Pour alimenter le débat, voici le texte le plus fouillé que j'ai pu trouver sur le sujet. Dans une seconde partie, suivront des commentaires de lecteurs et une prise de position d'un professionnel héninois...
Des métiers si protégés ?
LE MONDE ECONOMIE |
Des pharmacies qui baissent toutes le rideau, des notaires et des huissiers qui descendent en masse dans la rue. A voir la fraternité improbable et l’unanimité avec laquelle ces sages professionnels s’unissent et se mobilisent d’un coup pour dénoncer la « dérégulation sauvage » en préparation à Bercy, une question surgit : cette réforme des professions réglementées, dont les grandes lignes pourraient être annoncées à la mi-octobre, vaut-elle vraiment le coup au regard de cette mobilisation inédite ?
Ces réglementations ont toutes été créées pour protéger le citoyen consommateur des prix indus et lui assurer une sécurité juridique et sanitaire : qu’il s’agisse des tarifs fixés par les pouvoirs publics, des exigences de qualification ou de service public. Elles sont là pour protéger. Mais elles limitent aussi l’offre. Soit par la restriction à l’installation ou à la formation – le numerus clausus. Soit par l’existence d’activités réservées, en clair de monopoles. L’Inspection générale des finances (IGF), qui a passé au crible 37 professions réglementées dans un rapport rendu public le 23 septembre, pointe en particulier les monopoles qui n’ont plus de justification économique, mais surtout les tarifs mal calibrés et les restrictions à l’accès de la plupart de ces professions. Autant de dispositifs dont les effets pervers ont fini par affecter l’économie.
Le cas des notaires est emblématique de ce mal français que l’on retrouve à quelques nuances près chez les huissiers de justice, les administrateurs judiciaires, les greffiers des tribunaux de commerce, etc. Alors qu’en trente ans la population française a gagné 10 millions d’habitants, le nombre d’études notariales est passé d’un peu plus de 5 100 à 4 550. Pour faire face à l’explosion de la demande – +75 % entre 2002 et 2011 -, ils n’ont créé que très peu d’études (17 par an depuis cinq ans), et n’ont recruté qu’un millier de salariés en dix ans. Aussi, sur cette décennie, les revenus des titulaires ont-ils grimpé de 61 %. Le problème n’est pas en soi qu’ils gagnent beaucoup d’argent. C’est que 8 400 seulement captent l’intégralité de la croissance, en bloquant l’entrée de nouveaux acteurs par le système du « droit de présentation » qui date de 1816. En clair, l’impossibilité pour les jeunes de s’installer à leur compte les condamne à accepter un déclassement durable… sauf à être fils de notaire.
« SURPROFITABILITÉ »
Outre qu’elles limitent considérablement l’emploi, ces restrictions à l’accès ont fini par créer une vraie fracture générationnelle : « Elles sont le symptôme d’un pays où les vieux se sont organisés pour protéger leur entreprise contre la menace des jeunes », résume Francis Kramarz, patron du laboratoire du Centre de recherche en économie et statistique à l’Ecole nationale de la statistique et de l’administration économique. De fait, elles sont brandies par les acteurs en place pour empêcher les start-up d’émerger. Les notaires ont attaqué le site Testamento, les avocats se sont battus contre la plate-forme Internet Demanderjustice.com ou encore les auto-écoles ont tenté d’arrêter Auto-ecole.net, et réussi à bloquer Ornikar. La défense de leur pré carré est plutôt virulente.
Il faut dire que les tarifs qu’ils ont pratiqués, sur les actes de la vie comme sur les transactions immobilières sur lesquelles ils perçoivent des revenus proportionnels à la valeur des biens, ont été fort généreux. Fixée par la chancellerie, la tarification des actes n’a jamais tenu compte des économies réalisées grâce à l’informatisation de leur office et à la dématérialisation des procédures. Quant aux transactions immobilières, qui génèrent la moitié de leur activité, elles ont explosé en volume et en valeur. Résultat : pour un même service rendu, la rémunération d’un notaire a crû de 68 % en trente ans. Difficile de partager un gâteau aussi appétissant.
