PS : l'implacable croisade militante d'un « citoyen responsable » nommé Alpern (VDN)

dimanche 11.12.2011- La Voix du Nord

Le blog d'Alain Alpern est, depuis quelque temps, devenu une véritable « arme de guerre».

Quotidiennement loué par les internautes, accros de son blog, qui en ont fait leur héraut magnifique, l'homme est tout autant voué aux gémonies par certains camarades socialistes qui ne voient en lui qu'une « balance » et un obsédé textuel aigri. Au coeur de cette tourmente secouant, ces jours-ci, le PS 62, Alain Alpern orchestre non seulement une revue de presse pointue, mais est aussi acteur, révélant, décodant, démontrant et... accusant. Qu'il agace ou fascine, il est actuellement incontournable.

PAR PASCAL WALLART

Le PS, il en porte les valeurs depuis 1978. Alors que la France se prépare inéluctablement à l'alternance, il prend sa toute première carte. Mais sa vie professionnelle le mène rapidement loin de l'hexagone. Et de la section de Lens à laquelle il reste alors attaché malgré tout... Loin des jeux politiciens et des contingences locales, c'est en 1990 qu'il découvre l'âpre réalité du terrain. Alain Alpern est alors Béthunois et se frotte à la toute puissance du clan Mellick. Une expérience qui n'ira pas au-delà de 18 mois : « J'ai découvert un système que je n'imaginais pas et fin 91 j'ai logiquement pris mes distances. » Commencent alors les années Génération Écologie auprès de Jean-François Caron « mais on quittera le mouvement suite au comportement napoléonien de Brice Lalonde ». Toute cette équipe GE du Pas-de-Calais se retrouve en 1995 chez les Verts. Avec, dans la foulée, une expérience municipale à Béthune derrière Bernard Seux, « un ami d'enfance ». L'homme devient dans la foulée conseiller régional et même vice-président. Et apprend à trouver sa place dans ce qui est souvent un implacable jeu de rôles.

Alors que le fil s'est rompu avec Béthune (« Je ne pouvais plus supporter Mellick ! »), il se pique alors de relever un défi, celui de s'implanter à Hénin-Beaumont. On est au coeur des années 2000, le maire, Gérard Dalongeville est déjà chahuté alors que le FN prend de l'ampleur : « Daniel Percheron m'a dit, à Hénin il y a de quoi faire, c'est bien, vas-y ! » Chacun appréciera en l'occurrence le double langage du rusé président... L'homme fonce, rejoint entre-temps le PS (après une fâcherie avec Jean-François Caron) mais échoue finalement dans ses stratégies d'alliance municipale en 2008 et 2009. Dégoûté d'un certain jeu politique dans lequel il refuse le rôle du pion, il reste néanmoins à Hénin-Beaumont. Et se révèle finalement devant l'écran noir de son ordinateur. Où son blog devient, au fil des ans, une terrible arme de guerre. « Au départ, mon ennemi n°1 était le FN, puis est venu Dalongeville et enfin le gâchis consécutif à la victoire en 2009 de l'AR ! » Et puis, voici un an, l'homme met le nez dans le premier rapport de la CRC concernant la Soginorpa. Et tombe des nues : « J'ai découvert quelque chose d'effarant. Il apparaissait comme évident qu'il se passait des choses graves et tout sera d'ailleurs confirmé par les rapports suivants concernant Epinorpa ou CFR ! » Étayé par des infos relayées par de solides réseaux, le socialiste ne met pas toujours de gants pour stigmatiser les pratiques de certains caciques de son parti. Et enfonce le doigt là où ça fait mal. Un chevalier blanc ? « Non, plutôt un citoyen responsable. J'ai toujours porté des combats, que ce soit contre la guerre en Bosnie, les OGM ou les convois de déchets nucléaires. Ce sont des actions cohérentes comme celles menées aujourd'hui sur mon blog,.. »À 65 ans, l'activiste du net a tout du libelliste qui, antan, affûtait sa plume contre le pouvoir absolu : « C'est vrai que c'est un peu ça, on est même en plein dedans en ce moment ! » Et si le risque, à l'époque, était l'embastillement, notre blogueur héninois, lui, a à faire face à une pluie de procédures : contre le FN en mai prochain, Jean-Pierre Corbisez dans quelques jours... et peut-être la Soginorpa, Jean-Pierre Kucheida affirmant avoir obtenu de son CA l'autorisation d'ester en justice : « Moi je veux bien mais c'est J.-P. Kucheida que j'ai mis en cause et pas la Soginorpa. J'espère que s'il m'attaque il ne le fera pas avec l'argent de la société, ce serait de l'abus de bien social. De toute façon, moi je maintiens encore et encore qu'il n'a rien remboursé des frais révélés sur mon blog exceptés une facture de duty free en Turquie et un retrait DAB. Je suis serein car on aura bientôt la confirmation de tout ça ! »