Il me démangeait d'écrire quelque chose sur le scandale Woerth. A la lecture du blog de JF Kahn, je me suis dit: tout y est! Je l'ai donc repris dans son intégralité, y compris le style inimitable de JFK!
J'ajouterai simplement que l'on se demande combien de temps encore, M.Woerth sera soutenu.
Oh certes, M.Woerth n'est pas un homme malhonnête: rien n'indique pour l'instant qu'il ait commis une quelconque malversation. Mais c'est pire encore, il y a mélange des genres: et l'ensemble procure un malaise évident, révélateur du comportement de cette Présidence de la République qui n'a pour Dieu que l'argent, les privilèges et les prébendes.
On se moque du citoyen: comment voulez-vous qu'il croit encore à la politique, fonction sociétale pourtant essentielle?
A quand l'abolition des privilèges, cette nuit du 4 août où nous ferions table rase de tous les profiteurs?
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LE BLOG DE JEAN-FRANCOIS KAHN
Affaire Woerth : Le début de l’effondrement d’un système.
La Prise de la Bastille (Jean-Pierre Houël)
Dans l’affaire Woerth on atteint peu à peu des sommets.
Il s’agit bien de l’un des plus gros scandales de la cinquième république.
« Je l’ai défendu au début, mais aujourd’hui il est mort » a déclaré le député UMP Francois Goulard.
Mais alors pourquoi Sarkozy, depuis le Canada, a-t-il tenu à apporter tout son soutien à son ministre ?
Pour une raison simple : Woerth a été le financier du système Sarkozy. C’est lui qui a organisé la mobilisation de l’oligarchie des grosses fortunes en faveur de l’actuel chef de l’Etat, en échange de réductions d’impôts, de légions d’honneur, de réceptions à l’Elysée et, surtout, de quasi impunité consenties à leurs pratiques d’évasion fiscale.
Résumons :
1) Marianne publie un document qui prouve indubitablement que le juge Courroye – en charge du procès Bettencourt et considéré comme proche du pouvoir – n’ignorait rien des fraudes fiscales organisées au nom de l’héritière de l’Oréal et dont profitait en particulier son protégé, le photographe François-Marie Bannier. Aussitôt, le juge Courroye, pour ne pas porter le chapeau, fait savoir que toutes ces informations, il les a transmises au ministère du Budget, c’est-à-dire aux services d’Eric Woerth. Or, Woerth, dans plusieurs interviews, avait juré qu’il ne savait rien de la situation fiscale de Madame Bettencourt. Du coup il réagit mais très maladroitement : il révèle qu’il avait effectivement autorisé un contrôle fiscal de François-Marie Bannier. Ce qui prouve : a) qu’il était au courant, b) que c’est lui qui autorise ou refuse des contrôle fiscaux (alors qu’il le niait précédemment), c) mais cela souligne surtout, qu’en revanche, il n’a autorisé aucun contrôle fiscal visant la fortune de Liliane Bettencourt que gère sa propre épouse.
2) Mediapart révèle le pot-aux-roses : la société Clymen, qui gère la fortune de Liliane Bettencourt – elle ne fait même que cela -, que préside Patrice de Maistre et dans laquelle travaille Madame Woerth, a perdu cent millions d’euros et la majorité de ses exercices ont été déficitaires. Comment peut-on perdre autant d’argent, et aussi systématiquement (si ce n’était qu’en 2008 on comprendrait) simplement en gérant une fortune, c’est-à-dire en plaçant des fonds susceptibles de susciter des plus-values.
Et surtout, pourquoi plus la société perdait d’argent plus ses salariés, dont Madame Woerth on présume, étaient fortement augmentés ? Une seule explication plausible : l’une des principales activités de cette société consistait à organiser une évasion fiscale et à la camoufler en déficits.
De toute façon les déficits cumulés permettaient d’échapper au Fisc.
3) Le JDD en remet une couche : il raconte que Robert Peugeot, l’un des héritiers de la firme automobile, fut, en son absence, cambriolé à Paris. Les malfrats, à l’évidence bien informés, forcèrent un coffre secret camouflé dans une salle de bains et mirent la main sur des bijoux, une Rolex, des pièces d’or et surtout sur des lingots. Valeur d’un lingot d’or : 25.000 euros à l’époque. Donc le préjudice est facile à évaluer. 500.000 euros, précise la police. L’info fuite. Des policiers se font engueuler par leur direction, qui s’est, elle-même fait engueuler par plus haut placé. Et, miracle, le préjudice est ramené à 150.000 euros. Ce qui correspond à ce que Peugeot a déclaré pour le calcul de l’ISF. Le camouflage d’une fraude est évident.
Or, un peu après le vol, on a pu apercevoir Eric Woerth dîner au restaurant l’Ami Louis, en tête à tête, avec Robert Peugeot. A qui, il a, d’ailleurs – à lui aussi – remis personnellement la légion d’honneur.
Faut-il préciser qu’aucune enquête ne sera diligentée sur l’origine des lingots d’or ?
4) Autre information du JDD, décidemment en forme, (l’édito d’Askolovitch est terrible) : au printemps 2008, Eric Woerth, flanqué de son épouse, recevait à dîner dans un hôtel servant de succursale au ministère des Finances, mais en temps que trésorier de l’UMP (incroyable confusion des genres) une douzaine de gros donateurs, des responsables financiers en majorité, dont plusieurs personnes en difficulté avec le Fisc, et parmi eux Patrice De Maistre, le financier de Madame Bettencourt et… Robert Peugeot.
Détail croustillant : tous ces gens se connaissent fort bien car ils participent, en France et à l’étranger, à des parties de chasse au gros.
Il s’agit bien de l’un des plus gros scandales de la cinquième république.