Est-ce si grave, plaident les notaires, si c’est le prix à payer pour la sécurité juridique de nos clients ? Oui, parce que les frais juridiques sont en France beaucoup plus chers qu’ailleurs, où la propriété n’est pas particulièrement bafouée. Selon une étude réalisée par un institut indépendant ZERP, les frais juridiques liés à une transaction moyenne pour un logement sont de 0,47 % au Royaume-Uni, 0,56 % aux Pays-Bas, 0,60 % en Espagne, 0,68 % en Allemagne, 0,80 % en Irlande et de 1,2 % en France. En clair, résume l’économiste, professeur à l’université d’Aix-Marseille, Gilbert Cette, « la surrémunération des notaires est une ponction sur les revenus de tous ceux qui sont amenés à faire des transactions immobilières, c’est-à-dire sur toute l’économie ».
Clairement, toutes ces réglementations se paient, partout, de services trop chers, et pas seulement la rédaction d’actes notariés : permis de conduire, signification des décisions de justice, information sur les sociétés, vente de médicaments hors prescription, etc. D’ailleurs, il y a une corrélation qui n’a pas échappé à la vigilance de l’IGF : plus les professions sont soumises à des réglementations, plus elles sont rentables. Une « surprofitabilité » qui se fait bien sur le dos de tous les acteurs. Et ce d’autant, relève Antoine Goujard, économiste à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), « qu’avec 229 réglementations des professions, la France est le troisième pays le plus réglementé des pays européens, derrière la République tchèque et le Portugal ». Contre 152 en Allemagne, 170 en Italie et 185 en Espagne. « Et, ajoute Antoine Goujard, si l’on analyse la nature des restrictions à l’entrée et à l’exercice, c’est le quatrième le plus fermé de toute l’OCDE. »
UNE BAISSE RAPIDE DES PRIX ATTENDUE
Même si les recommandations de l’IGF ne seront que partiellement mises en œuvre dans la réforme du ministre de l’économie, Emmanuel Macron, et si bien des points restent à arbitrer, chacun s’interroge : que gagnerait-on à alléger cette succession de barrières qui freine toute l’économie ? Des prix plus bas pour tous ? Des emplois chez des acteurs renouvelés ? Des innovations et des gains de productivité dans toute l’économie ? Donc de la croissance. Plus d’égalité entre les générations ? Tous les objectifs ne seraient sans doute pas atteints. Mais une certaine hiérarchie des effets se dessine clairement.
« Toute ouverture à la concurrence se traduit par une baisse rapide des prix », dit Gilbert Cette. Lorsque, en 2006, l’Italie permet aux grandes surfaces de vendre des médicaments hors prescription, ces dernières proposent des prix inférieurs de 25 % en moyenne à ceux des officines. En réaction, celles-ci abaissent les leurs de 15 % environ. Tout cela transposé à la France, l’Autorité de la concurrence a calculé que cela devrait permettre de libérer 270 millions d’euros de pouvoir d’achat… Soit 10 euros par ménage et par an. Peut-on parler d’impact macroéconomique ? « En termes de pouvoir d’achat, l’enjeu d’une réforme de la préparation au permis de conduire, de l’ouverture du transport national par autocar, ou de l’ouverture du capital des laboratoires d’analyse serait beaucoup plus important », dit Emmanuel Combe, économiste à l’Autorité de la concurrence. Autant de réformes qui, à ce jour, font partie des éventualités mais ne sont pas arbitrées. Pour Gilbert Cette néanmoins, tout est bon à prendre : « C’est une accumulation de petites baisses qui fera baisser pour tous le prix de services professionnels trop chers. » En attendant, si Arnaud Montebourg avait évoqué 6 milliards de gain de pouvoir d’achat, son successeur, Emmanuel Macron, n’a pas voulu reprendre ce chiffre choc à son compte. Est-ce parce qu’il ne fera pas toute la réforme préconisée par l’IGF ? Parce qu’il est sceptique sur la réalité de cet effet ? Ou parce que là n’est pas l’essentiel des bénéfices de la réforme ? Un peu des trois, sans doute.
