jeudi 30 décembre 2010

FN: La campagne interne

Droite (s) extrême(s)
23 décembre 2010
Voilà, c’est (presque) fini. Après trois mois de campagne interne, les adhérents du Front national ont jusqu’au 13 janvier 2011 (initialement, la date butoir était le 8 janvier) pour choisir qui, d’entre Marine Le Pen, 42 ans et Bruno Gollnisch, 60 ans, succédera à Jean-Marie Le Pen à la tête du FN.
Depuis le 1er septembre, les deux concurrents ont multiplié les déplacements. Marine Le Pen est allée dans une cinquantaine de fédérations, contre 75 pour M. Gollnisch. A trois semaines du résultat, c’est l’heure du bilan. Retour (en chansons) sur une campagne “virile, mais correcte” et où sont apparus, en creux, deux FN. L’un, national-catholique, celui de Bruno Gollnisch. L’autre, celui de Marine Le Pen, national-populiste.

Tout a commencé le 1er septembre. Ce jour de début de campagne interne a vu Mme Le Pen lancer sa machine de guerre à l’assaut du FN (dans un premier temps) simple étape pour elle avant sa conquête de… l’Elysée. Son compétiteur, lui, a attendu le 15 septembre pour lancer, depuis Saint-Denis, sa campagne. Un décalage qui faisait s’interroger les observateurs sur la motivation de M. Gollnisch. Tout le monde se demandait d’ailleurs, ce qu’il faisait pendant ces deux semaines de battement.
Depuis le début, l’affaire n’est pas gagnée pour Bruno Gollnisch. Il a l’appareil du parti contre lui, il n’est pas médiatisé comme peut l’être Marine Le Pen et le président du FN depuis 1972, Jean-Marie Le Pen, soutient sa fille …
Les médias ont aussi souvent présenté Mme Le Pen comme une “moderne” plus “modérée” que son concurrent qui serait “un radical”. Plus “à l’ancienne “, en résumé. Or, les candidats à la présidence du Front ont montré qu’ils étaient tous deux attachés aux fondamentaux du parti d’extrême droite sur les questions d’immigration et de sécurité, la différence majeure se faisant sur les questions de société et économique.
Surtout, s’il est vrai que Bruno Gollnisch a un entourage fortement imprégné de l’Oeuvre française (un groupuscule pétainiste et antisémite) groupé autour de son bras droit Yvan Benedetti, Mme Le Pen s’est aussi entourée d’éléments radicaux comme Frédéric Chatillon, Christian Bouchet, Emmanuel Leroy ou Philippe Péninque. 

Tensions chez les jeunes
Alors que la campagne était plutôt correcte, les premières tensions sont apparues entre les jeunes frontistes à la rentrée. Sur le Net, les invectives fleurissaient entre le FNJ à forte coloration “mariniste” et les Jeunes avec Gollnisch. Puis les “grands” ont embrayé.
Vint surtout, fin septembre-début octobre, la polémique sur “l’entrisme” des “dissidents”. Selon les Le Pen père et fille (voir ici), les exclus du FN comme Carl Lang ou des structures concurrentes comme l’Oeuvre française, auraient donné instruction à leurs militants d’adhérer au FN pour voter Gollnisch. M. Le Pen a multiplié à cette occasion, les déclarations fracassantes contre MM. Lang et Gollnisch. (Voir ici et là). M. Gollnisch, lui, encaissait les coups sans répondre .
Puis ce fut au tour de la presse d’extrême droite d’entrer dans la danse. D’abord, Rivarol. L’hebomadaire pétainiste et antisémite a toujours soutenu la candidature de Bruno Gollnisch. Mais les outrances des attaques de M. Bourbon contre Mme Le Pen lui a même valu un “rappel à l’ordre” de la part de Gollnisch. En tout cas, ce fut un beau coup de publicité gratuite pour cet hebdo. Jamais on avait autant parlé de Rivarol.

