samedi 03.12.2011 La Voix du Nord
Saisie par Gérard Dalongeville, l'ancien maire d'Hénin-Beaumont, la justice se penche avec attention sur le financement du Parti socialiste dans le Pas-de-Calais. Avec pour corollaire, la question des marchés publics.
Fini le temps des confidences en catimini, évoquant une culture politique en dehors des clous dans certains bastions du bassin minier. C'est de l'intérieur que l'édifice du PS 62 est aujourd'hui secoué suite aux confessions de l'ancien maire d'Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville. Qui a « balancé » un système sur lequel la DIPJ se penche avec grande attention.
PAR PASCAL WALLART ET ÉRIC DUSSART
Décembre 2010... Contraint de regoûter aux joies de la vie carcérale après avoir été pris en flagrant délit de non-respect de son contrôle judiciaire, l'ex-maire d'Hénin-Beaumont, Gérard Dalongeville, rumine dans sa geôle de Longuenesse. Après sept mois de préventive très mal vécus, l'homme a alors une peur panique d'être de nouveau contraint à une longue privation de liberté. Et décide en conséquence de rompre avec la stratégie qui était la sienne depuis son interpellation, à savoir : tout nier en bloc et renvoyer les responsabilités sur ses comparses...
Bouée à la mer
Cinq jours après son retour à la case prison, l'ancien élu PS envoie, en guise de bouée à la mer, un courrier explosif à la juge, Véronique Pair. Et tombe brutalement le masque en expliquant vouloir faire des aveux, non seulement sur le dossier héninois, mais aussi sur le financement du PS du Pas-de-Calais, via les rouages et personnes permettant un financement par détournement de l'argent public !
Gérard Dalongeville, qui s'assurera par ces révélations une prompte remise en liberté, commence alors à abreuver la juge Pair de courriers manuscrits décrivant avec précision les passerelles établies selon lui entre certains grands groupes régionaux et une multitude d'entreprises, toutes circonscrites au bassin minier, d'une part, et la fédération 62 du PS, d'autre part. Un système bien huilé qui serait fait d'offres clés en main, de pressions amicales, de SCI paravents, de petits cadeaux et d'hommes liges. Une somme de révélations qui, depuis un an, n'est pas tombée dans l'oreille de sourds : la Division nationale des investigations financières de Nanterre a auditionné l'Héninois, dès le mois de mai, l'équipe lilloise du commandant Meurant prenant ensuite le relais sur le terrain, l'affaire faisant l'objet d'une enquête préliminaire confiée à la DIPJ de Lille.
Des accusations qui, pour Gérard Dalongeville, ont valeur de rupture définitive avec un système qui avait continué à le soutenir jusque dans l'intimité carcérale. Son avocat, l'ancien maire d'Hénin-Beaumont l'a lâché aux enquêteurs, aurait été rétribué... par deux caciques PS du bassin minier.
Première révélation de l'ancien maire quant au contenu du coffre-fort découvert dans son bureau de l'hôtel de ville, à savoir la somme de 15 000 euros : « C'est bien évidemment l'argent du PS ! »... Un coffre qui, confie-t-il, a toujours servi au financement du parti et dont il était parmi ceux qui en possédaient les clés lorsqu'il était directeur de cabinet de Pierre Darchicourt, l'ancien maire d'Hénin... Ça, c'est pour les affaires hénino-héninoises mais, à un niveau plus élevé, c'est un réseau au sein duquel on trouverait des groupes de BTP ou de chauffage, une société d'économie mixte et une kyrielle d'entreprises de couverture, d'électricité, peinture, de menuiserie... ou encore de bureaux d'étude.