« Instaurer la liberté d’installation, c’est d’abord permettre la création massive d’emplois », explique encore M. Cette, citant volontiers l’exemple des taxis irlandais. Lorsque en 2000 l’Irlande supprime ses quotas de taxis, le nombre de licences passe de 4 000 à plus de 16 800 en 2007. Et le temps d’attente des clients s’en trouve divisé par deux. L’effet sur l’emploi et la qualité du service sont donc visibles. Une ouverture des taxis en France aurait ainsi créé des emplois par dizaines de milliers, 40 000 a calculé l’OCDE. Et ce, dans toute la France.« Même chose pour l’ouverture des commerces le dimanche, et plus encore un assouplissement du marché du travail », dit Emmanuel Combe. Mais cela n’est, pour l’un, pas arbitré, pour l’autre, pas au programme. Dès lors, quel sera l’effet sur l’emploi de la liberté d’installation chez les notaires et les huissiers, autant de professions où les effectifs se comptent en quelques milliers, voire en dizaines de personnes chez les greffiers des tribunaux de commerce et les administrateurs judiciaires ? « Les réservoirs d’emplois de ces professions sont sans commune mesure avec ceux de l’hôtellerie, de la restauration, de la santé, ou de la distribution », tempère l’économiste David Thesmar, professeur à HEC.
LES DEUX PILIERS DE LA RÉFORME : LA LIBERTÉ D’INSTALLATION ET L’OUVERTURE DU CAPITAL
Pourtant, ce ne sont peut-être pas les bataillons existants qui sont déterminants. « Ce qui compte, dit Francis Kramarz, ce sont les entreprises à naître, à partir de nouveaux procédés et de nouveaux services, et dont le nombre est imprévisible. » En somme, les start-up appelées à grandir. Donc peu d’emplois au début, mais très vite un renouvellement sociologique des professions concernées. « Lorsqu’une profession s’ouvre, cela crée un afflux de nouveaux entrants, tandis que d’autres sortent, entraînant une réorganisation du secteur concerné avec de nouveaux acteurs », dit l’économiste Pierre Cahuc. Là est d’ailleurs sans doute la difficulté pour la pédagogie de la réforme, comme l’explique Francis Kramarz : « Si les perdants de cette réforme se reconnaissent et crient très fort, la plupart des gagnants s’ignorent encore, car ils sont à venir. » Et, par définition, inchiffrables.
Mais plus que les prix, c’est l’innovation et les gains de productivité qui sont les effets recherchés les plus importants de la réforme, avec ses deux piliers : la liberté d’installation et l’ouverture du capital. Free, Uber, Leboncoin ou Airbnb hier, Demanderjustice.com, Auto-ecole.net, Ornikar aujourd’hui : les nouveaux entrants arrivent toujours avec des solutions nouvelles, plus efficaces et moins chères pour les clients. Avec eux, toute la profession est contrainte de se réinventer pour faire des économies. « Surtout lorsqu’on ouvre le capital à des tiers, précise Pierre Cahuc, car on élève le niveau d’investissement de la profession, on gagne en productivité, des gains que l’on redistribue aux clients pour gagner des parts de marché. » Si cela peut détruire des emplois dans la profession concernée, les clients, eux, utilisent ces gains de productivité pour consommer ou investir davantage. « Ce sont ces gains indirects d’une politique d’ouverture qui sont les plus importants, car ils se transmettent à toute la chaîne », explique Gilbert Cette, qui a fait tourner ses modèles. C’est bien cela, l’effet dynamique que Bercy attend de la réforme. « A dix ans, ajoute Gilbert Cette, les seuls gains de productivité, directs et indirects, de l’ouverture des professions réglementées s’élèvent à 1 point de produit intérieur brut, dit-il. Et ce, sans même tenir compte des effets sur le pouvoir d’achat ou sur l’emploi. C’est déjà beaucoup, même si c’est deux fois et demie moins que l’effet qu’aurait un assouplissement du marché du travail. »