La guerre est ouverte
Si le soutien de Présent à Gollnisch est logique aux vues des positions de Marine Le Pen sur l’avortement, c’est Minute qui a lâchée la “bombe” de la campagne . Le 13 octobre, l’hebdomadaire d’extrême droite faisait sa couverture avec une photo pleine page de Marine Le Pen et cette manchette: “Ces marinistes qui veulent tous les pouvoirs”. Le tout renvoyait à une double page qui faisait état d’“un document explosif”. A savoir “l’organigramme” de la direction d’un futur FN mariniste (voir ici).
Cet article uniquement signé “Minute“, était présenté comme suit: “Dans la bataille pour la présidence du FN, depuis la fin de la semaine dernière, Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen ont sorti les flingues . Pour tirer à vue sur Bruno Gollnisch, accusé de vouloir réintégrer au FN des traîtres et des félons. (…) Notre document indique que la tendance est grande chez certains marinistes de verrouiller l’appareil. Avec des hommes qui sont, pour beaucoup, d’anciens mégrétistes.” Bref, la guerre était alors ouverte .
Bruno Gollnisch avait repris la main à la base du parti, grâce à une proposition suggérée par Yvan Benedetti: un partage des rôles avec Marine Le Pen. A Bruno Gollnisch la présidence du FN (en tant que gardien du temple). A Marine Le Pen la candidature à la présidence de la République.
Si ce “ticket” a beaucoup plu aux adhérents qui veulent à tout prix éviter une nouvelle scission, la proposition a reçu  une fin de non-recevoir de la part de Marine Le Pen.

Un “prime time” pour Marine Le Pen
A mesure que la campagne approchait de sa fin, on sentait les deux candidats s’installer dans un train-train confortable . C’était sans compter le coup de maître de Marine Le Pen.
La veille de la fin des adhésions permettant de voter au congrès, Mme Le Pen a été l’invitée principale de l’émission d’Arlette Chabot pendant près de deux heures, en “prime time”. Selon les “marinistes”, en 24 heures, “2500 cartes” ont été faites, “toutes pour Marine” précisait un conseiller de Mme Le Pen . Et le jour de la fin des adhésions, Mme Le Pen rapprocha les prières musulmanes dans la rue et l’Occupation. Un tsunami médiatique et politique s’en est suivi.
Ces propos l’ont placée au centre du jeu politique français. D’ailleurs elle agit désormais comme si elle était déjà la présidente du FN et sa candidate pour 2012.
M. Gollnisch, lui, essaie de se battre avec les armes qui lui restent. Mais le jeu semble déjà joué. A moins d’un renversement de dernière minute. Réponse le 16 janvier, à Tours .

8 commentaires:

  1. VIRONS LE FN D HENIN BEAUMONT EN PRIME TIME.

    RépondreSupprimer
  2. nn virons L AR d henin beaumont

    RépondreSupprimer
  3. le PSL pas voté par les élus de l'opposition,toujours aucune réaction à ce sujet de la part du nouvel élan(d.Noël,p.Ferrari,p.Piret).
    vraiment vraiment étrange.

    RépondreSupprimer
  4. De source bien informée la plainte concernant l'"agression" de Briois va être classée sans suite.
    Pas de témoin, pas de d'indice, pas de mobile.
    Cela justifie la discrétion surprenante du FN et le sourire amusé de beaucoup.

    Mais un homme politique devrait être interrogé car ses déclarations laissent planer un doute:


    "L'Alliance Républicaine tient à faire part de son indignation suite à l'agression dont a été victime Steeve Briois mardi soir.
    Rien ne peut justifier ce type de comportement lâche et abject et nous espérons que les coupables de cet acte odieux seront retrouvés au plus vite et sévèrement sanctionnés." (Blog AR 2/12/10)


    Dernière chance d'en savoir un peu plus pour les enquêteurs?

    RépondreSupprimer
  5. @ 11h40
    Votre source est-elle si bien informée ???

    RépondreSupprimer
  6. mais oui l école est finie30 décembre 2010 à 18:11

    mais ils st en vacances

    RépondreSupprimer
  7. en effet il semblerait que l agression n ait pas ete commise en exterieur..enfin c est ce que j ai entendu...

    RépondreSupprimer