Un virus "phobia administrativa" envahit la France !

On parle beaucoup d'Ebola, mais ce virus n'a pas encore touché notre pays. Par contre, un virus plus spécifique à la France a commencé à frapper. Communément appelé "phobie administrative", il se propage, semble-t-il, parmi les hommes politiques. Thomas Thévenoud, l’éphémère secrétaire d'état de Valls 2, a fait la une, car son cas est désespéré : il ne payait pas ses impôts, son loyer, ses PV, etc. Il avait été précédé par Jean-Vincent Placé, le président du groupe sénatorial EELV qui ne règlait pas ses contraventions (133 pour 18161 euros). Jeanmarine Le Pen, dite Marine, à l'état-civil Marion, est elle gravement atteinte selon le Canard Enchaîné (voir article, ci-dessous). Selon les experts psychiatres consultés par mes soins, ce virus entraîne une invalidité permanente qui empêche toute acte de gestion courante. Mieux même, certains juristes pensent qu'il faudrait envisager une mise sous tutelle des personnes contaminées car elles ne peuvent guérir de ce véritable fléau qui frappe les milieux politiques français comme le sida avait touché majoritairement les milieux homosexuels 

Marine veut conduire la France, mais elle n'a plus de permis
Elle a accumulé les PV radars et ne paie pas son avocat

Le Canard Enchaîné 1er octobre 2014

Elle était bouleversante de sincérité, Marine Le Pen, cet été, en enfourchant son nouveau cheval de bataille : la lutte contre les radars automatiques. "Il faut supprimer les radars!" est allée claironner la cheftaine du FN au micro de RTL, le 1er août. "Tous les Français savent que les radars ne sont pas là pour empêcher les accidents, ils sont là pour remplir les caisses de l'Etat (...) "C'est donc un impôt supplémentaire (...), et on habille cela en lutte pour préserver des vies", a-t-elle martelé avec une once de démagogie. Et notre nouvelle madone anti-radars de conclure :"Que le gouvernement ait le courage de le dire !"

On comprend que ce sujet tienne à cœur à la chef de file de l'extrême droite. Jeanmarine n'a pas eu le courage de le dire à la radio, mais il renvoie à une histoire personnelle qui fait bien rire dans les allées du Palais de Justice de Paris et les couloirs de l'Ordre des avocats. Cette histoire, qui s'est achevée le 19 septembre dans le bureau du bâtonnier Pierre-Olivier Sur, commence 2 ans plus tôt, fin 2012, lorsque Le Pen pousse la porte du cabinet Dufour et Associés, dans le chic XVI e arrondissement de Paris.

A FRONT LA CAISSE

Cette société d'avocats, spécialisée dans le droit automobile, est réputée pour venir en aide aux cas désespérés. Par exemple, aux conducteurs à court de points sur leur permis, qui ont fini par le paumer tout net. C'est le cas de la députée européenne Le Pen. "Tête haute et mains propres" sur le volant, Jeanmarine a un peu trop appuyé sur le champignon, alors qu'elle passait devant des radars automatiques. Résultat : plusieurs PV pour excès de vitesse et 12 points de permis qui ont sauté les uns après les autres. Négligente, l'ex-conseillère municipale d'Hénin-Beaumont ne s'est pas prêté aux petits stages payants de récupération de points. Si bien qu'en 2012, après un ultime PV pour un feu rouge grillé, la sanction est tombée : annulation définitive du permis de conduire. Ne s'offraient alors à la championne nationale de l'exemplarité que deux solutions : repasser son permis ou contester cette annulation en justice. La Fangio du FN a préféré la seconde.

EXTRÊME DETTE

" Des milliers de dossiers plaidés et des succès obtenus", promettait le site Internet de Dufour et Associés, qui s'est mis au boulot, sitôt son illustre cliente rencontrée. La société d'avocats saisit, le 3 janvier 2013, le tribunal administratif de Lille, dont dépend Hénin-Beaumont. Les hostilités contre l'Etat sont lancées.

Elles courent toujours. La justice ne s'est pas encore prononcée sur le dossier Le Pen. Mais une autre autorité a dû s'occuper de son cas. Quelques mois après l'introduction de son recours, la sans-permis se voit réclamer la note d'honoraires du cabinet. Mais elle ne donne pas suite. Le 17 mars 2014, Dufour et Associés, qui n'a toujours pas vu la couleur d'un euro, décide d'écrire au bâtonnier de l'ordre des avocats de Paris, Pierre-Olivier Sur, pour signaler la mauvaise payeuse et lui demander de trancher le différend financier. Ce litige, pour la pauvrette Le Pen, porte sur le montant colossal de 3 000 euros !

Le 14 mai, Pierre-Olivier Sur convoque les deux parties pour les entendre. Le camp Le Pen ne se déplace pas. Il envoie, le 17 juillet, un courrier dans lequel Marine ne conteste pas le montant de sa dette, mais livre une explication bien cocasse : la patronne du FN n'a pas payé, car, entre-temps, Jean-Baptiste Iosca, l'avocat qui s'occupait de son dossier, a quitté le cabinet. Le bâtonnier doit encore en rigoler.

Dans sa décision, rendue il y a deux semaines, le 19 septembre, le patron du barreau se permet d'administrer une leçon de droit à sa consœur, Jeanmarine étant elle-même... avocate de profession : quelle que soit la personne qui a traité son dossier, le "créancier des honoraires" est bien la "société d'avocats". Et d'obliger la récalcitrante à verser 3 000 euros à Dufour et Associés, auxquels s'ajoutent quelques centaines de frais de procédure. Las, aux dernières nouvelles, Marine Le Pen n'a toujours pas fait le moindre geste pour honorer enfin sa dette.

Sans doute un nouveau drame de la phobie administrative...

Christophe Nobili