S’il n’y avait qu’une seule raison d’être de la réforme, c’est celle-là : la liberté d’installation, couplée à l’ouverture du capital des professions libérales, est une main tendue aux nouvelles générations. Car si le syndicat des professions libérales, l’Unapl, crie à la « financiarisation »de leur mode opératoire et à « l’invasion de groupes capitalistiques menés par les logiques de profit », cette ouverture permettra d’abord et avant tout aux jeunes diplômés de se lancer, avec l’argent de la famille, d’amis ou peut-être même d’investisseurs étrangers au métier.« L’important est de permettre à des entreprises de naître, répète Francis Kramarz. Or ce sont les jeunes qui sont à l’origine des véritables innovations. » C’est des « digital natives » de moins de 30 ans que viennent les innovations, les plates-formes de services qui déclencheront changements d’organisation et regroupements entre acteurs spécialisés pour offrir des prestations moins chères et de meilleure qualité. Ce sont eux qui développeront le marché. « Et qui embaucheront à leur tour les jeunes, pas les vieilles entreprises », ajoute Francis Kramarz. Là est le vrai pari de Bercy : s’appuyer sur cette génération pour booster la productivité française, et relever le fameux sentier de croissance.
Valérie Segond
A suivre
" L’immigration est cause d’insécurité. Faux !
RépondreSupprimerLes immigrés habitent en majorité dans des quartiers où la délinquance est forte mais cela ne démontre pas qu’ils en sont responsables. Ils en sont surtout les premières victimes.
Statistiques judiciaires du Ministère de la justice : 81 % des condamnations concernent les français, 12,5 % des étrangers et 6,5 % des personnes de nationalité inconnue.
9,3 % des infractions relatives à la drogue concernent les étrangers.
Il n’y a par ailleurs aucun laxisme envers les délinquants étrangers car, à infraction égale, ils sont plus lourdement condamnés. Par ailleurs, leur récidive est moins importante.
Marine Le Pen et le FN manipulent.
Alors que la France ne compte que 5 % d’étrangers, ils qualifient l’immigration d’ « invasion » pour suggérer qu’elle est violente. C’est encore la stratégie du bouc émissaire qui cherche à rendre l’immigration responsable de tous les maux.
Quand un militant d’extrême-droite tue des dizaines de personnes en Norvège, Le Pen dit que c’est l’immigration qui est la cause de cet acte. C’est comme dire que la présence d’enfants est la cause de pédophilie et la présence de femmes la cause de viols !
L’attention des français est ainsi détournée des vrais responsables dans l’appauvrissement du grand nombre d’entre eux."
Vos sources SVP; Mary !
Supprimerho ho ho 81% concernent des Francais!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Supprimerbeaucoup trop de Francais en prison au pays des aveugles etc etc
SupprimerVous défendez mal vos idées Mary. Car si ils n'y a que 5 % d'étrangers en France, et que 20% des condamnations les concernent, c'est mal barré pour dire que l'immigration n'est pas la cause d'insécurité.
SupprimerCe chiffre montre que, proportionnellement, les étrangers sont 4 fois plus responsables des actes délictueux ou criminels.
Un mauvais esprit vous dira même qu'il faut ajouter les immigrés naturalisés.
Bref, vous défendez très mal vos idées. Ne seriez vous pas une taupe du FN?
Je l'ai dit, il y a plusieurs semaines déjà. Il s'agit là d'une forme de banalisation. On fait du FN un quotidien, plus rien ne choque donc. Voilà pourquoi je lui en veut. Soit c'est volontaire et nous (vous) êtes tous manipulés, soit c'est une bêtise comme rarement vu.