VRP multicarte
Pierre angulaire du système, selon Gérard Dalongeville, une société d'économie mixte, portant des opérations d'habitat, développement économique ou construction d'équipements. Un aménageur privilégié dans le bassin minier, qui, explique-t-il, visiterait les élus sur leurs projets, leur promettrait financements et soutiens, avant que la consultation, préparée par elle en amont, soit lancée... l'attribution revenant finalement à... l'instructeur ! Une SEM qui peut également s'appuyer sur un homme lige du parti, dont le nom revient avec une fréquence impressionnante dans le système. Ce patron d'une entreprise de BTP de la banlieue lensoise (plusieurs fois entendu par les enquêteurs) que l'on retrouve attributaire d'une flopée de marchés, est présenté comme l'un des hommes-clés du système, notamment à travers plusieurs sociétés civiles immobilières l'amenant à voler au secours de la SEM lorsqu'elle bloque sur l'acquisition de certains terrains : « Il intervient alors par des promesses d'achat qu'il cède ensuite à la SEM. » Autre homme fort de ce système décrit par Gérard Dalongeville : un incontournable de la « fédé », dont on dit qu'ila l'oreille des plus puissants. Salarié, d'un grand groupe de chauffage, il serait, auprès des élus PS, à la fois VRP du parti et de sa société. Chargé de soutenir et épauler les candidats aux municipales, côté logistique et communication, il reviendrait ensuite, une fois le candidat devenu maire, négocier un contrat de chauffage. Tous les maires investis et soutenus choisiraient donc de confier leur marché à sa société, ce qui, sur un mandat, pèserait quelques millions d'euros ! Un grand déballage, ici juste échantillonné, qui a de quoi mettre le bassin minier en état de choc s'il est avéré.
Comme une antienne
D'autant que, dans ces schémas dévoilés par Gérard Dalongeville, revient comme une antienne le nom de Jean-Pierre Kucheida, patron officieux du PS 62, dont les pratiques de gestion avaient déjà été chatouillées par la justice dans l'affaire de la SACOMI avant que le député-maire de Liévin ne soit blanchi. Depuis peu, c'est sa gestion de la SOGINORPA et de l'EPINORPA, structures gérant l'habitat minier, qui a été pointée du doigt par la chambre régionale des comptes.
AA: Sauve qui peut!
- Les liens entre Dalongeville et le PS étaient on ne peut plus étroits. Son avocat était payé par des socialistes et le coffre-fort dans le bureau renfermait bien l'argent illicite récolté par et pour le PS, et cela bien avant que GD ne soit maire...
- les pratiques sont classiques: surfacturation de marchés avec retour du surplus vers le décideur, obtention de marchés à des sociétés ou bureaux d'études qui versaient des commissions...Il est plus que probable que cet argent (je le rappelle: celui des contribuables) n'allait pas entièrement dans les caisses secrètes du PS...
- Dalongeville dans ses écrits à Mademoiselle Pair décrit bien la façon de procéder d'Adevia (voir à ce sujet ma série d'articles:http://alpernalain.blogspot.com/2011/01/adevia-le-debut-dun-enorme-scandale.html) et, notamment, concernant le tramway: promesses d'aménagements urbains auprès des élus contre un vote en sa faveur à l'occasion de la désignation de l'attributaire du marché...Avec un zeste d'humour, Dalongeville faisait remarquer: "on va chercher un architecte japonais par appel d'offres ouvert à l'international- on parle du Louvre tout de même!- et l'on attribue l'amènagement, les travaux et le suivi etc, à une SEM locale! Extraordinaire!" Nul doute que cette phrase restera désormais célèbre parce qu'elle pourrait remettre en cause le Louvre-Lens lui-même! Comment voulez-vous que la justice n'aille pas mettre son nez là-dedans! Quand je parlais d'"un énorme scandale" concernant Adevia il y a 10 mois, nombreux sont ceux qui pensaient que j'affabulais! Et derrière Adevia, il y avait, Artois Développement, Saemic, la Sepac...toutes absorbées et dont chacun pressentait le rôle qu'elles jouaient dans le financement du PS!
- L'entreprise de BTP que tout le monde connait (EBTM) a fait l'objet d'une confidence de la part d'un de mes amis: dans la profession, tout le monde savait que la croissance exponentielle de la société (des sociétés) ne pouvait avoir qu'une seule origine...
- l'"incontournable" de la Fédération ou le "cardinal": membre du Conseil fédéral du PS62, il a été coopté au titre des "personnes associées", puisque membre du Comité économique et social régional (CESR). Vous savez pourquoi il est membre du CESR? parce qu'il fait partie des personnalités compétentes désignées par le Préfet de Région...Sans commentaire!