« Je l’ai défendu au début, mais aujourd’hui il est mort » a déclaré le député UMP Francois Goulard.
Mais alors pourquoi Sarkozy, depuis le Canada, a-t-il tenu à apporter tout son soutien à son ministre ?
Pour une raison simple : Woerth a été le financier du système Sarkozy. C’est lui qui a organisé la mobilisation de l’oligarchie des grosses fortunes en faveur de l’actuel chef de l’Etat, en échange de réductions d’impôts, de légions d’honneur, de réceptions à l’Elysée et, surtout, de quasi impunité consenties à leurs pratiques d’évasion fiscale.
Résumons :
1) Marianne publie un document qui prouve indubitablement que le juge Courroye – en charge du procès Bettencourt et considéré comme proche du pouvoir – n’ignorait rien des fraudes fiscales organisées au nom de l’héritière de l’Oréal et dont profitait en particulier son protégé, le photographe François-Marie Bannier. Aussitôt, le juge Courroye, pour ne pas porter le chapeau, fait savoir que toutes ces informations, il les a transmises au ministère du Budget, c’est-à-dire aux services d’Eric Woerth. Or, Woerth, dans plusieurs interviews, avait juré qu’il ne savait rien de la situation fiscale de Madame Bettencourt. Du coup il réagit mais très maladroitement : il révèle qu’il avait effectivement autorisé un contrôle fiscal de François-Marie Bannier. Ce qui prouve : a) qu’il était au courant, b) que c’est lui qui autorise ou refuse des contrôle fiscaux (alors qu’il le niait précédemment), c) mais cela souligne surtout, qu’en revanche, il n’a autorisé aucun contrôle fiscal visant la fortune de Liliane Bettencourt que gère sa propre épouse.
2) Mediapart révèle le pot-aux-roses : la société Clymen, qui gère la fortune de Liliane Bettencourt – elle ne fait même que cela -, que préside Patrice de Maistre et dans laquelle travaille Madame Woerth, a perdu cent millions d’euros et la majorité de ses exercices ont été déficitaires. Comment peut-on perdre autant d’argent, et aussi systématiquement (si ce n’était qu’en 2008 on comprendrait) simplement en gérant une fortune, c’est-à-dire en plaçant des fonds susceptibles de susciter des plus-values.
Et surtout, pourquoi plus la société perdait d’argent plus ses salariés, dont Madame Woerth on présume, étaient fortement augmentés ? Une seule explication plausible : l’une des principales activités de cette société consistait à organiser une évasion fiscale et à la camoufler en déficits.
De toute façon les déficits cumulés permettaient d’échapper au Fisc.
3) Le JDD en remet une couche : il raconte que Robert Peugeot, l’un des héritiers de la firme automobile, fut, en son absence, cambriolé à Paris. Les malfrats, à l’évidence bien informés, forcèrent un coffre secret camouflé dans une salle de bains et mirent la main sur des bijoux, une Rolex, des pièces d’or et surtout sur des lingots. Valeur d’un lingot d’or : 25.000 euros à l’époque. Donc le préjudice est facile à évaluer. 500.000 euros, précise la police. L’info fuite. Des policiers se font engueuler par leur direction, qui s’est, elle-même fait engueuler par plus haut placé. Et, miracle, le préjudice est ramené à 150.000 euros. Ce qui correspond à ce que Peugeot a déclaré pour le calcul de l’ISF. Le camouflage d’une fraude est évident.
Or, un peu après le vol, on a pu apercevoir Eric Woerth dîner au restaurant l’Ami Louis, en tête à tête, avec Robert Peugeot. A qui, il a, d’ailleurs – à lui aussi – remis personnellement la légion d’honneur.
Faut-il préciser qu’aucune enquête ne sera diligentée sur l’origine des lingots d’or ?
4) Autre information du JDD, décidemment en forme, (l’édito d’Askolovitch est terrible) : au printemps 2008, Eric Woerth, flanqué de son épouse, recevait à dîner dans un hôtel servant de succursale au ministère des Finances, mais en temps que trésorier de l’UMP (incroyable confusion des genres) une douzaine de gros donateurs, des responsables financiers en majorité, dont plusieurs personnes en difficulté avec le Fisc, et parmi eux Patrice De Maistre, le financier de Madame Bettencourt et… Robert Peugeot.
Détail croustillant : tous ces gens se connaissent fort bien car ils participent, en France et à l’étranger, à des parties de chasse au gros.
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Comme dit le député UMP de l’Oise, le département dont Woerth est élu, E. Courtial, « Woerth transpire le mec normal… la présomption d’honnêteté est très forte ».
Pour autant, était-ce une bonne idée de nommer ministre du Travail le député des courses de Chantilly, grand ami de l’Aga Khan (entre parenthèses si Madame Woerth a été nommée au conseil d’administration d’Hermès c’est en partie parce que cette entreprise de luxe organise le prix Diane).
Et, de toute façon, qu’aurait-on dit si Mitterrand avait nommé ministre du Budget du gouvernement Mauroy le trésorier du PS ou du PC !
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Pendant ce temps là on peaufine la mise au point de l’Airbus spécial commandé par Nicolas Sarkozy et spécialement agencé pour lui et sur ses indications. Coût : 176 millions d’euros. 60 fauteuils business de luxe au lieu des 324 sièges normaux, chambre à lit double avec salle de bain et douche, dressing, bureau-salon en plus de la grande salle de réunion pour conférence de presse, clinique et … dispositif anti-missiles.
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En 2009, les collaborateurs des cabinets ministériels ont été augmentés de 21%.
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Quelque chose est entrain de s’effondrer. « Une atmosphère malsaine de nuit de 4 août », comme dit Jean-François Coppé.
petit privilege heninois une 206 24hsur24
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