SupprimerIl vaut en effet mieux être riche que pauvre pour ne pas aller en prison... quoique. Non, je ne suis pas une taupe du fn mais Elisabeth 2 d' Angleterre... Tout le monde le sait d'ailleurs sauf vous...
SupprimerJe le répète aussi depuis des semaines.Il s'agit de volonté de silence, la pire forme de la banalisation. On fait du FN, un parti comme un autre, ce qui est un mensonge. Soit c'est volontaire et vous voulez encore manipuler, soit... je ne dirai pas ce que je pense réellement de vous.
SupprimerVos attaques m'amusent. Ayez la même exigence avec les veaux qui meuglent à longueur de temps le " tous pourris UMPS" ( dont je suis certaine que vous faites partie) et ensuite nous reparlerons....
En attendant, à demain pour la dénonciation de l'imposture. Bonne nuit mon petit stratège des bacs à sable!
Le FN n'est pas un parti comme les autres. Vous lui servez la soupe.
Supprimer"Vous lui servez la soupe".Qu'est-ce que cela veut dire ? Qu'on aide le FN en dénonçant tous ses travers ?
SupprimerAu fait, expliquez-nous votre stratégie pour combattre le FN ?
Ce que veux 7H50, c'est le silence... Pour ne pas voir le FN se développer, il faut se taire, ne surtout pas aborder ses dérives!
SupprimerIl ne fallait donc surtout pas parler des turpitudes d'une partie des élus du PS du 59/62. Ne surtout pas parler de la gestion malhonnête de Dalongeville!
CQFD. Tu nous prends pour des c... 7H50?
Non, j'ai jamais dit qu'il faut se taire. C'est toi qui met ce propos dans la bouche d'un autre. Voilà la méthode des petits caporaux. Je dis qu'il faut adopter une AUTRE tactique que celle utilisée par vous savez qui ici. Rien de plus. Mais bon, continuez sur votre lancée. Les fachos recrutent à tour de bras grâce à votre dédain. Moi, il ne peuvent m'atteindre.
Supprimer19H49 : Quelle est cette AUTRE tactique ?
SupprimerQuelle tactique, oui, nous sommes preneurs.Pas nous seulement. Ne vous arrêtez pas sur votre lancée surtout. Chiche , prenez , svp, le pseudo de 19H49. Nous attendons avec impatience.
SupprimerJe dois dire une chose, 14H50, c'est moi Mary. Ravie de constater que vous pouvez être relativement correct(e) avec certains anonymes même anti FN;
"Une brève pour annoncer la venue d’Eric Zemmour à Béziers le 16 octobre ne suffisait sans doute pas à Robert Ménard.
RépondreSupprimerCelui dont les propos ont suscité une énième polémique ce week-end peut se targuer de faire la une du Journal de Béziers et d’occuper une double page dans le troisième numéro de cette gazette municipale.
Les Biterrois, dont les impôts servent à financer ce bimensuel, pourront donc constater que sur les deux pages consacrées à la conférence d’Eric Zemmour, une pleine page fait la promotion de l’ouvrage du polémiste : Le Suicide Français.
Condamné en 2011 pour incitation à la haine raciale, Éric Zemmour défend des thèses proches de celles de Robert Ménard qui entend "libérer la parole" dans sa ville. "Nous inviterons tous ceux qui ont quelque chose à dire qui dérange ce système" a déclaré en Conseil municipal l'édile soutenu par le FN.
Peut-être que le polémiste qui s'est écharpé samedi avec Léa Salamé pense également que le salut de la France se trouve dans le port des blouses à l'école, l'interdiction des paraboles en ville, la "démocratisation de la messe publique" ou l'interdiction des crachats dans la rue...
Cette promotion organisée par la mairie fait suite à une campagne d’affichage massive annonçant ladite conférence et consacrant une place de choix au livre d’Eric Zemmour. Et pour cause, la couverture de l’ouvrage, les mentions "conférence-signature" et "livres sur place" figurent en bonne place sur ces pancartes."