- quant à JP Kucheida, soupçonné d'être l'"exécuteur des basses oeuvres" du "deus ex machina", il avait échappé à des poursuites en 1999 (déjà à l'époque pour favoriser un fiston), mais cette fois-ci son compte semble bon: les rapports de la CRC sont certes assez édulcorés, mais donnent matière à poursuites (voir http://alpernalain.blogspot.com/2011/11/lettre-au-procureur.html), les confidences de Dalongeville ont conforté la Brigade Financière et, comme de plus, j'ai quelques petites infos à distiller...
- la question qui se pose maintenant est: le PS peut-il, sans dommage, investir JP Kucheida aux législatives? Comme le ciel va lui tomber sur la tête, et que Martine Aubry le sait, la 1ère Secrétaire Nationale peut-elle prendre le risque de plomber (encore plus) la campagne de F. Hollande?
grand silence à propos des affaires sur le site de l 'AR!
RépondreSupprimerC est vrai que ces apolitiques se sont précipités dans les bras du PS ou du MRC !
"Brave Yves Portelli",il aura défendu
RépondreSupprimerson parrain jusqu'au bout.
Heureusement que les journalistes de
la voix du nord ne sont pas tous à
la botte de ces crapules.
Bravo Pascal!
SI VOUS N ETES PAS LA MERE D UNE ADJOINTE: PAS DE LOGEMENT. SI VOUS N ETES PAS BEAU GARCON D UN MAIRE OU ADJOINTE: PAS DE BOULOT. SI VOUS N ETES PAS CONSEILLER VOUS N AVEZ PAS UN VEHICULE DE FONCTION 24H/24 TOUT COMPRIS AUX FRAIS DES CON TRIBUABLES...NON NON RIEN A CHANGE TOUT TOUT A CONTINUE HE HE...HA OUI POUR UN LACHER DE BALLONS VOYEZ UNE INSTIT. FONCTIONNEMENT CLASSIQUE DANS UN DUCHE DU PS
RépondreSupprimerlaissez Albert tranquille car seul ce grand député peut sauver la 11eme de la marée brune....merde elle est déjà là. je sexcusse.
RépondreSupprimer12h39
RépondreSupprimerpour un lacher de ballons pour la bonne cause vous etes D......
Comment croire les autres accusations
à 13h21 LES MILLIONS DETOURNES NE SONT PAS ALLES AUX GRANDES CAUSES.
RépondreSupprimerà tous ceux qui ont lu la voix du nord de ce samedi 3 décembre 2011 et dui ne connaissent pas le nom des entreprises hypocritement cachées ,je vous invitent à vous adresser pour connaitre leurs noms à mr jean marc legrand qui fut adjoint à la securite de dalongeville ,mais surtout président de la commission des marchés,sous l'influence de claude chopin,un adjoint aux finances d'une grande intégrité,à la sauce kucheida.
RépondreSupprimersinon , demandez à mme bombeke ,adjointe aux écoles de dalongeville , qui les a vu tous défiler chez elle pour des travaux.
asinus,asinum fricat..
mr kucheida est un sale menteur socialiste quand il avoue qu'il n'a vu la crapule socialiste dalongeville une seule fois ," lorsque qu'il fut chasser par pierre darchicourt qui , lui avait vu clair avant les autres ripoux du P.S.62.
RépondreSupprimeril ment une fois de plus et oublie de nous dire qu'il a cassé les couilles des héninois pendant plus d'une heure et demie ,lors de la présentation des voeux du maire dalongeville à la salle mitterrand.comment a-t-il fait pour ne pas le voir.dans ses veines coule aussi le mensonge perpetuel des socialistes du 62 depuis plus de 50 ans.
A 14H33: je vous approuve et en termes plus...policés, je me demande comment JPK a pu oublier être venu aux voeux au moins une fois...
RépondreSupprimerA14:33
RépondreSupprimerIl a même conclus son discours par:
"vous avez un bon maire,gardez-le"
Mort de rire.
A14:23
RépondreSupprimerEt que penser des cadres restés en
place?
Emission sanglante sur FR3...
RépondreSupprimerhttp://info.francetelevisions.fr/?id-video=cafe_LVEL_lille_111203_984_03122011124254_F3
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