J'ai donc adhéré chez les Verts en juin 1997, après que ce parti ait affirmé son encrage à gauche (rompant ainsi avec le ni-ni de l'époque Waechter). Nous étions une dizaine d'anciens de Génération écologie 62 qui avions rapidement rompu avec le parti de Brice Lalonde, esprit brillant, certes, mais dont le bonapartisme effaçait ses qualités et compétences personnelles. C'est Jean-François Caron qui négocia notre entrée chez les Verts.
Nous avions réussi à créer un groupe local d'une vingtaine de personnes (Béthune et environs) qui se réunissait 2 fois par mois. Nous y évoquions les grands sujets écologiques, les problèmes politiques du moment et, bien entendu, la situation locale. J'y faisais rapport des réunions mensuelles du CAR (conseil régional régional) dont j'étais le délégué représentant le Béthunois. Beaucoup de personnes se sont ainsi formées à la politique : notamment, Renaud Silvestri, Hervé Rubin, Anne Cuvelier, Joël Caron... dont les Béthunois connaissent les noms. Nos discussions étaient passionnantes, les Français prenant conscience de l'importance de l'écologie et nous sentions qu'il y avait matière à sortir du train-train des partis politiques traditionnels. Voynet et Cochet faisaient partie du gouvernement de la gauche plurielle dont Lionel Jospin était l'instigateur.
Après les élections municipales de 2001 (j'y reviendrai), j'eus 3 ans de vie politique verte.
Marie Blandin fut élue sénatrice sur une liste PS/Verts et elle me proposa de devenir son assistant sur Lille. Ce que j'acceptais d'autant plus aisément que j'avais beaucoup d'admiration pour elle. Cette femme intègre n'en avait que faire de la notoriété : elle défendait ses valeurs avec conviction et elle était très convaincante. Le respect qu'elle acquit pendant sa présidence du conseil régional (1992-1998) se trouva confirmé au Sénat. Je me souviens particulièrement d'une séance du groupe socialiste (dans lequel elle siégeait) où était abordé le sujet de la pénalisation des clients des prostituées (sujet qui revient régulièrement) : Robert Badinter, avec son éloquence habituelle, convainquit rapidement l'assistance qu'il ne fallait pas voter cette loi, présentée par le gouvernement. Marie retourna l'assistance et réussit, après quelques escarmouches avec Badinter, assis juste à côté d'elle, à ce que le projet de loi soit présenté en séance plénière, avec avis favorable de la commission ! Je me souviens du début de sa péroraison : "Mon cher Robert, vous avez presque toujours raison, mais cette fois, je ne suis pas sûr que vos arguments soient justifiés..." Le grand Robert fut ébranlé par le résultat du vote... Des membres du cabinet du ministre de la justice (je crois que c'était Marylise Lebranchu) vinrent féliciter, au nom du ministre, ma sénatrice qui avait osé s'opposer à R. Badinter !
Marie Blandin recruta comme assistante sur Paris, une jeune Roubaisienne qui nous plut à tous les 2. Il s'agissait de Karima Delli, aujourd'hui députée européenne...
En parallèle, je m'investissais de plus en plus dans le parti et je devins, en 2002, secrétaire régional adjoint des Verts, chargé des groupes locaux. De plus, je représentais le parti au conseil fédéral, véritable parlement du parti. J'appartenais à un courant (comme M. Blandin) appelé "Désir de Vert" où se côtoyaient Gilles Lemaire (secrétaire national à l'époque), Cécile Duflot (qui débutait en politique), Alain Lipietz, François de Rugy et la lensoise d'origine, Barbara Pompili, co-présidents actuels du groupe des députés EELV à l'Assemblée, etc. Très riches moments, on s'en doute...
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