Lire aussi : On n’est pas couché : gros clash entre Léa Salamé et Eric Zemmour ( qui défend le pétainisme!). C'est pas drôle que cette engeance zémmourienne prenne tant la parole et cela me rappelle les propos de certains ici sur la liberté de parole, ce quelque chose qui dérange le système... ben tiens! Pétain a sauvé les Juifs maintenant, enfin vous ne le saviez pas vous Alain? Sacrément anti système ça...
Mary, j'ai appris cela samedi soir... Mon père doit s'en retourner dans sa tombe. Quant à ses parents, n'ayant pu bénéficier de tombe, la terre d'Auschwitz conserve leur poussière. De même que les oncles, tantes et cousins/cousines de ma mère (Avion et Douai) qui, également grâce à Pétain et Laval, ont pu bénéficier à Auschwitz d'une sépulture particulière.
SupprimerIl y a eu moins de déportations en France (proportionnellement) que dans certains autres pays de l'Est (et qu'en Belgique) grâce à l'action de milieux catholiques (Mgr Saliège par exemple), protestants (ainsi le village Le Chambon sur Lignon) et juifs (Izieu) qui ont caché beaucoup de familles. La Résistance a été très active également et c'est la raison pour laquelle j'ai pu naître...Par rapport à la Pologne, URSS, etc, sauf sur Paris (d'où la rafle du Vel d'Hiv), en France, la population d'origine juive était dispersée, ce qui ne facilitait pas les rafles.
Des Français ont sauvé l'honneur de la France dont Pétain avait livré ses habitants juifs. On parle souvent des lettres de délation, mais il ne faut pas oublier ceux et celles qui, de leur propre chef, en dehors des réseaux cités ci-dessus, ont sauvé des Juifs. L'exemple de ce policier qui a prévenu les familles béthunoises juives que, le lendemain matin, on viendrait les chercher, est méconnu... et il doit y avoir de multiples autres exemples.
Enfin, il faudra rappeler à Zemmour que la majorité des rafles s'est effectuée grâce à la police de Pétain (seule ou avec les Allemands), mise à disposition.
La police de Pétain est même allée bien au delà des demandes des allemands.
SupprimerMerci M. Alpern de ces témoignages. Dans le bassin minier, les protestants se rappellent de Marcel Heuzé qui fut pasteur à Lens, et mort en déportation pour avoir aidé des juifs. Et quand un pasteur aidait des juifs, c’est que ses paroissiens étaient complices et fournissaient l’intendance.
SupprimerLes juifs sont les champions de la mémoire, et ils savent retenir aussi bien le positif que le négatif. Je pense que c’est l’un de leurs apports majeurs à la culture humaine. La nuance dans le jugement de soi-même et d’autrui permet d’engager un dialogue vrai, loin des amalgames et des caricatures.
A qui reconnait vos mérites, on peut confesser ses péchés. Aussi, comme chrétien, dois-je dire que la chrétienté n’a pas lutté efficacement contre le nazisme. Les actes de résistances furent efficaces, mais minoritaires. Quand un évêque se déclarait contre la politique antisémite, ses appels étaient lus dans les églises, et les chrétiens passaient à l’acte. Mais ils furent peu à le faire.
En Allemagne même, la mobilisation de l’église catholique, payée de quelques morts dans les caves de la gestapo, a réussi à obtenir l’arrêt du programme d’extermination des handicapés. Mais il n’y a pas eu une même mobilisation pour les juifs. Silence et passivité ont dominé, jetant sur le témoignage chrétien un voile pas encore dissipé.
On ne peut récupérer le passé, mais il ne faut pas l’oublier, pour construire désormais différemment.
Si je peux me permettre, Mr Lapierre je ferais un distinguo ente la chrétienté dans sa globalité et les églises. par exemple l'attitude du pape Pi XII pendant cette période fut très contestée mais s'il est avéré que lui même aida de nombreux juifs.
