Balades en capitales

J'ai eu l'occasion de passer quelque temps dans nos 2 capitales les plus proches, ces 3 derniers jours, et je vous en rapporte quelques instantanés.

J'étais allé à Bruxelles, spécialement pour voir l'expo Frida Kahlo qui se termine dimanche soir. Cette femme a peint d'étonnants tableaux entre les années 30 et 50: immobilisée, la plupart du temps, dans son lit, plus de 30 interventions chirurgicales, un amour pour les traditions de son peuple mexicain, une passion pour son mari, le grand peintre mexicain, Diego Rivera, une bisexualité assumée, une femme de gauche. Tout cela transparaît dans ses tableaux dont 25 sont exposés au musée Bozart. Si, de plus, on sait qu'elle baigna dans le surréalisme et la psychanalyse, on comprend que son art est à multiples dimensions.

Il y a 2 brasseries que j'aime à Bruxelles (j'y ai vécu 7 ans): la Taverne du Passage où l'on mange les meilleures croquettes aux crevettes du monde; l'autre étant "Aux Armes de Bruxelles, dont j'aime le cadre et...les moules, charnues et cuites à merveille (et pourtant Léon de Bruxelles se trouve juste en face!). Dans ce dernier restaurant, je me suis retrouvé assis, pour la deuxième fois, en peu de temps, à la table qu'occupait Jacques Brel qui fréquentait régulièrement cet endroit. 

Au milieu du repas, ma compagne et moi furent interpelés par une équipe de France 2 qui tournait un reportage pour Télé-matin, sur les lieux fréquentés par Jacques Brel. Pas de chance, c'est le moment où je fis tomber une frite dans la marmite de moules, que j'eus toutes les peines du monde à extraire. Espèrons que ce passage du reportage sera coupé!

Le lendemain, mardi, à Paris, une longue marche dans les rues ensoleillées de Paris, entrecoupée de visites aux libraires que j'aime, avant une conférence passionnante sur des propos, recueillis par une écrivaine polonaise, de ce personnage singulier, mort l'an dernier: Marek Edelman. Marek E fut le dernier commandant en chef du ghetto de Varsovie, avant sa destruction complète en 43. Personnalité surprenante: cardiologue réputé, il se refusa à toute compromission avec le pouvoir communiste, il resta en Pologne au moment des mouvements antisémites de 1968 (il fut viré de l'hôpital de Lodz où il exerçait), travailla avec Lech Walesa aux succès de Solidarnosc, refusa de faire de la politique. Le livre reprend ses réflexions sur les valeurs humaines, telles qu'elles ont pu se révéler  dans le ghetto. Débat d'une grande intensité...

Mercredi, visite, au Louvre, sur l'art dans la sainte Russie, jusqu'à Pierre le Grand. Si vous voulez aller voir cette belle exposition, je vous conseille de revoir l'histoire de la Russie de Kiev (les premiers roushis) à Saint Petersbourg, capitale selon le souhait de son fondateur, Pierre le Grand; revoyez également le christianisme orthodoxe, particulièrement l'aspect théologique et imprégnez-vous de l'art des icones. Vous apprécierez d'autant plus...

Comme pour la Révolution française, j'ai eu confirmation que la révolution bolchévique était inéluctable: le luxe indécent de l'Église, ainsi que son emprise autocratique sur les esprits, jointe à celle des Tsars, ne pouvaient qu'exacerber les malheureux, pauvres et asservis. L'étonnant fut que cela prit tant de temps.

Je revins, juste à temps, avant-hier, pour assister au conseil municipal...