hui, d'entrer en résistance et de se préparer pour les élections 2020. Comme disait un des jeunes présents hier soir et désirant en découdre, "je prends le maquis". La ligne Maginot a sauté hier soir, rejoignons le Vercors ("la Peupleraie" disait le même jeune). 

2 dernières remarques, en "ce jour d'après" :

- le FN veut faire d'Hénin la vitrine de la gestion FN. Faisons d'Hénin la vitrine de la reconquête.

- parmi les 6 probables conseillers municipaux de la majorité sortante dans l'opposition, espérons que E. Binaisse aura la décence de renoncer à en faire partie... Nul doute que Marcel Germe en fera autant ! Quant à Gérard Dalongeville, je lui recommanderais de céder sa place immédiatement,  avant que la justice ne l'y oblige...

Faisons "table rase du passé", écrivais-je hier soir !