SupprimerA GB. Attitude, certes controversée, du fait de son silence. Il, par contre, aidé les Juifs italiens et, plus particulièrement, ceux de Rome...
Supprimer6 mois après son élection, il produit une encyclique, Summi Pontificatus, en 1939, qui est interdite en Allemagne. Elle a été traduite en allemand et bombardée sur la population pour qu'elle connaisse la position du Pape.
SupprimerCe n'est pas très silencieux. Cette encyclique condamne fermement le Reich. Ce pape a été quasi irréprochable.
S'il a peu relativement peuplé au début de la guerre - pas moins que les dirigeants occidentaux au début de la guerre qui n'avaient que des informations parcellaires ! - le pape des catholiques Pie XII a agi dans la mesure de ses moyens . Environ 4000 juifs de Rome lui doivent d'avoir échappé à la rafle de 1943. En Slovaquie, en Croatie, en Roumanie et en Hongrie, l'intervention de la diplomatie du Vatican, en 1943 et en 1944, a contribué à protéger des centaines de milliers de juifs ( selon Pierre Blet "dans "Pie XII et les archives du Vatican" et dans "Pie XII, Via Romana" )
SupprimerMais, déjà en 1942, dans son discours radiodiffusé de Noël, il évoquait les " centaines de milliers de personnes qui, sans faute propre, parfois uniquement en raison de leur nationalité ou de leur race, sont sonnées à la mort ou au dépérissement ".
de plus, il faut aussi pendre en compte que la parole du pape n'a aucune influence sur les 60 millions d'Allemands qui sont protestants que par Pacelli-Pie XII
En 1941, lorsque l'Allemagne attaque l'URSS le Vatican demeure muet. Mais Pie XII confie néanmoins au nouvel ambassadeur de France nommé par Vichy, un dénommé Léon Bérard, : " Je redoute Hitler encore plus que Staline."
Quand les Etats-Unis entrent en guerre un peu plus tard , le Vatican juge légitime l'alliance entre ce pays et l'URSS pour combattre le IIIème Reich: " Sur certains principes de droit et de justice, écrit Pie XII à Roosevelt fin 1942, il ne peut y avoir de compromis avec l'Allemagne nazie ( cité par Philippe Chenaux )
Et des prélats, Mgr von Galen par exemple ( surnommé " le Lion de Münster" )qui ont protesté, souvent dangereusement, contre l'euthanasie des handicapés mise en place par les nazis, ont AUSS, contrairement à ce que l'un des intervenants sur ce fil affirme, stigmatisé les persécutions dons sont victimes prêtres, religieux , et MULTIPLIANT LES ALLUSIONS A L'ACHARNEMENT DES NAZIS CONTRE LES JUIFS;
Et en France ? en 1942, sur 85 évêques - la moitié ! - émettent une protestation officielle. La lettre de larchévêque catholique Saliège, de Toulouse , dit : " Les juifs sont partie du genre humain : ils sont nos frères comme tant d'autres ".
Et si ce pape avait davantage élevé sa voix - et je maintiens qu'il n'est pas resté inactif - qu'en aurait-il été du sort des catholiques allemands ( minoritaires en Allemagne, mais il y en avait ? ) qu'en aurait-il été du sort des catholiques polonais et de tant d'autres pays ? Des massacres en règle, des rafles dans les couvents de moines et de religieuses juifs convertis, à l'instar d'Edith Stein ?
Et puis, autre chose, pourquoi systématiquement oublier Maximilien Kolbe, ou l'Amitié chrétienne fondée à Lyon par le cardinal Gerlier et le pasteur Boegner qui s'est dépensée pour sauver les juifs et qui a sauvé de la déportation les 108 enfants de Vénissieux ? Les prêtres catholiques qui ont délivré sans compter les certificats de baptême ? Les instituions religieuses qui ont abrité des enfants juifs sous une fausse identité ? Les congrégations qui ont hébergé des femmes traquées ? Il faut lire le "Dictionnaire des juifs de France" d'Israel Gutman, qui réunit les biographies des Français à qui a été remise la médaille des Justes des Nations , de constater l'importante proportion de chrétiens engagés, CATHOLIQUES ET PROTESTANTS .
Je pourrais continuer de la sorte, mais je sais qu'il est pratiquement impossible de faire changer quelqu'un d'opinion sur un forum.
Simplement, je termine par une pensée : " le roman dont lEs opinions de l'auteur ne sont pas neutres " le Vicaire du Christ" suivi du film du même nom sont pris pour argent comptant pour la plupart des gens.
Et une citation bien connue :
"Au fait, de combien de divisions blindées, il disposait, le pape ? "
Jean-Luc T
La non intervention militaire française en Rhénanie (ou plutôt, aussi peu poussée) a menée à toutes les conquêtes et crimes nazis autant que le torchon de Chamberlain. La suite est le fond de chacun des hommes et femmes, curés ou pas.
SupprimerJe reviens sur mon texte de 00h10 ( que je ne réussis pas à "éditer" pour corriger quelques fautes de frappe :
SupprimerIl faut lire au début : " Sil a relativement peu parlé au début de la guerre..."
Plus loin, il faut lire : " il évoquait les " centaines de milliers de personnes qui, sans faute propre, parfois uniquement en raison de leur nationalité ou de leur race, sont destinées à la mort ou au dépérissement ".
Plus loin :
"de plus, il faut aussi prendre en compte le fait que la parole du pape n'a aucune influence sur les 60 millions d'Allemands qui sont protestants ."
Plus loin
:Et en France ? en 1942, sur 85 évêques -42, la moitié ! - émettent une protestation officielle. La lettre de l'archévêque catholique Saliège, de Toulouse , dit : " Les juifs sont partie du genre humain : ils sont nos frères comme tant d'autres ".
Et, croyez-moi ( ou pas ! ) : je ne suis pas "papophile", mais suis agacé par les légendes noires ou les légendes dorées qui sont sans cesse colportées.;....et par l'antichristianisme ambiant qui prend souvent la forme d'une croisade .
Jean-Luc T
@ Jean-Luc T
SupprimerC'est 20h18 , j'avais dit que ce pape avait été quasi-irréprochable. Ce que vous dites êtes 1000 fois mieux.
+1 , et même +1000
Juste pour info, on parle ici de métiers "potégés", alors le trolling quotidien, ça va bien 5 minutes. Trés bon article du monde cela dit, il serait bon de voir ce que cela donne au niveau ultra local. Vous parliez de pompes funèbres, voire funestes, récemment. Qu'en est-il des avocats, des médecins...sur le territoire ? L'installation sous gégé, conditionnée ? La fuite sous nénaisse, obligatoire ? Qu'en est-il des professions de centre-ville, quel niveau de services, quels coûts pour les habitants ? Beaucoup de question, mais qui touchent au véritable quotidien. Elles.
RépondreSupprimerPourquoi trolling ? C'est d'actualité avec les mesures qui vont être prises...
RépondreSupprimerLe numérus clausus, les restrictions d'établissement sont valables partout...
Il n'y a pas de règles pour les pompes funèbres. C'est à l'université que l'on restreint le nombre de médecins, mais ils peuvent s'installer où ils veulent. Les autorités locales n'ont aucun pouvoir, sauf, par des mesures précises et peu efficaces, malheureusement, pour gérer ces situations.
Je suis étonné par votre argumentaire sur un problème national tenant à la réglementation de ces professions que seules des dispositions législatives peuvent assouplir... Sur le plan local, le problème est le même pour ces professions que pour les commerces et sociétés de services, quoique l'offre médicale dépende moins des revenus des habitants... Certes, cela serait à étudier mais n'entre pas dans le cadre du "big bang" en cours...
Merci.
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